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La Maison de la Laïcité de La Bruyère a choisi de rendre hommage à Charles Darwin (1809-1882), dont on fête cette année le bicentenaire de sa naissance et le 150e anniversaire de la publication de L’Origine des Espèces. Introduction du sujet par les conférenciers : Au 17e siècle Galilée démontre que la terre n’est pas le centre de l’univers et qu’elle tourne autour du soleil. C’est une révolution scientifique considérable qui fait tomber une première fois l’homme du piédestal où l’Église l’avait placé. En 1859, Darwin fait une publication qui a la même importance pour l’homme, elle s’intitule : « De l’origine des espèces au moyen de la sélection naturelle ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie ». C’est un nouveau coup fatal pour l’Église ; l’homme n’étant plus au centre d’une création divine, mais un animal qui, comme tous les autres, dérivait d’un processus d’évolution des espèces et était soumis aux exigences d’une sélection naturelle aléatoire. Les disciplines scientifiques qui se sont développées après Darwin n’ont fait que confirmer le bien fondé de ses découvertes en en corrigeant parfois certains aspects mais en gardant leurs fondements essentiels. Cent cinquante années se sont écoulées depuis la publication de son œuvre en 1859. Elle est toujours d’actualité malgré les tentatives de ses détracteurs religieux qui tentent toujours de la détruire. De fait les opposants au darwinisme n’ont pas manqué depuis le 19° siècle, en général au nom de dogmes religieux, s’appuyant sur des croyances fixistes inspirées d’une lecture littérale du mythe de la Création de la Bible. Les créationnistes rejettent ainsi la théorie de l’évolution depuis plus d’un siècle de croisades dont les principales ont été organisées aux États-Unis d’Amérique et ont abouti, vers 1920, dans de nombreux États, à l’imposition de lois interdisant d’exposer dans les écoles américaines toute théorie en contradiction avec l’histoire de la Création telle que rapportée dans la Bible. Ces lois ne furent invalidées qu’en 1968 par la Cour Suprême, à un moment où la biologie génétique en pleine expansion venait confirmer l’évolutionnisme. Depuis, les créationnistes ont fait de la résistance, avec l’aide entre autres des présidents Reagan et Bush : ainsi est apparu le néo-créationnisme qui a tenté de montrer que l’évolutionnisme n’était qu’une spéculation non scientifique et qui a revendiqué pour le créationnisme une place égale dans les programmes d’enseignement de la biologie, au nom de la tolérance et du pluralisme. Face à de nouvelles réactions de la Cour Suprême (dès 1982),rappelant aux États l’obligation de s’en tenir à une instruction strictement laïque au nom de la Constitution, le néo-créationnisme a subi une nouvelle transformation : désormais Dieu et la Bible restent en retrait et sont remplacés sur le devant de la scène de l’histoire de la vie par le « Dessein Intelligent » qui affirme que la complexité du vivant ne peut s’expliquer que par l’existence d’un plan cosmique qui suppose lui-même un être supérieur. Le créationnisme, sous une forme ou une autre, est plus ou moins actif dans le monde, surtout bien sûr dans les pays à régime théocratique ou ce qui en tient lieu ; l’Europe semble relativement épargnée jusqu’à présent, bien que l’hypothèse du dessein intelligent connaisse depuis quelques années une certaine mode, sans doute en rapport avec un besoin de re-spiritualiser l’existence, de réenchanter le monde. Au prix de quelle régression intellectuelle ?
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