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LE COURS DE LA VIE de Frédéric Sojcher - Sortie en salles le 3 mai. Avant-première ce 15 mars au Love festival de Mons.

"Le cours de la vie", dernier film de Frédéric Sojcher, est un petit manuel de scénario en soi. On connait la volonté de transmettre de ce réalisateur, professeur et écrivain, auteur de plus de trente ouvrages sur le cinéma parmi lesquels "La kermesse héroïque du cinéma belge", "Main basse sur le film", "Le manifeste du cinéma", "Je veux faire du cinéma" pour n'en citer que quelques-uns. Passionné par les rapports entre réalité et fiction, ce film illustre plus que tout autre cet engouement pour la fusion entre le cinéma et la vie.

Adapté de l’ouvrage “Atelier d’écriture- 50 conseils pour réussir son scénario sans rater sa vie” d’Alain Layrrac, l'histoire décortique finement au fil d'un cours sur l'art d'écrire, la relation amoureuse abruptement avortée trente ans auparavant entre Vincent, directeur de l'école supérieure de l'audiovisuel de Toulouse et Noémie, scénariste de réputation internationale, invitée par ce dernier à donner une masterclass. Leur histoire née d'un amour commun pour le cinéma va-t'elle renaître de ses cendres lors des échanges parfois houleux entre Noémie et les étudiants qu'elle exhorte à pénétrer les personnages au plus profond de leur être ? La connaissance de soi ne passe-t'elle pas par une introspection dérangeante que l'on tente souvent de contourner ? L'art d'écrire finalement n'est-il rien d'autre que l'humilité de la vérité et cette vérité n'est-elle pas plus passionnante que les artifices que nous utilisons pour la masquer à nos propres yeux ? La leçon de scénario rejoint la connaissance de soi.

"J’ai la fascination pour de grands cinéastes aussi différents que Bergman, Eustache et Fassbinder, qui font un “cinéma de la parole”, c’est-à-dire qui rendent cinématographique leur manière de filmer des scènes avec beaucoup de dialogues (ou de monologues)". Ces propos de Frédéric Sojcher sont l'écho de sa recherche esthétique fondée sur la charge émotionnelle des mots. Il confie quelques secrets des ressorts dramatiques du film : "Avec le chef opérateur Lubomir Bakchev, nous avons décidé qu’aucun plan ne serait pareil dans le film. La caméra se veut “actrice”, comme si le point de vue donné par l’image participait à la narration." Et cette narration est provoquée par une question fondamentale à toute création : Et si ? Fenêtre sur tous les possibles, ouverture vers toutes les options refoulées, censurées. Vincent et Noémie ont construit leur vie, chacun de leur côté mais sur base de fantômes qui continuent à les hanter. Péché d'orgueil, précipitation de la jeunesse, c'est par les mots de la maturité que leur vie reprendra un cours plus serein.

Le film est interprété avec la pudeur et la subtilité de jeu tout en nuances calculées de Agnès Jaoui (Magritte d'Honneur 2023) et Jonathan Zaccaï.

Je ne peux que recommander ce film réalisé par un amoureux du cinéma et qui sait si bien nous en faire découvrir les richesses.

Palmina Di Meo

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