Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

12273005695?profile=original

Il s'agit d'un roman de Jean Giraudoux (1882-1944), publié en 1918. En réalité, plutôt qu'un roman, -car il n'a presque pas d'intrigue, -c'est une éblouissante suite de variations sur les thèmes de la jeunesse et de l' amour. Simon raconte son enfance studieuse, le lycée, ses maîtres et ses condisciples, "Gontran, inégal, paresseux l' été...; Georges, qui ne savait que dépeindre les forêts et dans toute narration parvenait à glisser la description d'un taillis, ou d'un étang entouré de futaies, à la rigueur d'une oasis". Simon retrace ses premiers voyages, tout imbus encore des souvenirs d'école, ses premiers pas dans la vie, secrétaire du Sénateur Bolny qui n'avait qu'une passion, "passer pour avoir l' âme noble". Simon revient à ses camarades, il découvre les jeunes filles: quelles charmantes esquisses de jeunes filles, telles que les aime Giraudoux! Louise et Thérèse. Et Gabrielle, qui conduit Simon à Hélène. Hélène qui lui promet Anne, l' amour. Simon va aimer. "Si l' amour consiste à aimer tout, j'aimais déjà"... "Encore inconnus l'un à l'autre, nous nous amusions à déterrer de notre enfance chaque minute qui pouvait avoir été la même pour nous deux. Nous cherchions des amis communs, à leur défaut des amis mythiques". "La vision de la jeune fille que j'eusse épousée en province, du demi-bonheur dédaigné, -du jardin le soir avec ses tomates, de la pêche aux écrevisses, -rendait pénible l'idée du bonheur moins borné, l'idée d'Anne". C'est le premier baiser, la promenade à la campagne, dans l'enivrement du solstice d' été. Et puis la brouille, l'aveu d'un amour passé: la souffrance, traînée le long des vacances, que ne peut calmer Lyzica, la petite voisine de wagon-lit; que ne peut calmer Geneviève, la tendre amie d' enfance. Et enfin, Anne retrouvée, Anne fiancée à un autre, Anne reconquise. Anne qu'il va revoir demain. "Vais-je l'aimer? Demain tout recommence..." De l' amour à l'état naissant, de l' amour qui s'ignore, de l' amour qui se cherche, à celui qui se fuit et qui joue à cache-cache avec lui-même, qui jongle avec sa joie et avec sa peine, toutes les nuances sont distillées, dans cette transfiguration, brillante et poétique de la réalité quotidienne, dans ce jaillissement continuel de trouvailles un peu précieuses, -que seule empêche d'être mièvres la perfection de la phrase: mais cet embrasement de feu d'artifice verbal est sans doute la qualité la plus redoutable, le défaut le plus attachant de l'écrivain.

Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles