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Publications de Raxhon Philippe (3)

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Honoré Fragonard, cousin du peintre, fut un anatomiste français du XVIIIe siècle, à qui l'on doit des "écorchés" toujours visibles aujourd'hui. Il fait l'objet d'un docu-fiction en préparation, réalisé par Jacques Donjean, et Philippe Raxhon pour le scénario et les dialogues. Avec le comédien français Bruno Todeschini dans le rôle de Fragonard. Une production de Tarantula.

Voir le site: http://culture.ulg.ac.be/jcms/prod_195227/honore-fragonard-un-anatomiste-temoin-de-son-siecle

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RENDEZ-VOUS Á AUSCHWITZ.

Se rendre à Auschwitz

En revenir

Pourquoi ?

N’ai-je rien d’autre à faire ?

N’ai-je rien d’autre à gagner ?

*

Et si demain je perdais tout

Mes vêtements, mes lunettes, ma montre

Mes cheveux, mes poils, mon nom

Mon rire, mes dents, mes os, mes cendres ?

*

Et si hier, je m’étais rendu à Auschwitz

Pour ne pas en revenir ?

Serais-je du passé, du présent ou de l’avenir ?

Le passé n’existe plus, le présent passe, et l’avenir n’existe pas encore

Où suis-je alors, qui suis-je ?

Quelqu’un, je suis quelqu’un, quelconque, anonyme, brin d’herbe qui brûle à l’occasion…qui brûle ?

Je brûle de vie, comme brûlaient de vie les anonymes qui pénétrèrent nus comme des vers dans les chambres à gaz, et qui brûlèrent ensuite, à la suite les uns des autres, enfournés.

*

La dernière fois que je fus nu comme un ver, c’était ce matin, sous ma douche, et je brûlais de vivre, parce que le matin annonçait une belle journée, et que je partais en voyage, avec mes copains et mes copines, en autocar de luxe quatre étoiles service vidéo et prof sympa (pas trop tôt !), je partais en autocar pour me rendre à Auschwitz.

J’en reviens pas, j’ai du bol, quatre jours sans école !

*

Du bol de soupe fétide, quatre années sans lumière. Et je suis revenu d’Auschwitz, je suis un survivant, on dit aussi un rescapé, et je n’ai rien à vous dire maintenant, ma visite intérieure n’est pas finie, et puis je n’ai pas les mots sous la main, je n’ai pas de mots, je n’ai plus de mains, je n’ai plus de demain, il a disparu hier…mais je plaisante, je présente, je me présente, je suis le matricule 37.976.

*

Demain nous serons en Pologne. Coups de GSM, mais pas de réseau ! Recomposer le numéro…Oublier le numéro ? Non, il est gravé là, pas sur mon bras mais dans ma mémoire. Mémoire…réseau…réseau de chemins de fer, réseau de résistance…résistance.

Je ne résiste pas à l’envie de m’asseoir à côté de Marianne dans l’autocar de luxe 7 étoiles à cinq branches, à six…je ne sais plus…soit, je ne sais plus combien une étoile a de branches…mais peu importe, mon étoile c’est Marianne, et l’autocar de luxe, il est tellement de luxe qu’il y a un lecteur DVD incorporé dans le fauteuil d’en face, c’est écrit dans le programme du voyage. Alors je lui ferai la cour à Marianne, je l’appellerai « Mariaaaanne » et je lui garderai une place…cour…place…appel, place d’appel, Appelplatz, sirènes, miradors, chiens policiers qui déchirent les couilles…

*

Pourquoi les mots se mélangent, pourquoi les images en noir, blanc, couleur, pourquoi j’ai perdu mon temps, en allant à Auschwitz, pourquoi je me suis perdu dans le temps ?

Je suis à la recherche de mon temps perdu…Je me rends, ne tirez pas ! Je me rends à Auschwitz, je me tire, rendez-moi mes vêtements, mes lunettes, ma montre

Mes cheveux, mes poils, mon nom

Mon rire, mes dents, mes os, mes cendres

Sinon je suis perdu, je suis perdu, je ne serai qu’une ombre du passé, un objet d’histoire trouvé sur le chemin du passé, et que personne ne réclamera dans un an et un jour.

*

Se rendre à Auschwitz, se rendre compte que l’on est vivant, parce qu’on y est pas allé, parce que les nazis ont été vaincus, et qu’ils ont des comptes à rendre.

Ca tombe bien, je veux être comptable, si, si, pour gagner de l’argent, pour jouer avec lui, et m’offrir tous les billets de train que je veux -j’ai peur en avion on sait jamais ce qu’ils rencontrent sur leur chemin- j’aurai les billets pour m’offrir tous les billets que je veux, même pour aller à Auschwitz. Je pourrai compter sur moi…et compter les morts ?…Ah non, ça je ne pourrai pas, même un comptable ne le pourrai pas, même leurs cendres ne sont plus là. Mais je compte bien revenir d’Auschwitz, parce que j’ai plein de trucs à faire ici. Attendez, je regarde dans mon agenda électronique :

*

-Aller au cinéma avec Marianne pour voir Le Pianiste

-Aller écouter Marianne jouer du piano

-Supporter Marianne me faire son cinéma

-L’écouter jouer avec moi quand elle me regarde

*

Je n’en reviens pas qu’elle m’aime, l’amour, il n’y a que ça qui compte non ?

« Quand on a que l’amouuur…pour parler aux canooons »

Ca n’a pas marché avec Hitler, hein ! il a fallu lui tapisser la gueule de bombes, pour qu’il la ferme, et pour que s’ouvrent les portes du camps d’extermination d’Auschwitz…Moi je me serai bien vu pilote…comme dans Pearl Harbor, ou Game Warrior sur ma console…mais il faut que je me console, je ne serai jamais pilote, je suis myope, et en plus j’ai laissé mes lunettes à Auschwitz, dans l’espace souvenirs-librairie-boutique…

*

J’y ai laissé aussi mes vêtements, ma montre

Mes cheveux, mes poils, mon nom

Mon rire, mes dents, mes os, mes cendres

*

Ca recommence !

Mais laissez-moi donc tranquille tous autant que vous êtes, c’est pas ma faute si je suis né 46 ans après votre saloperie de deuxième guerre mondiale…c’est pas ma faute.

Alors lâchez-moi les baskets…mais je n’ai plus de souliers…

*

Je n’ai plus de vêtements, de lunettes, de montre

De cheveux, de poils, de nom

De rire, de dents, d’os, de cendres

*

Je suis nu comme un ver sous la douche, j’ai froid, j’ai le tournis, je ne suis pas seul !…Je ne suis pas seul sous ma douche, des corps s’entrechoquent, on me pousse de partout donc je reste sur place…Laissez-moi respirer, j’étouffe, je veux monter sur vos têtes pour laper l’air…au sec…Marianne !

C’est toi ?…un câlin sous la douche…je rêve. Merci la vie.

*

Marianne, tu veux bien que je m’assois à côté de toi dans le car ? Tu veux bien que l’on fasse la route ensemble ? Qu’on se rende à Auschwitz ensemble ? Je t’aiderai pour le bouquet, on cherchera le mémorial ensemble, c’est là hein, pour les membres de ta famille, le père et la mère de ton père, la mère et le père de ta mère, les frères, et les sœurs, et les cousins, et les autres.

*

Oui c’est là…et je te prendrai par la main, si j’ose.

*

Philippe RAXHON.

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Le siècle de Lemkin (II)

Historiens et pédagogues au défi de l'enseignement de la Shoah:
recettes pour un mieux vivre (scolaire) ensemble

Bruxelles – Salle européenne
(Chambre des Représentants)
21, rue de Louvain, 1000 Bruxelles

26 mars 2010

Colloque organisé par le CEESAG près l'Institut d'Etude du Judaïsme de l'ULB et
le Mémorial de la Shoah de Paris
en collaboration avec le Musée de l'Europe
avec l'appui de la Fondation du Judaïsme belge et du Ministère de la Communauté française de Belgique
dans le cadre du 50ème anniversaire du Centre Communautaire Laïc Juif

L'enseignement de la Shoah constitue à ce jour le meilleur antidote aux poisons du racisme, le vecteur le plus puissant de la défense et de la transmission des valeurs démocratiques. S'il est, en effet, un événement majeur qui se prête à de nombreuses réflexions sur la responsabilité civique, la morale, la politique, et la capacité de résistance d’une démocratie à ses propres dérives, c'est bien le génocide des Juifs. Pour être présenté -à juste titre- comme le crime absolu, la mémoire du judéocide entérine l’interdit du racisme biologique et des discours xénophobes. Sans constituer la panacée miracle, il semble acquis que les Etats qui ont choisi d’assumer, et tout particulièrement par le biais de l'enseignement, les pages les plus sombres de leur passé, résistent davantage à l'extrême droite (cf. Allemagne) que les pays ou les régions qui s’y sont refusés (Autriche). Paradoxalement, c'est au moment où le génocide des Juifs est passé du stade de la quasi-occultation à celui d'événement central que l'on constate, même si le phénomène demeure marginal, ici et là, des stratégies d'évitement. Si, non sans raison, les pédagogues tiennent l'enseignement sur/contre/après la Shoah comme le vecteur le plus puissant de la défense et de la transmission des valeurs démocratiques, certains d'entre eux sont aujourd’hui tentés aujourd'hui de contourner cet évènement pour éviter de supposés incidents. Face à des publics jugés, à tort, réticents, la tentation d'éviter certaines matières, ici, par conviction idéologique, là, par facilité pédagogique, existent bien aujourd'hui au sein de l'Ecole belge. On songe à l’enseignement du Génocide (des Juifs et/ou des Arméniens) mais aussi du darwinisme, voire encore de certaines périodes de l'histoire de l'art.

''Quel est le rôle de l'Ecole dans la transmission de l'histoire et de la mémoire?", "Quelle place doit avoir l'enseignement de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah ?", "L'enseignement doit-il s'adapter à ses nouveaux publics ?", "Comment aborder la difficile question de l'antisémitisme et des autres génocides ?", "Existent-il de nouveaux outils pour enseigner ces matières ?", telles sont quelques unes des questions qui seront abordées au cours du colloque.

Historiens et pédagogues au défi de l'enseignement de la Shoah

Recette pour un mieux vivre (scolaire) ensemble

Bruxelles – Salle européenne en la Chambre des Représentants
26 mars 2010

Vendredi 26 mars

9h00 I. Ouverture sous la présidence de M. Elie Barnavi, directeur scientifique du Musée de l'Europe

- Allocution d'accueil par M. Didier Reynders, Vice-Premier ministre et ministre des finances

- Mots de MM. Thomas Gergely, directeur de l'IEJ/ULB,
Karel Fracapane, chargé des Relations Internationales au Mémorial de la Shoah de Paris (MMJI) et
Joël Kotek, secrétaire général du CEESAG et membre du Conseil d'administration du CCLJ

Conférence inaugurale dans le cadre de l'exposition du Mémorial de la Shoah, organisée à Bruxelles par le Musée de l'Europe au Musée du Cinquantenaire

La Shoah par balle,

Père Patrick Desbois,
président de Yahad in Unum

10h30 II. Questions d'histoire de la Shoah, sous la présidence de Thomas Gergely Directeur de l'Institut d'Etudes du Judaïsme (ULB)

§ La guerre des mémoires : l’exemple de la Pologne
Konstantin Gebert, journaliste (Gazeta Wyborcza & Midrasz)

§ L'Enseignement de la Shoah pour quoi faire: leçons morales ou politiques ?
Georges Bensoussan, Mémorial de la Shoah de Paris

§ Où sont les victimes ? Les historiens belges et la Shoah ?
Maxime Steinberg, IEJ/ULB (Bruxelles)

Pause sandwich (13h00)

14h00 III. Les tâches muséales sous la direction de Ward Adriaans,conservateur du Musée de Mechelen (Malines)

§ Les lieux de Mémoire français
Olivier Lalieu (
Mémorial de la Shoah de Paris)

§ Breendonk, un lieu de Mémoire belge par excellence,

Olivier Van der Wilt, Conservateur du Fort de Breendonk

§ Construire un Musée de la Shoah et des Droits de l'Homme en Belgique

Herman Van Goethem (Universiteit Antwerpen), avec Laurence Schram (Musée de mechelen/Malines)

15h30 IV. Nouvelles initiatives et pistes pédagogiques, sous la présidence de Philippe Raxhon, professeur à l'ULG

1. La visite d'Auschwitz est-elle incontournable et pour qui ?
Tal Bruttmann, historien attaché à la ville de Grenoble et au Mémorial de la Shoah de Paris

2. Le projet « La haine, je dis non ! » du CCLJ
Ina van Looy,
Chef de Projet de la Cellule Formation-Jeunesse

3. Encyclopédie électronique des massacres et génocides
Nathalie Tenenbaum, directrice du site

4. Enseigner la Shoah dans le monde arabe. Présentation du projet ALADIN. Placé sous l’égide de l’UNESCO. Aladin est un projet destiné à faire connaître la Shoah dans le monde arabo-islamique, notamment, par des traductions en langue persane et arabe d’œuvres historiques majeures.
MM Abe Radkin, directeur et M. Jean Mouttapa (Paris)

Conclusion de Michel Hérode (Démocratie ou Barbarie)

Nombre de places limité ! Réservation obligatoire

Adresse du jour : Salle Européenne – Parlement de Belgique – Entrée des visiteurs : Rue de Louvain, 7 – 1009 Bruxelles

P.A.F. : gratuit mais réservation obligatoire

Infos et réservations : CCLJ: Informations et réservations: au CCLJ +32 2 543 02 70 ou info@cclj.be

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