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administrateur théâtres

12272991680?profile=originalLE CARNAVAL DES OMBRES

Texte : Serge DEMOULIN

Interprétation : Serge DEMOULIN

Avec les voix de : Nicolas Buysse, Michael Delaunoy, Muriel Legrand et Magali Pinglaut.
Mise en scène : Michael Delaunoy
Assistante à la mise en scène : Laurence Adam
Stagiaire à la mise en scène : Andrés Cifuentes
Lumière : Laurent Kaye

Travail musical : Muriel Legrand
Prise de son et mixage : Lorenzo Chiandotto
Direction technique : Raymond Delepierre
Régie : Gauthier Minne

Une production du Rideau de Bruxelles en coréalisation avec le Festival Paroles d’Hommes et l’AMAPAC (Malmedy), et en partenariat avec l’Atelier 210 (Bruxelles).

 


Dégeler le silence

L’acteur Serge Demoulin a fait ses études au Conservatoire  et s’est résolu à  rendre hommage à  ce passé enterré, à sa région, à ses racines. Le spectacle qu’il a écrit dévoile avec tendresse, humour et détermination  cette annexion des Cantons de l’Est par l’Allemagne nazie en 1940 et le silence surprenant de l’Etat belge.


La première du Carnaval des ombres a eu lieu au Malmundarium de Malmedy le 2 février 2012. Une pièce qui invite à faire quelques recherches : lors du congrès de Vienne de1815 après la défaite napoléonienne, la Prusse obtient la Rhénanie avec les cantons d’Eupen, de Malmédy et de Saint Vith.
Ainsi, Malmédy, commune romane, se retrouve-t-elle en Prusse. Jusqu’en 1870, les relations entre l’Administration prussienne et Malmédy sont cordiales : administration et enseignement restent en langue française et les industries de cuir, papier, mobilier... sont prospères.
Après la création de l’empire et le développement du nationalisme allemand, la situation change. La nouvelle politique bismarkienne brime les minorités linguistiques. En 1879, la langue allemande est imposée à l’école primaire et en 1889, l’enseignement du français est supprimé.
Après la grande guerre, par le Traité de Versailles du 28 juin 1919, l’Allemagne cède à la Belgique les cantons d’Eupen et de Malmédy, y compris Saint-Vith. Les Cantons de l’Est sont rattachés à l’arrondissement de Verviers.
Advient la douloureuse épreuve de 1940-1945 quand le 18 mai 1940, Hitler proclame unilatéralement l’annexion des trois Cantons à l’Allemagne, rattachés à la Rhénanie. Sans transition, les lois belges sont remplacées par la législation allemande.
Trois changements de nationalité sont  vécus par cette population entre 1920 et 1945. Cela laisse des traces. Serge Demoulin, enfant de Waimes va faire œuvre de mémoire. Ecrire et jouer pour évoquer les 8000 soldats wallons envoyés au front russe contre leur gré pour combattre au nom de l’Allemagne. Comme son oncle Charles, né belge le 16 décembre 1923, tombé en soldat allemand le 14 novembre 1943 à Krivoy Rog en Ukraine. Evoquer aussi la boucherie de la bataille des Ardennes...

2012. Un soir de fête à Bruxelles.   Serge se fait traiter de Boche par Jean-Luc. « Ah tu viens des cantons rédimés, de chez les … ». Jean-Luc a visé juste. Il ne sait pas que  son grand-père et ses deux oncles ont été enrôlés de force dans la Wehrmacht. Le plus jeune allait avoir vingt ans. Comment meurt-on sous cet uniforme-là ?  A Waimes, dans son village, on ne parle  plus  jamais de cela. On rit, on chante, on rêve  on fait la fête en wallon, surtout au Carnaval. Et alors dans la liesse populaire des bribes de  souvenirs émergent, décapés par l’ivresse et la musique de la fanfare… « La mousse de la bière est proportionnelle à la couche de silence qui recouvre les blessures de l’histoire. » 


Serge maîtrise le drame, l’autodérision, le comique, le bucolique, le grave, le profond. Le carnaval et la fanfare non officielle qu’il dirige vont lui permettre d’aérer le placard honteux où se cachent les fantômes du passé. Avec une belle dose d’humour et de compassion, il fait resurgir sa famille, l’accueil chaleureux de sa mère bien wallonne qui lui offre du cassis et le repassage de ses chemises à chacun de ses retours au pays. La justesse de ton est frappante et la multiplicité des personnages qu’il évoque avec une adresse de jongleur sont les qualités principales de ce one-man show où le comédien-écrivain met à nu l’Histoire autant que les failles de l’histoire familiale.


Si le spectacle part parfois un peu dans tous les sens d'une mosaïque à reconstruire, il ne cesse d’étonner le spectateur par son inventivité. Le travail de mémoire semble se faire sur scène à l’aide de quelques accessoires. Objets, avez-vous une âme ? Une âme qu’il n’a de cesse de ressusciter. Et peu à peu cet homme attachant reconstitue patiemment et avec grande franchise le grimoire de cette sombre période. Les ombres surgissent et se profilent dans l’imaginaire du spectateur en empruntant les chemins surréalistes d’une fête de carnaval ahurissante des années 90. « Je suis un enfant du silence. Ce que je sais : mon nom. Après, rien n’est moins sûr ! » Comment reconstruit-on ? Comment se reconstruit-on ? Ensemble avec des spectateurs forts coopératifs, la vérité se recompose, fragments par fragments. La puissance d’évocation du comédien est évidente, son désir de témoignage, omniprésent.

Les Prix de la critique lui ont attribuent le prix du meilleur comédien de la saison 2008-2009.

http://www.atelier210.be/programme_information-A210-158.html

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Commentaires

  • administrateur théâtres

    Un p'tit cassis ?
    C'est à présent officiel (c'est même dans la gazette La Libre Belgique d'aujourd'hui), LE CARNAVAL DES OMBRES sera à Avignon l'été prochain !
    Il figurera dans la programmation du nouveau théâtre belge de la Cité des Papes : Episcène.
    Bravo à Patrick Donnay et à Jeannine Orion qui sont à l'initiative de cette nouvelle aventure.

  • administrateur théâtres

    Le Carnaval des Ombres, de Serge Demoulin, les 8 et 9 février à 22h dans Par Ouï-dire

    http://www.rtbf.be/lapremiere/article_le-carnaval-des-ombres-un-tex...

    Il ne sait pas quoi dire. Il sort à peine de l'adolescence. Il est belge, oui. Mais son grand-père et ses deux oncles ont été enrôlés de force dans la Wehrmacht.
    Le plus jeune allait avoir vingt ans.

    Comment meurt-on sous cet uniforme-là ? Dans le village où il est né, on ne parle pas de tout ça. On rit en wallon, on chante en wallon, on rêve en wallon. Mais parfois, sur les chemins de fête, l'alcool fracasse les digues, les corps tremblent d'une tristesse inexplicable...

     

    L'acteur Serge Demoulin rend hommage à sa région, ses racines. Avec tendresse, humour et détermination, il dévoile un pan occulté de notre histoire : l'annexion des cantons de l'Est par l'Allemagne nazie en 1940 et le silence de l'Etat belge.


    ____________________

     

    Un texte écrit et interprété par Serge Demoulin

    Prise de son et mixage Pierre Devalet

    Réalisation Pascale Tison

    Le Carnaval des Ombres est un spectacle mis en scène par Michaël Delaunoy, une production du Rideau de Bruxelles.

     

  • administrateur théâtres

    A réécouter, dans la rubrique des chroniques théâtrales de Musiq 3 le 12 juin 2015

    https://www.rtbf.be/radio/player/musiq3?id=2023189

  • administrateur théâtres

    VOUS AVEZ MANQUÉ LE CARNAVAL DES OMBRES ?

    VOUS VOULEZ CONSEILLER LA PIÈCE À DES AMIS ?

    DERNIÈRE REPRÉSENTATION À BRUXELLES CETTE SAISON :
    LE 14 FÉVRIER À 20H30 AU W:HALLL.
    À l'occasion de la Saint-Valentin, un verre de bulles vous est offert.

    "Bigarré et sombre, joyeux et profond, bon enfant et sérieux, hilarant et dramatique. Essentiel." Le Soir
    "Un one-man-show impressionnant d'une heure trente qui le laisse, à nu, devant nous, la pure émotion." La Libre Belgique
    "Le comédien joue en virtuose la métamorphose et nous tient en haleine jusqu'au bout de sa quête." Musiq 3/RTBF.

  • administrateur théâtres

    document d'archive: http://www.ruedutheatre.eu/article/1677/le-carnaval-des-ombres/ par Michel Voiturier

    "Michaël Delaunoy a opté pour une mise en scène sobre, basée sur quelques accessoires et des éclairages transitoires. Il donne la place primordiale au corps et à la voix de l’interprète. Celui-ci meuble l’espace, l’habite, l’incite même à se prolonger dans la salle. Seule réticence légère: le recours trop systématique à des mégaphones malgré leur diversité de forme et de son.

    Un subtil jeu de va-et-vient s’établit entre la part de sentiments vécus, d’émotions réécrites, de vie publique et d’intimité familiale, d’amuseur et d’individu sensible. Cette cohérence-là insuffle au spectacle une humanité en partage dans la profondeur de ce qu’elle exprime."

  • administrateur théâtres

    Souvenirs brûlants de cette abomination...  un reportage de la RTBF

    http://www.rtbf.be/video/detail_spa-le-carnaval-des-ombres?id=1753238

  • administrateur théâtres

    Le carnaval des ombres

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