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Art (192)

L' art comme expérience

"L' art comme expérience" est une oeuvre du philosophe nord-américain John Dewey (1859-1952), publiée à New-York en 1934. Ce livre est un recueil de dix conférences faites par l'auteur, en 1931, à l' Université de Harvard. Dewey y présente une théorie de l' art qui, par certains côtés, se rapproche des plus récentes doctrines esthétiques, mais qui constitue, par son essence et par ses méthodes d'investigation, un retour à l' empirisme anglais. Il ne faut pas oublier que Dewey est un des représentants les plus éminents du pragmatisme; et s'il s'intéresse aux problèmes éducatifs, c'est surtout du point de vue sociologique. Son esthétique se ressent de sa philosophie, surtout dans sa façon d'aborder les problèmes.
La conception du beau comme une manifestation parfaitement isolée du reste des concepts humains, l'affirmation que le beau est le résultat d'une activité spéciale d' individus spéciaux, l'idée que l' émotion esthétique ne peut naître que dans la contemplation d'objets spécifiquement artistiques et qu'il faut séparer le phénomène esthétique de tous les autres phénomènes, attitude qui a pour résultat d'isoler les objets d' art dans les musées et autres lieux spécialement réservés car ils n'ont rien à faire avec notre vie quotidienne et les autres choses qui nous entourent: voilà autant de pensées que Dewey s'applique à combattre. Dans son livre l' "Ecole et la société" où il tend à introduire l' éducation dans la vie sociale, l'auteur examine la qualité esthétique en tant que manifestation d'une expérience commune et non comme un phénomène à part. Partant de là, il étudie et analyse les émotions du coeur humain par rapport aux expériences communes et conclut que la joie, la crainte ne sont pas des états d'ame statiques et momentanés, mais un concours d' expériences intérieures suscitées par un événement qui se déroule en dehors de nous. Toute "expérience" est le résultat d'un jeu réciproque de forces mises en mouvement entre un événement extérieur et une créature vivante, et ce jeu n'est ni causal, di désordonné: il suit un rythme, un processus, il y a un commencement et une fin. Quand ce processus se développe sans dissonnances, harmonieusement, il revêt par cela même une qualité esthétique, indépendante de tout effort pour créer une oeuvre d'art. Celle-ci naît du besoin de donner une expression à cette expérience déjà dotée d'un caractère esthétique; mais cette expression a une valeur intrinsèque. Les choses extérieures et les émotions, actuelles ou passées, agissent donc comme moyen d'expression; mais l'expression, en elle-même n'est pas artistique ou esthétique: toute émotion tend à s'exprimer, mais ce peut être en un geste ou un cri, etc... L'expression esthétique, au contraire, est due à une transposition. L' émotion, au cours de son développement attire à soi d'autres états d'âmes, d'autres sentiments analogues, de façon à produire un ordre, une unité supérieure à celle qui est due à la simple émotion initiale. Cette unité expressive multiforme fait naître une émotion d'un caractère différent: c'est l' émotion artistique qui n'est pas absolument étrangère au développement normal de l' expérience émotive, mais s'en distingue cependant. Conséquence importante, étant donné les préoccupations sociologiques de Dewey: l'oeuvre d'art étant une oeuvre d'expression, elle doit pouvoir être communiquée aux autres.

L' art, d'après Dewey, tend donc essentiellement à mettre les hommes en rapport les uns avec les autres et à constituer entre eux un lien d'expériences immédiates communes, ce qui est l'unique moyen d'échapper à l' individualisme. Par ailleurs, l'union de la forme et du contenu de l'oeuvre d'art n'est que l'expression de l'union intime de la passivité et de l'activité qu'implique toute expérience concrète. Ne pas réagir à une émotion par d'autres émotions et actions est le fait d'une passivité étrangère à l'homme. L'art de donner une forme à cette émotion représente la plus haute expression du potentiel de l'activité humaine. Et si la philosophie s'intéresse aux problèmes esthétiques, c'est justement parce que le beau, en réalisant la synthèse du particulier et du général, de l'ancien et du nouveau, et surtout du réel et de l' idéal, a une signification plus profonde que celle des divers éléments de l'oeuvre d'art proprement dite, quand ils sont isolés et voués à un jugement purement cérébral.

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AFFICHE EXPOSITION WUXI

Du Musée d’Art Contemporain de Wuxi à la galerie Jiangsu Phoenix Arts à Pékin, c’est le chemin parcouru par les dernières toiles que je viens de vous présenter en fin d’année 2013 (et quelques autres peintures de mes grands formats exposés par la mairie de Millau fin 2011), après un accrochage de plusieurs mois à la galerie Phoenix Art Museum of Contemporary Art à Shangaï.
Je vous réservais la nouvelle pour ce premier jour de l’année 2014, car si l’Aven aux Merveilles est pour moi l’aboutissement carnettiste de l’an passé, le stage carnet de voyage au Rajasthan celui des stages lointains pour l’année qui vient de s’écouler, la présentation de mon travail pictural dans quelques lieux d’exposition prestigieux en Chine, marque quant à elle ma transition picturale entre 2013 et 2014, année que j’ai placée sous le signe du «merveilleux»...
MUSEE D'ART CONTEMPORAIN DE WUXI

Le musée d’art contemporain de Wuxi où mes toiles ont été exposées en juin et juillet dernier, avant de partir pour Shanghai, puis Pékin.
Il serait trop long de raconter ici en détail cette dernière «aventure picturale», mais je peux au moins vous en faire partager quelques images, prises au début de l’exposition.
MUSEE Art Phenix de Wuxi

Quelques salles du musée d’art contemporain de Wuxi

Nous ne sommes qu’une poignée d’artistes français d’origine tarnaise (je suis né dans le Tarn, la «patrie» de Toulouse-Lautrec), sélectionnés pour représenter les courants «naturalistes» contemporains (compris ici comme «en rapport avec la nature») de l'Hexagone qui identifient leur région, avec les préceptes hérités des grands maître de l’art moderne, je cite ici la préface du catalogue des expositions : «Ces artistes sont les enfants spirituels des premiers peintres modernes français, par leur pratique, leurs œuvres, leurs couleurs, ils continuent à définir un pays.
Les artistes de cette exposition viennent du Tarn, dans le sud-ouest de la France, région sèche et chaude, région de contrastes, région du peintre Toulouse-Lautrec, artiste important du post-impressionnisme avec Cézanne, Van Gogh.
On retrouve ainsi dans leurs œuvres, l'influence de leurs aînés…
Primitivisme malicieux et matières anachroniques pour Alain Marc, qui nous renvoi a l'art pariétal de sa région natale…»
PEINTURES ALAIN

Une partie de la salle qui m’était consacrée (au premier plan à gauche, l’une des toiles de l’exposition de Millau 2011)
SHANGHAI 3

Visiteurs devant mon «Cheval magdalénien»


Les chinois disent : « Cette exposition est comme un passage de témoin, passage de la France a la Chine, passage du centre de l'art du siècle passé a celui de notre époque...
Après la France, la Chine est aujourd'hui en train de devenir l'un des lieux les plus excitants de notre planète pour voir et créer de l'art.
Il est naturel qu'un hommage au passé soit rendu, pour mieux construire le futur… »

Extrait de presse (médias de Wuxi) : «Phoenix Art a invité neuf artistes français à Wuxi, en Chine, pour assister à la cérémonie d'ouverture, découvrir les paysages chinois, et s’imprégner de notre culture. Suivront des séminaires universitaires et salons artistiques VIP pour ces artistes en interaction créative entre la Chine et la France…»
INAUGURATION 14

Toute l’équipe des peintres sélectionnés (sauf moi-même, qui devais assurer ma présence au stage d’aquarelle en Bretagne, mais j'étais représenté par notre agent d'art, …après cela, qu’on ne me dise pas que je ne fais pas de gros sacrifices pour mes stagiaires !), avec le « staff » français et les sponsors chinois, sur le parvis du musée.

Je précise que tous les frais liés à ces expositions (frais administratifs, préparation / acheminement, envoi des œuvres, coûts annexes, etc.), ont été pris en charge par nos sponsors chinois, et que tous les artistes ont été invités en Chine une semaine entière tous frais payés (A-R depuis leurs ateliers) par les organisateurs de l’exposition (ceux-là, au moins, sont de vrais mécènes, une valeur qui se perd sous nos cieux aujourd’hui !), avec, aux dires de mes confrères, un accueil exceptionnel qui leur fut réservé (mais pas pour moi puisque je suis resté en France pour tenir mes engagements, afin d'animer un stage programmé bien avant les dates définitives de cette exposition).
Quand je pense qu’ici chez nous, rares sont les organismes qui s’intéressent à mon travail, pour lequel je dois généralement payer si je veux l’exposer (dans quelque salon ou exposition que ce soit, raison pour laquelle j'ai décidé de ne plus exposer que très rarement) !
Il est encore heureux, que ma peinture soit appréciée par quelques collectionneurs (grâce auxquels j’existe réellement par la valeur marchande de mon art, je les en remercie), mais qui ont bien du mal à voir mon travail pictural et à le trouver…

Voilà la dernière «aventure picturale» de l’année 2013 et la première de 2014 que je voulais partager avec vous...

Alors, ce que je vous souhaite si vous avez des projets pour cette nouvelle année, c’est qu’ils se réalisent et puissent porter jusqu’au bout du monde votre pensée, quoi qu'il arrive, et si vous-mêmes ne pouviez y aller.

Très bonne année 2014 !

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administrateur théâtres

12272976692?profile=original12272977453?profile=original12272979888?profile=original12272980084?profile=originalLe  nouveau Musée de Bruxelles :  le « Musée Le Fin-de-Siècle Museum »

Après l'inauguration en 2009 du « Musée Magritte»,  dont les recettes témoignent de l’excellente santé touristique, voici  enfin inauguré depuis le 6 décembre 213, le « Musée Le Fin-de-Siècle Museum ».

Il fait partie des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB).   Il a pris ses quartiers dans les salles de l'ancien Musée d'Art moderne qui n'avaient plus été rénové depuis 1989 et fut  fermé depuis février 2011. De nombreuses plaintes se sont succédées, estimant que Bruxelles, capitale de l’Europe, se devait de  posséder un musée d’Art moderne digne de ce nom.

12272978275?profile=originalCONSTANT MONTALD, Nymphes dansant, v. 1898, huile et détrempe sur toile.

 Enfin !  Plus de 400 œuvres allant de 1865 (date de la fondation du  cercle artistique la Société libre des Beaux-Arts) à 1914  sont désormais exposées sur quatre niveaux et  un espace de 4.500 mètres carrés. Nous  ne possédons pas comme en France  la verrière lumineuse  d’une  gare d’Orsay pour accueillir les merveilles de nos années 1900 mais vous viendrez  néanmoins admirer des  artistes comme Maurice Maeterlinck, Emile Verhaeren, James Ensor, Fernand Khnopff et son célèbre tableau énigmatique « Les caresses », Léon Spilliaert, Victor Horta, Octave Maus, Henri Van de Velde, Maurice Kufferath, Guillaume Lekeu... Vous découvrirez les instants fugitifs et grandioses des marines de Louis Artan.  De belles  confluences se retrouvent avec des œuvres d’artistes étrangers tels que  Paul Gauguin, Auguste Rodin, Georges Seurat ou Pierre Bonnard.

12272980893?profile=originalPierre Bonnard : « Nu à contre-jour », ca. 1908

Cette  nouvelle institution culturelle belge met en évidence une  Belgique des plus rayonnantes sur le plan culturel à cette brillante époque et se veut très éclectique. Une des  salles est aussi  prévue pour des expositions  temporaires. Cette salle accueille dès aujourd’hui la dernière (26e) exposition à ouvrir ses portes  dans le cadre d’Europalia. Une exposition consacrée à  des photographes d’époque qui ont rapporté vers l’Occident les premières photos du Taj Mahal et de la vie quotidienne en Inde  en 1900.

Une section entière de cette entité muséale est consacrée à 230 œuvres Art-déco issues de la collection cédée par la famille Gillion Crowet  qui seront exposées en permanence dans ce nouveau musée : vaisselle, mobilier, vases d’une incomparable beauté. Cet ancien ensemble privé regroupe plus de 100 verreries (Gallé, Decorchemont, Daum, Val Saint-Lambert), des pièces d’orfèvreries (Wolfers), de mobilier (Majorelle, Gallé et Horta) et de nombreux tableaux (Khnopff, Mellery, Carlos Schwabe, Mossa et Delville). Un don d'un million d'euros a permis de dessiner l'architecture de la salle et la collection est estimée à 20 millions d'euros. Une salle entière est consacrée à James Ensor. Une autre à Spilliaert.

 Le caractère pluridisciplinaire est évident. C’est ce qui attire  en particulier le visiteur étranger.  La Monnaie a prêté des enregistrements et des maquettes sur l’opéra de l’époque. Le musée du Cinquantenaire prête une partie de sa collection de photographies anciennes. La Bibliothèque Royale expose de précieux documents littéraires. La Cinematek projette de petits films du début du 20e siècle. Des écrans tactiles permettent d’explorer des édifices Art-Nouveau caractéristiques de la Fin-de-Siècle dont la bourgeoisie florissante de l’époque s’enorgueillit et se passionne.

12272977488?profile=originalEugène LAERMANS (1864 - 1940), Les émigrants, 1894, Huile sur toile, 150 x 211

De l’impressionnisme au  réalisme social de Constantin Meunier et d’Eugène Laermans ou de Léon Frédéric, au post-impressionnisme, partout souffle l’esprit d’avant-garde de l’époque. Tandis que l’onirisme des  nymphes gracieuses du peintre symboliste  Constant Montald  fait rêver et songer à ce que peut être un âge d’or. « Age éblouissant mêlant décadence et espoir, splendeur et mélancolie, l’art «fin-de-siècle» rassemble un grand nombre de chefs-d'œuvre de la création belge et européenne entre 1880 et 1914, dans les différentes disciplines artistiques (la peinture, l’architecture, la photographie, les arts décoratifs, la littérature, l’opéra et la musique). » L’objectif  a été  de redéployer les collections fédérales en unités muséales précise Michel Draguet, directeur général des Musées Royaux des Beaux-Arts et de présenter Bruxelles au visiteur  comme le carrefour  de l’effervescence créative  de l’Europe. Le salon des XX (1883-1894) et La Libre esthétique (1894-1914) des courants particulièrement ouverts sur les artistes étrangers.

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Fernand KHNOPFF (1858 - 1921), Des caresses, 1896, Huile sur toile, 50.5 x151

La réorganisation des collections publiques se poursuivra avec l'inauguration en 2016 d'un nouveau musée consacré aux œuvres postérieures à 1914, a assuré Michel Draguet. Cela étant, de nombreuses instances culturelles continuent à  déplorer le manque de moyens financiers et humains  mis à la disposition des musées pour entretenir les trésors inestimables  que recèlent leurs caves, où la conservation même des œuvres devient un sérieux problème. Les infrastructures ouvertes au public sont elles aussi menacées par la vétusté  … ou les  infiltrations d’eau. On est encore sous le coup de la fermeture de la splendide exposition L'HERITAGE de Rogier van der Weyden  qu’il a fallu fermer précipitamment  après quelques semaines à peine  d’ouverture,  pour cause d’insalubrité pour les œuvres exposées.  L'œuvre d'une vie de deux chercheuses émérites, le Dr Véronique Bücken et le Dr Griet Steyaert.   Hélas, on ne peut imputer ces situations dramatiques  qu’à  à la  complexité  du système de gestion mais surtout à  un manque chronique d’intérêt de la part des instances politiques.  

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Paul Gauguin, Le calvaire breton, Le Christ vert, 1889

Huile sur toile, 92 x 73,5 cm © MRBAB, SABAM 2011, [Photo d'art Speltdoorn & Fils]

 

http://www.fine-arts-museum.be/fr/les-musees/musee-fin-de-siecle-museum

Musée Fin-de-Siècle Museum

rue de la Régence, 3
1000 Bruxelles
+32 (0)2 508 32 11
http://www.fin-de-siecle-museum.be
info@fine-arts-museum.be
Itinéraire

http://visitbrussels.be/bitc/static/front/img/db/ContentArticle_408/img_6882.pdf

 

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Le cheval Magdalénien


Je vous mets aujourd’hui, sur la piste de ma dernière «belle aventure» picturale de l’année 2013, vous allez en découvrir quelques «images témoin», j’en résumerai l’aboutissement le prochain jour de l’an (je précise que je la menais de front - l'aventure -, en même temps que la finalisation du livre de l’Aven aux Merveilles, les stages très intenses qui ne me laissaient pas une minute de répit, divers repérages, et mille autres activités, qui, je l’espère, porteront leurs fruits à leur tour en 2014, mais cela est pour un autre jour).
Comme d’habitude dans ma peinture «peinture», tout commence par une référence à la préhistoire, à celle de l’humanité et de l’art en même temps…
Vous savez que c’est l’imaginaire et la puissance mentale et spirituelle de l’homme confronté à sa survie et aux forces de la nature depuis ses origines, que j’essaie d’interroger à travers mes toiles ?
Ce «cheval magdalénien» fait partie d’un ensemble (nous dirons d’une collection), où chaque toile est en interaction avec les autres.
Souvenez vous de mes articles précédents à ce sujet, ici, et
Vous voyez à quel point ces questionnements «existentiels» n’aboutissent pas (pour moi), qu’à des peintures «seulement» décoratives (si non, la peinture n’a aucun sens à mes yeux, ou alors ce n’est pas de la peinture) !
Sachez également par rapport à ce genre de toile, qu’il me faut énormément de travail et de temps pour en aboutir la réalisation.
Particulièrement en élaboration technique (et pas seulement par «effets» de matière, car il s’agit véritablement là de sables, de cendres, de charges neutres de toutes sortes où la matière n’est pas suggérée, mais bien réelle), et de produits divers (liants, épaississants, fluidifiants, retardateurs, médiums, etc.), qui, en interaction avec les pigments et autres bases colorées, vont donner par l’alchimie picturale et le respect des temps d’élaboration entre les couches, une véritable «profondeur» à la peinture, avec une texture en surface à mi-chemin entre la peau, le cuir et l’écorce, entre le végétal et la roche, mais où la sensualité du toucher ne doit pas être éloignée de celle du regard.
Cela aussi participe à la «magie» de la peinture, car de toute peinture il doit se dégager de la magie (au sens «merveilleux», avec connotation positive du terme).
C’est dire les jours et les nuits que j’y ai passées en plus des autres activités (sachant que les toiles dont je vais vous parler sont plutôt …de grand format)
!

Le cheval magdalénien

«Cheval magdalénien», pigments naturels, charbon de bois, ocre rouge, acrylique, et sable de dolomie sur toile 97 x 130 cm
Le cheval reste un animal privilégié dans ma peinture (souvenez-vous des «Chevaux oranges dans la prairie bleue»), car il est le support de nombreux symboles. Il porte ici les stigmates de l’animal d’abord pourchassé pour sa viande, avant de devenir l’un des meilleurs amis (?) de l’homme.
J’ai voulu lui donner une sorte «d’humanité», car derrière les signes inintelligibles et les pièges ou sagaies qui le lacèrent, derrière son profil dessiné au charbon de bois sur la paroi dolomitique, se trouve dans son attitude comme la confiance en des temps pas encore venus…
- Serions-nous quelque part également, en attente d’un accomplissement pas encore survenu, dans notre monde contemporain de compétition
permanente, où il faut toujours être le (la) meilleur (e) pour émerger du lot, pour être reconnu (e), aimé (e), pour exister tout simplement ?

- Alors, le monde a-t-il vraiment changé depuis la préhistoire, dans les consciences et le regard de l’être humain, ne serait-ce que sur ses frères et soeurs s’ils sont différents ?

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Le territoire du Karst

Un territoire de karst, généralement, c’est un pays calcaire, fait de plateaux, canyons, falaises, vallées aux grottes et aux sources innombrables, où tout a commencé (au moins dans les régions tempérées en ce qui concerne la peinture pariétale des cavités souterraines naturelles, où prenait aussi en même temps racine, un certain sens de la spiritualité).
C’est l’évocation dans son étrange complexité, des mystères de la terre, de leur pouvoir magique, fait de puissance tellurique et de fécondité.
C’est aussi à travers cette toile un reflet de nos propres mystères, de notre histoire et de nos réalités, où chacun essaie d’avancer en essayant de résoudre l’éternel conflit entre doute et quête du sens, au milieu de questions qui resteront sans réponse dans la fulgurance de notre trop courte existence…


Le territoire du Karst
"Le territoire du karst" Huile sur toile 81 x 65 cm

Si vous regardez bien cette toile (qui a priori peut au premier regard vous rebuter), vous aurez du mal par la suite à vous en détacher… Par quel mystère, malgré nos souffrances, sommes-nous autant attachés à la vie ?

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Le grand hibou


Le hibou vient de traverser la paroi rocheuse, et il nous enveloppe de ses ailes protectrices en sortant de la nuit et du monde des songes.
La lune présente par les deux arcs de cercle inversés (pour la lune montante et descendante), le guide jusqu’à nous, pour nous indiquer les chemins magiques de la sagesse.
Il saura à son tour nous transmettre la clairvoyance, pour apprendre à avancer dans la forêt immense des signes inintelligibles que notre existence devra déchiffrer…


Le grand hibou
"Le grand hibou" Acrylique et huile sur toile 60 x 73 cm

Essayer de « comprendre derrière les apparences », est une question posée par cette peinture.
- Comment y voir plus clair au cœur de la nuit, si ce n’est en prêtant davantage attention aux « signes naturels » envoyés par le destin ?

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Le chaman au cerf rouge


Il n’est pas de signe intelligible ou non, sur le petit cheval magdalénien et dans son environnement, sans intervention chamanique…
En le dessinant, le chaman entre en communication avec l’animal - esprit qui vit derrière la paroi, il entre littéralement dans le monde des esprits, où il dépasse la condition humaine profane.
En veillant sur les âmes de sa communauté, le chaman peut seul les voir, en interpréter les blessures ou possessions, en connaître la destinée…
Dans cet univers, où le sacré est toujours lié à un « au-delà » et passe par un rapport à la nature où l’animal joue un rôle considérable, le cerf est primordial.
Par sa ramure, il incarne la force, l’arbre de vie, les différents cycles naturel et spirituels. Il est associé au renouveau, à la fécondité. Plus que messager du sacré, il incarne la puissance, l’abondance et le rayonnement divin.
Pour le chaman, entrer « en communication » avec le cerf, se « transformer » en cerf, rétablit une archaïque solidarité mystique entre l’homme et l’animal. Il comprend son langage, il partage sa prescience et ses pouvoirs.
Le rouge qui englobe Chaman et cerf, n’est rien d’autre que le champ énergétique intense qui se manifeste par cette couleur.
Le rouge, en nous reliant à la terre nous relie à la vie, et nous emporte avec le chaman à la rencontre du cerf, dont nous pouvons partager les pouvoirs…
Chaman au cerf

"Chaman au cerf rouge"  Huile sur toile  100 x 81 cm

Cette peinture est un questionnement sur la notion de pouvoir aujourd’hui, sur celle des rapports que nous entretenons avec la nature, et sur celle du sens de la spiritualité dans nos sociétés, où les valeurs essentielles se sont transformées, perdant souvent leur sens premier…
- En deux mots, n’est-ce pas notre propre manière de penser, et de considérer nos rapports au monde et à autrui, qui seraient à revoir, pour retrouver l’arbre de vie ?


 

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administrateur théâtres

A Robert Paul, special wishes for a special friend

 La fête de NOËL « Elle est, cette bonté folle, ce qu'il y a d'humain en l'homme, elle est ce qui définit l'homme, elle est le point le plus haut qu'ait atteint l'esprit humain. »

 

« Le temps glisse et frémissent les ruisseaux », du givre à la neige, voici bientôt N O Ë L !

Ce White Christmas rêvé qui dit notre besoin de renouveau, ce besoin, chaque année, d'une nouvelle  page blanche et immaculée où nous pouvons chacun écrire la suite de notre histoire ! Notre art de vivre et l'art dans notre vie. Notre empreinte d'humanité.

Les festivités de Noël  se préparent doucement et chaleureusement, nous fêtons tous Noël à notre manière.  A l’approche de la saison hivernale, sombre et glaciale, nous avons  tant besoin d'un peu de lumière et de chaleur!  Si nos  traditions et croyances nous séparent parfois, nous avons tous au moins un point en commun, le rêve du renouveau. L’espoir de la vie en germination.  L'approche des fêtes de Noël  correspond au solstice d'hiver, la nuit la plus longue de l'année.

Une nuit fertile  d’espoir fou, pour certains, la folie d'amour. Un choix de vie, un choix pour la Vie, un refus radical du mortifère. Comme par magie,  à partir de cette date, les jours rallongent,  le soleil renaît. Le renouveau du printemps est bien là: subversif,  invisible et souterrain. La chaleur des lumières allumées dans nos maisons et dans nos cœurs, nous apporte ainsi amour, lumière, chaleur et espérance.

Joyeux Noël à tous les amis Artistes de ce Réseau hors de l’ordinaire, fondé par l’Ami de tous, Robert Paul, le fondateur si éclairé. Qu'il reçoive nos profonds remerciements pour sa généreuse disponibilité …   Je lui offre, en cette troisième semaine de l'Avent,  avec toute ma gratitude et la vôtre, ce très beau White Christmas de 1942,

 

Deashelle

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administrateur théâtres

 L’Inde célèbre Diwali !

La fête de la lumière, de la prospérité et de l’espoir.

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Diwali est l’une des fêtes principales de l’hindouisme et elle est célébrée par tous les Indiens. Souvent appelée fête de la lumière, Diwali est dédiée à Maha Lakshmi, déesse de la lumière, de la fortune, de la chance, de la sagesse et de la prospérité. Dans et autour des maisons, les dyias, petites coupoles en terre cuite remplies de ghī (beurre clarifié) illuminent la profonde nuit de la nouvelle lune et éclairent jusqu’à l’âme de tous ceux qui participent à la fête. C’est un moment de renouveau, proche en signification de la nouvelle année, avec les bonnes résolutions qui l’accompagnent.

12272963460?profile=originalLa fête de Diwali célèbre la victoire du bien sur le mal: de la lumière sur l’obscurité, du chaud sur le froid, de la vérité sur le mensonge et de la pureté sur la souillure. Diwali est l’occasion d’un grand nettoyage au sens propre comme au figuré : les maisons sont nettoyées de fond en comble et les hindous ne consomment ni viande ni alcool pendant une semaine afin de se purifier de l’intérieur.

Divālī fait appel à de nombreux mythes et légendes de l'hindouisme, se rapportant principalement à Vishnu et à son épouse Lakshmi:

...comme Brahmā, dieu de la création, et Shiva, dieu de la destruction, Vishnu, dieu de la préservation, fait partie de la Trimūrti la trinité de l'hindouisme qui a peu à peu remplacé dans la ferveur populaire la trinité védique que constituent Agni (le feu), Vāyu (le vent) et Sūrya (le soleil). Chacune de ces trois divinités est accompagnée de sa parèdre (sa shakti), c'est à dire  la déesse puisssante  qui lui est associée. Ainsi, l'épouse de Brahmā est Sarasvatī, déesse du savoir, celle de Shiva est Pārvatī (qui peut revêtir les formes terribles que sont Durga et Kālī), et enfin, celle de Vishnu est Lakshmi, qui personnifie la richesse intérieure, naturellement associée à la préservation.

Vishnu est d'autre part très populaire au travers de ses dix avatars, ses incarnations sous différentes formes, dont les plus connues sont Rāma, le roi mythique héros du Rāmāyana, la grande épopée hindoue, Krishna, le séduisant et divin berger, qui symbolise l'amour divin inhérent chez l'humain, voire quelques autres comme Narasimha, l'homme-lion.

Outre Lakshmi, et les deux avatars de Vishnu que sont Krishna et Rāma, Divālī met également Ganesh à l'honneur. Ganesh, le dieu à tête d'éléphant, fils de Shiva et de Parvati, est une divinité majeure, bénéfique car il est « celui qui écarte les obstacles de l'égo ».

Avant tout, Divālī célèbre le retour dans sa capitale, Ayodhya, de Rāma avec son épouse Sītā, qu'il a reconquise de haute lutte sur le démon Rāvana, comme le conte le Rāmāyana. Le nom Divālī (ou Dīpāvali), dont le sens est « rangée de lumières », rappelle en effet le chemin de lampes fait à Rāma par les habitants d'Ayodhya pour éclairer son retour.

Les rangoli (photo ci-dessous) sont les décorations qui, lors de la fête, ornent les maisons, les cours, les sanctuaires et même les salles à manger.

Destinées à témoigner d'une chaleureuse hospitalité - car lors du troisième jour, Lakshmi, selon la croyance populaire, vient elle-même visiter les maisons - les rangoli sont dessinées sur le sol avec de la farine de riz en signe d'accueil et pour repousser les mauvais esprits. Des poudres de couleur sont aussi utilisées, afin de former des dessins de formes géométriques. Cette décoration se complète avec des feuilles de manguier et des guirlandes de soucis.

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Ce dimanche 3 novembre, les 100 premiers visiteurs ayant acheté un ticket combi (Body et Indomania) pour les deux expos du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles recevront une statuette à l’effigie de Ganesh pour célébrer la fête indienne de la lumière.

Corps de l'Inde & Indomania

Yoga, ayurveda ou kamasutra - la manière dont la civilisation indienne aborde le corps est l’une des plus fascinantes qui soit. Cette exposition propose un voyage inoubliable de la mort à la renaissance, des forces maîtrisant le destin au pouvoir de l’action humaine, du désir et de la séduction à la conquête du corps par le biais de l’ascétisme. Venez découvrir d’envoûtants chefs d’oeuvre de l’art indien -jamais encore exposés pour certains-, issus de temples anciens, de musées provinciaux oubliés, de collections royales et du Musée National de l’Inde.

Indomania: De Rembrandt aux Beatles

Splendeur des moghols et maharadjas, spiritualité, lumière et couleurs mais aussi pauvreté ou système des castes …  Autant d’aspect de l’Inde qui ont frappé de tout temps les voyageurs partis à sa découverte. Mais comment les artistes occidentaux  envisagent-ils l’Inde ? Et comment évolue leur regard au fil du temps ? Indomania nous contera la passion commune de nombreux artistes pour l’Inde. Peintres, sculpteurs, photographes, auteurs, cinéastes et musiciens avec une admiration esthétique et une curiosité intellectuelle pour ce pays. Pour la première fois, les œuvres de ces artistes seront réunies : de Rembrandt à Rauschenberg, en passant par Rodin, Cartier-Bresson et Pasolini. Quelques artistes contemporains se rendront également en Inde à la demande d’Europalia, afin de s’imprégner du pays et de créer une œuvre qui sera exposée dans le parcours.
Environ 250 objets: peintures, sculptures, textiles, bijoux, objets d’art, films, photographies ; d’Alexandre le Grand à nos jours.
Quelques grands maîtres: Rembrandt,  Gustave Moreau, Auguste Rodin, Pier Paolo Pasolini, Roberto Rossellini, Henri Cartier-Bresson,… Artistes commissionnés par Europalia pour une résidence en Inde : Hans Op de Beeck, Max Pinckers,…
Collections majeures: British Museum, British Library, Victoria & Albert Museum, Musée du Louvre, Musée Guimet, Musée Rodin, Centre Pompidou, Fondation Custodia…

NB Les statuettes seront remises sur présentation du ticket combi au point info d’europalia.india, Rue Ravenstein 79 à 1000 Bruxelles (en face de l’entrée du Palais des Beaux-Arts).

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Du 4 octobre 2013 au 26 janvier 2014, europalia.india dévoile la richesse culturelle de l’Inde à travers 26 expositions et plus de 400 concerts, spectacles, films, conférences et ateliers dans toute la Belgique.

RETROUVEZ TOUT LE PROGRAMME SUR WWW.EUROPALIA.EU

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/24th-international-art-festival-europalia-india-du-04-10-2013-au

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Soulevons le rideau...

12272951883?profile=originalLes marionnettes sur l'eau, une tradition unique née il y mille ans au nord du Vietnam dans le delta du Fleuve Rouge.

Je vais vous les présenter.
Dans une région où la riziculture occupe pourtant beaucoup de temps (deux récoltes par an contre trois dans le delta du Mékong), il faut bien se distraire. Poètes et paysans, les marionnettistes, plongés dans l'eau jusqu'aux cuisses, cachés derrière un écran, manipulent leurs pantins à l'aide de tiges de bambou de plusieurs mètres, de pinces et de poulies. Les marionnettes sont sculptées dans du bois de figuier, peintes et laquées, d'une quarantaine de centimètres ou plus, articulées ou à systèmes (chaque corporation protégeait ses trucs et astuces). Un savoir-faire, un tour de force (certaines marionnettes peuvent peser une quinzaine de kilos et exiger plusieurs manipulateurs).

Si le spectacle peut encore être vu à l'occasion dans le village de Sai Son à l'ouest de Hanoï, dans l'étang de la pagode Thay du XIe siècle dédiée au maître Tu Dao Hanh, l'un des fondateurs de cet art, c'est surtout à Hanoï que vous pourrez les voir, notamment au théâtre Thang Long. Et cela tombe bien puisque la représentation est accompagnée par un orchestre de qualité.

12272952093?profile=original12272952884?profile=originalMusiciens traditionnels et chanteuses cheo (opéra populaire) soutiennent l'action, rythment et ponctuent les scènes, vivent chaque situation.

12272954056?profile=originalJustement les saynètes s'enchaînent, travail (pêche, chasse, travaux des champs...), danse (du dragon, du phénix, des fées ou de la licorne), jeux (jeux d'enfants, chasser le renard pour sauver le canard...) et légendes (les héros du mont Lam Son, la restitution de l'épée magique) en sont les thèmes.

12272953688?profile=original12272954270?profile=originalUn spectacle à la fois savant et populaire, vif et enjoué, avec son Monsieur Loyal, Oncle Teu, bouffon caustique, et animaux fantastiques. Un patrimoine bien vivant, une inscription sur une stèle (la pierre de Sung Thieu Dien Linh de la pagode Doi à Duy Tien) datant de 1121 commémore "Un spectacle de marionnettes sur l'eau fut donné pendant les fêtes de la longévité royale", et, si bien des codes nous échappent, j'espère par cet article vous avoir donné envie de voir cet art de l'eau, d'autant qu'une troupe est souvent en tournée*.

Alors longue vie aux marionnettes sur l'eau !

Michel Lansardière (texte et photos)

* par exemple au festival mondial de la marionnette de Charleville-Mézières, jusqu'au 29 septembre 2013 (bien que je ne crois pas qu'elles s'y produisent cette année).

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Carnets de voyages : un anniversaire particulier...


Centre Presse Aveyron est le principal journal rouergat.
Je fête à travers lui aujourd’hui un anniversaire, qui, vous le voyez en fin d’article et dans ma vidéo, préfigure déjà un nouvel acte de naissance…
Mais si le journal préféré des ruthénois m'honore d'une pleine page dans l’un de ses récents numéros (voir plus ici, sur le site du journal), c’est que ma passion pour ce beau département m’a menée par le biais de l’aquarelle, à lui consacrer beaucoup de mon temps et à contribuer à en révéler les charmes secrets bien au-delà de ses limites administratives.


Centre Presse le 24-07-2013

Cette sympathique page du quotidien Centre Presse est pour moi plus qu’un simple article dans les annales d’un été, allant rejoindre mes dossiers de presse : elle représente la continuité d’une époque avec le début d’une autre, un anniversaire, et préfigure en même temps un acte de naissance …qui sera sous le signe du merveilleux bien sûr, vous le constaterez bientôt !
Voici donc quel anniversaire je fête, évoqué dans mon dernier article : la parution de mon livre « Aveyron, Carnet de routes » il y a 8 ans déjà, ouvrage qui est toujours aussi apprécié malgré les années !
Le tout dernier tirage sera bientôt épuisé, et je ne sais pas du tout si mon éditeur le réimprimera malgré son succès, mais si j’en fête ainsi l’anniversaire, c’est que cet ouvrage marque un tournant dans la publication de mes carnets destinés au grand public, puisqu’ils étaient jusqu’à ce moment-là distribués par mes différents éditeurs sous forme de coffrets en tirages limités (bien avant la "mode" des carnets de voyages), et je n’avais aucune idée de la façon avec laquelle  ils allaient être acceptés par les lecteurs à bien plus grande échelle, sous forme de livre.


Couverture Aveyron, carnet de rte

Première de couverture, voici comment le site «fnac.com» résume l’ouvrage :
«Regard différent et nouveau sur un département qui fait figure de province à lui seul. À travers ses carnets de croquis et d'aquarelles, Alain Marc nous fait découvrir l'Aveyron autrement. L'artiste peintre nous invite à la rencontre d'un patrimoine, mais aussi de personnages singuliers, dont certains sont très peu connus malgré leur intérêt et leur originalité.
Dans sa peinture, Alain Marc nous révèle un univers insoupçonné : ses toiles expriment un voyage aux sources de l'art, magiques et bouleversantes, faites de matériaux bruts et précieux intimement mêlés, de charges minérales, de signes et d'évocations comme exhumées des strates insondables du temps. Un carnet de routes réalisé tout au long des saisons à travers les paysages, les villes et villages de l'Aveyron, par l'aquarelliste Alain Marc, très connu et apprécié des Aveyronnais dans et hors le département (360 000 aveyronnais en région parisienne). »


Bien que l’ouvrage ne se trouve plus dans nombre de librairies, balayé par les dernières nouveautés, les grandes enseignes le vendent encore (au moins sur Internet), et il est amusant, au moment où il risque de ne plus être réédité, d’en suivre la valeur selon les sites (son prix réel est actuellement de 30,50 €) : 
- Amazon.fr : il ne reste que 7 exemplaires vendus 28,98 € chacun
-  fnac.com : davantage d’exemplaires en stock, même prix de vente
- librairies AbeBooks.fr : ici l’ouvrage est considéré comme livre de collection (ce qu’il deviendra de toute façon à l’arrêt de sa publication), et on le trouvait à 32 € chez Deastore à Rome (aujourd'hui épuisé dans cette librairie), à 61,44 € chez Nomade aux Mesnuls (...où il était il y a 8 jours à 33,91 €), ou à 47,65 € chez  Revaluation Books au Royaume Uni (hors frais d'expédition)…
Je ne continue pas ma liste qui pourrait vite devenir assez longue, mais si l’on se fie à ces dernières librairies qui misent sur la valorisation des beaux livres, on a intérêt à en acheter tant qu’il y en a encore, et à suivre leur «cote» comme on suivrait celle d’une œuvre d’art (toutes proportions gardées bien sûr), en se réjouissant de leur achat si on en possède déjà !
En tout cas, même s'il m’a fallu cinq ans pour réaliser ce carnet et un an de plus pour lui trouver un éditeur, tout cela m'amuse me laisse très humble, je sais très bien que ce n'est pas un chef d’œuvre par rapport aux ouvrages des grands maîtres qui restent mes phares merveilleux et inaccessibles.


Mais le temps est passé très vite depuis, et s’il reste présent sur le marché du livre depuis 8 ans, je ne suis pas resté les bras croisés depuis pour autant, et j’aurai bientôt le grand plaisir de vous faire découvrir mon tout dernier ouvrage !
Ce dernier m’a demandé bien plus de travail et d’efforts que le précédent (mes lectrices et lecteurs savent que je n'aime pas le travail "bâclé", réalisé dans un seul but commercial et pour "surfer" sur une tendance à la mode, qu'il me faut du temps pour élaborer un vrai travail carnettiste), mais je pense que c’est une belle réussite d’autant plus originale et rare, qu’il n’a jamais été réalisé de livre de ce genre sur le sujet qui en fait l‘objet.
…Mais c'est une surprise que je vous réserve pour bientôt, je vous invite à souffler avec moi pour l’instant, les huit bougies « d’Aveyron, carnet de routes ».

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administrateur théâtres

12272948466?profile=original1001 jours  à la rencontre de  l’Orient, voici Europalia India !

Ouverture du festival le 04.10.2013 – fermeture le 26.01.2014

Le terme « Inde » : provient de la version persane « Sindhu », relative au nom donné au fleuve Indus qui prend sa source dans l’Himalaya, et coule jusqu’à la mer d’Oman. Des origines mythiques. Les textes officiels le nomment « Bharat » : le mot d’origine sanskrite faisant référence à un roi hindou antique, héros du Mahâbhârata. C’est peut-être à lui que pensait Rabindranath Tagore lorsqu’il composait en 1911 un chant qui devait servir en 1950 d’hymne national indien : «  Le salut du peuple est dans tes mains ! Tu es le souverain des âmes du peuple, Tu es celui qui dirige le destin de l’Inde ! Victoire, victoire, victoire à toi. » Le terme  Hindoustan est sans doute vieilli, un mot d’origine persane signifiant « terre des hindous » créé lors des invasions mogholes. L’Inde est la plus grande démocratie  parlementaire du monde abritant plus de 1,1 milliards d’habitants. Elle se définit administrativement comme une union, une fédération d’états dans lequel règne un gouvernement représenté par un parlement.

 Axé sur la rencontre particulièrement riche et colorée, le dialogue et l’échange, europalia.india se focalise sur 7 pôles de réflexion, révélateurs de la culture et des expressions artistiques indiennes : le corps, l’Indomanie, l’Inde de demain, arts & traditions, l’eau, Bollywood & au-delà et la diaspora.

En guise de coup d’envoi, deux expositions-phares très complémentaires, s’ouvrent bientôt au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles :

12272948286?profile=originalDès le 4 octobre 2013 : L’exposition « Corps de l’Inde » décline les différentes perceptions, traditions et croyances liées au corps en Inde. Plus que nos racines linguistiques indo-européennes, nos cultures ont en commun un élément essentiel et indéniable : le corps. C’est le point  de rencontre  choisi par Naman Ahuja , commissaire de l’exposition,  pour explorer les divers aspects du  berceau de notre culture car c’est la meilleure façon selon lui de comprendre l’Inde et ses cultures passionnantes et diversifiées. « Qui pose l'œil sur la statuaire indienne, se penche sur les miniatures mogholes, s'intéresse à sa tradition de la culture physique, du massage, à la pratique de la médecine, de la danse, regarde les femmes parées de leurs saris chatoyants, les mains ornées de henné, observe le panthéon des dieux hindous et leurs corps extraordinaires, étudie les notions de pureté et d'impureté si cruciales dans la société indienne... ne peut qu'être frappé par l'omniprésence du corps dans l'art et la  culture indienne ». Yoga, Ayurveda ou Kamasoutra - la manière dont la civilisation indienne aborde le corps  a fasciné les voyageurs européens depuis Vasco de Gama.images?q=tbn:ANd9GcQq1_uJRS6bWw1cPMrda5_48oHssdWbOt9yDbxBkvHNQKbQ4EuB8XgpGN0 « From ash to rapture », la célébration du corps est le lien qui unit toutes les religions et unit l’élite des puissants au commun des mortels.  Cette exposition propose un voyage inoubliable entre plusieurs pôles opposés: de la mort à la renaissance, des forces maîtrisant le destin au pouvoir de l’action humaine, du désir et de la séduction à la conquête du corps par le biais de l’ascétisme.  Des  chefs d’œuvre  originaux de l’art indien - pour certains jamais encore  exposés ni sortis de leur terre natale - vont ravir l’imaginaire des visiteurs. Ils sont  issus de temples anciens, de musées provinciaux oubliés, de collections royales et du Musée National de l’Inde.  Plus de 200 chefs d’œuvre, les fondamentaux qui ont forgé l’Inde depuis le 3e millénaire avant notre ère jusqu’à nos jours. Un catalogue somptueux.

Dès le 15 octobre 2013 : l’exposition « Indomania », de Rembrandt aux Beatles  joue le  thème des rencontres. Elle illustre au fil d’une narration passionnante à travers le temps,  la fascination (parfois la répulsion) et l’influence de la culture indienne sur nos artistes européens depuis le XVIe siècle. Le sous-titre «De Rembrandt aux Beatles » laisse présager de la variété des médias explorés, allant de dessins et tableaux à des installations contemporaines, en passant par l’architecture, le cinéma, la musique et la photographie sans négliger l’artisanat, un art  peut-être moins noble mais qui contient toute l’âme indienne. Pour conclure, deux artistes belges contemporains, Max Pinckers et Hans Op de Beeckont ont eu l’occasion de  développer chacun des œuvres en résidence à Mumbai et à Hampi, deux pôles extrêmes une fois de plus : la mégapole et le village oublié. Ils  se feront l’écho de ce que peut être l’Indomanie aujourd’hui. Pour seulement 1€ par élève, les groupes scolaires ont accès aux 2 expositions… Messieurs et mesdames les enseignants, ne ratez pas le rendez-vous avec cette culture millénaire ! Gratuit ! le petit booklet d’initiation pour les enfants… à l’exposition « Indomania » sous forme de BD.12272949289?profile=original

 

Europalia.india travaille en outre avec de nombreux autres  partenaires culturels, tant en Belgique que dans les pays limitrophes. Une vingtaine d’expositions aborderont des thèmes variés allant du sari, à l’architecture, en passant par Bollywood, le design, le Sanscrit, le Ramayana, d’exceptionnelles photos du XIXe siècle,…

images?q=tbn:ANd9GcQdwYx5zVG5IznOjcSpyolsHEv7NJ-lJYZrKVqoVckq_KcqhwfXhQ&width=274À Liège, par exemple, un parcours d’artistes contemporains abordera la thématique de l’eau par le biais de photographies, vidéos et installations. L'eau est déterminante pour la civilisation indienne. Elle est élixir de vie: la mousson, indispensable aux cultures, est aussi la saison romantique par excellence. Les rivières sacrées sont des sanctuaires religieux mais aussi des lieux de vie: on y prie, y joue, y travaille, s'y promène ou s'y lave.  Mais l'eau est aussi intrinsèquement liée à la mort, par son manque, les maladies qu'elle véhicule parfois, mais aussi par son rôle religieux: l'eau sacrée du Gange purifie les corps et libère l'âme des défunts. Enjeu social, économique et géopolitique l'eau a suscité de nombreuses réflexions et inspiré de tout temps les poètes, musiciens, dessinateurs et est au cœur de nombreux projets artistiques contemporains.

À Anvers,  Le M HKA et le MAS accueillent eux aussi des artistes contemporains pour des résidences, des installations et un symposium sur l’art contemporain en Inde. Le MAS exhume également ses collections indiennes pour l’occasion.

12272951053?profile=originalIndissociables l’une de l’autre, mais aussi de la culture indienne, la musique et la danse seront largement mises à l’honneur au cours du festival. Au niveau de la musique, quelques-uns des plus grands maîtres feront résonner les musiques traditionnelles et sacrées du Sud et du Nord de l’Inde, L. Subramaniam au violon carnatique, Amjad Ali Khan au sarod et Ashwini Bhide en chant hindoustani entre autres. De nombreuses  rencontres seront quant à elles célébrées lors de concerts croisés entre maîtres indiens et musiciens belges ou internationaux. Un grand programme éclectique et varié.

Les arts de la scène indiens du programme europalia.india reflèteront la diversité de l’Inde par des danses rituelles et sacrées, des danses folkloriques et du théâtre de marionnettes. Le cinéma indien trouvera bien évidemment sa place dans ce festival au centre de l’Europe. Le programme comporte des rétrospectives, des événements thématiques, des rencontres avec des réalisateurs. Bollywood bien sûr, mais aussi les autres Tollywood, Kollywood, Mollywood et le cinéma alternatif… et Flageywood, surprise !

250px-Shah_Jahan_on_The_Peacock_Throne.jpg?width=250La littérature indienne: prose, poésie, épopées ou encore bande dessinée ne sont pas oubliées.  Le festival accueillera notamment les auteurs Abha Dawesar et Tarun Tejpal. Mais la rencontre ne se cloisonne pas aux musées ou salles de spectacle. Plusieurs campus universitaires se sont emparés du sujet sous forme de cycles de conférence et d’expositions thématiques. Les bibliothèques aussi sont rentrées dans l’Indomania ambiante diffusant l’engouement indien d’europalia.india aux quatre coins de la Belgique en organisant conférences, ateliers, lectures ou autres événements thématiques.

Passion ou curiosité, découvertes ou retrouvailles, europalia.india permet à chacun de rencontrer  son désir  d’Inde au sein d’un programme ambitieux et varié et  de nouer un dialogue mémorable avec le foisonnement humain et spirituel de sa culture.

Pour plus de détails sur la 24ème édition du festival Europalia:

Galerie Ravenstein, 4 - B 1000 Bruxelles |  T +32 (0)2 504 91 20 |  F  +32 (0)2 504 91 21  |  info@europalia.eu

http://www.europalia.eu/fr 

http://www.europalia.be

http://www.bozar.be/activity.php?id=13458

 

 

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Du Bonheur au Lison, la magie des sources.


J’attendais ce début de semaine, pour vous offrir, par épisodes se situant dans le suivi des articles précédents, un premier petit bout du « merveilleux » que je vous avais promis lors de notre séance d’aquarelle au Taj Mahal…
Aujourd’hui, du Bonheur au Lison, nous découvrons un point commun : le parcours souterrain d'une rivière à travers le karst, se terminant par une abondante source qui jaillit au grand jour.
Je vous emmène donc découvrir la très belle source du Lison, dans l'esprit de nos rencontres picturales avec des lieux forts, générateurs de mystère et de beauté, porteurs de rêve et d'émerveillement.
Vous verrez dans les prochains épisodes, ce dont à quoi cette nouvelle découverte va nous amener, d'aussi fantastique qu'inattendu...


Source Loue

Avant la source du Lison, nous nous étions arrêtés avec mes amis (es) stagiaires du mois de juillet dernier, à la source de la Loue et dans son cadre grandiose (malheureusement bien défiguré par les aménagements «touristiques», …ah, mon Dieu comme c’était romantique et beau avant l’installation de la passerelle, l’abattage des arbres et l’impossibilité d'accéder aux ruines parsemant le lit de la rivière !), pour un exercice de croquis aquarellé rapide (pas plus de 10 mn si possible), si important dans la maîtrise des esquisses de carnets.
En attendant, aviez-vous sans doute remarqué ma fascination pour le monde souterrain porteur des mythes les plus anciens de l’humanité ?
Pour moi, rien d’effrayant dans les «mystères d’outre - roche», créés, modelés, formés par le passage de l’eau, mais au contraire tout d’étonnant, captivant, fascinant, extraordinairement beau, et je peux même l’écrire car je le pense réellement : incomparable, magique, merveilleux !
En plus, il existe toujours une relation intime, profonde et mystérieuse entre les univers hypogés et le monde extérieur auquel ils sont liés, qui a le pouvoir de nous enchanter à la rencontre des deux.


Source Lison

Le motif de ma vidéo tel que je l’ai si souvent dessiné au cours de tant d’années où je suis venu trouver l’inspiration auprès de la source du Lison…
Ce qui fait la force et la beauté d’un terroir, c’est justement ce qui en constitue le socle et l’assise invisible, en charpente la perception spatiale, en caractérise le paysage, en influence la nature et les écosystèmes, en détermine les comportements humains les plus ancestraux : son essence minérale, ses particularités géologiques, la sève de ses racines cachées les plus insoupçonnées !
- Ne pensez-vous pas qu’une bonne fée a dû se pencher à sa naissance sur la source dont l’image est là notre sujet ?
- Ne ressentez-vous pas en la regardant (plus encore en la dessinant), que cette eau jaillissant de la roche, nous apporte des visions de cascades paradisiaques venues du fond des âges, aux pouvoirs étranges peut-être miraculeux, comme si notre imaginaire ne pouvait se détacher des symboles de vie, de purification et de régénérescence portés par l’abondance et la puissance de l’eau jaillissant de la roche ?
Alors que la rivière naissante se mêle à la lumière du jour, emportant sa fraîcheur vers les vallées brûlantes sous les feux de l’été, et avant que nous nous retrouvions pour une nouvelle aventure faite de merveilleux (unique et extraordinaire, vous verrez à quel point), au coeur de ces terroirs où l’eau se perd dans la roche et sourd sur les galets, nous fêterons dans le prochain article un anniversaire qui n’est pas anodin, car ici, en fait, …tout est lié !
Enfin, pour terminer, voici ma vidéo :

 

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Dans «écholocation», il y a «écho». Vous allez voir à la fin de la vidéo, la relation qu’il peut y avoir entre une peinture évoquant le cheminement d’une chauve-souris dans les profondeurs karstiques, et l’écho d’une incroyable découverte, annoncée dans un quotidien trouvé sur une table de restaurant.
Une nouvelle qui a complètement modifié le cours de mon existence ces huit dernières années, m’entraînant dans une véritable aventure, dont je relate l’histoire dans un carnet réalisé au jour le jour, et qui fait l’objet d’un nouveau livre, publié très prochainement…
Mais que je revienne à la petite surprise que je vous avais promise lors de mon billet précédent : c’est non seulement, la toile ci-dessous (que j’ai le plaisir de vous faire découvrir), mais aussi, celle du catalogue de l’exposition dans laquelle on a pu la voir avec 27 autres œuvres d’art contemporain (peintures et sculptures principalement), exposition qui vient de se terminer.
Pourquoi Millau me direz-vous ?
- Parce que cette charmante ville (surtout connue bien au-delà de nos frontières pour son célèbre viaduc), fut cette année, la capitale européenne de la spéléologie, à l’occasion du 8ème Euro forum de la discipline, et du cinquantenaire de sa Fédération française, un évènement scientifique, sportif, environnemental et une rencontre internationale, dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler ici.
La manifestation, organisée par les Comités Départemental Aveyron et régional Midi - Pyrénées de Spéléologie et la FFS avec le soutien de la ville de Millau, les Instances sportives au plus haut niveau et le Département de l’Aveyron, fut une magnifique réussite. Elle s’enrichit pour la première fois d’un concours d’art contemporain particulièrement intéressant, dont l’initiative revient en premier lieu au Comité Départemental de Spéléologie, dont le dynamisme n’a d’égal que l’action fructueuse et originale.
Le thème en était la chauve-souris, ce concours s’adressant à tout artiste plasticien européen confirmé et professionnel, le nombre des artistes sélectionnés étant limité à 28 correspond aux 28 fédérations européennes de spéléologie participant au congrès. On n’avait le droit de ne présenter que deux œuvres (une seule pouvant être retenue), quant au jury, il était composé de professionnels des milieux artistiques et culturels, ainsi que de représentants du monde spéléologique. Chaque œuvre devait être accompagnée d’un cartel présentant l’objectif et l’intention artistique la définissant. 

  
Echolocation karstique

«Écholocation karstique», Acrylique et technique mixte sur toile (sable dolomitique, pigments naturels, liants acrylo - vinyliques).
Cette toile est une réflexion sur la possible «visualisation» de la perception des espaces hypogés karstiques par l’écholocation d’un chiroptère .
Cette tentative d’une «visualisation» du monde des profondeurs à partir d’une «mémoire supposée des espaces hypogés» de l’animal, se traduit dans la conscience que nous pourrions en avoir par une vision énigmatique, mystérieuse et symbolique des milieux souterrains .
En même temps que cette «visualisation» met en valeur leur importance dans les équilibres naturels (écosystèmes, hydrogéologie, etc.) à travers les interactions endokarst - exo karst (symbolisées dans la toile par le vol et la vie de la chauve-souris à l’intérieur et à l’extérieur des cavités souterraines), ce sont les archétype de la matrice maternelle, de la caverne des mythes d'origine, de la renaissance et de l'initiation qu’elle évoque .
Quoi que très schématisé (ou traduit par signes) le chiroptère plusieurs fois présent dans la toile est le messager des énergies telluriques, des forces magiques ou «extra-naturelles», établissant un lien vivant  et extra - sensoriel (délié de toute vision «formelle») entre la terre et le ciel, le monde de l’intérieur et l’extérieur, le connu et l’inconnu, le visible et l’invisible, l’occulte et le révélé, le passé, le présent et le futur .
Comme dans le cas de la lumière inactinique utilisée pour éclairer une chambre noire afin de développer en noir et blanc, la couleur rouge du fond de la toile a pour rôle la «mise en valeur» de la «visualisation» des mondes souterrains révélés par l’écholocation de la chauve-souris .
Elle évoque également un creuset matriciel, un espace d’accomplissement allant de la naissance obstétricale aux rites de la puberté et une force de régénérescence où peut se perpétrer le mythe du Phénix (symbolisé par le signe «phi» de l’ancien mot grec «phoinix» en bas à gauche de la toile), un espace séparant les temps géologique des profondeurs karstiques de nos propres notions de durée, un espace que le seul mammifère doué du vol actif est capable de franchir depuis plus de 50 millions d’années …
Voici à présent en complément de ma "petite surprise", le catalogue de cette exposition «Rat d‘Art Volant», (manifestation d’excellent niveau, qui vous donnera une idée de sa teneur jusqu’au 29 septembre au beffroi de Millau), cliquez sur son image ci-dessous, pour l’ouvrir et le télécharger en PDF (à éviter si connexion Internet lente ou plugin navigateur inactif) :


Affiche expo 1

Parmi toutes ces œuvres celles qui ont été primées au final sont les suivantes :
Prix de la ville de Millau pour la catégorie "sculpture" décerné à Double Je pour son oeuvre "le monde allant vers"
Prix de l'office du tourisme de Millau Grands Causses pour la catégorie "œuvres picturales et apparentées" décerné à Sophie Vigneau pour son
oeuvre "Envol"

Prix résultant du vote du public décernés par ordre alphabétique à:
-Alain Courtaigne pour son oeuvre "Cavernicoles"
-Anne Deltour pour son oeuvre "Echappée Belle"
-Sophie Vigneau pour son oeuvre "Envol"
Mais je reviens à ma toile : par-delà cette exposition, elle représente symboliquement bien plus qu’une sélection à un concours et une exposition de plusieurs mois.
C’est la matérialisation informelle de la fin d’une aventure qui se termine par la réalisation d’un livre, une belle histoire dont vous verrez le début dans cette vidéo, et que je développe dans le livre en cours de parution, je vous le présenterai dans le prochain article.
Cet ouvrage, un carnet de découvertes et d’exploration dont l’élaboration n’avait jamais encore abordé un tel sujet à travers dessins, croquis et aquarelles, vous emmènera tout au long des sept années où je l’ai réalisé, à la rencontre d’un patrimoine aussi riche que celui évoqué dans mon «Aveyron, carnet de routes», de personnages passionnants, de grandioses paysages, d’une nature préservée, et d’une aventure à la fois scientifique, humaine et sportive, où le mot «spéléologie» évoque aussi une réflexion sur le sens des beautés la nature et du regard des hommes qui ont pour charge de la transmettre et de la préserver.
Alors, avec la parution de ce livre, dans le prochain billet, c’est à une naissance que je vous inviterai !

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Du Bonheur à Bramabiau...

Me revoilà, pour continuer avec vous ma quête du Bonheur.
Bien sûr, en quelque sorte je l’ai retrouvé, mais ce n’est plus le Bonheur !
Souvenez-vous du début de mon histoire : je vous ai laissé il y a quelques semaine déjà dans l’incertitude du devenir d’E. A. Martel et de ses camarades, qui, après avoir échoué dans une première tentative d’exploration de la petite rivière souterraine, reviennent le lendemain 28 juin 1888 dès 8 h du matin, plus motivés que jamais, et s’enfoncent à nouveau dans la pénombre du labyrinthe de roche, en essayant de suivre le ruisseau.


Bramabiau Vuiller

Descente de la deuxième cascade de Bramabiau avec le fameux canot Osgood par E. A. Martel et ses compagnons, dessin du peintre Vuillier d’après un croquis de Théodore Rivière. E.A. Martel s’était entouré des services de G. Vuillier un très bon peintre qui refusait les assauts de la photographie et persistait à travailler de traditionnelle façon, dans l’esprit des plus grands illustrateurs de l’époque.
En ce qui nous concerne, nous nous étions quittés après avoir peint une aquarelle rappelant tout le mystère de cette souterraine disparition…
Aujourd’hui, nous retrouvons l’intrépide équipée, là où nul être humain ne s’est encore aventuré. Les heures s’écoulent, angoissantes pour tous les badauds venus assister à l’expédition, et qui attendent à l’extérieur, des deux côtés de la vallée.
Ce n’est qu’à 23 h 30 que Martel et ses compagnons arrivent dans «l’Alcôve»,  à la résurgence du Bonheur devenu «Bramabiau» (en occitan «le bœuf qui brame»), nom donné par les paysans à cette énorme source et à la rivière qu’elle engendre, à cause du sourd mugissement de ses cascades débouchant dans la vallée.
Martel est si profondément marqué par cette aventure qu’il consacrera le reste de son existence à l’exploration souterraine.


Il ne le savait pas, mais avec ses aventureux camarades il venait d’inventer la spéléologie !

 
Je vous emmène aujourd’hui réaliser une aquarelle dans ce qui fut il faut bien le dire, le berceau de la spéléologie : un univers fascinant qui je l’espère, vous donnera envie d’aller à sa rencontre sur les lieux mêmes des exploits d’E. A. Martel.


Si vous voulez vous-même découvrir cet extraordinaire milieu souterrain, vous pouvez sans le moindre risque, à l’occasion d’une visite guidée souterraine magnifique, sans effort ni difficulté lors d’une superbe promenade, avoir à votre tour une idée de ce qu’ont pu ressentir E. A. Martel et ses compagnons d’exploration : pour cela rien de plus facile, rendez-vous au chalet d’accueil de l’Abîme de Bramabiau.
C’est une étape incontournable si pendant vos vacances vous traversez les Grands Causses ou les Cévennes et allez du côté du Mont Aigoual.
L’abîme est ouvert en avril - mai - juin de 10h à 17 h 30, en juillet - août de 9 h 30 à 18 h 30, en septembre de 10 h  à 17 h 30, et en octobre - novembre (jusqu'au dernier jour des vacances de la Toussaint) de 10 h 30 à 16 h 30. Prenez une petite laine (vêtements chaud quelle que soit la saison si vous êtes frileux - se -) car la température intérieure est de 10°C, vous pouvez même en faire profiter vos animaux préférés qui sont acceptés en laisse à l'intérieur de la grotte !
Pour en savoir plus je vous invite dès à présent à aller visiter le beau site de la rivière souterraine  http://www.abime-de-bramabiau.com/ où vous trouverez tous les renseignements complémentaires vous permettant de vous y projeter.
Sachez que l’Abîme de Bramabiau et sa rivière souterraine ont depuis toujours suscité une fascination particulière : à la fois mystérieux, impressionnant et grandiose, le lieu a inspiré nombre de légendes, oeuvres littéraires, cinématographiques et artistiques, vous devriez y éprouver de véritables émotions esthétiques. 
Quant à moi, je tiens à remercier toute l’équipe de l’abîme de Bramabiau pour l’autorisation donnée afin de réaliser ce reportage aquarellé, et à vous, pour m’avoir suivi jusqu’ici.
Si cette série de découvertes carnettistes hors des sentiers battus vous a intéressée, alors réjouissez-vous car j’ai l’impression que l’action ne fait que commencer…


Bramabiau Alain Marc

…Sur les lieux du dessin de Vuillier et des exploits de Martel : si c‘est dans la réalisation de motifs de ce type que je trouve en ce moment le plus d’accomplissement, c’est parce qu’ils sont le trait d’union symbolique entre une épopée qui changea notre connaissance du monde, et la continuité d’une aventure d’exploration toujours d’actualité car il n’existe pratiquement plus de lieux encore inconnus sur notre planète que dans les profondeurs du monde marin et souterrain.
Pour moi, témoigner de ces explorations et m’y impliquer est bien plus passionnant que de réaliser un simple carnet de voyage (aussi captivant soit-il mais dont j’encourage et loue la pratique pour tout un chacun car c'est très valorisant), parce que je ne suis plus seulement spectateur mais acteur d’une aventure, où le mot « découverte » garde encore tout son sens, dans un monde où porter son regard ailleurs est devenu pour beaucoup une assez facile banalité.

 

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L’image cinématographique est donc

l’observation des faits dans le temps,…

Mais ces observations nécessitent

une sélection.

Andrei Tarkovski

Denis Deprez est un artiste qui peint à l’acrylique des images de grand format. Les sources de ces images sont pour la plupart des photographies réalisées par l’artiste. L’artiste photographie son propre environnement et des pays étrangers lors de ses voyages, mais il arrive que des images proviennent d’autres sources : le cinéma, la presse, l’écran d’un ordinateur.

La photographie est pour lui un outil de repérage qui permet d’ébaucher un cadrage, de construire une focalisation et de saisir un sujet. Il arrive que des images soient modifiées, mais la plupart du temps, les images issues des photographies sont utilisées sans transformation notoire. Quand elles sont modifiées, elles le sont selon un type d’opération semblable au collage (deux images sont découpées et remontées de façon à n’en faire qu’une seule) ou au zoom (un gros plan sur un détail de l’image).

Les images peintes constituent progressivement un ensemble, une sorte de répertoire au sein duquel des liaisons se tissent, des séries apparaissent. Dans cet ensemble, les images ont un sens qu’isolées elles n’ont pas. Mieux, les images sont ce qu’elles sont dans la mesure où elles sont destinées à prendre place dans cet ensemble qui leur donne leur véritable signification.

Non seulement, les images s’inscrivent dans un réseau complexe de significations fluctuantes selon les liaisons se nouant entre elles, mais, sur un autre plan, c’est leur statut qui semble osciller entre plusieurs pratiques : ce n’est pas de la bande dessinée (l’artiste a longtemps pratiqué cet art), ce n’est pas de la peinture non plus (la peinture était constamment présente dans la pratique bédéiste de l’artiste). Pourtant, les images peintes empruntent à l’une et à l’autre des aspects qui paraissent spécifiques à ces deux pratiques. Comme nous le verrons plus loin, les images de Denis Deprez empruntent aussi des aspects à la pratique cinématographique. Quant à la photographie, nous avons souligné son rôle déjà : elle définit le cadrage, la lumière, le motif et la focalisation.

Manifestement, la pratique visuelle de l’artiste se situe à l’intersection de ces différentes pratiques. La stratification constitutive de l’image opère en quelque sorte horizontalement, par le jeu des liaisons entre les images, et verticalement, par la superposition des pratiques.

Une semblable sophistication impose une approche plurielle qui puisse s’attarder successivement à divers aspects de l’oeuvre. Nous proposons ici une suite d’éclairages qui explorent tour à tour le projet et sa diversité générique.

L’absence : le monde tel que je l’ai trouvé.

Plusieurs aspects attirent l’attention, mais ce qui frappe surtout dans les images peintes de Denis Deprez, c’est l’absence du sujet, si l’on entend par sujet l’être humain, l’individu. Si jamais le sujet humain est présent, c’est de façon allusive : soit l’artiste nous montre des choses bâties par l’homme (constructions de diverses sortes, routes, écrans…), soit le cadrage indique que ce que l’image montre est vu par quelqu’un, quelqu’un que l’on ne voit jamais.

En regardant les images de l’artiste, on songe au philosophe Ludwig Wittgenstein qui un moment caressa l’idée d’écrire un livre intituléLe monde tel que je l’ai trouvé. Dans ce livre, dit le philosophe, il ne pourrait être question du sujet. Toute proportion gardée, c’est un peu ce qui se passe dans les images de Denis Deprez : le sujet, c’est ce qui ne s’y trouve pas ou plus.

Ce sujet qui s’absente ne laisse derrière lui que le vide à ce qu’il semble. Pas un vide absolu puisque les images montrent bien quelque chose, quelque chose de tout à fait ordinaire : un carrefour, un pont, une estacade, une jetée, une route de campagne qui s’en va on ne sait où, la une d’un jour (le tsunami au Japon), etc.

Dans ces images à l’apparente neutralité, tout ne paraît-il pas se valoir ? L’expressivité tout en retenue de la touche tend à accentuer cette impression d’égalité absolue. Chaque image est traitée avec un soin égal, mais c’est avec très grand soin. Le choix du support, le papier, tend à produire une sensation moins noble que si le support avait été une toile de lin. Toutefois la réserve de la touche, la retenue du geste soumis à des contraintes diverses, n’empêchent jamais la qualité picturale d’affleurer partout sur la surface peinte (tel ciel par exemple évoque Constable, peintre qui a été étudié de près par l’artiste). Plus l’artiste s’avance dans le développement de l’oeuvre et plus la picturalité s’affirme. Malgré tout, tout paraît se passer comme si la peinture était d’abord un outil, au même titre, mais sur un autre niveau, que l’est pour l’artiste la photographie. La peinture paraît être au service d’autre chose qu’elle.

Retour à l’ordinaire

Ce que l’on voit dans les images, le bitume grisâtre d’une route secondaire, un brise-lame d’une extrême banalité, une chambre d’hôtel minimaliste, un réservoir d’eau rouillé, interdit toute tentative de sublimer le monde dans lequel nous nous trouvons. Pourtant il arrive que la lumière aveuglante d’un ciel nous fasse cligner des yeux. Il semble toutefois que ce soit là une notation du genre «Il est quatre heures de l’après-midi, le ciel est bleu ». La littéralité est très forte, l’image semble dire que ce qui est, est. Rien de plus, rien de moins.

Les images peintes de « Fractures » ne sont donc pas des natures mortes, elles n’ont aucune visée morale. Elles ne préparent pas le spectateur à passer dans un autre monde. L’image ne tient lieu d’aucune transcendance. Ce que les images semblent montrer, répétons-le, c’est le monde tel que l’artiste le trouve, aucun jugement n’est formulé, aucune recommandation. Le monde est là, ordinaire, regardez.

On serait toutefois bien en peine d’assigner un lieu géographique précis aux images d’après ce qu’elles montrent. Dit autrement, ce que les images montrent pourrait très bien se situer n’importe où dans le monde. Or ces images sont situées, les photographies qui en sont les sources ont été prises dans des lieux spécifiques, mais le prélèvement ne montre rien ou du moins très peu de cette spécificité. Ce que l’on voit en revanche, c’est combien les particularités sont gommées : les images montrent un littoral tel qu’il en existe partout dans le monde standardisé qui est le nôtre.

En rester à ce constat pourrait donner à penser que le travail de l’artiste se résume à formuler par le biais de la peinture un double constat métaphysique et politique : 1. le sujet est la limite du monde, mais il n’appartient pas (ou plus) au monde, le sujet est tout au plus la condition du monde, ce point à partir duquel se déploie le champ visuel et 2. notre monde se banalise, tout y est de plus en plus semblable et tend à l’égalité la plus neutre.

La relance formelle

A cette lecture un peu déprimante, réduisant à l’ordinaire le plus obvie les images peintes, des images sans aura aurait dit Walter Benjamin, peut se substituer une lecture formelle sans doute plus riche et en tous les cas plus féconde. En effet, un autre aspect, autre que la disparition du sujet, mais qui lui est corrélatif en quelque sorte, devient apparent lorsque l’on met les images en liaison les unes avec les autres. D’une part différents types de rapports formels se constituent. Par exemple, la route s’inscrit dans la même perspective légèrement décalée vers la droite que la perspective du brise-lame. Au sein même des images, un jeu de symétries et de rappels divers instaure un dialogue entre les différents pans de l’image. Dans la peinture de l’estacade, le haut de l’image est relié au bas par l’effet du miroir tandis que dans la peinture du brise-lame, le haut s’écoule en quelque sorte vers le bas par le biais de l’eau qui court le long de l’édifice.

Le récit de l’absence.

D’autre part, des rapports narratifs s’instituent. Face à ces images, nous serions en présence d’un dispositif narratif qui prolongerait les recherches du dessinateur de bande dessinée que fut l’artiste, mais sur un autre mode : l’on est passé du livre à l’écran, du livre au mur et de la bande dessinée à la peinture (mouvement dans une certaine mesure réversible). La disparition du sujet s’inscrirait alors dans ce dispositif. La narration serait implicite. Les routes suggéreraient le déplacement du narrateur. Entre les images s’insinuerait le jeu de l’ellipse caractéristique de la bande dessinée, se nouerait ou se dénouerait l’action. Un espace propre au jeu de l’ellipse tendrait à se profiler. Cet espace « entre » contiendrait tout ce que l’on ne voit pas et qui cependant explique et motive ce que l’on voit. Il ne faut pas oublier que les images proviennent des déplacements de l’artiste. Elles s’inscrivent dans une progression temporelle. Certes les images ne restituent pas de façon linéaire la chronologie du déplacement. Cependant, elles peuvent être vues comme des instantanés de séquences plus amples. Entre deux instantanés, il se passe quelque chose (quoi, nous ne le savons pas et peu importe). Ainsi, l’ensemble des images consacrées au littoral sont-elles enclines à suggérer un récit et forment-elles une séquence où s’insinue la narration : la chambre, la plage, les nuages, tout cela relié nous « raconte » quelque chose.

Ici se cristallise un autre plan de lecture des images de Denis Deprez. Il faut répéter qu’avant de se lancer dans ce vaste work in progress l’artiste a été de longues années un dessinateur de bandes dessinées. Pas n’importe lequel, puisqu’il a participé avec le collectif Fréon (devenu ensuite Frémok) à la création du mouvement que l’on a appelé « la bande dessinée indépendante ». Il a de plus signé le premier livre publié par Fréon, Les Nébulaires, livre que l’on peut lire autant comme un manifeste que comme un programme de l’œuvre à venir. Ce collectif d’auteurs se caractérise par une conception moderne de la bande dessinée, conception qui grosso modo consisterait à vider le récit (le sujet s’absente) et à l’éviter (le récit est contrarié de diverses manières).

Devant les images de Denis Deprez, on se trouverait donc devant une nouvelle version de cette contrainte d’évitement et d’évidementdu récit. Il faut aussitôt préciser que le récit évité et évidé ne signifie pas le récit aboli. Il reste possible de lire les images selon la grille d’un récit, ne serait-ce qu’à relier les images entre elles en imaginant qu’elles sont les traces d’un cheminement réalisé par quelqu’un, le narrateur que l’on ne voit pas, mais qui montre ce qu’il a vu. On pourrait aussi imaginer que les images ne cessent pas de nous raconter la disparition du sujet, que la disparition est leursujet par excellence (le modèle de ce type de récit serait la femme qui disparaît dans L’Avventura, le film d’Antonioni ; dans ce film, on ne nous explique jamais les causes de la disparition, la disparition par contre hante tout le film). Si les images ont une dimension narrative, c’est donc sur un mode moderne plus proche du roman selon Claude Simon, le Claude Simon écrivant Les corps conducteurs, et du cinéma d’Antonioni que du récit traditionnel.

La logique du plan

Les images peintes de Denis Deprez sollicitent le spectateur autant qu’elles le contraignent. En vidant le sujet, en l’évitant, l’artiste creuse un vide que potentiellement chacun peut occuper dans le dispositif qu’est l’exposition. Là, en ce lieu vide qu’occupe à présent le spectateur, il ne s’agit pas de revivre naïvement la perception de l’artiste, mais il s’agit de tisser soi-même à partir des images peintes un monde possible constitué par les liaisons entrevues, par les aspects relevés.

Ce monde émergeant à travers le jeu des liaisons paraît obéir à une logique du plan au sens cinématographique du terme. Les images sont cadrées de manière à induire une focalisation bien précise qui tend à définir un sujet hors-cadre mais cependant cadrant ce qu’il perçoit. Autrement dit ce qui est montré est vu, cadré, par un sujet « hors-champ ». Un sujet en mouvement dont l’image signale un temps d’arrêt. Chaque image de ce point de vue est comme un photogramme, un instantané qui rend compte de ce mouvement. Bien qu’il faille se garder de confondre plan filmé et image peinte, on peut suggérer qu’à l’instar du plan filmé, l’image peinte est un « bloc de temps » qui se donne à voir. Un « bloc », il est vrai, extrêmement dynamique et plastique dans la mesure où il serait la synthèse d’au moins trois temporalités : le temps qui est cet instantané auquel renvoie l’image, le temps de la réalisation de l’image qui se montre à travers sa matérialité (le jeu visible des couches d’acrylique renverrait à ce temps du processus) et enfin le temps du spectateur qui s’introduit dans ce lieu défini par la focalisation subjective superposant de la sorte son regard au regard du narrateur.

La temporalité s’ouvre également à travers le jeu du montage qui organise les contiguïtés entre les images. Le plan n’a de sens que dans la mesure où il est relié à d’autres plans. La logique du montage se combine à la logique du plan et induit un récit. Le gros plan du téléphone introduit un élément narratif dans le dispositif. L’accent subitement mis sur le téléphone change la perception et le sens que l’on accorde aux images de la chambre d’hôtel, de l’estacade, du ciel, de la mer. Par le biais de ce gros plan, la fiction s’introduit dans le jeu, s’institue dès lors une autre temporalité.

Du coup, le sens du titre du projet « Fractures » pourrait se lire comme signifiant cette ouverture au jeu de la fiction. Alors que le procédé initial qui consiste à prendre des photographies et à les agrandir par le recours à l’acrylique sur papier ancre les images dans le réalisme, le dispositif dans lequel les images peintes viennent s’inscrire tend à les faire changer de registre. Un passage se fait à travers le réel vers la fiction.

Dans ce dispositif qui oscille entre réalité et fiction, entre narration graphique, peinture et cinématographe, certains ne verront rien (il n’y a pas de sujet), d’autres ne verront que ce rien, et d’autres encore verront des images qui montrent des lieux vides et « racontent » des histoires probables ou improbables, certains ne verront que la lumière qui baigne les images, d’autres ne verront que des croisements de route, à moins qu’ils ne voient que la peinture. Aucun ne se trompera tout à fait.

 

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En attendant de retrouver le Bonheur.

Étrange impression de savoir que vous êtes des centaines à vous demander ce que je peux bien devenir, quand vous n’avez de la sorte aucune de mes nouvelles grâce à ce journal en ligne…
Surtout si vous attendez la suite d’une belle aventure commencée ensemble par article et vidéo interposés, comme c’est le cas avec mon dernier post où nous avions perdu le Bonheur.
Alors, que je vous dise : tellement de choses se sont précipitées en si peu de temps (jusqu’à en dénaturer l’écoulement), que je ne pouvais vous donner de nouvelles plus tôt, les semaines écoulées étant devenues de trop courts instants, comme si les horloges du monde s’étaient emballées dans une vertigineuse accélération !
D’abord, il y a eu ces moments de magie, partagés avec le groupe du stage carnet de voyage en 4 x 4 dans le Pays du Soleil Couchant marocain : huit jours exceptionnels d’un stage tout aussi rare et enthousiasmant, en parcourant des centaines de kilomètres sur des pistes de rêve hors du commun, où nous n’avons vu touriste qui vive sur notre chemin.
AtlasBlue revueJ’avais déjà écrit un article de plusieurs pages illustrées de mes aquarelles pour la revue de bord de la compagnie «Atlas Blue» concernant cet extraordinaire circuit il y a quelques années, circuit que je nomme «La piste de lumière rose». Repris dans la revue sous le titre «D’un Atlas à l’autre», le parcours adapté cette année à notre dernier stage carnet de voyage en empruntait les plus beaux tronçons, élargis à de nouveaux itinéraires tout aussi superbes et totalement en dehors des trajets touristiques habituels.

Ce séjour d’aventure picturale, enthousiasmant et convivial, commencé sous le chaud soleil de l’Anti-Atlas, s’est poursuivi pour plusieurs d’entre-nous par un
prolongement tout aussi estival (mais qui nous ramenait à la bruyante réalité des poncifs de masse) dans Marrakech la rouge, où nous avons tout de suite retrouvé nos lieux de prédilection et nos connaissances locales préférées tout en fuyant les endroits trop à la mode, …heureusement qu’il reste encore quelques quartiers authentiques dans cette ville en pleine mutation.

Inutile de dire qu’en rentrant, retrouver la froidure et la pluie fut pour chacune, chacun, un sacré retour à un quotidien plus ou moins incontournable ou bien
apprécié !


Voici un extrait du film (réservé aux participants du stage) tourné pendant le voyage, qui vous donnera une idée de l’intensité et de l’attrait des journées vécues sous le chaud soleil du Maroc : superbes aquarelles, paysages grandioses, convivialité et découvertes permanentes…
Je reviendrai dans de futurs articles sur les meilleurs moments de ce périple, qui fut un carnet de voyage si beau que vous aurez le moment venu grand plaisir à le partager avec moi.
Ensuite, un évènement unique (puisqu’il ne se reproduira jamais plus),  qui m’a également bien monopolisé, qui a démarré pour plusieurs mois, et dont le temps fort a eu lieu tous ces jours-ci lors d’un congrès
d’exception participant à l’histoire de notre monde contemporain : j’y étais, j’y présentais sur mon stand ma peinture
Congrès cinquantenaire spéléo Millau 2013-2
et le dernier de mes carnets (- plus qu’un carnet d’ailleurs - que vous allez très bientôt pouvoir découvrir et posséder, mais c’est une surprise pour les semaine à venir), un évènement où je reste aussi présent à travers l’une de mes toiles les plus récentes sélectionnée avec 28 autres parmi grand nombre d’artistes contemporains, vous verrez dans les prochains articles en quoi tout est si intimement lié, pourquoi je ne vous en ai pas parlé plus tôt (bien que…), et ne vous en dis pas plus pour le moment !
Mais pour l’instant, j’ai hâte de retrouver avec vous le Bonheur
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La Perte du Bonheur.


Il fallait plus que du courage pour se lancer à la poursuite du Bonheur, quand on avait suivi son parcours trompeur sans imaginer où il allait nous emmener !

 Pourtant, tout avait bien commencé, lorsque l’intrépide équipe arrive sur les lieux avec une motivation et un enthousiasme à vaincre tous les obstacles…
Mon camarade d’ Aven Noir  Daniel André écrit dans son excellent livre «Bramabiau l’étrangeté souterraine», le récit du début de cette aventure :
«Nous sommes le mercredi 27 juin 1888 au matin. Les calèches chargées du poids des hommes et du matériel entrent bruyamment dans Camprieu. Les paysans, alors occupés à couper les foins, cessent leurs travaux et se pressent autour de l'étrange caravane. Peu habitués à de telles visites, ils posent mille questions... et se gaussent de ces "messieurs de Paris" trouvant leur projet pour le moins bizarre : ce serait donc aujourd'hui ou jamais que le Bonheur des ténèbres accepterait de livrer ses secrets.»
Après les repérages de 1884 cette première tentative se révèle plus compliquée que prévu pour E. A. Martel et ses camarades, qui doivent abandonner leur exploration, arrêtés par un obstacle trop important ce jour-là (une cascade infranchissable), mais le 28 juin 1888, Blanc, Armand, Foulquier et Martel s’engagent à nouveau dans le torrent souterrain du Bonheur au milieu de blocs effondrés par une diaclase donnant accès à un labyrinthe orné de salles calcifiées, de marmites de géants, de piliers d'érosion tourbillonnaires et autres étrangetés karstiques…
E. A. Martel atteint bientôt la cote -54 m, mais que va-t-il se passer ensuite ?


Perte du Bonheur A

La Perte du Bonheur est toujours la même depuis l’époque de Martel.
Elle reste empreinte de ce mystère qui fascine les hommes à travers toutes les civilisations, fait à la fois d’attirance, de curiosité et de crainte, mais qui nous questionne par rapport à la fragilité de notre existence et nous «resitue» face à nous-mêmes.
Elle verse surtout au plus profond de notre être le souffle et la magie des forces surnaturelles qui ont suscité auprès de nos ancêtres de la préhistoire suffisamment de puissance imaginaire pour s'exprimer à travers des signes et fabriquer pour la première fois des images, laissant soudain dans l'histoire de l’humanité une mémoire volontaire et matérialisée porteuse de la projection de la pensée, une trace produit de sa propre main et de son intelligence, une image qui «l’immortalise» et qu'elle va pouvoir donner à voir à d'autres humains à travers le temps.
C’est aussi cette sorte d’atavisme inconscient lié aux actes «sublimants» de nos ancêtres, ce rapport à une élévation de nos engagements, amenant à nous dépasser et (consciemment ou non) à laisser une empreinte de notre passage ici-bas apte résister à l'amoindrissement, perpétuant cet arrachement de l'homme à l'état de nature, qui animait aussi Martel et ses compagnons…


Bateau d'Osgood B

Au milieu des cordages, échelles, bougies et lanternes, briquets à amadou, burins et pitons, le canot pliant en toile imperméable fabriqué par Osgood à Creek River aux Etats-Unis commandé spécialement par E-A Martel pour cette aventure, constitue l’arme suprême pour aller affronter ces 27 et 28 juin 1888 les eaux souterraines du Bonheur...

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Des splendeurs indiennes aux neiges Jurassiennes.


Vous êtes longtemps restés sans nouvelles…
Pourtant, la dernière carte postale du Rajasthan cheminait vers vous tandis que nous franchissions les continents sur le chemin du retour, à l’image même de ces missives qui vous parviennent d’endroits lointains bien après que les amis qui vous les avaient envoyées soient revenus.
Ce périple en Asie hors du commun, commencé il y a plusieurs années, s’est donc poursuivi par ce très beau stage indien dans l’esprit de celui dont la réussite et la beauté avaient mis en lumière la Birmanie l’année dernière dans nos carnets.
De ce nouveau contact avec une culture fascinante, multiple et d’une grande richesse, au cours des rencontres fortes qui marquèrent notre cheminement de carnettistes attentifs aux beautés du monde, je vous adresse cette dernière carte postale, vidéo cette fois-ci :


Mais elle est plus que la rapide mémoire de moments que vous n’avez pu partager avec nous : c’est aussi une façon pour moi de remercier chaque stagiaire qui m’accompagnait cette année dans une ambiance chaleureuse et enthousiaste, car c’est d’abord à elles toutes (messieurs où étiez-vous ?) que revient le mérite d’avoir su conserver l’osmose, l’enthousiasme, l’émerveillement, le partage, l’entraide indispensables à la réussite d’une telle aventure des semaines durant, à des milliers de kilomètres de chez nous.
Je n’ai monté dans cette vidéo qu’un extrait parmi de nombreux autres des séances spécifiques de peinture ou de travail sur le carnet : que me pardonnent celles qui ne se verront pas (ou ne verront pas leur travail) dans les images qui précèdent, car je ne pouvais pas dépasser les 4 mn si je voulais télécharger ce petit clip de l’endroit où je me trouve en ce moment.


Joueur de raga 4

Un extrait de démo visible dans la vidéo ci-dessus.
Palais Agra 3b

En pleine peinture depuis la fenêtre d’un palais.
26-01-2013 Samedi New Delhi IMGP2954

À l’ombre des ruines du Qûtb Minâr à Delhi…

Il faut dire que depuis notre retour je n’ai pas une minute pour souffler, pour vous retrouver en écrivant ici le moindre billet, car les évènements et les enchaînements de circonstances (des plus inattendues, heureuses et dynamiques) se précipitent pour me propulser (et « vous » propulser aussi, vous comprendrez prochainement pourquoi) dans l’avenir !
En attendant nous voici déjà en fin de séjour du stage de l’application d’aquarelle aux carnets de voyages « ambiances et paysages de neige » en Jura Oriental, dans une atmosphère de contes de fées ressemblant un peu au « Monde de Narnia» (souvenez-vous de notre balade fantastique avec P’tit Jo).


Sapins

Échappée du «Monde de Narnia», la forêt enchantée qui nous
accueille en plein Jura Oriental…

Si certains d’entre vous viennent de subir les caprices d’un épisode hivernal pouvant se révéler des plus désagréables, il n’en est rien ici au contraire, ce serait même l’émerveillement des Noëls enchantés de notre enfance dans lequel nous sommes retournés avec ce stage, dans un endroit idéal, rêvé pour cela :
- Peut-être avez-vous vu il y a quelques jours à la télé sur France 2, l’émission de la maison préférée des français (La maison préférée des français émission présentée par Stéphane Bern, voir aussi le hors série n°2 de MaisonCréative actuellement dans les kiosques) ?
Alors vous aurez vu si vous avez suivi l’émission, l’une des maisons de France qui a le plus de charme et a été choisie pour faire partie des 22 maisons finalistes de cette émission : celle de Christiane Colin, qui nous accueille en ce moment pour ce stage magique des ambiances de neige en Jura Oriental (cliquez sur le lien pour voir ou revoir la jolie maison de Christiane, l’une des plus charmantes maisons françaises ou vous pouvez aussi séjourner si le cœur vous en dit, et il n'est pas besoin de suivre un stage d'aquarelle pour cela !).
Magique aussi la cuisine de Christiane, souvent citée dans de nombreux guides et revues, et que nombre d’émissions de radio et de télévision ont souvent mise en valeur, mais qui a été "occultée" dans l’émission (consacrée uniquement il faut bien le préciser, aux maisons de charme choisies)…


Christiane 2

Christiane COLIN devant son fameux gâteau au chocolat (réalisé sans farine et qui lui a valu un prix culinaire très apprécié), un régal supplémentaire pour terminer ce jour-là le repas…

C’est dire si nous avons là, dans ce coin de montagne privilégié, les conditions idéales pour nous réchauffer, nous réconforter et nous retrouver, après les séances d’aquarelle dans la neige et les croquis au milieu des merveilleux paysages des crêtes du Haut Doubs !
Un stage de plus qui ajoute dans le parcours de chaque participant un séjour d’exception, car il n’est pas toujours utile d’aller à des milliers de kilomètres pour vivre quelque chose d’inoubliable…


peinture 2

Une partie du groupe en plein travail sur fond de Mont Châteleu.
Théverot & Brévine mars 2013

La première ferme du Théverot, l’une de mes « démos » de cours (pochade à réaliser rapidement sur le motif)

Bientôt de retour dans mon Rouergue d’adoption, pour vous reparler d’ici la fin du printemps de plusieurs de ces évènements qui nous projetteront dans de belles aventures dont je vous ferai la surprise en priorité et que je vous ferai partager, (en attendant j'essaierai d'être plus régulier dans mes publications)...
Alors n’oubliez pas de guetter ici mes prochains billets, si vous voulez savoir en priorité de ce qu'exactement je vais bien pouvoir vous faire part !

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