Le réseau des Arts et des Lettres en Belgique et dans la diaspora francophone
La guerre est là.Elle décime les troupes. Les troupes des pauvres comme toujours. Ceux qui peuvent s'abriter ne craignent rien. Les caves sont pleines, même les meilleurs vins peuvent couler en attendant la fin du bombardement. Alors que les crève-la faim, les damnés de la terre, ceux qui d'héritage en héritage se passent la misère de main en main, ceux qui vendent leurs organes pour une bouchée de pain, leur corps pour une pièce, ceux qui fouillent les ordures, ceux dont l'espérance de vie est courte, ceux qui sont nés au mauvais endroit, ceux qui réclament toujours et cassent les oreilles à ceux qui ont tout. Ceux qui sont de trop vont partir. La guerre est là, silencieuse, efficace. Les vieux, les malades, les faibles, les nés-aux-mauvais-endroits, les malhabiles, les ignorants, ceux qui n'ont que l'audace de la défier comme un dernier sursaut de vie, comme le dernier drapeau de la liberté avant de tomber et crier maman sur un champ de ruines. Mais le soleil continue à se lever et le soir l'horizon rougit de son coucher. Voilà que la guerre est encore là. Elle sera toujours là. Nous n'avions plus l'habitude de craindre pour notre vie. Aujourd'hui nous ressentons cette fragilité d'exister. Aujourd'hui nous savons vraiment ce que nos parents ressentaient quand ils nous racontaient des histoires avant de nous endormir. Aujourd'hui la guerre est autre, présente dans un quotidien apparemment inchangé. Nous comptons quel âge nous avons, nous demandons si la chance est de notre bord, si nous sommes bien nés à son bon endroit, craignons pour notre famille, les voisins, les amis et comptons sur un secours pour cette embuscade ressemblant étrangement à un peloton voué à l'exécution. Voici l'expérience d'une guerre sans uniformes et sans armes qui mine la joie tant il est difficile de respirer sous sa menace. Et comme dans toute les situations de guerre chaque moment de vie ressemble à un cadeau précieusement savouré.
Pensée du jour 22/08/2020
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Nous ne possédons rien.. Ni la vie ni la mort,
Amical bonjour
jJosette
La vie est un cadeau pour ceux qui peuvent l'apprécier et aussi relativiser...
Oui, nous naissons mortels et cela n'a rien d'un scoop et la peur qui se propage est la pire des choses...
La liberté est notre bien le plus précieux et aussi notre aptitude à la réflexion.
Beau dimanche à vous
Jacqueline
Bonjour Gilbert,
Je n’adhère à aucune version d’une histoire collective qu’elle soit de nature réjouissante ou terriblement calamiteuse. En toute époque, il y a des opinions divergentes sur ce qui se passe, d’où nombre de manifestations contradictoires, progressistes ou réactionnaires, opinions tellement divergentes que ça fait souvent des affrontements sanglants entre des citoyens d’un même pays. Ainsi je dis que la France une et indivisible n’a jamais existé et n’existe pas davantage de nos jours et je pourrais dire la même chose pour tant de pays y compris ceux qui paraissent les plus stables. Il me faudrait développer tout cela mais est-il utile que je le fasse ?
Comme Liliane, je mettrai toujours mon désir de vie avant toute chose.
Bonne journée. Amitiés. Gil
J'en frémis, mais d'un autre côté, la guerre pour moi se joue avec mon cadet de trente ans, qui lutte comme un fou pour survivre dans un hôpital pas loin de chez moi.
Ma guerre à moi, depuis 30 ans, jour de sa naissance, elle est en moi et en les miens.
Je relativise en me disant qu'il est en vie parce que je suis belge, avec le meilleur système de soins de santé au monde, que j'ai mis tout en oeuvre pour conquérir une vie magnifique, bien qu'elle ne nous mette à l'abri d'aucune peine, aucun malheur, mais j'ai trouvé dans mon mental seul la force de résister à toutes les épreuves de la vie, et de la transmettre aux miens, et quand, par la magie du téléphone, je la transmets à d'autres, âmes en peine, j'en suis heureuse.
Je refuse de céder aux médias et leurs nouvelles manipulatrices et anxiogènes, leurs pourcentages truqués, le port du masque dans les rues désertes, la dictature organisée à la destruction de ce qui a fait notre sel, la liberté et la culture.
Les faibles, les pauvres, les miséreux, s'ils ne sont pas abîmés par la pandémie, le sont de toute façon parce que le monde est ainsi depuis la nuit des temps: seuls les plus forts survivront.
Même avec des soins de santé à la hauteur, même avec des tiroirs bien remplis, même avec de juteux coffres-fort.
Je ne sais pas pourquoi, mais je n'arrive pas à me sentir coupable.
Ni pour la pollution, ni pour mon niveau de vie, ni pour l'amour qui est omniprésente dans ma vie, ni pour la pandémie...et pour mon physique qui toute ma vie m'aura causé bien des problèmes !
Vivons, cher Gilbert, vivons !!
La vie est courte, il est plus que temps.
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