SUR LES RIVES ... DE l’OUBLI
….Je vis sur la sellette quand le fleuve déménage
Perds la mémoire sur ses rivages abandonnés
L'angoisse pénètre ses prunelles alourdies
Par les longues veillées sur son oreiller solitaire
Et son regard semble s'évanouir dans l'absence
Je m'en vais et je deviens une ombre mouvante
Dans un terroir façonné par mes confessions
Mon inséparable itinéraire est toujours le même
Face au temps je subis les affres de l'érosion
Sur les falaises sculptées par le passage du vent
Par les eaux en crues qui tatouent mes flancs
Dire je ne fais que vivre les dures lamentations
De ce fleuve millénaire qui pleure de nostalgie
Depuis sa source, ses chutes, son long parcours
Pour mourir simplement dans les bras de la mer
J'entends le plus souvent son profond murmure
Ses craintes de voir succomber tous ses enfants
Ses arbres perdus, élancés qui " meurent debout "
En lançant les appels vers la voûte d’un ciel fermé
Je ressemble à ces milliers de feuilles détachées
Qui planent dans l'air avant de joncher le sol
Nous vivons sous les caprices des intempéries
Et nous rêvons sur les berges des souvenirs
Chacun de nous remue les cendres des visions
Et nous retournons pour sillonner les rues
Refouler les terres battues, les espaces ceinturés
Retrouver les derniers vestiges engloutis
La casbah reprend l'épopée de sa narration
En regardant tristement le pont assiégé
Le fleuve de l'oubli se détourne le cœur assombri
Sort de sa demeure pour rejoindre les rives … du passé
© kacem loubay
Mardi 12 Octobre 2004
Khénifra - Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive
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