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Avis à tous:

je recherche des informations sur la peinture de Edouard Manet intitulée " Olympia" sise au Musée d'Orsay à Paris...

Pouvez-vous m'aider, me diriger vers des écrits, des liens, des photos à propos de quelques informations suivantes:


- Ouvrages sur la restauration de cette oeuvre
- Conditionnement de l'oeuvre depuis les 10 années passées
- Techniques utilisées par le peintre


Merci par avance, si le hasard vous mène ici...

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Réponses

  • Merci Robert de votre apport intéressant de développement au sujet d'Olympia, un éclairage bien précieux...

    Robert Paul a dit :
    Au sujet d’Olympia

    Il y existe un essai de Georges Bataille s’intitulant « Manet », publié en 1955.
    Bataille y souligne que l'oeuvre de Manet marque la naissance de l' art moderne. Auparavant, l'artiste était un artisan qui cherchait à représenter la "majesté" intelligible à tous les hommes; à partir de Manet, l'artiste supprime "toute valeur étrangère à la peinture", et l' oeuvre d'art va désormais prendre "la place de tout ce qui dans le passé fut sacré, fut majestueux". Cette révolution capitale, Manet l'opère d'abord en peignant "ce qu'il voit", mais "ce qu'il voit" est comme réduit au silence par le fait d'être peint de façon à décevoir l'attente que le spectateur mettait jusque-là dans le sujet. Ainsi, "L'exécution de Maximilien" fit scandale parce que nulle émotion n'y transparaissait, l'artiste ne s'exprimant qu'à travers des valeurs picurales et non représentant des sentiments convenus. Ce qui est nouveau (et essentiel), c'est le tourment impersonnel qui se révèle pour nous dans ce tableau, tourment qui, en niant l'éloquence ancienne de l' art, n'a recours qu'à la nudité de la vision -nudité qui transfigure le sujet en l'installant dans le silence. Bataille n'a jamais aussi bien exprimé sa conception de l'art, devenu création alors qu'il fut traditionnellement représentation, et chargé désormais de prendre la relève du sacré: "Ce qui est souverain de nos jours, ce qui est majestueux, n'apparaît jamais dans les formes du présent, qui ne peuvent ordonner nouvellement un palais ou un temple; mais seulement dans cette "royauté secrète" que Malraux prête aux pommes de Cézanne, qui apparut dans l' "Olympia", qui est la grandeur de "L'exécution de Maximilien".
    Cette royauté n'appartient en propre à nulle image, mais à la passion de celui qui atteint en lui-même une région de silence souverain, dans laquelle sa peinture est transfigurée, et que cette peinture exprime... Ce qui est aujourd'hui sacré ne peut être proclamé, ce qui est sacré est désormais muet. Ce monde ne connaît qu'une transfiguration intérieure, silencieuse, en quelque sorte négative: il m'est possible d'en parler, mais c'est parler d'un silence définitif."


    Quant à Michel Leiris dans « Le ruban au cou d'Olympia » , il a pris comme motif de base le célèbre tableau de Manet avec une focalisation sur le détail qui lui confère l'intensité d'une présence presque réelle.

    En prenant ainsi Olympia par le ruban, objet de parure et de parade d'une efficacité momentanée, il souligne que le ruban devient donc le symbole d'une sorte de sauvetage: il s'agit d'un objet certes bien ténu mais dont la modestie même peut être source de réconfort, comme le signe que la fragilité peut entraîner un basculement salutaire.

    Leiris nous fait don, avec le Ruban au cou d'Olympia, d'un vigoureux hymne de vie, constitué par une juste considération de tous ces «riens» «dont la vue pacifie» et qui nous aident à continuer notre route.
  • Au sujet d’Olympia

    Il y existe un essai de Georges Bataille s’intitulant « Manet », publié en 1955.
    Bataille y souligne que l'oeuvre de Manet marque la naissance de l' art moderne. Auparavant, l'artiste était un artisan qui cherchait à représenter la "majesté" intelligible à tous les hommes; à partir de Manet, l'artiste supprime "toute valeur étrangère à la peinture", et l' oeuvre d'art va désormais prendre "la place de tout ce qui dans le passé fut sacré, fut majestueux". Cette révolution capitale, Manet l'opère d'abord en peignant "ce qu'il voit", mais "ce qu'il voit" est comme réduit au silence par le fait d'être peint de façon à décevoir l'attente que le spectateur mettait jusque-là dans le sujet. Ainsi, "L'exécution de Maximilien" fit scandale parce que nulle émotion n'y transparaissait, l'artiste ne s'exprimant qu'à travers des valeurs picurales et non représentant des sentiments convenus. Ce qui est nouveau (et essentiel), c'est le tourment impersonnel qui se révèle pour nous dans ce tableau, tourment qui, en niant l'éloquence ancienne de l' art, n'a recours qu'à la nudité de la vision -nudité qui transfigure le sujet en l'installant dans le silence. Bataille n'a jamais aussi bien exprimé sa conception de l'art, devenu création alors qu'il fut traditionnellement représentation, et chargé désormais de prendre la relève du sacré: "Ce qui est souverain de nos jours, ce qui est majestueux, n'apparaît jamais dans les formes du présent, qui ne peuvent ordonner nouvellement un palais ou un temple; mais seulement dans cette "royauté secrète" que Malraux prête aux pommes de Cézanne, qui apparut dans l' "Olympia", qui est la grandeur de "L'exécution de Maximilien".
    Cette royauté n'appartient en propre à nulle image, mais à la passion de celui qui atteint en lui-même une région de silence souverain, dans laquelle sa peinture est transfigurée, et que cette peinture exprime... Ce qui est aujourd'hui sacré ne peut être proclamé, ce qui est sacré est désormais muet. Ce monde ne connaît qu'une transfiguration intérieure, silencieuse, en quelque sorte négative: il m'est possible d'en parler, mais c'est parler d'un silence définitif."


    Quant à Michel Leiris dans « Le ruban au cou d'Olympia » , il a pris comme motif de base le célèbre tableau de Manet avec une focalisation sur le détail qui lui confère l'intensité d'une présence presque réelle.

    En prenant ainsi Olympia par le ruban, objet de parure et de parade d'une efficacité momentanée, il souligne que le ruban devient donc le symbole d'une sorte de sauvetage: il s'agit d'un objet certes bien ténu mais dont la modestie même peut être source de réconfort, comme le signe que la fragilité peut entraîner un basculement salutaire.

    Leiris nous fait don, avec le Ruban au cou d'Olympia, d'un vigoureux hymne de vie, constitué par une juste considération de tous ces «riens» «dont la vue pacifie» et qui nous aident à continuer notre route.
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