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LE NOËL DE M. SCROOGE Du 16/11/2017 au 17/12/2107 + 31/12 au théâtre Royal du Parc

A CHRISTMAS CAROL “I HAVE endeavoured in this Ghostly little book, to raise the Ghost of an Idea, which shall not put my readers out of humour with themselves, with each other, with the season, or with me. May it haunt their houses pleasantly, and no one wish to lay it.” Their faithful Friend and Servant, C. D. December, 1843.

 On traduit?
…Je me suis efforcé dans ce petit livre bourré de fantômes, d'élever le fantôme d'une idée, qui ne devra surtout pas mettre mes lecteurs de fâcheuse humeur vis-à-vis d’eux-mêmes ou des autres,  ni les induire à maudire l’esprit festif de Noël, ou à me détester moi, l’auteur.  Puisse cette lecture  hanter avec bienveillance leurs demeures, et que personne ne veuille lâcher le texte sans en avoir consommé l’esprit.  Votre fidèle ami et serviteur, Charles Dickens, décembre 1843.

Fidèle ami des grandes causes humaines, Thierry Debroux  a fait de ce court récit souvent abordé dans le secondaire  par la lecture en anglais simplifié, une splendide amplification poétique où pointe sans cesse une joyeuse  ironie. On peut presque parler d’une  – comédie musicale  – qui a mis la salle entière debout, dès la première.  Celle-ci applaudissait avec frénésie une troupe d’acteurs éblouis,  rappelés dix fois, une troupe chargée d’anima, et que l’on aurait bien  cru voir  sortir tout droit de l’Opéra de quat’sous! Coaching vocal : Daphné D'HEUR.

L’équipe est  irrésistiblement entraînante et sûrement  inoubliable :  autour de  Guy PION, il y a Gauthier JANSEN, Béatrix FERAUGE,  Claude SEMAL, Nicolas OSSOWSKI, Fabian FINKELS,  Anthony MOLINA-DIAZ, Sacha FRITSCHKÉ, Julie DIEU, Pénélope GUIMAS, Jeanne DELSARTE. Avec sur les planches, des enfants, lumière de l’avenir. En alternance Léon DECKERS ou Ethan VERHEYDEN; Maxime CLAEYS, Andrei COSTA ou Jérémy MEKKAOUI; Laura AVARELLO, Ava DEBROUX ou Lucie MERTENS; Laetitia JOUS, Clara PEETERS ou Babette VERBEEK. Un défilé de bonne humeur et d’espoir, une tornade de talents créatifs, cadeaux de la maison, le théâtre Royal du Parc!

C’est donc l’histoire d’un rebirth sous la neige. « Le Noël de Monsieur Scrooge » met en scène le processus de transformation d’un cœur abominablement sec et coriace, indifférent à autrui, passionné d’argent,  en une âme généreuse et enfin repentante et heureuse qui renoue avec la vie. Le pardon, dit-on dans les chaumières,  est la clé du bonheur d’ici-bas ...et de l’au-delà, pour ceux que cela intéresse! Il suffit peut-être, comme le dit la chanson de la finale, … d’écouter le vent! « The answer is in the wind…»  Un certain vent dont on ne sait  ni d’où il vient ni où il va…! Le mendiant du début - un craquant  personnage vautré au début du spectacle  dans le fauteuil de l’écrivain - invite les cœurs à se lâcher et  garantit que « les contes de fée sont faits pour apprendre que l’on peut vaincre les monstres!» C’est un jeune Garou, au charme éblouissant qui chante à la lune : Fabian FINKELS.  

Dans ce conte de Noël, le ciel est toujours présent : le décor est sous coupole céleste. La ligne du ciel évoque St Paul’s Cathedral ou Big Ben, les infâmes cheminées crachant fumée de charbon quand la misère  réussit à  se chauffer! Tombe la neige, même s’il y a du smog, façon purée de pois. Mais la déco de la fête tant attendue est là.  Les bougies  brillent aux  fenêtres des maisons bourgeoises et des antiques magasins « so British »:  TAILOR, FURNITURE, BAKERY, CANDLES…  Hélas,  le terrible temple du négoce de l’argent, la $CROOGE COMPANY, à droite du plateau, rassemble tout ce qu’il y a de plus Anti-Christmas Spirit. Vous connaissez sûrement des adeptes! Le maître des lieux c’est l’Avare, Richard III, Méphisto,  and last but not least : Scrooge.  Car le  comédien génial qui est derrière ce sinistre personnage hautement toxique, c’est  le très estimé Guy PION, toujours aussi magnétique  dans ses maléfices. Par dérision, son nom est prononcé  "Scroutch" par les esprits farceurs (Claude SEMAL).

Time is money ! Mais voilà le temps  aboli… En attendant que ce soit l’argent ? On peut toujours rêver!  Quoi qu’il en soit,  la mise en scène est fort habile. Sous forme de doubles des différents âges du triste sire, elle ravit par sa fraîcheur et sa subtilité. Cadeau de l’inventivité fantastique et rythmée de Patrice MINCKE.  Le temps est aboli… Magie théâtrale ou nuit magique ? L’an 2017 vient jusqu’à narguer un Scrooge totalement abasourdi! Ou bien est-ce nous-mêmes, que Dickens vient narguer? Magie du texte! 

Mise en scène illustrative. Des gosses misérables battent le pavé. L’époque est douloureuse, le pain est rare, la maladie  fait des ravages. Les cimetières regorgent de morts prématurées.  Mais le décor n’en reste pas là ! Le savoir-faire légendaire  de Ronald BEURMS une fois de plus fait voyager le spectateur de la cave au grenier, dans les airs et par-dessus les toits. …Dans les cœurs aussi ,  du plus noir: celui  bouclé entre les murs de ses coffres-forts (Guy PION)  …au plus tendre: celui d'une étoile entre deux tresses blondes (Ava DEBROUX, 7 ans). Dès sept ans, le désespoir peut certes résonner dans les consciences!

La scénographie acrobatique trace les contours de l’histoire faite d’une série d’apparitions d’esprits chargés de remettre le Drôle dans le droit chemin. Suspense garanti, on croit qu’à chaque étape qu’il a enfin compris… Eh non, c’est raté ! Quelle  patience il a, cet « esprit de Noël » qui a tout d’un «Père Noël » (Claude SEMAL) y compris les rennes, …particuliers, il faut en convenir, mais très convaincants!

A grands renforts de chansons de gueux, de fables et fantasmes, l’action progresse et réchauffe les cœurs. Qui oserait  grincer à la fin du spectacle, le sourire pincé et le verre à la main « Oui... ! C’est …gentil ! » ? Non! C’est tout simplement merveilleux, tant l’énergie des créateurs est présente, touchante, palpitante même, tant l’humanité se découvre avec audace, sans craindre les esprits blasés qui n’auront  de toutes façons rien compris. Chapeau !  Et puis il y a tous ceux et celles qui, comme Scrooge, auront secoué leur manteau d’indifférence, balancé  leurs aprioris dévastateurs, quitté  l’ivoire de leur confort et rejoint le cœur ré-enchanté , la liesse du renouveau d’humanité et son formidable potentiel. Voilà un anniversaire que  le monde se doit de fêter,  au risque de mourir …à minuit  sonnant!  Mieux vaut naître non? 

http://www.theatreduparc.be/Agenda/evenement/62/49.html

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administrateur théâtres
Commentaire de Deashelle le 23 novembre 2017 à 10:41

Suite au succès et aux salles pleines, il y aura deux représentations supplémentaires de Scrooge les jeudi 21 décembre et vendredi 22. Dépêchez-vous... les bonnes places seront très vite prises.


administrateur théâtres
Commentaire de Deashelle le 23 novembre 2017 à 10:28

Le Noël de M. Scrooge Un spectacle tendre et ludique

C.SEMAL-G.PION-F.FINKELS (1)

En cinéma, il y avait déjà La vie est belle de Frank Capra, habitué habitué du petit écran pendant les fêtes de Noël, pour se mettre dans l’ambiance et mettre son moral au diapason des guirlandes et autres chaussettes accrochées au manteau de la cheminée.

En théâtre, il y a désormais Le Noël de M. Scrooge , conte de Charles Dickens adapté par Thierry Debroux, pour s’envelopper dans cet esprit douillet, feel-good des festivités de fin d’année.

« Il faut bien redevenir enfants quelquefois, surtout à Noël », écrit Dickens dans sa fable. Et c’est justement cette mission – rendre à chacun son âme d’enfant – que se fixe le spectacle tendre et ludique mis en scène par Patrice Mincke, dans un décor aux infinis ressorts.

Comme il l’avait fait pour Le tour du monde en 80 jours , dans ce même Théâtre du Parc, Ronald Beurms imagine une scénographie pleine de surprises, qui se déplie ou se dérobe dans de miraculeuses métamorphoses.

Tout commence dans les rues de Londres, au XIXe siècle. Alors que, sous les flocons de neige, la ville s’apprête à célébrer le réveillon de Noël, l’ambiance est beaucoup moins festive dans la boutique d’Ebenezer Scrooge, riche marchand occupé à faire ses comptes. A la manière d’un gros plan cinématographique, le décor se déboîte alors pour faire coulisser l’officine de Scrooge jusqu’au centre du plateau. On y fait plus ample connaissance avec l’avare vieillard, insensible à la condition de son employé sous-payé, Bob Cratchit, ou aux sollicitations d’un bénévole venu collecter l’aumône pour les pauvres.

Nouvelle pirouette du décor : Londres pivote tout entier pour laisser place à son manoir délabré. Fervent défenseur de l’austérité, Scrooge préfère s’enfermer dans sa chambre mal chauffée plutôt que de participer aux démonstrations de joie et de partage en ce soir de Noël.

Un homme pourtant va venir déranger sa retraite spartiate. Sa hotte a beau ressembler à une sacoche pour coursier à vélo et son couvre-chef, tenir du bonnet d’aviateur en cuir rouge plutôt que du traditionnel bonnet de laine, on jurerait que c’est le Père Noël en personne qui vient visiter notre rabat-joie de Scrooge. Suspicions confirmées plus tard quand son traineau viendra fendre le ciel (ou presque) pour déposer un colis spécial en ville.

En de sportifs stratagèmes scénographiques – un cimetière qui surgit du sol, un pensionnat qui se transforme en parc, mille escamotages pour nous faire voyager dans le temps et l’espace – la pièce nous transporte dans le passé de Scrooge puis dans son futur, réveillant des souvenirs douloureux ou suscitant des regrets profonds, avant de lui ouvrir les yeux sur la sécheresse de son cœur. Tout est bien qui finit bien, on s’en doute, dans cette parabole sur la solidarité, fable moraliste traitée ici avec une fantaisie et un humour salvateurs.

Aussi facétieux dans l’avarice que dans la charité, Guy Pion compose un Scrooge d’enfer, épaulé par un Claude Semal savoureux de nonchalance et de drôlerie dans le rôle du gouailleur Père Noël.

Le reste de la distribution déploie la même gourmandise, dans un conte aux accents de comédie musicale qui n’en distille pas moins quelques allusions à une misère sociale qui n’a rien à envier au XIXe siècle. D’ailleurs, le Théâtre du Parc s’est engagé à consacrer un euro par place vendue à soutenir une association d’aide aux plus démunis. Esprit de Noël, quand tu nous tiens!


administrateur théâtres
Commentaire de Deashelle le 22 novembre 2017 à 16:27

Suite au succès et aux salles pleines, il y aura deux représentations supplémentaires de Scrooge les jeudi 21 décembre et vendredi 22. Dépêchez-vous... les bonnes places seront très vite prises.

administrateur théâtres
Commentaire de Deashelle le 22 novembre 2017 à 16:10

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administrateur théâtres
Commentaire de Deashelle le 20 novembre 2017 à 11:23

http://www.theatrezmoi.be/item/368-le-noel-de-monsieur-scrooge

N. B. Joignant le geste à la parole, Le Théâtre Royal du Parc versera 1 euro par place vendue pour Scrooge à l'association Douches Flux qui permet aux sans-abris de se laver au chaud.

Le tout nouveau bâtiment du service d'accueil de jour (650m2) offre des douches, un salon lavoir, des consignes, des permanences médicales et psychosociales, des services bien-être... DoucheFLUX veut redonner énergie, dignité et estime de soi. Autant d’éléments indispensables pour accomplir de petits ou de grands pas dans l’existence. Comme sortir de la rue. Ou ne pas y (re)tomber.http://www.doucheflux.be/


administrateur théâtres
Commentaire de Deashelle le 20 novembre 2017 à 11:03

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Enfin un réseau social modéré!!!

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