Page de Dran Xu

Dans l’œil du loup

Ce sont d’immobiles voyages où la neige toute puissante recule devant les noires traces de feu des néolithiques que nous sommes tu le sais comme moi.

Ce sont des flocons innombrables parce qu’une feuille compte pour rien devant les masses de néolithiques qui la brûlent.

Ce sont des rivages subtils où le renard des neiges règne de cette phrase à l’autre jusqu’à l’arrivée du lecteur-loup qui dévorera tout et tu y prends goût.

Ce sont d’ insatiables songes et qui s’étendent comme des empires sur la nuit qui les cerne et le sentiment de réalité qui les envahit ; on ne sait à cette heure qui des deux l’emportera, ni si l’un d’eux le pourra, ni si par une nuit d’été un voyageur...

Ce sont d’inextinguibles fragilités cristallines qui s’écoulent dans les siècles comme dit-on le verre des vieux vitraux de Cantorbéry , - signes de vie, signes de piste, signes, - de signes.
Ce sont ces impossibles que le jongleur trahit de leur consubstantielle et précieuse discrétion, comme évadés d’eux-mêmes le temps d’un autre, un bref moment d’apogée - lorsque tous les mots sont en l’air en même temps, et que l’on se cogne au seul poteau de la rue.

C’est un instant de grâce qui se pose sur le pétale afin d’y boire la rosée d’un œil, le tien peut-être hier ou demain.

C’est un rien fin comme du papier qui se froisse pour un rien, se déchire par distraction, se perd par inattention, s’envole d’un courant d’air, mais s’installe dans les secrets intérieurs du loup qui la regarde se déshabiller.


C’est rien, juste


- une page d’écriture.