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Publications de lucien ruth (4)

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Le grand dominateur



Le grand dominateur

Ne vous est-il jamais arrivé, de souhaiter être subitement

Transformé en un seul maître de l’humanité ?

Etre Maître de la terre, Maître du monde éternellement

Sans doute N’est ce pas ? Ou peut-être bien, en vérité !

Tuer, juste comme çà, d’un simple regard,

En fixant, à bout portant ou de loin, d’un balcon

De tuer et de tuer d’un clin d’oeil, à répétition et d’en rire.

Supprimer, vite et bien, jours et nuits, avec désire

Etre un puissant dominateur, c’est à convoiter

Fini les tarés, les mal aimer, les refoulés. Soyez heureux

Les affamés, Les moins que rien, les malchanceux

Imaginez-vous, détenir cette puissance de décider seul,

Qui doit vivre qui doit mourir. S’acharner et décimer à loisir

Quelle vengeance ! Quelle délectation !

Tuer les laids et Les mal formés. De l’être à venir aux vieillards, Eliminer les pauvres, les beaux et les riches,

Anéantir les religieux et les religions, Dieu et tous ses saints,

Les anges et les démons. Tuer par grappes entières

Les faibles, les souffrants, les vulnérables

Avec application, faire des coups doubles ou multiples

Avec habilité, faire des ricochets par jeux de miroirs,

Quel jeu ! Quelle jouissance !

Combien de temps cela prendrait-il ?

Une seconde par âme, 60, par minutes, 3600 par heures

Quelques mois, pour la planète entière

En se concentrant bien, quelques semaines

Imaginez-vous, posséder cette puissance d’extermination !

Le grand Dominateur ?

C’est vous, c’est moi, c’est les autres,

Sinon, notre mental, un monstre en sommeil !

Ne vous est-il jamais arrivé, de souhaiter être subitement

Transformé en un seul Maître de l’humanité ?

Qui irait cracher sur nos vies ?

Sûrement pas moi !


Lucien Ruth (29 Juillet 2007)

F I N


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L’Abbé, la vieille et le chien


La scène se passe à l’intérieur de la chapelle de Bessel, en fin de matinée en plein été. Près de l’autel, sur un prie dieu, se trouve, l’abbé Félicien Falconnet. En arrière, sur un banc, une bonne vieille, elle semble marmonner. Elle est très courbée mais elle ne marmonne pas, elle prie à genoux avec ferveur. Devant la porte principale, un chien titubant et bavant, entre dans la chapelle.

L’abbé : chuchotant

« Dieu mon père, pardonnes à ton fils

Pour avoir péché ! J’ai osé Jurer obscénement

30 années seulement ! »

L’abbé : Devenant soucieux,

« Mais entendez vous, Dieu mon père, ce bruit étrange dehors ? Et vous, la vieille en prière, entendez vous ? Qu’est ce que ce bruiteux bruit, ne peut-on supprimer ce bruitophone? »

La très vieille : priante et tremblante

« Hélas, l’abbé, la prairie prend feu et le feu prend la prairie, j’allais vous le dire… »

L’Abbé : rassuré

« Ah Dieu mon père, merci, j’avais cru à une inondation ! »

La vieille, très vieille

« Quelle chaleur mon abbé, arrivez vous à prier ? »

L’abbé, tout en noir

« Non la vieille, mais l’inondation arrive, et va inonder l’incendie, prions à son arrivée et à l’incendie inondé et à notre rafraichissement ! »

Arrive au centre de la chapelle, le chien tout en bave et titubant.

Le chien : en bave, titubant et hurlant

« On m’a empoisonné, je suis mort sans avoir pu mordre, qu’est-ce qu’un chien, qui n’a jamais mordu. Même les puces mordent. Je ne peux mourir sans avoir mordu une seule fois, en vérité, j'ai été trop gentil! »

Puis, à l’abbé,

« Mon père, prenez mon âme et enseignez le chien ! »

L’Abbé : prit de pitié

« Le chien baveur à raison, il meurt sans avoir été chien, Quel vie de chien, ce chien vit ! Meurs sans crainte toi et tes puces, et quitte cette chienne de vie. Nous prierons pour ton âme de chien ! »

Le chien mourant: enfin meurt en expulsant un gaz fort nauséabond

La très vieille : priante et entourée de gaz nauséabond

« Amène ! »

Puis elle éternue trois fois.

L’Abbé : lui proposant son mouchoir noir de noir

« Vous dites ! Oh très vieille ! »

La vieille

« Je dis que la prairie est en feu appelons les pompiers pour inonder le feu dans la prairie, sinon le feu va nous inonder pour nous noyer et ensuite nous brûler ! »

Le pompier : tout enfumé

« Me v’la ! Où se trouve le feu rouge vif, et brûlant la prairie en feu ? »

L’Abbe, la vieille, sauf le chien crevé

« Là, là et là, il est partout, le sentez-vous brûler, il est rouge parbleu, il nous entoure, nous cerne ! Oh Dieu, allons nous en, et vous le pompier restez et arrosez, arrosez ! Le temps que l’inondation arrive et inonde l’incendie, sinon l’incendie sera foudroyant et l’inondation, impuissant ! »

Arrive au même moment, l’incendie et sans ménagement, emporte le pompier, son ennemi juré. Dieu ait son âme !

L’âme du pompier : dans tout ses états

« Oh Dieu des esprits ! me voilà bien seul. J’étais son corps et j’y étais comme chez moi. J’allais où il allait, ce qu’il décidait je l’exécutais, nous ne faisions qu’un ! Voilà qu’à présent, je suis âme immortelle, en même temps conscience, état d’esprit, pensée, raisonnement et raison d’être, état d’âme, âmes sœur, sixième et dernier sens ! Pour une enveloppe c’est beaucoup trop d’obligations !

« C’est toujours ainsi, c’est toujours comme çà, les bons et les moins bons, sont les premiers à partir. Pour les très bons, il n’y en a pas, ils n’existent pas. Oh, Dieu des esprits, faut-il prier, prier et re-prier pour vivre une vie entière et être accepté entièrement?

« J’étais l’âme d’un homme bon, où aller ? Personne ne me voudra, je ne peux ni me vendre ni rendre l’âme ni même hanter, j’étais l’âme d’un homme bon, Il faut que l'on m’accepte tel quelle. Je peux encore servir, sinon, je serai ni le commencement ni la fin, je serai qu’un intervalle entre rien. Je ne suis pas une âme damnée. J’ai une grandeur d’âme, qui veut bien de moi âme qui vive ? Je viens d’un homme bon, mais personne ne m’entend ! Ah, à quoi je sers, d’être immortel, Je suis une âme vraiment en peine !! »

L’Ame du pompier, très en peine, trouva sur sa voie, l’âme sœur sortit tout directe d’une femme bonne. Leurs rencontres furent osmotiques. Enfin deux grandes âmes heureuses!

L’Abbé et la vieille : tout à coup, très seuls.

« L’incendie nous a épargné mais il reste des flammichettes flamboyantes, essayons de cracher dessus cracher encore et encore pour les inonder et en finir avec ! »

Cracher, n’a fait qu’attiser le feu faiblissant , l’abbé et la vieille, épargnés par l’incendie furent emportés par l’inondation, attirée par le feu envenimé et rafraichissant.

Amène!


Lucien Ruth

F I N



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Pizza du soir, espoir !

« …Une pizza, n’est pas forcément bonne, ni forcément mauvaise. C’est avant tout, une pâte dans laquelle vont mijoter la sauce tomate, l’oignon, des herbes de Provence et huile d’olive. En cas de réussite, elle sera aussitôt dégustée bien chaude et arrosée de piment, par la ménagère, son mari et ses enfants, qui apprécierons ou détesterons, mais…. »

Thérèse-Andrée est à table, près de la fenêtre, avec ses deux enfants. De guerre lasse, elle prend la télécommande et arrête la télé. Comme chaque soirs, elle est seule, son mari n’est pas encore rentré.

Son fils, Jean-Sébastien, à treize ans. Il s’empare de la télécommande et va dans sa chambre, mais avant :

-« Vous avez vu ce que j’ai trouvé, à 10 h35, dans la cour de récréation ? »

Sa sœur Étiennette onze ans :

-« Je vais dans MA chambre terminer MON dessert, si on M’appelle, SVP, répondre que JE ne suis pas LA, la… ! »

Thérèse-Andrée est ailleurs.

« Il a beaucoup de travail songea-t-elle, ses maudits dossiers le retiennent au bureau. Oui, c’est vrai, il le fait pour nos enfants, pour notre famille, pour que nous manquions de rien ! D’accord, c’est aimable à lui, mais, il pourrait pour quelques soirs, se faire remplacer par sa secrétaire Élisabeth ! Et être enfin avec moi, avec nous, à l’heure normale, comme une famille unie! »

« Il y a aussi sa petite voisine de bureau d’à coté, qui vient lui tenir compagnie. Elle vient avec un morceau de pizza. Bon mais çà ne prend que quelques instants, juste un moment de détente quoi ! En aucun cas, cela ne justifie ce retard insupportable ».

Un soir, Thérèse-Andrée, au plus dur de ces intolérables attentes, avait décidé de donner un avertissement à son mari. Alors qu’elle lui préparait un bain moussant, elle mit au fond de la baignoire. Une vingtaine de petites piles. « Çà le secourra un peu s’était-elle dit ! »

Ernest-Charles, ce soir là, n’avait ressenti qu’un léger chatouillement, mais çà l’avait mis de mauvaise humeur. Il tint son fils, comme seul responsable et l’avait magistralement secoué malgré les protestations du gamin.

« Cette fois-ci, je vais mettre des grosses piles et j’espère qu’il y restera ! Songea Thérèse-Andrée exaspérée ».

Ernest-Charles est responsable d’une agence d’assurances. Ce soir, comme souvent, il ne sera pas avec sa femme et ses enfants. A dix huit heures il les a bien prévenu avec son portable :

«… J’ai quelques dossiers urgents à terminer… ! »

A cet instant, dehors, à travers la fenêtre de l'agence, une jeune femme observe Ernest-Charles puis tape aux carreaux. Celui-ci reconnaît Marthe-Elise. Il sourit, ferme ses dossiers, les range dans un classeur puis va ouvrir la porte d’entrée.

C’est Marthe-Elise, de la maison voisine de l'agence. Elle entre, dépose un baiser sur les lèvres de son amant, puis se dirige dans le bureau. Là, elle dépose sur une table basse, deux parts de pizza, ensuite, se débarrasse de ces chaussures et va se jeter sur le canapé de salon; dans les bras de Ernest-Charles.

Marthe Elise à 28 ans, elle est très jolie, avec un physique, fort agréable. Ernest-Charles la serre dans ses bras et l’embrasse avec fougue. Elle lui chuchote à l'oreille, « Maintenant ou plus tard ? »

-« Maintenant, de suite! »

-« Alors, attends moi deux secondes ! »

Marthe-Elise, prend le tube d'harissa, et s’enferme un moment dans la salle de bain puis, elle en ressort, peu après, nue.

-« Çà y est, mon chéri, j’en ai mis suffisamment, comme tu aimes! Puis ajoute, « on se met où, sur le bureau d'Élisabeth » ?

-« Oui, comme d’habitude ! »

Ils firent l’amour sur ce grand bureau, comme jamais, c’était deux corps enflammés qui s’emmêlaient et geignaient de plaisir. Ils terminèrent par un long baiser. Ernest-Charles lui susurre à l’oreille :

-« L'Harissa était vraiment de bonne qualité et bien dosée! »

-« J’en ai mis deux doigts, jubile Marthe-Elise. Haaa, c’était divinement piquant, vraiment délicieux ! Puis questionne, on se la mange maintenant cette pizza ? »

C’est vers 9 h et demi que Ernest-Charles rentre chez lui, il se débarrasse de sa veste et de son porte document, puis se penche sur la chaise roulante et fait la bise à son épouse.

-« Bonjour chéri, je vais te couler un bain, lui dit-elle avec douceur! »

-« Merci beaucoup, tu sais je suis désolé, d’arriver si tard, j’avais terminé mes dossiers et m’apprêtais à fermer, lorsque Marthe-Elise, est arrivée, alors çà m’a retardé, mais demain… »

Thérèse-Andrée, ne l’écoutait pas et il le savait, mais il continua.

-« Mais demain, j' appellerai Marthe-Elise, je lui dirai, de rester chez elle...! »

Dans la salle de bain, Thérèse-Andrée avait rempli la baignoire, avec une eau bien moussante, puis elle y ajouta une vingtaine de grosses piles rondes, ensuite, manœuvra sa chaise roulante et quitta la pièce. Entre temps elle croisa son mari qui s’enferma dans la salle de bain. Peu après, Thérèse-Andrée entendit son mari pousser un long cri puis un grand bruit horrible. Elle actionna son fauteuil dans cette direction, puis ouvrit la salle d’eau. Elle aperçu son mari ensanglanté, le crâne fendu par la robinetterie. Elle comprit qu’il avait glissé sur les piles et s’était fracassé le crane. Elle poussa un long soupir et se dit :

« Désormais, je saurais à chaque instant, qu’il est seul, et où il se trouve, ainsi, je ne l’attendrai plus! »

On ne doit jamais négliger d’être ponctuel !

Lucien Ruth

Janvier 2009 F I N

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La complainte de la Cruche



Je suis triste, triste d’être anonyme sans nom et sans couleur, triste d’être seule, et surtout triste comme une cruche. Je vous assure, je suis tout cela en même temps, c’est beaucoup trop!

On ne faites pas attention à moi et personne ne me remarque. Bien sûr je ne fais pas de bruit ni étincelle, mais c’est pour votre confort. Seule dans mon coin, je me fais petite et silencieuse. Je ne veux surtout pas vous déranger ni vous détourner de votre temps précieux. Certes, être seule, çà été mon choix. Je dois dire que personne n’a insisté pour m’adopter ou pour m’acheter, de toute façon j’aurais dis non !

Je n’aime pas les humains. Les humains pensent tous, nous les objets, que nous sommes à leur disposition. Quant vous achetez une marchandise, avez-vous demandé une seule fois à cette marchandise, si elle veut bien aller avec vous, et donc, accepter votre vie ?

Non ! Je ne vous le fais pas dire ! C’est de l’esclavage, pur et dur !

Toute la journée, j’entends et supporte vos offenses, oui, oui, détrompez vous, je ne suis pas sourde comme un pot, quoiqu’on dise. Voyons qu’est-ce que j’ai entendu Il n'y a pas si longtemps ? « Qu’elle vie de cruche », ou alors et pire, « Empoté comme une cruche » ou « La cruche est pleine etc ...» Et que dire quand on urine sur moi quelle honte ou que l’on crache à l’intérieur de mon large col, ainsi, je garde durant des semaines l’humidité et l’odeur. Je suis triste et c’est vous les humains qui me rendait follement triste.

Pourtant, savez vous que je suis une cruche exceptionnelle. Tenez, Van Gogh en 1888, c’est moi qui ai posé quand il à peint « les Tournesols » et Beethoven, il s’est bien servi de ma caisse de résonance pour créer son concerto pour violon. Ah, quelle belle époque. Mon cœur en palpite encore. Alors que maintenant…

Venez me voir, je suis à Aubagne en Provence, seule, l’été au soleil, l’hiver dans le froid et la neige, venez me dire bonjour, je suis sur la terrasse de l'atelier Thérèse Neveu, la célèbre santonnière. Ne regardez pas la cruche, mais ce qu’elle contient, car moi aussi, j'ai un coeur !

Lucien Ruth

Décembre 2008 F I N

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