Poème écrit et illustré par Marc Loy dit par Annick Loy
Le cahier
Tout au fond du grenier,
Dans le mas de grand-mère;
J’ai trouvé mon cahier
D’école buissonnière
Où je lui griffonnai
Des mots et des dessins.
Souvent, il s’en moquait,
J’en avais du chagrin.
Je le trouvais très beau,
Mais ne lui disait pas,
On jouait aux chevaux,
Ça ne me plaisait pas.
Moi, j’aurais préféré que je sois la plus belle,
Qu’on parte dans un monde empli de ces merveilles,
De citrouilles, carrosses, robes et escarpins,
Mais il jouait aux billes, au foot, au petit train.
Quelquefois, il venait
Tourner sur le manège,
J’allais l’accompagner,
C’était un privilège.
On riait comme des fous,
Il m’attrapait la main,
Je faisais les yeux doux,
Il ne comprenait rien.
Un jour, il a grandi,
M’a longtemps embrassée
Et je me suis blottie,
J’étais enfin sa fée.
Je le relis, oui c’est écrit sur mon cahier,
Papier jauni, qu’on aurait dû se marier,
Mais d’autres pages sont écrites et le temps passe
Et les années, tous ces toujours et tout s’efface.
Tout au fond du grenier,
Dans le mas de grand-mère,
Sur mon petit cahier
D’école buissonnière
Est enfouie mon enfance,
Dans cette grande malle
Pleine de poupées qui dansent,
Dans la ronde du bal.
Des souvenirs qui tournent,
Comme le grand manège
De la vie qui retourne,
Tourne, tourne manège.
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