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Avec mon expérience de dix ans en Europe comme artiste africaine, j’ai constaté que le milieu du marché de l’art est très souvent sectaire et élitiste. On n’y parle que d’argent et très peu d’art. Ce milieu est presque toujours inféodé à des codes artistiques occidentaux privilégiant des concepts de rupture et du hors sens, avec la fabrication d’objets qui relèvent souvent du gag ou de notions sociologiques. De plus, leurs fabrications renvoient fréquemment à du bricolage vite fait ! Il y a véritablement une grande perte du métier artistique. C’est comme si la peinture ou la sculpture de type plus réaliste ou expressionniste était systématiquement exclue. La libre confrontation de différents courants artistiques est rarement acceptée.

Avec ces impressions que j’ai très vite ressenties, j’ai dû mener un combat parallèle, en marge des réseaux officiels de l’art. Après un travail énorme, tant au niveau de la création que de la promotion, je suis quand même arrivée à des résultats très positifs. En effet, je n’arrive plus maintenant à répondre à toutes les demandes d’expositions ou d’interviews à travers le monde ! Mon principe : il ne faut jamais se décourager et toujours rester très déterminé dans ses objectifs, même s’ils sont à contre-courant des modes passagères et parfois futiles.

Pour ma part, je me suis très vite rendu compte que rentrer dans le marché de l’art officiel serait à long terme très difficile. Pour en partie le contourner, j’ai effectué un travail de promotion médiatique très conséquent (surtout sur Internet).

En dix ans, mon manager m’a créé un fichier d’adresses e-mails de plus de dix mille contacts ! Il s’agit de personnes travaillant dans divers secteurs (presse écrite, sites Web, galeries, critiques, commissaires d’expo, TV, radio, festivals, associations, musées, collectionneurs, etc.) et s’intéressant aux arts africains actuels. Cela a pris beaucoup de temps de recherche et d’encodage, mais je peux affirmer que c’est devenu ma meilleure « arme de guerre » pour me faire connaître.

La création de mon site Web en 2007 a également joué un grand rôle. Je suis maintenant à +/- 17.000 visites par mois à travers le monde entier (surtout francophone parce que je n’ai pas encore fait traduire mon site dans d’autres langues, sauf le néerlandais du fait que j’habite la plupart du temps en Belgique).

On vit une véritable révolution médiatique et j’ai toujours incité mes amis artistes à être présents sur la toile mondiale, en créant des sites web professionnels et en se constituant un bon fichier d’adresses. Les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn, etc.) m’ont aussi aidé à rencontrer des personnes intéressantes. Les artistes africains doivent absolument se servir d’une manière plus intensive des outils de communication pour êtres plus visibles. Je sais que cela demande un investissement financier et beaucoup de temps, mais cela peut être rentable à court ou moyen terme.

Rhode Bath-Schéba Makoumbou
Bruxelles (octobre 2013)

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Réponses

  • Vous avez absolument raison. Chaque fois que j'expose, il y a une liste où les visteurs peuvent inscrire leur adresse email. C'est ainsi que depuis 2004, j'ai pu maintenant me constituer un fichier de plusieurs milliers d'adresses. Pour des événements importants, mon manager envoie 3 ou 4 fois par an un email à plus de 10 mille contacts dans le monde entier.

    Face au silence du "marché de l'art officiel" par rapport à mon activité artistique, j'ai pu ainsi me rendre très visible et remporter des succès. Cela a évidemment demandé un travail systématique énorme pendant dix ans, mais le résultat dépasse aujourd'hui mes espérances du début. Je dois préciser bien sûr que j'ai eu la grande chance d'avoir une équipe composée d'un manager et d'un webmaster qui ont été très professionnels. J'ai pu ainsi me consacrer presque exclusivement à la création. Je suis très consciente que même en Europe (en Afrique, il ne faut même pas y penser !), peu d'artistes auront cette chance.

  • Tout à fait d'accord avec vous. Très peu d'artistes se rendent compte de l'importance de la création d'une liste d'adresses mails. Et quand ils font ici sur le réseau un bon billet, une belle oeuvre ou un événement, ils ont la possibilité ici de la partager avec toutes leurs adresses mails personnelles. Seulement, ils ne le font pas, car ils n'ont recueilli que fort peu d'adresses mails (ou ne se rendent pas compte qu'ils pourraient partager cela!). C'est de la complète inconscience, alors que l'item "partager" se trouve chaque fois indiqué! Et quand une galerie d'art leur demande des adresses mail pour envoyer des invitations, l'on voit bien qu'ils sont complètement démunis dans ce domaine...

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