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Pierre MERTENS, homme de Lettres, homme de l’être

“Pendant 25 ans, Pierre MERTENS a été la pierre angulaire des Lettres belges”. Benoît PEETERS, éditeur.

Ecrivain au verbe brillant né en 1939, auteur dont l’oeuvre et la vie, étroitement liées, sont des marqueurs du siècle dernier et du passage à celui-ci, Pierre MERTENS nous a quittés récemment à l’âge de 85 ans après avoir semé sur sa route de nombreuses questions littéraires, éthiques et politiques au travers de ses ouvrages : nouvelles, romans, scénarios, pièce de théâtre, essais,...

Critique littéraire au journal Le Soir, également juriste et observateur de notre monde, il fréquentait la librairie de la Place des Martyres, en bons termes permanents avec son entourage et l’ancien directeur de CFC-éditions.

“Dans une autre vie, je me suis occupé d’édition et de littérature à Bruxelles. J’ai donc parfois rencontré Pierre MERTENS. Je ne sais plus par quels chemins, forcément littéraires mais historiques aussi, nous avions convenu un jour de déjeuner ensemble dans un restaurant de Boitsfort. J’avais été le chercher à son domicile – où je le raccompagnerais de longues heures plus tard, l’abus d’un excellent vin nous ayant tous les deux piégés...

Je n’oublierai jamais. Un dîner pas comme les autres. Le temps en suspens... Je réentends sa voix douce, bienveillante... Nous avions échangé, dans un désordre complet, notamment sur la Deuxième Guerre, sur l’état clinique du monde et, comment dire, sur la déconstruction progressive de l’homme contemporain.

J’avais lu entre autres Les Bons offices et Perasma. J’aimais cette langue riche et pure, très classique me semblait-il et je me souviens lui avoir dit pour cette raison, ce jour-là ou un autre, sous forme de boutade : « Vous êtes le dernier grand écrivain de l’entre-deux-guerres ! » Je pense qu’il avait reçu cette remarque hardie pour ce qu’elle était : un compliment – et son visage souriait…” Jean-Marie DELAUNOIS, ex-éditeur, écrivain, historien et professeur.

Prix Médicis en 1987 avec son ouvrage “Les éblouissements” (Editions du Seuil), il a encore fait l’objet d’une publication il n’y a pas si longtemps, “Paysage sans Véronique” (Impressions Nouvelles) devenu son chant du cygne littéraire. Le récit d’une poursuite, en quelque sorte, de son dernier fantôme ou fantasme féminin. Que nous révèle son éditeur sur l’écrivain qu’il était ?

“L’oeuvre de MERTENS interroge l’Histoire et ses points de crise, donnant voix à des personnages qui se débattent dans un dédale intime, miroir des fractures de la scène du monde. Avec Mertens, la biographie d’un homme ne pouvait être que celle d’un siècle tant ses fictions, ses essais, se sont emparés d’événements politiques majeurs.” Jean-Pierre ORBAN, éditeur, écrivain, journaliste et traducteur.

Nous ne pourrons jamais suffisamment insister sur l’empreinte profonde qu’il laisse et laissera encore sur les consciences des plus littéraires d’entre nous, ceux et celles pour qui les mots ne sont pas que des mots.

Thierry-Marie DELAUNOIS

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Commentaires

  • Il est si rare de parler de Pierre Mertens, merci pour votre mot qui me touche beaucoup . Cöïncidence, je viens de copier, pour le plaisir de la relecture , un article paru dans" Le carnet et les instants" ( n°263 -2010):" Dans l'intimité d'une bibliothèque d'écrivain : chez Pierre Mertens "....Des livres en mouvement, des livres fétiche(s) comme il le dit si bien... Il "côtoie" ses livres , et sa façon d'en parler donne envie d'en découvrir, d'en relire.  Kafka, par exemple... .

    PS: Lorsque Pierre Mertens dit :" souvent, je plie ou corne les pages"..J'entend le crissement d'une craie sur le tableau noir", cela me crispe, malgré moi.....Heureusement, il ajoute : "je fais des annotations -au crayon ( ah! quand même ) -en fin de livre, sur une page blanche.

    Je pense à une belle phrase d'Amélie Nothomb : " on ne lit pas pour être tranquille,on lit pour être en danger "

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