Le glas de Notre Dame a fendu le ciel de Paris pour annoncer la mort des Rhinocéros.
Précédemment, le mercredi sept janvier deux mille quinze, dans une paisible rue de Paris, un groupe de rhinocéros de métal franchit le seuil d'un immeuble. Des claquements secs métalliques tuent des artistes, des penseurs de notre temps, des gardiens de sécurité et un employé.
La Liberté baigne dans une marre de sang devant nos yeux ébahis.
Puis l'escalade continue dans une imprimerie, puis une épicerie cacher.
De cette tuerie résulte dix sept morts et des blessés corporels et de l'âme.
Le monstre de métal veut s'attaquer à la Liberté de rire, de penser, de pleurer, de travailler, de créer....mais le monstre a déjà blessé New York, Boston, Toronto, Londres, Madrid, Bruxelles et Paris maintenant. Mais n'oublions jamais les premières victimes de pierre et de sable qui furent défigurées à jamais, ces statues géantes de Boudha gardiennes du Temple, mémoire de notre patrimoine mondial de l'humanité, restent debout face aux rhinocéros même sans leurs visages , leurs regards restent fixés sur eux..
L'épilogue à toutes ses journées d'émotions aura été la marche d'un peuple et d'un monde droit dans leurs bottes face aux rhinocéros iconoclaste du vingt-et-unième siècle.
Et je pense à Paul Eluard et à son poème Liberté "Sur mes cahiers d'écolier. Sur mon pupitre et les arbres. Sur le sable de neige. J'écris ton nom.(...) Et par le pouvoir des mots. Je recommence ma vie. Je suis né pour te connaître. Pour te nommer. Liberté." -Poèsies et Vérités 1942- Et relire avec délectation Paroles de Prévert cette belle invitation à la liberté artistique.
Betina Vorquerre