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Salut à Pierre-André Benoit

Salut à Pierre-André Benoit

"Je vous appellera12273406493?profile=originali demain pour prendre de vos nouvelles.

- Inutile, mon cher : demain je serai mort."

C'était comme une évidence. Comme s'il avait tout planifié. Et justement, quelques heures après cet échange, la nouvelle tombait : Pierre-André Benoit (PAB) n'était plus. Il avait décidé - pour reprendre le titre de l'un de ses recueils - de "mourir pour vivre". Nous sommes le 20 janvier 1993. 

Natif d'Alès (Gard), Pierre-André Benoit s'est dévoué intimement aux arts et aux lettres. Poète, peintre, graveur ou encore éditeur, il a bâti pendant des décennies une œuvre importante qu'il a ensuite léguée à la postérité. 

Il a également été proche des grands artistes du siècle dernier et a édité lui-même plus de 400 livres de bibliophilie rassemblant des textes inédits (poèmes, notes...) et des créations originales de ses amis (Picabia, Picasso, Miró, Jean Hugo, Michel Seuphor, René Char, Joseph Delteil, Marc Alyn...).

Parmi ses plus belles créations, nous retiendrons ses collages. Tous cachent un message. Tantôt nous y retrouvons des silhouettes, tantôt des oiseaux, et parfois même les deux réunis. Voici ce qu'a écrit le poète Jean-Pierre Geay à propos de ses collages :

12273407676?profile=original"Des visages aveugles qui se cherchent et voudraient se voir, qui voudraient se reconnaître et se toucher mais sans y parvenir, qui se font face avec le vœu pourtant de se confondre, des visages errants, énigmatiques, solitaires, rêvés, séparés, dédoublés, des visages fragiles vus en ombre chinoise ou à travers les lignes, signes simplement esquissés s'esquivant dans la pénombre, aux profils si légers qu'à peine ils se distinguent de la fleur, de l'arbre ou du nuage, seulement aperçus dans les courbes d'un paysage, dans le vol d'un oiseau, dans les plis du feuillage, avers et revers, recto et verso d'un même personnage dont l'un serait l'autre et réciproquement, hantent, avec une obsédante fixité, dans une attente incessante et fébrile, l'espace diurne et nocturne de Pierre-André Benoit : présence enténébrée, labyrinthe du songe."

(Jean-Pierre Geay, À la croisée des regards, Sauveterre, La Balance, 1987, ouvrage tiré à 150 exemplaires)

Presque trente ans après la disparition de PAB, son œuvre reste encore aujourd'hui à découvrir. Et pour cela, d'autres billets suivront ce premier, tous écrits dans ce désir d'inviter chaque curieux à pénétrer des terres nouvelles, emplies de poésie et de mystère, de visages et d'oiseaux qui se cherchent et parfois se confondent. Car l'univers de Pierre-André Benoit est une invitation à l'inconnu - son inconnu. 

Hugo Bouras-Vignal

XXIII  XI  MMXXII

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