Quand tu touches à la chair de ma chair
Quand tu me le prends
Mon enfant
Comment veux-tu que je vive
Sans mon petit?
Tu voulais me mettre à terre
Et tu en es fier
De ma douleur tu te réjouis
Comme un chien jouit
Il manque un membre à mon corps
Il reste au creux de moi
Mais ma chair est à vif
Pourtant tu vois je vis
Je crée,j'écris
Je chante le manque que j'ai de lui
Tu te caches
Tu le caches
Que fais-tu de lui
Que lui dis-tu?
Où est-il?
C'est mon cri
Je remue ciel et terre
Je crie ma misère
Mais je suis plus forte que toi
Je plie mais ne romps pas
Tu ne me verras jamais à tes genoux
Mais je rêve chaque jour
Qu'on te mette au trou
Et de serrer à nouveau
Mon enfant
Contre mon cœur
Contre ma peau...
Pour Isabelle...
Commentaires
Merci Josette :-)
Texte très fort et malheureusement très actuel. S'en prendre aux enfants est toujours lâche, en faire des jouets avec lesquels jouent les adultes est abominable. Et pourtant, c'est ce que vivent de nombreux enfants.
Cordialement
Josette
Bonjour Pascale
Je ne comprendrais jamais cette lâcheté des adultes qui se servent d’un enfant pour se doter d’un pouvoir, d’une puissance qui n’a pas de sens sinon celui de nuire, de faire mal à la mère ou au père de cet enfant. Cette pratique violente est malheureusement trop répandue mais je ne connais aucun enfant qui puisse vivre sans se poser tôt ou tard la question de l’absence d’une mère ou d’un père, à qui l’on puisse cacher indéfiniment ce qui en est la cause, et qui ne soit pas déchiré quand il apprend qu’il a servi à ce que vous évoquez ici, et a été privé d’une part de lui-même.
En vous lisant, je me suis dit que le seul lien qui avait du sens, c’est celui de la mère et de son enfant, un lien d’amour charnel, et absolument pas le lien de cette mère avec celui qui lui a pris son enfant, un lien destructeur et je pense qu’il faudrait à cette mère mettre tous les mots qu’il faut pour perpétuer ce lien, cette force d’amour en s’adressant directement et uniquement à son enfant.
Bonne journée. Amitiés. Gil