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Pour un troisième ouvrage, Fabrice GUITIERREZ n’a pas choisi la facilité et pourtant ! Il ne faudra que quelques lignes pour que l’histoire nous aspire au cœur du sujet. 

Petit commentaire personnel : le sujet aurait pu s’avérer être un piège à l’écriture, l’auteur s’en sort avec brio.12273279896?profile=original 

En terminant « Je ne suis pas Fernand » je puis dire, sans me tromper, que Fabrice Guitierrez a réalisé une œuvre qui pourrait devenir « référence » pour toute vocation à l’éducation. 

Il fallait oser, il fallait également le talent pour le faire.

Comment approcher ce roman sans dévoyer l’histoire ?  Si je disais « homosexualité », je trahirais le texte.  Si j’approchais le sujet en vous parlant de la Grande Guerre (1914 – 1918) je ne suis pas certain que la thématique décrirait l’ouvrage avec exactitude.  Alors quoi ? 

Alors, permettez-moi de prendre mon élan afin de vous parler d’une œuvre qui mérite plus qu’une lecture.  Serais-je pompeux si je soulignais que l’écriture porte la réflexion sur notre condition humaine, sur ce que nous aurions pensé ou fait à la place des figurants ? 

Vous l’aurez compris, ce livre ouvre le débat sur une thématique d’Histoire, mais pas que, car il me semble qu’il nous plonge en pleine actualité.  Voici de quoi titiller nos consciences, notre approche de ce que le mot « tolérance » signifie à nos yeux et surtout jusqu’où cette ouverture d’esprit est capable de nous mener.

Professeurs, ouvrez vos cahiers et si vous l’osez, lancez le débat… 

12273280298?profile=originalSi le livre vous semble mince (160 pages) je dois avouer que « Je ne suis pas Fernand » m’a séduit tant par le sujet que par l’écriture.  Une plume qui manie la simplicité, ce qui à mon regard est preuve de maturité.   L’écriture incisive se marie à la personnalité de l’auteur.  Pas que ce dernier soit désagréable à fréquenter,  mais ce genre d’écriture permet de ne pas nous encombrer de détails inutiles.  « straight to the point » nous apprennent les anglais…  Je suis adepte de cette définition.

Alors ?  Imaginez que vous n’êtes qu’une adolescente et que sous l’ombre de la mobilisation se dévoile votre étrange sexualité.  C’est une époque difficile pour ceux qui portent le fardeau de la différence surtout, lorsque l’on réside loin de Paris, loin de l’exubérance de certains artistes qui peuvent se permettre la provoque sans se soucier du regard des voisins.  Comment assumer cette particularité au cœur de la France profonde ?  C’est une situation compliquée, d’autant plus difficile qu’un jeune de la région s’est vu…  (Chut ! lisez le livre, vous comprendrez.)

Matricule 1404/1305 sera celui du soldat Lafforgues Morgan.  Était-ce un choix ? 

Fuir l’imbécilité des hommes, leurs jugements, leurs fantasmes et ne trouver que l’armée comme issue à sa détresse.  Car oui, Morgane se fera passer pour un homme et s’engagera en tant que tel pour affronter les tranchées et les horreurs de l’inhumanité.

Un joli roman qui se lit avec plaisir.  Pas de lourdeurs, pas de longueurs, un juste équilibre qui nous porte à nous interroger.  Ce n’est pas que l’auteur se veuille donneur de leçon cependant le thème ne peut laisser indifférent. 

Qu’aurais-je fait si, en 1914, ma fille m’avait dévoilé son homosexualité ?  Que ferais-je aujourd’hui si l’un de mes enfants m’annonçait sa préférence pour le même sexe ?  Certes je l’accepterais, mais si je voulais être honnête, oserais-je jurer qu’à défaut d’en être blessé je ne serais pas égratigné ? 

En ouvrant « Je ne suis pas Fernand » je vous avoue avoir cru que l’auteur allait s’y casser les dents.  J’avais ouvert mon esprit à une écriture banale et mal m’en a pris…  Une histoire racontée juste comme il le faut.  Un écrivain qui ose ouvrir des portes alors que le gardien prétend en avoir perdu les clefs.  L’humain se transforme parfois en bête féroce, l’auteur l’a bien compris et préfère caresser une certaine humanité, bien que ?

Pas de lien entre ce dernier roman et ses précédents ouvrages ?  Pas certain, car dans toutes ses publications Fabrice Guitierrez pousse un cri déchirant au nom de ceux à qui l’on demande de la « fermer ».

J’ai lu « Garance » j’ai lu également « Elle pleure encore »…  S’il fallait prétendre une préférence entre les trois romans de Fabrice, sans hésitation je choisirais « Je ne suis pas Fernand ». 

Rien de plus normal me direz-vous, l’Auteur s’affine et prend de l’assurance.  Vraiment ? 

Auteur engagé ?  Faut-il répondre à cette question ?

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