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Rémi Geniet (France, 20 ans)  &   Roope Gröndahl (Finlande, 23 ans)

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Rémi Geniet (France, 20 ans) 

Commençons par saluer son parcours hors du commun et sa filiation avec la très renommée Brigitte Engerer, pianiste française, 3e lauréate au concours Elisabeth en 1978. Le tout jeune  Remi Geniet est dès la première épreuve un favori du public. En 2010, Rémi a été lauréat des concours Adilia Alieva à Gaillard près de Genève et du prestigieux concours Horowitz à Kiev. Il y a en particulier reçu le prix spécial d'interprétation Horowitz. Tout y est chez lui : le style, le phrasé, la sensibilité artistique. Il se démarque par la richesse de sa musique et une attitude  réservée. Serait-il joueur d’échecs à ses heures ? S’il lui en reste… car le mental et la concentration sont ses atouts majeurs. Il semble pousser très loin la mathématique musicale, mettant naturellement en évidence  toutes les articulations de l’œuvre jouée.  Pour preuve, le fait d’avoir choisi délibérément dans son récital la  Partita n. 4 en ré majeur BWV 828 (Johann Sebastian Bach). C’est ciselé, les notes sont luisantes, le rythme précis, le phrasé a l’air intuitif alors que tout est maîtrisé par le virtuose. Il possède une façon lumineuse de  galber les contours de la musique.  Sa palette de colorations décline tout en camaïeux, le toucher est cristallin. La Sonate n. 4 en ut mineur op. 29 (Sergey Prokofiev) le fera sculpter la polyphonie. Quelques allusions jazzy et le voilà qui crève la toile, il joue comme un peintre passionné. Il est de ces variations à peine perceptibles, des mouvements enflammés, des élans chromatiques, de la danse macabre déguisée.  Quant à son interprétation de  Dream (Frederic Rzewski) elle  laisse songeur. Aura-t-il décrit un monde gelé pris par la solitude et le vide effrayant, ses sonorités semblent appartenir à un univers de cauchemar glacé.

 

C’est dans le  Concerto n. 20 en ré mineur KV 466 (Wolfgang Amadeus Mozart) qu’il se révèle totalement le vendredi soir. Son magnifique toucher fait vibrer la musique. Il extrait des perles de son instrument, se passionne avec une volubilité moelleuse, affirme les basses avec vigueur. Sa musique a une source intérieure, c’est sûr ! Son engagement total galvanise l’orchestre qu’il mange d’ailleurs des yeux.  Dans le deuxième mouvement sa puissance devient solaire. Il construit tout de façon méticuleuse, ne laissant rien au hasard. Il possède une sève musicale qui vient des racines même de la musique. Son dernier duo avec les flûtes dans le Rondo final est passionnant : il  renoue avec humour avec l’esprit de compétition entre musiciens. Le voilà soudain méditant, les notes graves déclenchent une envolée de clarté carillonnante, et le cor siffle d’admiration. Pour le public, c’est un triomphe.

http://www.cmireb.be/cgi?usr=gm8m4ke4nm&lg=en&pag=1996&tab=102&rec=2688&frm=0&par=secorig1994&par2=atvorig3771&id=6839&flux=76522223

 

 

 

 Roope Gröndahl (Finlande, 23 ans)

mini_GrondahlRoope19083.jpg  Après avoir étudié à l’Académie Sibelius d’Helsinki, ce jeune pianiste finlandais vit à Londres, étudiant à la Royal Academy of Music. Son récital n’a peut-être pas impressionné par sa clarté mais les œuvres choisies étaient elle-même très complexes: Brahms et Skryabin…. Il semble affectionner la musique moderne, ne ménageant pas ses coups de coude sur le piano dans  Dream (Frederic Rzewski). Il donne une qualité surnaturelle aux sonorités et ne donne pas l’impression d’une œuvre où sont pourtant rassemblées toues les embûches possibles pour un pianiste. Son exécution semble démontrer que tout est possible, … dans le rêve.

Dans les 8 Klavierstücke op. 76 (Johannes Brahms), une œuvre touffue,  l’introduction avec son déferlement de doubles croches ascendantes séduit. Le pianiste lutine son clavier, son visage semble pris d’illumination céleste, infusant la rêverie et les lignes chromatiques syncopées, variant les cadences. Une belle complainte populaire rassure… oui, mais, on aimerait plus de corps à la musique. Un peu plus de tonus et netteté, peut-être moins d’abstraction. cette partition convient sans doute très bien à une  personnalité complexe et intériorisée.  Sa  Sonate n. 10 op. 70 (Aleksandr Skryabin) est plus fougueuse et enflammée. Le pianiste ménage des scènes mouvementées intéressantes et dégage quelques passages plutôt moqueurs. N’empêche, une certaine froideur intellectuelle ressort encore. Parfois c’est comme si la musique parvenait d’une  tour d’ivoire. Un public aime être emmené quelque part dans l’imaginaire musical et ce musicien fait un peu peur avec cette blancheur de vibrations.  Mais voici un bijou : Droit comme le i de inspiré, son Concerto n. 27 en si bémol majeur KV 595 (Wolfgang Amadeus Mozart) a une belle assise et des sonorités claires et agréables. Le musicien tourne presque le dos au public tant il aspire à la communion avec l’orchestre. La musique semble lui tomber du ciel : " demande et il te sera donné !" . Le Larghetto est lent et profond, prenant tout son temps pour ciseler sa mélodie à la manière  d’un conteur. Et l' Allegro final du concerto bouscule les cœurs, tant la joie exulte ! 

http://www.cmireb.be/cgi?usr=jx88mdasc2&lg=fr&pag=1996&tab=102&rec=2698&frm=0&par=secorig1994&par2=atvorig3771&id=6845&flux=76748652

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Commentaires

  • administrateur théâtres


    Rémi Geniet et Roope Gröndahl

    Le 29 mai 2013 par Marie-Sophie Mosnier

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    Le jeune français,Rémi Geniet, benjamin du concours, engagea sa prestation par la Sonate n°9 en mi majeur de Beethoven. Dès les premières notes, son jeu fut clair, mesuré, témoignant d’un juste élan au plus près de la luminosité de la tonalité du mi majeur. L’imposé qui suivait, In the Wake of Eadu compositeur français Michel Petrossian, nous est apparu avec force et conviction, tant la lecture du pianiste français fut marquée d’un réalisme soulignant les multiples couleurs de son instrument et instaurant une fluide et constante énergie circulatoire entre les instruments de l’orchestre et le piano. En complicité avec Marin Alsop, la partition sonnait à la manière d’une narration inscrite dans une temporalité sans fin. Une découverte nouvelle de l’œuvre imposée se révélait hier soir sous les doigts de Rémi Geniet. LeTroisième Concerto de Rachmaninov, fut interprété avec une brillance au service d’un lyrisme clair et pur. Sa considérable implication musicale se fit voir aussi bien dans les thèmes chantés que dans son traitement des progressions menant à un point culminant. En effet, l’extrême tension, portée et soutenue à son paroxysme, apparaît telle une corde puissamment tendue, ne se brisant ou ne s’affaiblissant à aucun moment. Il parvient à conduire les thèmes avec ampleur et lyrisme ignorant les déferlements virtuoses visibles ou les prouesses techniques manifestes. Son second mouvement fut dominé par un lyrisme où il dessinait chaque phrase avec poésie et simplicité, laissant place à un final doté d’une énergie aussi soutenue que subtile. Sa prestation remporta un vif succès, accompagnée par la chef d’orchestre Marin Alsop, soucieuse d’épouser au plus près l’interprétation et le tempérament de chaque lauréat.

    Le second candidat de la soirée fut le Finlandais de 23 ans, Roope Gröndahl. Il a ouvert son programme par la Sonate n° 24 en fa dièse majeur de Beethoven. L’esprit de son interprétation de la sonate fut frais, charmant, juvénile et gracieux. Le pianiste finlandais mime chaque expression ou caractère musical et opte sur un ton amusé et espiègle pour des tempi extrêmement rapides dans les deux mouvements encadrant le mouvement central. Son interprétation de l’imposé fut moins persuasive que celle de premier candidat de la soirée. Il nous livra une lecture prônant un immédiat qui réfuterait toute inscription dans une durée, au profit d’impressions instantanées, disparaissant aussi furtivement qu’elles furent survenues. Serait-ce une lecture textuelle si précise qui justifierait la primauté de ressentis fugaces au détriment d’une expression générale ? Le choix du concerto, fut le Premier Concerto de Brahms, en ré mineur, débutant par l’introduction de l’orchestre à la sonorité ample et généreuse. L’entrée du pianiste fit preuve d’une telle clarté que son thème semblait peiner à égaliser la vigueur de la masse orchestrale. Néanmoins, il déploya une grande virtuosité ainsi qu’une forte énergie tout au long de la partition. Incontestablement, ce fut dans le mouvement central qu’il livra au public ses plus belles sonorités, cristallines et délicates.
    Deux candidats aux tempéraments très différents mais offrant tous deux une poésie digne des grands musiciens.
    Marie-Sophie Mosnier http://www.crescendo-magazine.be/2013/05/michel-petrossian-tatiana-...

  • administrateur théâtres

    Rémi Geniet (France, 20 ans) Mardi 28 mai, 20h. Beethoven, sonate n° 9 en mi majeur. Rachmaninov, concerto n° 3 en ré mineur

    Roope Gröndahl (Finlande, 23 ans) Mardi 28 mai, 21h45. Beethoven, sonate n° 24 en fa dièse majeur. Brahms, concerto n° 1 en ré mineur

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