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Une fois les paupières closes, nous basculons de l’autre côté de l’éveil, nous partons piocher dans les contenants de toute une vie : coffre à jouet, armoire de classe de biologie, vitrine d’antiquaire, de collectionneur, de grand-mère, magasin de bibelots, échoppe pour touristes, garde-meuble, garde-manger, boîte à  bijoux, cartons entassés dans une maison vide… Ce que nous prélevons dans nos musées nocturnes, notre esprit le fragmente, le mélange, le recompose, et ces trouvailles reconstituées forment le décor et les protagonistes de nos rêves, de nos cauchemars.

 

Magali Lambert nous est semblable, à cette différence près qu’elle pille les yeux ouverts. C’est une ouvrière du songe qui opère au grand jour, une inventrice d’onirique exilée dans la conscience. Elle tamise les vide-greniers, les marchés, les rues, les tiroirs oubliés, garde ce que nous n’avons pas retenu, ce que la vie a délaissé mais que le temps a conservé, ce qui aurait pu être jeté pour de bon mais semble avoir été sauvé de la destruction par son insignifiance même. De ce matériau brut, de ces éléments pauvres, désuets, cassés ou rococos, naturels ou artificiels, elle tire des créations, des machines à mettre en marche l’imagination, à la familiarité troublante, presque dérangeante tant il est perturbant de retrouver dans la vraie vie ce qui ne s’actionne que dans le sommeil.

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