Le passé et l’avenir faisaient route tout deux :
Le passé fort chargé de lourdes valises
Ahanait sur le chemin près de l’avenir capricieux ,
Lequel, sur des ” oeufs “ posait ses frêles béquilles !
- ” Pourquoi traînes tu de si lourds paquetages comme un âne bâté
Lui dit le second au regard aussi inquiet que ses quilles ? ”
- ” J’y ai mis toutes sortes de preuves pour avoir à justifier ,
Des papiers d’identité, mon adresse, tout un tas de broutilles ! ”
- ” Mais qui, à part toi, crois-tu que cela intéresse ?
Ces broutilles sont des brouillards de paresse ;
Mets le feu à ces caisses, tu t’en porteras mieux .
Vois comme je suis ” léger à marcher sur des oeufs ” ! ”
- ” Je ris à te voir car tu parais bien anxieux !
Ta légèreté que tu prétends comme un avenir radieux
Me semble comme mes valises pleines à craquer,
Porter les mêmes doutes que j’ai longtemps amassés ! ”
Prisonniers de leur pitoyable fardeau passé et à venir,
Les voilà qui tombent sur le présent en chemin.
Ce dernier n’a ni valise ni projet à entretenir
Mais de simples lunettes pour y voir de bon matin !
Commentaires
Formidable !
J'adore le présent !
merci Gilbert pour cette fable sympathique