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Publications de Pierre-Jean Baranger (2)

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POISON

(En mémoire de « au nom de la rose/Umberto ECCO)

Poison

J’ai trempé ma plume dans une encre-absinthe,

Mes mots s’évadent au soleil touchant l’horizon.

Mes lettres bleues s’habillent de la complainte

De celles et ceux qui n’ont pas connu ce poison.

 

Comme un tatouage, je grave au parchemin

Les enluminures que l’on poursuit du doigt.

Frappées d’arsenic, enduites de fort venin

Nul ne doit lire, nul ne doute de sa foi.

 

Et que m’importe si la mort veut sa vengeance

Si elle m’emporte dans ses bras noirs et puissants !

Je suis le geôlier du diable et de son engeance,

Qui rient et m’exaspèrent en éclats rugissants.

 

Car tel est le poison qui condamna Adam !

Ce savoir poursuivi par les femmes et les hommes.

Livres parlant d’Esope, la mort en dedans

Le poison s’instille. Ne mangez point la pomme !

 

Lèche tes doigts mon ami ! Tourne encor les pages !

Un peu de bleu auprès de tes lèvres gourmandes

La mort frappe à ta porte, sinistre présage…

Tu trouves que les pages ont le goût d’amande.

 

Tu me parles de la Vie, des joies et du soleil

Je ne puis comprendre tes envies de lecture.

Pardonne-moi, couvre-moi d’ors et de vermeil

Et que de l’obscur enfin, je perde l’épure.

 

Pierre-jean BARANGER – mars 2013 – Tous droits réservés.

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un petit truc... Toi qui lis.

Toi qui lis.

 

Je t’aime, toi qui lis par gourmandise,

Toi qui choisis ton ouvrage avec bonheur.

J’aime tes mains de caresses, divine marquise,

Je me livre tout entier, au fil de tes heures.

 

Je t’attends, au coin d’une chaise en ta chambre,

Je m’éternise, délaissé sur le bord d’une table.

Tu viendras au soir, tes mains en conque d’ambre,

Me recueillir et me lire, de tes songes le retable.

 

Je supporte tes graffitis sur ma peau, et tu souris

En lisant ce que tu tatoues entre mes lignes.

Tu gardes, dans ta mémoire, une sentence tarie

Qui parle d’un homme, que tu jugeais indigne.

 

Tu me serres contre toi. J’entends ta nostalgie,

Quand tu m’éloignes de tes yeux, un si court instant.

Simplement j’ai touché ton cœur, comme par magie,

Et je te murmure des mots, tout doucement.

 

Quand tu fermes ma dernière page, en soupirant,

Je sais bien que mon amour n’est pas resté vain.

J’ai une place en l’étagère, près d’un roman.

Plus tard, je  reviendrai, aimant, entre tes mains.

 

 

 

Extrait de « Braises & Lumières » éditions Claire LORRAIN-Bordeaux-

Pierre-Jean BARANGER

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