Le réseau des Arts et des Lettres en Belgique et dans la diaspora francophone
Cette discussion a été démarrée. Dernière réponse de Daniel Moline 14 janv. 2020. 476 Réponses 21 J'aime
Suite à un échange de mails avec Robert PAUL, je me suis décidé aujourd’hui à ouvrir ce forum sur la modernité en art, particulièrement en peinture et en littérature. J’aimerais y penser avec vous…Continuer
Balises : modernité, littérature, peinture
"Daniel Moline, né à Carlsbourg en 1948, est un peintre de figures, de portraits et de grandes compositions dans un style fortement graphique. Formation à Namur en Belgique avec Luc Perot, puis au Japon où il étudie la décoration et devient l'élève du Maître Ryû Oda. Il pratique ensuite la calligraphie avec le moine zen Tainin Yukimura dans un temple à Shobara. Lauréat en 1984 du concours du Kansaï à Kyoto, il participe à plusieurs expositions à Tokyo, Kyoto et Kobe, où il séjournera seize ans (1973-1990). Conjuguant les approches orientales et occidentales, sa démarche picturale s’inscrit en de larges compositions volcaniques où trônent d’épais personnages au graphisme vigoureux et dont l’énergie vitale fait ressortir une violence expressive. L’œuvre porte aussi les traces d’une calligraphie pratiquée chez les moines bouddhistes, qui se mêlent aux formes nues dans un foisonnement de taches de couleur, de courbes douces et d’entrelacements surprenants. On y retrouve aussi des traits communs avec l’œuvre du peintre japonais Shôhaku. Les sujets, liés au corps, souvent nus, évoquent accouchements, accouplements ou corps doubles, et allient, dans un mélange de tout et de néant, tendresse et cruauté. Comme si la violence de ces figures s'accompagnait toujours d’une bienveillance retenue envers la vie..." (Emmanuelle Dubuisson, Le Dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours, La Renaissance du Livre, 1995, p.750)
Exposition Moline 1990 - Musée Machida, Tokyo, Japon
Dans la presse japonaise :
"Voulant parvenir à la frontière où se mélangent le petit royaume du moi humain et l'immense univers de la nature, Moline s'est livré un certain temps aux pratiques ascétiques dans divers temples zen. Cependant, jamais il n'est arrivé ni à perdre vraiment la conscience qu'il avait de lui-même, ni à supprimer "cette peur de ne pas être, au cas où je parviendrais à m'oublier en m'identifiant à l'immensité de la nature." Ainsi, quand il peint par exemple le corps d'une femme bien en chair, de-ci de-là, la frontière qui sépare le corps de ce qui l'entoure est incertaine, et il est des éléments dont on peut dire qu'ils n'ont ni commencement ni fin. Il y a probablement là une image de cet évanouissement tant désiré de la frontière entre le petit royaume humain et le grand univers de la nature. Or, chaque fois que Moline peint ce genre de figure, comme si la peur l'avait repris et comme pour réassurer sa propre position d'existant, il introduit une sorte de châssis à l'intérieur même de la peinture. Ce châssis est tantôt une simple ligne horizontale, tantôt un hexagone, ou plus précisément une immense alvéole de cire comme en font les abeilles. Quoiqu'il en soit, ce qui est bel et bien représenté là, n'est-ce pas de nouveau le tourment d'un impossible mariage entre la culture occidentale et la nôtre? Personnellement, je pense que la série des grandes toiles exposées au Musée Machida à Tokyo est le résultat d'un long et intense regard fixé par le peintre sur cette incompatibilité entre sa volonté de disparaître dans la nature et la peur d'y perdre sa propre existence." (Ayako Hirao, Mainichi Daily News, Tokyo, 1990)
"La culture européenne forme la base de son œuvre, mais il a également assimilé l'art oriental, et en particulier japonais. S’engageant toujours plus avant dans la recherche d’une expression où fusionneraient les arts d’Orient et d’Occident, Moline est en train de poursuivre une synthèse que personne d’autre ne peut réaliser. Cependant, l’essentiel demeure d’abord ceci : d’une part la sévérité avec laquelle il observe l’humain dans ses affects et prend connaissance de lui-même, comme s’il se penchait sur une profonde crevasse intérieure, d’autre part la vigueur avec laquelle il s’efforce de rendre compte de cette expérience." (Ryu Oda, Catalogue de la galerie Portico, Kobe, mai 1990)
Dans la presse belge francophone à Bruxelles :
"Visions précaires, mouvantes. Mises en abîmes, où la mémoire un instant retrouve les indices d’une vitalité nécessaire. Corps soumis à l’épreuve d’une agressivité qui s’est faite la complice de tous les symboles éclatés du visible. Mais tout autant une façon de jeu. Traitement circulaire, ou brisé, des plans. Il convient peut-être de signaler que l’artiste vit depuis douze ans en Orient. Ainsi donc, peut-être encore, ces évocations gestuelles. Une dynamique qui fait silence sur ses fureurs internes. En attendant sans doute d’autres dérives. D’autres mobilités. D’autres figures. Aux limites de la chair et de ses signes peints. Un art davantage « inconscient » qu’imaginaire. Un art qui se travaille au corps. Avec quelque angoisse, ou quelque "sadisme", peu importe." (Rouve Hauser, Le Journal du Médecin, octobre 1985)
"Chez Moline, la succession des mouvements est souvent marquée par des traits précis. Il s’agit essentiellement de représentations de l’homme et de ses rapports avec la vie. Moline a balayé de ses toiles toute connotation morale pouvant subsister devant un corps dénudé et il lui a substitué la joie d’un corps participant aux actes de la vie. A la nature morte, il oppose la nature vivante. Ses Courtisanes ne sont ni marchandises, ni asservies, ni condamnables. Moline ne tombe jamais dans la banalité ni la vulgarité. Désir et sexualité vont de pair avec tendresse, violence et amour dans un travail qui n’utilise jamais la caricature ni l’obscénité." (Raymond Lacroix, Semper, décembre 1987)
"Le nu est dynamique et souvent violent, traité comme une nature vivante et joyeuse. La lumière et l'ombre sont des éléments constitutifs de l'oeuvre, comme partie intégrante de la vie. Le trait est vigoureux, à la fois débridé et contrôlé à l'orientale." (V. Kirszbaum, Génie des Arts, août 1989)
Dans la presse belge néerlandophone :
"De naakten van de Belgische kunstenaar Daniel Moline worden vaak geplaatst in een Japans aandoend interieur van strakke lijnen en vlakken. In deze harmonie explodeert de menselijk dynamiek. Moline zijn personnages zijn het onderwerp van hevige beroering. Ze tollen, ejaculeren, baren. Schepping en vernieling schuiven langs elkaar. Het leed ontmantelt het geluk. Het genot overwint de dood." (Bert Popelier, Kunst & Cultuur, avril 1991)
"... A son retour en Belgique en 1990, Moline s’est installé à Nivezé (Spa) et a exposé quelquefois à Bruxelles et Linéart. Il s’est lancé depuis dans de grandes compositions abstraites à l’encre noire sur fonds blancs, des "Gutta", ensembles de taches et traces diverses à partir desquelles l’observateur construira le sens qui lui plaît. Il travaille actuellement de grands portraits à l’ambre sur fonds noirs, souvenirs angoissés du Japon ou sombres beautés rencontrées après son retour en Belgique." (E.D.)
Mentionné dans BAS II et dans "Deux Siècles de Signatures d'Artistes de Belgique".
Publié(e) par 28 octobre 2012 à 8:07 2 Commentaires 2 J'aime
J’ai commencé à peindre "sérieusement" en 1973. Depuis lors, pendant une quarantaine d’années, j’ai eu la chance de rencontrer et de travailler 6 fois avec des escrocs et des voleurs. Grâce à eux, j’ai bien sûr perdu beaucoup d’argent et une trentaine de tableaux dont j’ignore toujours ce qu’ils sont devenus. Le dernier de ces escrocs ayant fait ses études dans le même collège que moi, il n’a eu aucune difficulté à me convaincre de sa bonne foi. C’était pour la parution prochaine du…
ContinuerPublié(e) par 10 juin 2012 à 11:30 1 Commentaire 2 J'aime
*
Daniel Moline – Dans les chambres du Roi
Huile sur toile – 145 x 300 cm - 1985
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"Après avoir relu les Chants et murmuré tout bas des mots ardents, étant dans le droit de celui qui aime,…
ContinuerPublié(e) par 22 octobre 2011 à 17:16 0 Commentaires 1 J'aime
Voilà un an déjà qu’est sorti mon livre « le Conte du Pays de Nan ». Un deuxième manuscrit vient d’être envoyé pour lecture à un éditeur bruxellois, et j’espère pouvoir le finaliser l’an prochain. J’ai repris ici quelques commentaires publiés depuis octobre 2010 sur mon premier essai (écrit au Japon de 1984 à 1986). Ils m’ont encouragé à reprendre et poursuivre mon travail d’écriture. D’autres critiques m’ont été promises. Si donc vous aussi avez lu mon texte, n’hésitez pas à m’envoyer vos…
ContinuerPublié(e) par 12 juin 2011 à 21:14 0 Commentaires 2 J'aime
Le peintre doit avancer avec ses couleurs
comme l'étranger avec ses armes
complètement perdu
ne sachant où il va...
Continuer
Bonjour Monsieur Moline,
Je vous ai envoyé une demande d'amitié, car je voulais vous remercier pour votre visite à mon exposition à Spa, j'aimerai une traduction de votre message laissé sur mon livre d'or!!!
Merci aussi pour ce que j'ai dégusté.....très bon!!
Bien cordialement.
Adyne
merci pour cette proposition d'amitié que j'accepte avec plaisir - votre art est d'une grande originalité
Merci pour votre ajout, Daniel !
troisième "carnettiste" identifié par un petit logo sur photo de profil: Alain Marc (après Jean-Marie Cambier et Daniel Moline)
BONJOUR
Je vous remercie de votre amitié
J'apprécie votre approche de l"art au travers de vos textes
Je viens de découvrir vos peintures très construites très marquées par un extrême orient qui, semble-t-il, vous est plus que familier.
Bonjour Daniel,
Cest bien volontiers que je rejoins le cercle de vos amis!
Au plaisir de vous revoir,
Jean-Marie
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Menneken-Pis. Tenue de soldat volontaire de Louis-Philippe. Le cuivre de la statuette provient de douilles de balles de la révolution belge de 1830.
(Collection Robert Paul).
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