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12273031658?profile=originalMarina, 1884.

Emilio Ocon y Rivas.

Le costumbrisme, né du romantisme et du naturalisme dans un mouvement propre à l'Espagne, une Espagne d'us et coutumes, et même, nous l'avons vu, à l'Andalousie, se déclina en genres "précieux" pour s'éteindre "fin de siècle" avec notamment :

Emilio Ocon y Rivas (1845-1908) et cette "Marine" au style très marqué par Caspar David Friedrich,

jusqu'à cet "Avis de naufrage"

12273031879?profile=originalAmenaza de naufragio, 1894.

de José Navarro Llorens (1867-1927).

Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?

Ô flots, que vous savez de lugubres histoires !

Flots profonds redoutés des mères à genoux !

Vous vous les racontez en montant les marées,

Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées

Que vous avez le soir quand vous venez vers nous !

Victor Hugo, Oceano Nox.

Pourtant, non seulement ces peintres costumbristes, s'ils sont oubliés, sont loin d'être négligeables mais forment un socle sur lequel le modernisme put croitre, fut-ce en rejet.

"Et puis c'est beau", écrivait Cavanna à propos des "pompiers" vilipendés. "Même si nos sensibilités 'modernes', formées à de nouvelles modes, goûtent moins spontanément les effets de cet art trop 'académiques', trop 'léché', nous sommes néanmoins à même d'en saisir la beauté. Il y a là-dedans des fulgurances qui laissent pantois.

La beauté n'a pas d'époque. Seule la mode en a. Et ce que vénère la mode n'est pas forcément la beauté. Être prêt à être saisi par la beauté d'où qu'elle jaillisse, se laisser aller à elle, s'abandonner, sans se demander si elle est 'in' ou pas... La beauté se savoure seul à seule. Comme l'amour. S'abandonner, sans honte, sans calcul ]...[ faire fi des snobismes, des modes et des idées toutes faites. S'abandonner..."

Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,

Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre

Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond.

Id.

12273032681?profile=original(cathédrale de Séville).

Tout passe. - L'art robuste

Seul a l'éternité ;

          Le buste

Survit à la cité.

Théophile Gautier, L'art.

Ils méritaient bien ici d'être réhabilités.

Et, sans peut-être parler d'influence mais plutôt, pour être juste, de réminiscences, on peut trouver leur marque jusque chez Picasso.
Picasso, né à Malaga (où un musée lui est consacré), qui bouleversa l'art du vingtième siècle.

L'ogre a digéré. Mais dans sa "femme à l'éventail", avec cet accessoire indispensable à toute belle Andalouse, ne retrouve-t-on pas la tradition de sa région natale ?

12273033057?profile=originalFemme à l'éventail (Après le bal), 1908 (musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg).

Sur ce coup de poignet, il est temps de nous dire au revoir avec

12273034055?profile=original

cet hommage à Picasso et à ses "Deux femmes courant sur la plage" (Torremolinos, près de Malaga),

12273034080?profile=original

et allons danser la séguedille.

Michel Lansardière (texte et photos).

Note : la plupart des photographies (romantiques, précieux, fin de siècle - Luz andaluz 2., 3. et 4. - et la Santa Marina de Zurbaran - Luz andaluz 1. -) ont été prises au musée Carmen Thyssen à Malaga, Andalousie.

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Commentaires

  • C'est gentil Martine d'être repassé par ici, dans la lumière andalouse.

  • Je suis d'autant plus touché que ce sujet, s'il m'a demandé du travail, n'a que rarement (sinon jamais) été abordé (et encore, dans l'Encyclopedia Universalis par exemple, on ne parle que de son aspect littéraire).

    Merci Françoise.

  • Encore une découverte. Merci pour ces reportages toujours si agréablement écrits.

  • Ni Monique, dont j'ai reçu plus d'un gentil mot, merci.

  • Sans oublier Sonia dont les mots et appréciations toujours stimulants. Merci.

  • Merci Jacqueline, Rolande et Marie-Aline pour vos commentaires et encouragements.

  • Merci Michel pour ces passionnants documents extirpés de l'oubli.

    Cavanna et vous avez raison. Bonne soirée

  • Merci pour cet éclairage de peintres immortalisés et oubliés. Qui pourrait encore aujourd'hui dans ce monde de vitesse construire une seule de ces toiles ?

  • Je ne veux pas oublier ici Rose-Marie et Jean-Claude pour vos appréciations. Merci à vous.

  • Faudra que je corrige quelques coquilles, mais je suis content d'avoir découvert puis donné à découvrir ces costumbristas laissés dans l'ombre. Merci Jean-Yves pour cette visite.

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