Alchimie explosive, pour cette exposition un peu folle et drolatique où les artistes savent pourtant garder leur sérieux.
Les plasticiens de la biennale s’empressent de nous faire rire de tout par des moyens aussi divers que le volume, la photographie 3D ou même la peinture à l’huile de nature tout à fait morte. Ils distillent les incongruités dans notre champ de vision comme autant de fausses notes qui ébranlent la cohérence du réel pour en faire surgir l’absurdité. Détournés, les codes et les présupposés s’encanaillent pour mettre en question notre rapport au monde. Il y a de l’espièglerie chez ces artistes qui se plaisent à dénoncer l’attitude de l’homme vis-à-vis de son environnement par la métaphore visuelle. Le message est plus militant qu’il n’y parait. Le rire discrètement corrosif. Par le second degré, le décalage ou un humour férocement potache, ils encouragent une prise de conscience sur les diktats de nos modes de vie et de pensée. Jubilation des formes, soupçon d’impertinence, goût malicieux du détail, voracité des matériaux, distinguent ces œuvres étonnantes et interrogatrices.
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