Le réseau des Arts et des Lettres en Belgique et dans la diaspora francophone
Bonjour,
Nous avons tous été confronté à cette question , "que penses-tu de mon travail?"
Perso; je n'ai aucune retenu lorsque j'aime , mais où cela se complique c'est lorsque je n'aime pas et que celui-ci ne mérite aucune attention d'autant que chacun peut montrer son travail au travers des nouveaux moyens de communication.
Doit-on être subjectif ou objectif, au risque de froisser.
Qui peut répondre sincèrement à cette question,
Guy
Balises :
Bonjour Guy. Vous nous posez deux questions: "Pouvons-nous avoir une critique objective ?" "Doit-on être subjectif ou objectif ?" Pouvoir ou devoir ? Votre double manière de poser la question y introduit un espace d’incertitude qui tend à opposer deux expériences de l’acte critique et le fait glisser dans un vide que le social ou l‘émotionnel ne manqueront pas de remplir aussitôt : soit le commentaire savant et bien documenté du professionnel, soit la lecture/vision affective de l’amateur d’art.
Sans doute le critique professionnel, le "vrai", se pense et se veut "objectif". Mais l’objectivité absolue n’existe pas dans le monde des vivants. Dans son essai de 1891, "le Critique comme artiste", Oscar Wilde estime que "le véritable critique doit être impartial, irraisonnable, et n’obéir qu’aux impulsions de son tempérament." Diogène armé de sa lanterne, le voilà en effet parti dans une œuvre à la recherche de ce qu’Henry James appelle "le motif dans le tapis", et que l’artiste lui-même souvent ignore. N’ayant d’autre système que son instinct et son expérience, il lui faudra donc "non seulement du discernement, mais surtout de l’amour".
Je préfère donc quant à moi reposer votre question autrement : qu’est-ce qu’une œuvre réussie ou ratée ? par rapport à quoi ? Pour répondre valablement à une telle question, il me paraît d’abord nécessaire de distinguer soigneusement entre un sens neutre (objectif) et un sens évaluatif (critique). Ce qu’un sens évaluatif montre, c’est le rapport interne à la définition entre la définition et la valeur. Prenons l’exemple du vin et partons de la définition du Petit Robert : "Boisson alcoolisée provenant de la fermentation du raison, et dont la composition chimique est : 70 à 80 % d’eau + diverses substances minérales et organiques." Cette définition est parfaitement neutre et objective, mais elle ne nous dit rien sur la qualité du vin que nous sommes en train de boire. Elle ne nous apprend rien sur sa "valeur". La définition du mot vin ne s’accomplira pleinement dans sa compréhension que si le maximum de la valeur y est réalisée, c’est-à-dire quand je vous dirai : "ça, c’est du vin !", avec cette intonation laudative qui exprime l’une des innombrables formes de la perfection.
Cette relation interne entre la valeur et la définition n’est pas ni chiffrable ni quantifiable. Elle ne connaît que deux degrés, le minimum qui annule sa définition ( la négation de la valeur entraîne celle de la définition même : ce n’est plus du vin, c’est de la piquette ! ) et le maximum, qui l’accomplit.
Comme pour le vin, la coïncidence entre la définition et la valeur maximale d’une œuvre d’art ne peut donc être ni formelle ni chiffrée. Mais si, à la différence du jugement de goût, la valeur est bien de l’œuvre sans dépendre d’une décision du critique ou d’une intention de son auteur, quels en seraient alors les critères ? Je ne vois personnellement d’autre critère que celui de son unicité dans l’invention d’une historicité. Et je vous renvoie à toute la différence qu’il y a entre la peinture de Manet et celle de son copain Gervex. Quand l’art est l’art, il est en lui-même une critique de l’art. Même et jusque dans une nature morte de Chardin.
Le monde de l’art aujourd’hui se confond avec un gigantesque marché aux puces où la nature et les hommes déversent pêle-mêle leurs "œuvres". Faut-il ordonner ce chaos au jour le jour ? Quel arpenteur éclairé pourrait encore y mettre un peu d’ordre ? Quoi qu’il en soit, la nature de notre travail n’a pas changé. Nous avons tous rendez-vous avec l’ascèse du travail.
Daniel Moline
....la parole est libre lorsqu'elle demeure "objective" "affable" mais "juste"
....lors de mes participations aux ateliers de peinture à l'ACADEMIE DES BEAUX ARTS
UNE BONNE CRITIQUE ...peut nous remettre en question ou nous influencer POUR NOUS AIDER A TRANSFORMER
OU AMELIORER ..... écoute si tu veux.... mais tu demeures "maitre de ton oeuvre"....
si pour toi, elle te plait..... laisse la jaillir de ton âme puisse elle te fut inspirée.....
Si tu veux CRITIQUER les oeuvres d'autrui..... demeure OBJECTIF ...avec l'oeil du coeur et de l'esprit
c'est mon opinion.
amicalement vôtre
MAMYBLUE
Bonjour,
A mon avis, c'est une question qu'on ne se pose pas entre artistes. Si on aime, on le dit, si on aime pas on ne dit rien.
Cependant, j'ai eu a répondre à cette question plusieurs fois, si elle se pose au sujet de la technique, pas de problème, si elle se pose au sujet de l'oeuvre en elle-même, je réponds : "ce n'est pas mon style"...
Bonjour André,
C'est l'attitude que j'adopte, mais elle est parfois difficile à tenir face à la suffisance de l'auteur et la médiocrité objective du travail présenté, hélas les deux vont souvent de pair.
Intéressant, souvent vécu....justement c'est par rapport à mon vécu, à ma culture, à ma mémoire que je vais ou pas aimer.
Aimer, apprécier, l'oeuvre qui me parle ne parlera pas nécessairement à d'autres, tout est tellement subjectif... mais froisser, oui, ça c'est un problème épineux. Non, je ne dis rien quand ça ne me plaît pas. Question d'éducation, sans doute !
Je supporte la critique, sans me vexer, j'ai l'esprit large en ce qui me concerne, peut-être aussi parce que je suis assez sûre de moi, certains me connaissant diront imbue de ma personne, en tous cas, bien dans ma peau.
Mais respecter l'autre fait partie de ma culture. J'évalue donc, soupèse, compare souvent, puis émet un avis, encourageant.
Je n'ai pas les mots pour approfondir le sujet, d'autres le font mieux que moi, mais je pense sincèrement que la valeur de ce que nous créons nous est propre. L'acte créateur est égoïste, l'autosatisfaction, le besoin de reconnaissance sont des sentiments universels. L'Homme a besoin d'être reconnu. Il exite à travers le regard des autres. Sinon, pourquoi exposerions -nous nos créations ? Le simple fait d'être sur ce site le démontre. Et c'est bon !
Alors, soyons nous -même !
Liliane
Bonjour à vous tous, j'ai déjà eu à répondre à ce genre de question comme j'ai aussi pu demander un sentiment sur ce que je crée. Toutefois, et j'espère toujours pouvoir répondre ainsi, je sais qu'une opinion qui suit sa propre émotion si elle est positive, réjouira le créateur, à l'inverse pourrait le froisser, alors ce qui compte pour moi c'est de faire en sorte que ma réponse (si l'oeuvre ne me parle pas) soit faite dans le but d'encourager l'autre à aller au delà de ses propres critères, je lui répond en essayant de respecter sa sensibilité, mais de façon objective, car l'important c'est que l'art et les tripes s'expriment non ?
Merci de m'avoir lu avec patience
Marie-Ange
Je comprend ton souci de véracité , d'honnête et d'éviter l'hypocrisie - par contre je ne te suit pas dans "ne mérite aucune attention" - ou est la limite? Étant allemande j'ai vis-à-vis ce genre d'affirmation de repérés historiques brûlantes. Souvent on voit des œuvres sans le back-ground qui as poussé l'artiste. Un débutant ne mérite pas d'attention? Moi je sais que certaines style ne sont pas de mon goût, que je ne comprends pas la démarche de l'artiste - le reste entre dans la liberté de l'expression. L'objectivité n'existe pas - encore moins dans l'art. Je ne dirais pas des louanges pour un œuvre qui me déplait. Une critique doit à mon avis d'être d'abord un dialogue pour voir que c'est que la personne voulait exprimer, ensuite on peut dire - moi j'aurais exprimée différemment le même sujet. Un œuvre d'art est si intimement lié à l'artiste qu'il faut dire SA vérité au lieu de LA vérité pour pouvoir s'affirmer sans abaisser l'autre. Le but est l'échanger, l'entre aide - toutes remarques qui respecte ca sont bons.
L'objectivité en art n'existe pas étant donné que nous sommes tous des sujets et que nous appréhendons le monde comme tels. L'objectivité, chez l'homme, correspond à l'homme-machine de Descartes, celui qui ne se trompe jamais parce qu'l travaille sur des éléments inamovibles, incontestables à partir du moment où la base est la même pour tous (1+1+2). Dans ce cas, les "tâches objectives" de l'homme sont assuréespar des machines. La grandeur de l'homme est de pouvoir porter un jugement personnel sur le réel. Pour cela, il doit être capable d'exercer son libre arbitre. Les dictatures s'emploient à le lui retirer en faisant régner la terreur et en coupant toutes les têtes qui dépassent. Ils finissent par être éliminés (voir le printemps islamique) et souvent remplacés par d'autres étant donné le manque de culture politique de la population (mais c'est une autre histoire). A l'autre extrême, le communisme qui avait un projet égalitaire et qui l'a imposé ( idée incongrue !) a fini par être éradiqué. (je résume !)
Tout ceci pour dire que l'homme n'est pas réductible à une machine et que c'est la subjectivité est un son bien, aussi inaliénable que sa cousine la liberté.
Je salue vos points de vue et ouverture notamment sur le communisme imposé et le libre arbitre.
Sujet parfois délicat pour le premier mais j'ai été heureux en vous lisant de constater l'ouverture sur des vérités parfois différentes... Les problèmes ont été la façon et les conditions de cette impôt sition mais je m'égare.
Le printemps islamique ou le printemps de Prague d'ailleurs... La subjectivité est un droit individuel légitime on est bien d'accord et c'est d'ailleurs important parfois d'échanger voir de débattre en désaccord pour trouver des réponses. J'ai aimé vous lire monsieur Dominique Dumont. Merci.
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