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Publications de Yvette Hulin (83)

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AMIEL

A la Grande école du Tricot, Phoenix a fait la connaissance d’Amiel

Elles se sont tout de suite reconnues. Sans en parler, elles se sont jaugées…  Amiel a lu en la petite magicienne et su immédiatement le profit qu’elle pouvait en tirer : enfin la sève nouvelle qu’elle attendait depuis si longtemps !

Bien qu’elle ne fût pas dupe, Phoenix se laissa approcher… Serait-elle cependant assez forte pour ne pas tomber dans le piège ? Elle savait que la magie était à double tranchant et qu’elle donnait des pouvoirs infinis dans les deux sens… Tout dépendait de la force qu’elles avaient acquise au fil du temps.

La magie blanche n’offre que du positif puisqu’elle est basée sur l’amour… Celle-là n’avait plus suffi à Amiel depuis bien longtemps… Depuis qu’elle avait compris la force du pouvoir. Elle se repaissait de la détresse de ceux qui l’appelaient à l’aide… Plus ils s’affaiblissaient plus elle le renforçait.

Phoenix pris donc toutes les précautions utiles pour les cours suivants : formule magique et grigri protecteur à chaque cours et se tenir le plus loin possible d’Amiel…

Cette dernière a très vite compris que Phoenix n’était pas du tout venant et qu’elle ne pourrait jamais l’affronter de face… Elle se tint tout d’abord à distance. Il y avait bien assez de substance en ces âmes tourmentées pour s’occuper pendant quelques temps…

Pan avait remarqué son manège mais il ne voulait à aucun prix intervenir. Il était là pour leur enseigner l’art du tricot… Il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus et ce n’était après tout pas de sa faute si ces stupides mortels étaient aussi faibles et influençables… Sa classe se vidait mais il ne bougea pas.  D’ailleurs,  cela lui plût assez puisqu’il trouvait qu’il avait bien trop d’élèves…

Au contraire de Phoenix qui avait bénéficié de l’enseignement de Merlin et des pulls qu’il lui avait prêté, les autres étaient tout à fait démunis et espéraient beaucoup des cours de Pan…

Il fut aisé à Amiel de repérer les plus faibles d’entre eux…  Et au fil du temps, la classe se vidait peu à peu…  Personne ne savait vraiment ce qu’il advint d’eux mais nul doute qu’ils ont quitté l’école plus désespérés et tourmentés que quand ils s’étaient inscrits.

Phoenix ne pouvait intervenir sans l’aide de Merlin… Tout au plus essayait-elle d’attirer l’attention de la sorcière quand elle approchait de trop près ceux qui s’étaient inconsciemment placé sous sa protection… Ils n’avaient, eux, aucun pouvoir, mais ils avaient vu combien il était bénéfique de rester dans son sillage. D’autant plus qu’ils trouvaient Amiel un peu trop « à l’ouest »… Ils ignoraient tout de la sorcellerie et donc, pour eux, elle n’était qu’une douce dingue qui les amusait beaucoup au début mais plus du tout maintenant.

Et tant qu’ils appréciaient la compagnie de Phoenix, il ne pouvait rien leur arriver… Amour, amitié, copinage, entraide, rires complices… sont des sentiments positifs qui ne causent de tort à personne tout en renforçant les pouvoirs bénéfiques… Phoenix gagnait donc en assurance tout en restant sur ses gardes…

Amiel enrageait mais il fallait qu’elle ronge son frein si elle voulait parvenir en beauté à ses fins…

Elle n’avait que faire des pulls puisqu’elle ne devait pas se protéger, elle, mais si elle parvenait à accrocher la petite magicienne à son palmarès, elle pourrait encore mieux se rapprocher des forces des ténèbres…

Le combat s’engagea donc un soir de novembre…

Amiel profita d’une pause entre les cours pour se rapprocher de Phoenix… Elle engagea d’emblée la conversation… Trop heureuse que Phoenix la questionne, très adroitement,  sur son activité maléfique, elle ne s’aperçut pas qu’elle était la seule à se dévoiler…

La magicienne comprit très vite qu’elle n’était qu’une sorcière de seconde zone. Cela la rassura quelque peu… Elle seule parviendrait à bout d’Amiel… Mais il fallait qu’elle reste attentive parce que la bêtise peut tout aussi bien causer des dégâts irréversibles que la magie noire…

Pan les observait à distance : il savait qu’il ne pouvait rester éternellement neutre. Un jour viendrait où il devrait choisir son camp. En attendant, il comptait les points et se rapprochait une fois de l’une, une fois de l’autre.

C’était surtout Phoenix qui l’intriguait… Amiel s’était dévoilée depuis longtemps et il parviendrait sans doute à contenir sa folie… Par contre, la petite magicienne parlait peu… Il faut dire qu’il avait été d’entrée particulièrement maladroit et elle s’était refermée comme une huître…  Il s’était aperçu qu’elle savait tricoter et il lui avait fait savoir d’une façon très hautaine… Du genre : « tu crois tout savoir, ma petite, mais je vais te démontrer le contraire… »

Or Phoenix ne demandait qu’à apprendre et, si elle avait prononcé deux paroles, elle s’efforcerait de ne plus réitérer l’expérience…

Il fallait donc que Pan l’apprivoise s’il voulait en savoir un peu plus… Qui était ce professeur si doué qui lui avait appris tant de choses et notamment à irradier comme un petit soleil sur sa classe…

Quand il entrait dans le local, c’était à peine si ses élèves s’en apercevaient… Quand elle y entrait, tous les sourires s’illuminaient…

Un jour, n’y tenant plus, il lui demanda de but en blanc de qui elle tenait cet enseignement… Comme elle n’avait aucune raison de lui mentir, elle le lui dit… Au nom de Merlin, il comprit enfin : celui-ci avait été un jour son élève… Mais l’élève avait depuis bien longtemps dépassé le professeur… Ce qui menaçait de se réitérer avec Phoenix…

Dans l’état actuel des choses, il ne savait pas encore trop dans quel camp il fallait se positionner…

Phoenix, elle, avait décidé d’adopter profil bas… De ne prendre que le positif de cet enseignement qu’elle trouvait bien curieux…

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Savez-vous qu’il existe, dans le monde moderne, un peuple d’envahisseurs ?

Ils sont tellement bien intégrés, qu’ils ne se cachent même pas et que personne ne s’inquiète de leur prolifération… Bien au contraire, tout doucement, ils finissent par nous coloniser.

Si nous n’y prenons garde, nous leur ressembleront tellement que nous finirons par prendre tous la même couleur.

Ils épousent nos enfants… Entrent dans nos maisons… Se reproduisent à l’infini…

Ils envahissent nos cœurs et nos cerveaux… Du métissage qui n’engendre que des défauts contrairement au mélange des peuples qui nous apporte les couleurs de la culture et des différences…

Ceux là sont nocifs… Pire encore puisqu’ils sont toxiques : à leur contact, nous devenons suspicieux, égoïstes, tristounets, agressifs… et j’en passe.

Notre Phoenix, bien différente, s’offusque à chaque fois qu’elle en croise un…

Ah oui, je ne vous ai pas (encore) dit comment cette peuplade se nommait : les Savatois !

On les reconnaît facilement : quand on les rencontre au hasard des rues, des courses ou des mondanités, ils vous disent immanquablement mais sous des formes variées « Bonjour, comment ça va ? ». Ou bien « Comment vas-tu ? ». Ou encore, et c’est de là que vient leur nom, « Ca va toi ? »

Vous me direz qu’ils sont bien polis et que c’est agréable que quelqu’un s’intéresse à notre petit égo… En effet, ce serait bien s’ils en attendaient la réponse… Mais non, ils poursuivent leur chemin… Ou pire encore… Ils vous parlent systématiquement d’eux… Même si vous aviez répondu par la négative à ce qui précède.

Ce sont ceux-là les pires… Ils deviennent sourds et pas de remède à cela… Aucun sonotone ne parvient à leur faire entendre les sons de l’âme… Ils finissent par se replier sur eux-mêmes, la tronche renfrognée… Avant de contaminer leur entourage…

Pour éviter ce risque, Phoenix a commencé par faire le tri des zamis et connaissances…

Tant qu’à faire, pour revenir dans le monde réel, autant que ce soit dans les meilleures conditions possibles…

Quand quelqu’un lui demande comment elle va, elle ne répond pas. Et si son interlocuteur ne lui repose pas la question, preuve qu’il ne s’y intéresse pas vraiment, eh bien, elle passe son chemin.

Certains disent qu’elle a beaucoup changé… Peut-être, mais elle se sent bien mieux, Merlin, Nymphea et les Poupées magiques l’ont beaucoup aidée…  Si l’enchanteur lui manque, elle est bien plus forte maintenant.

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Phoenix semblait ignorer que Merlin n’était pas plus immortel qu’elle.

Bien entendu, il avait parcouru les siècles et était toujours fringuant mais seulement parce qu’il était resté dans la mémoire collective au travers de récits fantastiques.

Merlin ne survivrait pas à un oubli des citoyens du monde moderne. Ce monde qui ne sait plus rêver… Qui fait appel aux voyants, aux gourous, à la magie noire mais qui ignore que la véritable magie est en chacun de nous.

Tant que Merlin était à Brocéliande, il ne pouvait rien lui arriver. Si les gens ne croyaient plus en la forêt magique, tout au plus s’endormirait-elle jusqu’à ce que quelqu’un la sorte d’une bibliothèque.

Mais les gens oublient vite et si l’enchanteur n’officiait plus, ils l’auraient très rapidement sorti de leur mémoire.

Au Septième Paradis, c’est ce que Merlin avait ressenti. Le bonheur n’intéresse personne et le monde continuait de tourner sans lui…

Il n’avait rien dit à Phoenix trop  heureuse d’enfin se poser quelque part. Et rongé son frein jusqu’à l’arrivée de Pelgrims…

Il était à l’automne de sa vie et, s’il quittait Brocéliande maintenant, il ne tiendrait peut-être pas sa forme athlétique très longtemps. Que ferait Phoenix d’un vieillard ? Elle méritait mieux que cela…

Il fallait qu’elle puisse rencontrer d’autres hommes…

Il était temps pour elle de faire sa rentrée dans le monde.

C’est ce qu’elle fit en désespoir de cause… N’ayant plus de nouvelles de Merlin, elle s’étourdit dans des vernissages, des concerts, des sorties théâtrales, des conférences, toutes sortes d’anesthésiants du cerveau et du cœur…

Mais jamais, elle ne trouva son équivalant… Plus elle rencontrait d’ « amoureux » potentiels, plus ils lui semblaient pâles et superficiels…

Non, c’était lui son double… Il refusait de le voir mais tant pis, elle seule poursuivrait la lutte… Avec les seules armes qu’elle possédait : le cœur et l’irraison…

 

 

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