LA CHOCOLAT TRISTE...
Allez savoir pourquoi parfois les meilleures choses attrapent un goût de tristesse? Comme on attrape une grippe ou un virus...
Le chocolat, c'est délicieux. Très peu résistent à son charme. Blanc et très sucré, mélangé au lait, ou noir dans toute sa splendeur, un rien amer et si fondant, si goûteux! Petite merveille d'un instant qui rend la vie étincelante le temps d'une bouchée... d'un plaisir fugace mais efficace.
Antidépresseur disent certains, aphrodisiaque suggèrent d'autres...
Alors, cela veut dire quoi du chocolat triste?
A la rigueur ce pourrait être du chocolat nié ou rejeté? Après tout "chacun ses goûts!" Et nous ne sommes pas identiques devant le goût. Dieu merci, car briser la monotonie ajoute du piment à la vie!
-Non, je n'aime pas le chocolat disent quequels uns, qui ajoutent : trop écœurant, mon foie sans doute? Et le noir... trop amer, trop subversif! Pas pour moi...
Mais moi, j'aime le chocolat. Sa douceur et surtout son amertume, un goût de vie, têtu et stimulant, une énergie.
Aussi un soir, le fait d'en découper de très petit morceaux afin d'en faire quelques éclats de diamant noir réveillant les papilles d'un vieil homme à qui rien d'autre n'apporte plus de douceur. D'un vieil homme terrassé par une souffrance latente aux derniers jours de sa vie, rêvant de lui procurer de cette manière quelques secondes de satisfaction gourmande... c'est plutôt gratifiant et pas triste. Constructif au contraire, donner un peu, un tout petit peu de plaisir encore... et recueillir un sourire.
Alors, des années plus tard on reproduit les mêmes gestes... et cette fois, il n'y a pas de sourire, juste une petite phrase : "Ce n'est pas du chocolat, cela ne goûte rien!"
Force est de constater la négation, sa puissance obscure est géante! Elle nie toute satisfaction, tout positivisme.
C'est ainsi qu'au bout des ans, à bout d'argument, il nous faut bien admettre que même le chocolat peut être triste!
J.G.