Je garderai de toi

Je garderai de toi, au delà de la mort,

Ma belle Tourbillon, les désirs de ton corps,

Les enfants de ta chair, cette union de nos vies,

Un amour merveilleux, pour moi une harmonie

Je garderai de toi, ta façon de marcher

Dans le jardin des rêves, suivie et précédée

Par tes félins-trésors dont tu es la déesse,

Arrosant tes couleurs avec délicatesse

Je garderai de toi, ta façon de danser,

Dans toutes les explosions de nos nuits arrosées,

Rolling-Stones des sixties, Beatles et Dire Srait,

Nous dormions sur la plage, tout près de l'estafette*

Je garderai de toi, la mer de ton regard,

Me faisant oublier la mère et ses placards

Et ta timidité laissée sur le chemin,

Gardant mes turpitudes dans le creux de ta main

Je garderai en moi, l'inexplicable toi,

Ce secret bien gardé et peut-être éternel,

M'apprenant à marcher, ce fut mes premiers pas,

Tu as su m'apporter cette flamme essentielle,

Pour un si long voyage tous deux en balancelle

le 21-10-2023

*J'avais aménagé une estafette en camping-car

Dans le monde des vivants

Dans le monde des vivants on se sent immortel,

Vieillir et puis partir une peur éternelle,

S'occuper de son corps, détourner le regard

De cette femme âgée traversant une gare

Les selfies de jeunesse deviennent la dictature,

L'handicap, la folie, restent des aventures,

Des sujets littéraires, en rire est sympathique,

La marginalité restera atypique

Dans le monde des vivants personne ne veut mourir,

Aux nouvelles des horreurs, on ajoute des délires,

Des tortures découpées ayant quitté ce monde,

Terrorisme, maladie, la diabolique ronde

Toute vie a une fin quelles que soient les prières,

Regardez les images du siècle d'avant hier,

Ces femmes élégantes, souvent gaies, désirables,

Jeunes hommes ou bien vieillards ne restent que des fables

Dans le monde des vivants chacun sur sa banquette,

Dans les salles d'attente quelle que soit sa casquette,

Attend le dernier train dont on a tant parlé,

En naissant à la vie, nous sommes tous condamnés

le 15-10-2023

Le jardin de nos vies

Le jardin de nos vies est d'Orient, d'Occident,

Arabesques en garrigues, thym et bougainvilliers,

De formes en ogives, pierres usées par les temps,

De rochers, de racines, c'est notre havre de paix

Explosions de bonheurs, les agaves de la butte

Ses doux doigts de sorcières s'y accrochent sans lutte,

Sa terre est ancestrale, de méditerranée,

Nos cœurs y font l'amour, de concorde sacrée

Le jardin de nos vies de Sienne et de Florence

Et puis de Marrakech, aux vents de leurs fragrances,

Des allées de Pitti* et la grande palmeraie,*

Aux iris Tourbillon* bordant notre montée*

Mon escalier courbé*, menant au grand bassin,

Encadré de palmiers, de rosiers et de pins,

La belle Occitanie est bien notre terrain,

Son soleil dans le bleu d'un ciel en nous serein

Le jardin de nos vies en automne et hiver

Croise les vents du monde où naît notre univers,

En son sein il y règne des animaux heureux

Aux couleurs arc-en-ciel et peut-être sans dieu

le 19-10-2023

*Jardin du palais Pitti à Florence

*A Marrakech

*Ma femme

*Dans notre jardin

*Dessiné par mes soins

Cet escalier en moi

Cet escalier en moi est un rêve concret,

Il est de Javea, théâtre du passé,

Dans les coulisses de scène où mes images se fondent,

Ma Tourbillon est là assise dans le monde

Remontant de la cave, j'avais juste treize ans,

Je sortais de ce puits le charbon du néant,

La salle se taisait aux trois coups de ma vie

Et le rideau s'ouvrait sur la grande comédie

Cet escalier en moi dirigé vers l'espoir,

Intentions d'intuitions sortant du cauchemar,

Je criai mon bonheur dans cet imaginaire,

Pourtant il existait et j'entendais la mer

Et tu étais assise sur cette pierre plate,

Dans la réalité et moi qui le relate

Ce film projeté sur l'écran de mon ciel,

Seul réalisateur comédien essentiel

Cet escalier en moi monte infiniment,

Horizons d'horizons, virtuel à chaque instant,

Marches des festivals des César des Oscar,

Je suis un hologramme errant dans le hasard

le 14-10-2023

Dans la petite chapelle

Dans la petite chapelle, nous nous sommes dit oui

Pour une éternité, pour toute notre vie,

Ouvrant notre portail des jardins réunis

Pour qu'ils ne soient plus qu'un merveilleux paradis

Notre petit Eden où tu y tourbillonnes,

Concrétisant les plantes, suivie de mini-lionne

Et moi, de la fenêtre, je rêve encore là-bas,

Fredonnant notre amour qui a bâti mon moi

Dans la petite chapelle, j'ai gardé cette image

Des vitraux arc-en-ciel dissipant mes nuages

Pour un soleil radieux au fond de ton regard

Et en te découvrant, j'ai découvert mes arts

Ce désir de montrer cette douceur cachée,

Découvrir l'inconnu qu'elle avait enfermé,

Ecrasé par la peur, empli de ce surmoi,

Tous les choeurs reprenaient ensemble alleluia

Dans la petite chapelle, me levant j'ai compris,

Je restais enfermé au fond de l'inconscient

Et venant me chercher lorsque tu m'as souri,

Porté par ma confiance... nous sortons maintenant...

le 20-9-2023

Te souviens-tu petit

Te souviens-tu petit, montrant le carrelage

A l'entrée de l'école et malgré ton jeune âge

Désignant l'arabesque -C'est bien écrit maman

Je ne peux y entrer, ici et maintenant-

Interprétant les signes, t'as choisi ton chemin

Définitivement, embrassant ton destin,

Depuis t'as refusé cette organisation,

Créant des numéros sans vie et sans passion

Te souviens-tu petit, ce grand acharnement

A t'obliger sans cesse à entrer dans le rang

Des ombres impersonnelles et de chairs à canon,

Citoyens anonymes, pressés comme citrons

De ces clones virtuels d'Orient ou d'Occident,

Un point dans l'univers d'un hasard différent,

Infiniment petit tu refuses de le croire,

Je ne suis un néant menant au désespoir

Te souviens-tu petit, tu n'as jamais changé,

Ce désir t'animant, une flamme allumée,

Tu voulais exister d'intuitions poétiques,

Un instant éternel, éclair métaphysique

le 10-10-2023

Contresens

Par les vitres des yeux

tu regardes les cieux,

ces vitraux de la vie

dans des choeurs d'harmonies

Par l'ampli des oreilles

tout un monde en sommeil,

tes oiseaux fous chantant

des éternels printemps

Par le voile du toucher

tes désirs enlacés,

reflets du carnaval

à l'ouverture du bal

Difficile équilibre

par lequel tu es libre,

recherche de ton moi

ce chemin où tu vas

Par le tunnel du vent,

les arabesques du temps,

tourniquet des saisons

l'amour, ses alluvions

Par le palais saveurs,

les goûts et les couleurs,

mémoires des fragrances

madeleines de l'enfance

Difficile équilibre

par lequel tu es libre

recherche de ton moi

ce chemin où tu vas

Et par la réunion

des cinq vient l'intuition,

retrouvant l'inconscient

des manèges de l'enfant

Difficile équilibre

par lequel tu es libre

recherche de ton moi

ce chemin où tu vas

le 11-10-2023

Ton âme est en cavale

Ton âme est en cavale, elle a pu s'évader,

Profitant d'un voyage de douces rêveries,

Dans ce train épuisant, si lent de ton passé,

Il traversait l'Atlas les djebels d'Algérie

Ton âme est en cavale, elle a quitté ce monde,

Le convoi de l'enfance tourne encore à la ronde,

A quatre-vingt-six tu viens d'avoir treize ans,

Ton oiseau dans les îles vole encore maintenant

Ton âme est en cavale, avec les goélands

Vous riez bien ensemble, profitant du beau temps

Dans le port d'Amsterdam, jusqu'au bout de la vie,

La bière est sous pression et Brel est en folie

Ton âme est en cavale, reflétant sur ton verre,

A la terrasse du port, revenant de la mer

Les filets des pêcheurs déversent leur butin,

Au milieu des poissons apparaît ton destin

Ton âme est en cavale, tu reconnais ton moi,

Il s'assoit aussitôt et sourit devant toi,

Les ports sont l'inconscient de ton être profond,

Dans leur ventre tu vis peut-être pour de bon

le 7-10-2023

Dans l'encrier des rêves

Dans l'encrier des rêves tu as trempé ta plume,

Tu vas y retrouver l'herbe sous le bitume,

Les cris de soixante-huit, ballet des CRS,

Entre deux barricades à la pose caresses

Une petite fleur, sur un air de Bechet,

A Saint-Germain des Prés le Slow-Club, La Huchette,

Les jupes à la BB, le Repos du Guerrie,r

Le Whiky à Gogo, les terrasses des cafés

Dans l'encrier des rêves on a dansé l'amour,

Jusqu'au bout de la nuit en reflet de nos jours,

Dans les manèges du vent, des images et des mots

Et sur le Pont des Arts la vie au fil de l'eau

Notre Dame de Paris et nos coeurs si petits,

Enlacés à son ciel, en dégradés de gris,

S'y dessinent nos désirs, reflets d'éternité,

Arabesques des espoirs, sur les toits, sur les quais

Dans l'encrier des rêves ta plume s'est assoupie,

Le brouhaha des songes t'a bercé d'harmonies,

Le tempo du matin a éveillé tes sens

D'une douce torpeur et c'est la renaissance

le 6-10-2023

Brillances et vibrations

Brillances et vibrations, le reflet des saisons

Résonnant lentement au son du diapason,

De clochers en clochers, découpes d'horizons

Dans l'étendue des plaines enlacées aux vallons

Tu découvres l'album des photos de peintures,

Ce sont mémoires du temps toute son aventure,

Elles se mettent à bouger soudain reprenant vie,

Par l'intuition d' esprit sa source d'énergie

Brillances et vibrations les couleurs renaissent,

Surgit un hologramme... ta pensée en détresse,

Une femme et un homme revivent de leur ombre,

Aprés-midi au port et ta conscience sombre

Ce livre de photos est bien pourtant de toi,

Représentant tes toiles vraiment tu n'y crois pas

Tourbillon est la femme c'était à Javea,

Dix-neuf-cent-soixante-dix, vous faisiez quelques pas

Brillances et vibrations c'est une renaissance,

La mémoire est la vie, la fin de ton errance,

Signe de création d'un amour essentie,l

Chaque point est espoir d'un divin passionnel

le 2-10-2023

Nous avons des désirs

Nous avons des désirs tournant dans notre tête,

Des horizons d'espoirs et de futures fêtes,

Les filles et les garçons ont le coeur printanier,

S'invitant à danser un slow très enlacés

Les enfants au manège, éclatant de sourires,

Chacun est sur son choix en cascadant leurs rires,

Flonflons d'accordéon et leurs parents aux anges,

Tournent dans leurs mémoires certaines images étranges

Nous avons des désirs en vol de papillons,

S'évadant des corsages montant les impressions

Et des robes légères jouant à contre-jour,

Des reflets d'arc-en ciel de nos psychés d'amours

Cette femme allongée est nue dans son jardin,

Entourée de ses chats, finissant son bouquin,

Alors qu'un homme transi ne sait plus où il est,

En découvrant la scène il se met à prier

Il y a des désirs dans toute la nature,

Les abeilles, les oiseaux profitent des saisons,

C'est un grand tourbillon, arabesques de vie

Alors profitons bien de ce beau paradis

le 28-9-2023

A la troisième vague

A la troisième vague de la marée montante

Tu sais que tout se calme, y compris ton enfance,

Tu avances lentement, le pied dans les clapots

Tu te souviens tes cris tu avais peur de l'eau

Toi le fétu de paille volant en papillon,

Mahler et Tchaikovsky brisant tes pavillons

Et puis ce grand silence et la flute enchantée,

Tes sens exacerbés noyés dans les courants

A la troisième vague redondance de ta vie,

Tu dois attendre patient cette belle accalmie,

Après les déferlantes, paquets de dépressions,

Alors le gazouillis est de claire intuition

Sonate de Chopin, ... adagio du printemps,

Cet oiseau sur la branche te rejoint palpitant,

Il ne quitte ton âme volière de la beauté

Essence de ton moi, signe de liberté,

A la troisième vague tu ne te retiens pas,

Alors marchant sur l'eau, tu fais tes premiers pas,

Te tenant par la main, cette chère Tourbillon,

Au tempo du reflux guette les tourbillons

le 10-9-2023

J'aurais voulu te dire

J'aurais voulu te dire, hélas tu es parti !

Rejoindre tes désirs, peut-être tes amis,

Je te voudrais heureux dans des tons d'harmonie,

Je suis resté sans voix tu m'as vraiment surpris

Tu m'emmenais à Sienne en m'en parlant si bien

J'étais sur ta terrasse... tes mots et tes dessins...

Puis sur les bords du Gange les incinérations...

Quelques pétales de roses jetées avec passion...

J'aurais voulu te dire, j'ai aimé grâce à toi

Ce cher génie Vincent, une part de mon moi,

Cette photo d'Auvers...j'ai suivi son chemin

Ce saint-homme de l'art, j'ai pleuré son destin

Tu étais à côté... Tourbillon à Florence

De notre guide pour trois, toute une renaissance

Le grand Botticeli, sa Venus de génie

Et cette déchirure..., dis moi le paradis ?

J'aurais voulu te dire pourquoi ma différence,

Si tu peux, fais un signe, dans le ton, ou le do,

Un beau bleu, une odeur, vibration ou fragrance

Je serai si heureux au-delà du tombeau

le 27-09-2023

A mon meilleur ami Jean-Pierre Perrault

Rester un embryon

Rester un embryon, je ne veux en sortir

Et virtuellement ne pas vouloir partir

De cette relation avec mon univers

Hypertrophie de l'âme elle devient solitaire

Rester un embryon, personne ne le verra,

On me dit enfantin, faisant mes premiers pas,

Je veux me protéger, voler dans mes étoiles,

Refermer le rideau, on le voit sur mes toiles

Rester un embryon, évitant les humains

Satisfaits de régner sur une terre d'amour,

Mangeant les animaux et quelques fois les chiens,

Dédaignant les sensibles, les femmes et troubadours

Rester un embryon est ma seule espérance,

Déroutant mes parents depuis ma tendre enfance,

Toutes mes confusions sont de virtualité,

On ne verra jamas cette oviparité

Rester un embryon, je ne suis jamais né,

Je sortirais le jour où mon âme délivrée

Rejoindra l'aventure tournant au paradis,

Laissant cette enveloppe, mon encombrant OVNI

le 23-9-2023

Sur la plus haute branche

Sur la plus haute branche mon oiseau me chantait

Une chanson de joie de mon ami Trenet,

J'ai adoré sa Mer et son jardin d'amour

Il chanta le bonheur et jusqu'au dernier jour

Dans mon immense volière, les violons au tempo

Reprennent le refrain car ils adorent mes mots,

Le soliste reprend vibrant son vibrato,

Alors tout l'arbre danse, castagnettes, flamenco...

Sur la plus haute branche notre complainte luit,

Chacun met sa brindille structurant notre nid,

Les fondations finies, nous attaquons les murs

Les croches, les amulettes nous serviront bien sur

Cet oiseau est mon âme et l'arbre ma carcasse,

Je ressens mes racines, souvent elles me tracassent,

Mais dans mes aquarelles je revois le beau temps,

Mes feuilles me le racontent, agitées par le vent

Sur la plus haute branche m'avez-vous entendu

J'y ai mis tout mon coeur, j'espère qu'elle vous a plu,

Je suis de la nature vibrant à chaque saison

Un simple troubadour deux, trois mots, une chanson

le 19-9-2023

Sur un air de Charles Trenet le fou chantant ...!!

La lumière est ta vie

La lumière est ta vie, à travers les vitraux

Fascinants en enfance, à genoux vers là-haut

Tu désirais partir avec ta chère maman

Pour être bien certain qu'elle ne te quitte avant

La lumière est ta vie, pourtant elle te troublait

Sortir te faisait peur, foetus tu es resté

Et même maintenant tout au long du parcours,

Ton âme est éclairée par un si grand amour

La lumière est ta vie guidant tes intuitions,

Un appel de douceurs cette révélation,

Se sortir de la mort pour devenir vivant

Et tu l'as ressenti dans les toiles de Vincent*

La lumière est ta vie, la source universelle

Sur la moindre peinture, les tiennes en aquarelles,

Les piments se révèlent à travers l'inconscient,

Facettes de mémoires, comblées de sentiments

La lumière est ta vie, la belle vibration

ressentie en ton mo,i une libération,

Tout un panorama parcourant tes passions,

Mariant ce doux langage avec tes impressions

le 25-9-2023

*Van Gogh

Au delà des frontières

Au delà des frontières, humains de tous pays

Je ne suis pas des vôtres et je n'ai pas compris

De quelles différences cette géographie

Justutifierait ces tracés et pourquoi cette envie

Au delà des frontières chacun son précarré,

L'argent sa majesté créa propriété

Et seule cette valeur dicte vos opinions,

Mais moi le "différent" j'y vois une diversion

Au delà des frontières, l'homme est un mammifère,

Mais aucun animal ne divise la terre,

Selon cette valeur paraissant dérisoire

Et ne menant qu'aux guerres pour d'autres territoires

Au delà des frontières et vu de mon perchoir

Est-il bien nécessaire de tuer pour d'autres avoirs,

Petite ligne virtuelle que personne ne connait,

Justifiant un drapeau, un hymne de guerrier

Au delà des frontières j'aime la liberté,

Imaginer un monde de douceur et de paix,

Avec un seul langage de l'amour et de l'art

Mais je crains que pour tous ce soit déjà trop tard

le 21-9-2023

Dans une goutte d'eau

Dans une goutte d'eau il y a l'univers,

La source, les rivières, les fleuves et puis la mer

Tombant du robinet et en frappant l'évier

Il y a le tempo d'un opéra entier

Dans une goutte d'eau est enfermée la vie,

Les embruns, la nature, toute son harmonie

Avec soleil et terre et puis un peu de pluie

Et ce jet si puissant éteignant l'incendie

Dans une goutte d'eau il y a la splendeur

De l'arc en ciel d'amour innondant notre coeur,

Ces battements d'ivresses jusqu'au fond de nos âmes,

Cette intuition du ciel en ouvrant le sésame

Dans une goutte d'eau y règne l'essentiel

Aucune autre planète ne l'aurait en son ciel,

Notre existence est là venant de création

Cette étincelle divine de notre conception

Dans une goutte d'eau nous y sommes tous deux

Je te vois en reflet tout au fond de tes yeux

Tu m'invites à entrer, tu y fais notre nid

Et depuis tout ce temps je dors au paradis

le 18-9-2023

Au tempo des marées

Au tempo des marées je reviendrais vers nous,

Sur notre crique d'amour, les galets, les cailloux,

Notre cher Bar-Tango et ses effondrements,

Souviens-toi du Moli et mes encombrements

J'anesthésiais, buvant, les bruits de mes tourments,

Dansant dans des échos, contournant le néant,

Le réel se brisait sur les embruns du vent,

Mes sens se disloquaient au reflux du levant

Au tempo des marées le soleil se levait

Aux fragrances de l'enfance, monde réinventé,

Au bout de la jetée tous deux à l'horizon

Tu étais avec moi, les yeux en tourbillons

Le puzzle revenait et ma vie peu à peu,

Certains enjambent nos vies, allant pêcher leurs jeux,

Nos sommes les migrants de la planète bonheur,

En ton regard je vois palpiter nos deux coeurs

Au tempo des marées remonte dans nos veines

La beauté de ce nid où rêve ma sirène,

Assise sur le rocher envahi par les eaux,

Tes yeux vers les remous me paraissent mi-clos

le 9-9-2023

Nos godillots crottés

Nos godillots crottés et nos pantalons courts

Alignés deux par deux au centre de la cour

De l'école éventrée il y a si longtemps,

Nos pères dans les tranchées et nos mères dans les champs

Nos nez et nos oreilles devenues rouge sang,

En attendant le car sur la place de Caen

Il y avait autour de grands effondrements

Et puis quelques barraques, du provisoirement !

Nos godillots crottés pour aller à la messe

Demander au bon-Dieu un peu de gentillesse,

L'église était debout et le curé vaillant,

Il nous faisait chanter, ça plaisait aux mamans

Les cerceaux et les billes pouvaient attendre encore

Que notre vie arbore des sourires pour nos corps,

Revenaient les images du manège des avions,

ils avaient remplacé les chevaux de carton

Nos godillots crottés sont emplis de mémoires

Des uniformes gris avec leurs bottes noires,

Jardin des Buttes Chaumont et puis vient le brouillard

Les fantômes s'éloignent avec leurs cauchemars

le 13-9-2023