Les leçons de la vie ne sont pas uniquement des coups durs, elles permettent également d’accéder à la connaissance de soi ainsi que des besoins qui sont les nôtres en propre, et de ces épreuves découle une forme de sagesse qui, en définitive, détermine notre but en tant qu’être vivant. L’expérience de la vie nous enseigne aussi l’acceptation consensuelle de ce qui est et de ce qui doit, et cela nous grandit et nous rend mature.
Aussi, se tromper dans le cours de sa vie constitue en quelque sorte une expérience inéluctable, et lorsque l’on réfléchi aux raisons qui motivent nos choix à ce propos, on s’aperçoit que ces derniers ne sont que la résultante de circonstances qui nous y ont amenés, et qu’avant de les avoir expérimentés, il est illusoire de prétendre savoir quelle sera l’échéance de ces redoutables dilemmes qui se posent à nous dans l’encours de notre vie. Pourtant, on croit choisir et on pense être maître de sa vie, mais en réalité, on ne fait que s’adapter à une poussée d’énergie qui matérialise notre réalité personnelle.
Un choix n’est donc jamais vraiment un libre choix, mais plutôt une forme de déterminisme auquel nous sommes tous soumis et dont la seule alternative en est l’acceptation, sans plus ; même si acceptation ne signifie pas passivité, car l’acceptation active de notre destin est le moteur d’une vie constructive et évolutive. Accepter l’échec et nos limites est un premier pas vers une victoire intrinsèque, un premier pas vers une autre étape.
Aussi, puisque nous ne maîtrisons pas consciemment tous les méandres de notre destin ; quoi qu’on en dise dans l’absolu, car l’être humain crapahute tant bien que mal la montagne de son inconscient, nous ne choisissons donc pas véritablement notre vie ; c’est la vie qui nous choisit afin de s’exprimer au travers de nous. On pourrait parler à ce stade de Divin, de philosophie spirituelle ou de destin, car peu importe le nom qu’on lui donne puisqu’elle s’en moque et ne connaît pas de frontière d’appartenance spirituelle ou de couleur philosophique. Cette vie-là n’est pas religieuse, ni même issue d’une idéologie quelconque ; mais elle appartient à tout un chacun ici-bas, et au travers de nos sens, nous interagissons avec Elle et en son Sein.
Alors, bien malin celui qui en revendiquerait la science exclusive, car elle ne relève d’aucun savoir ; la vie est au-delà de la connaissance, au-delà des mots et au-delà de l’intelligence. Elle n’est que l’instant qui meurt après avoir vécu l’instant présent et qui renaît de ses cendres encore et encore, sans notion de choix ni de leçon.
Sabe.