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Réponses

  • Oui, Cher Pierre, l'émotion est une couleur, est une noire, est une blanche, est une croche, bref une note de musique (merci à vous mes amis que je ne connais pas!)

  • Nous serions tous des artistes- qui s’ignorent et se soignent- du fait que  nous réalisons chacun à divers degrés ce que l’imaginaire nous a suggéré avec plus ou moins de soin ; mais ce jugement n’est que la censure de l’autre, elle-même influencée par l’imaginaire. Concevoir, c’est imaginer.

    Il est donc possible de concevoir puis de matérialiser : «  dans ce siècle où l’on s’efforce de matérialiser toutes les opérations de l’âme » (Jean-Jacques Rousseau).

    Cette conception vaut autant pour les œuvres matérielles qu’humaines. Dans le domaine de l’art-thérapie, ces deux aspects pourraient bien être retenus pour soigner les maux de l’âme. Une autre question se pose, peut-être, quant à définir l’esprit et l’âme dans ce contexte de thérapie, sauf à considérer qu’ils soient d’une même veine, et donc en interconnexion, ce qui laisse à penser que l’atteinte du psychisme concourt aux maux de l’âme ; qu’une extrême sensibilité – ou le contraire- s’exprime dans la création de l’artiste. Certains parmi eux, atteints de schizophrénie plus ou moins sévère ont pu nous proposer des œuvres, étonnantes, même détonantes, vendues à prix d’or aujourd’hui.

    Alors, faut-il faire  absolument la distinction de l’art en lui-même de l’art-thérapie d’autre part. Si l’on établit que la création artistique offre un champ considérable à l’imaginaire du spectateur, on pourrait retenir que le créateur devient lui-même le spectateur de sa propre conception fût-elle altérée du point de vue même du praticien en charge de l’artiste- patient ; l’intérêt résidant probablement en ce que l’œuvre peut devenir le support thérapeutique de l’artiste, puisqu’elle permettrait notamment un recadrage possible et l’analyse.

    Je ne suis pas un spécialiste et je ne fais que participer à une discussion intéressante.

    Amitiés.

    Pierre WATTEBLED- le 12 mars 2013.

  • Il y a longtemps que ce propos m'interpelle et les deux derniers apports de Thomas et Pierre me font rentrer dans la ronde

    car je m'y retrouve.

    Même si l'art ne se prétend pas professionnel de la thérapie,  ...............

    mon sentiment et vécu me soufflent très fort qu'à coup sur L'ART EST THÉRAPIE en soi,

    que ce soit pour la Société,  l'artiste lui-même et tous les autres.

    Surtout la pratique des arts aussi bien par les artistes - et par les enfants en pédagogie  ...

    SOIGNE L'HUMAIN dans sa transcendance, soigne l'humain et le sauve de l'abime du quotidien terre à terre

    et ce par l'expression, l’épanouissement de la partie médiane en nous, celle qui vit dans notre poitrine

    et voit battre en harmonie les battements du coeur par rapports au souffle.

  • Oui, l'oeuvre artistique serait le rendez-vous thérapeutique avec soi: les bases d'une forme d'analyse qui consisterait à créer du chaos quelque chose de cohérent avec ces matériaux propices au partage; Partage qui induit également le prolongement d'une réflexion en recherche d'équilibre. Soit pas à pas.

    Pierre

  • « Aussi tout artiste, même d’un jour, conservera-t-il par rapport à elle [l’œuvre] une attitude de relative étrangeté (…) sans jamais cesser d’être interrogé par ce qu’à différents moments de la vie elle lui renvoie. »

    Bon sang  comme il a raison !

    Je me demande si des livres existent sur la capacité des courants artistiques historiques (impressionnisme, futurisme, etc…) à « soigner » la société ou l’art dominant de l’époque. Ces différentes révolutions  de la fin du XIXe et du XXe siècle ont certainement réussi à sauver (n’ayons pas peur des mots) des peintres (plus précisément ceux qu’on nomme les petits maitres)  d’un marasme causé par la dominance de l’académisme à l’époque.

    Malheureusement, ces mouvements, enferrés dans une idéologie refusant tout le reste, devaient progressivement sombrer dans une forme de dépression. Je cite, encore, le futurisme qui, à force de rechercher une nouveauté constante, se retrouve constamment insatisfait.

    A partir de là, dans une logique de soin, on peut voir aussi le retour à plus de calme et de mesure de peintres comme Carlo Carrà ou Gino Severini (pour le futurisme, encore oui !).

    Rébellion moderniste ou académisme classique, toute création est affaire de soin, qui compte autant pour l’individu que pour le domaine artistique entier.

     

    Merci docteur. J

  • La création picturale est un langage, souvent ambigu, comme autant de pistes possibles pour des lectures variées; la création livrée au regard suscite des réactions diverses au vu des différents filtres qui conditionnent chacun de nous:  par l'éducation qu'il a reçue; notamment la construction d'une culture sensorielle propre. Alors le message créera divers degrés d'émotion, de sensibilité aux couleurs et la résonance qu'elle provoque en divers stimulis. Le pinceau de l'artiste projette un instant sur la toile: sa représentation contient tout son sens dés l'ébauche de l'oeuvre dans l'instantanéité et les retouches forcent déjà le trait.

    En littérature, si certaines formes permettent le jeu instantané de l'écriture, notamment poétique - que je pratique avec dilettantisme, j'en conviens- elles sont généralement, de mon point de vue, plus abouties dans la réflexion métaphorique, par exemple. En ce qui concerne le champ des résonances possibles du lecteur, elles seraient assez similaires.

    Dans les deux cas l'éducation ou l'initiation culturelles permet de jouir pleinement des couleurs et des diverses nuances

    proposées par le peintre, comme celles du poète ou de l'écrivain. L'émotion est une couleur en soi...Cela, je viens de l'inventer !

    Amitiés; Pierre

  • OUI, L'ALCHIMIE!

    Le mot est juste.

    Ce texte est exactement ce qui me convient en rentrant ce soir de "mon"  atelier d'écriture.

  • L'art ......  la métamorphose des mots , via le cerveau, en une image , la curiosité de l'infini où la sensibilité éclate dans toute sa fragilité...c'est aussi une douce souffrance de chaque fibre de notre corps qui peu à peu se révèle et explose ....comme une nouvelle respiration que l'on pose , une autre naissance...où tout reste à créer ......que de mystères à découvrir dans cette merveilleuse alchimie...".dans cet arrière-pays nocturne". Je reste très pensive sur la relation psy et art.....je pense qu'ils se frôlent souvent sans jamais réellement se rencontrer pleinement......

    Merci Monsieur Paul. Chantal

  • Même si mon commentaire est un peu tardif ..je partage pleinement votre avis Joelle Diehl.

  • C'est en tant qu'art-thérapeute et auteure de Le grand livre Art-thérapie ( Angela Evers. Eyrolles 2010), que je réagi à cet article, très intéressant du Dr Tirtiaux, avec un extrait du premier chapitre de mon ouvrage :

    Ce petit trait d’union qui lie et sépare

    L’art-thérapie n’est pas de l’art thérapeutique, car l’art n’a pas cette fonction. L’origine du mot « art » vient du latin ars, « faire avec ». En art-thérapie, on fait avec la joie, la souffrance, le réel indicible...

    La séparation entre « art » et « thérapie » est la condition même du lien possible : l’art n’a rien à justifier ni à expliquer et reste, en quelque sorte, étranger à la psychologie ; la thérapie, elle, doit déposer les armes devant la beauté, la recherche d’esthétique, elle fonctionne dans un cadre défini par une déontologie. Le lien entre « art » et « thérapie », c’est la métaphore, cette « modification de sens par substitution analogique ». Toute thérapie invite à la métaphore.

    Si l’art permet de transcender la souffrance, la violence et la laideur, la thérapie transforme la souffrance et la violence en lien. L’art s’intéresse à l’objet créé, au résultat ; la thérapie s’intéresse au processus de transformation possible par le biais de la création qui devient l’objet transférentiel dans la relation à l’autre. En art comme en art-thérapie, la production est le moyen de communication premier entre soi et la réalité extérieure, entre conscient et inconscient. Et comme le dit cette belle formule d’André Malraux, « l’art est le plus court chemin de l’homme à l’homme ».

    La création porte le germe de la métamorphose

    Le propos de ce livre n’est pas de théoriser sur ce que l’Art, avec un grand A, fait pour l’homme et la société, mais d’apporter des éclairages sur la manière dont il peut devenir, par le biais du processus de création, un outil de connaissance de soi pour des gens bien portants, et un moyen de soin thérapeutique pour des personnes en souffrance.

    De toute évidence, l’art apporte beaucoup à nos existences, à notre humanité, par le plaisir de la contemplation et la possibilité qu’il donne de s’exprimer. Comme la nature, il nous élève et nous console, mais seul il ne soigne pas si ne s’y ajoute un processus de prise de conscience, déclenché par le sens accordé à l’objet créé.

    En art-thérapie, comme en toute thérapie, le symptôme active le refoulé et favorise la modification de la conscience permettant de nouvelles représentations psychiques. Paul Lemoine, peintre et psychanalyste, illustre cette question. « Le signe pictural a ceci de particulier qu’il invente, alors que la parole retrouve. Le Signe, dans sa particularité, attend de l’autre qu’il lui donne sens. Pas la Parole, qui a déjà ses références. Pour le peintre, le retard de la réponse peut, à force de solitude, le conduire au désespoir, à la folie ou au suicide. Voyez Van Gogh ou de Staël. Plus le peintre est original, plus il est seul. J’ai, pour ma part, repéré très tôt le danger de cette solitude. Aussi ai‐je fait une analyse pour ne pas demeurer seulement peintre. Je n’aurais pas eu la force d’avancer sur ce seul chemin. Peindre ne vous sauve pas de vous-même. La parole de l’analyste vous désigne, elle, qui vous êtes. »

    La création, pourtant, porte le germe de la métamorphose. L’accès à la capacité sublimatoire en produisant "du beau", également du beau relationnel, permet une forme de cicatrisation. Mais l’art, dans cette tentative de faire corps avec la matière à travers la chose créée, a besoin d’un tiers pour mettre à distance les « zones fusionnelles » et glisser dans le champ thérapeutique. Car les zones fusionnelles, c’est l’autre, c’est là que l’on jouit et que l’on souffre…

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    Le grand livre de l'art-thérapie. Deuxième édition 2012.Broché, illustré en quadrille, 272 pages. 39 Euros

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