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Quelle position les femmes occupent-elles aujourd’hui au sein de la population artistique et accèdent-elles au succès dans des proportions semblables à leurs homologues masculins ? Dans une enquête menée au milieu des années 1980 et commentée dans son ouvrage L’artiste, l’institution et le marché (Paris, Flammarion, 1992), Raymonde Moulin signalait que les femmes représentaient 37% de la population des artistes français, et 27% si l’on excluait un ensemble d’artistes de très faible visibilité. Plus on s’intéressait à des groupes connaissant le succès, plus la part des femmes s’amoindrissait. A la même époque, un collectif d’artistes féministes, les guerilla girls, se créait à New York, en 1985, et visait à utiliser les modes d’expression artistique afin de promouvoir les femmes et les minorités de couleur dans le monde de l’art. L’une de leurs interventions les plus spectaculaires a consisté, en 1989, à apposer des affiches portant l’inscription suivante sur les bus new yorkais : « Les femmes doivent-elles être nues pour pouvoir entrer au Metropolitan Museum ? », faisant ainsi référence au fait que, dans cette institution, moins de 5% des artistes exposés dans les sections d’art moderne étaient des femmes, mais qu’elles faisaient l’objet de 85% des nus. Cette prise de conscience de la situation dominée des femmes au sein du monde de l’art s’est-elle accompagnée d’une percée des artistes femmes et d’un accès plus large de celles-ci au succès ?

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Réponses


  • Je suis entièrement d'accord avec toi, Sabine.  Sans pour cela renier notre féminité, il est impératif de s'affirmer en tant qu'artiste tout simplement.  Ce n'est pas pour rien que je signe  Chris.
    Sabine Delahaut a dit :
    J'imagine que, peut-être, la femme, en tant qu'artiste trouvera la place qui lui revient, le jour où on cessera de la cataloguer dans "art féminin", comme si cela était une sous-catégorie.
    Et bien que partant d'une très louable intention, et ne niant pas le fait que la femme aie une sensibilité qui lui soit propre, je me pose cette question: Les expositions collectives de "femmes artistes" ou expositions féministes qui permettent à des talents de s'exprimer ( certes ), n'ont-elles pas cependant leur petit effet pervers, en participant à créer une distance entre la création, en général, et la création dite "féminine"?
    Ces expositions telles des oasis salvateurs, n'auraient pas lieu d'êtres si les oeuvres des femmes côtoyaient dans un juste équilibre celles de leurs collègues masculins.
    La vraie victoire ne serait -elle pas d'être reconnue en tant qu'artiste, point ?
  • Juste vous dire que j'arrive sur "Arts et Lettres" et que je tombe sur ce que vous dites. Que vous le dites très bien. Et que je vous rejoins tout à fait...
    Merci de l'avoir dit

    Nadine Lejeune a dit :
    Mon écriture est instinctive et je n'ai pas l'ambition d'entrer dans un schéma ou dans un parcours " culturel" établis.
    Écrire n'est pas un devoir mais un plaisir, un prolongement de mon moi profond comme le violon fait partie du corps de l'artiste qui en joue avec passion.
    Passer de ce besoin accessoire à en faire une activité relève de l'exploit et passer de l'état d'écrivain du dimanche à celui d'écrivain tout court en est encore un autre.

    L'exploit n'est pas tant dans la reconnaissance des autres, lecteurs, critiques, etc. que dans ma propre idée de ce que je suis en tant que femme et écrivain.

    Je dois m'autoriser cette écriture.
    La censure que JE m'impose en tant que femme avec en plus cette obligation de m'assumer en tant que célibataire et en finale, l'âge qui autorise à peine les sentiments forts, les émotions sensuelles, tout cela relève de la condition féminine et probablement, de l'éducation sans doute.

    Une femme se doit de mettre un homme en valeur, de briller, de fonctionner et de faire fonctionner son univers.
    Etre belle, efficace, tant de lieux communs que nous ingérons depuis l'enfance.

    Et si cet univers est intérieur, qu'il n'est pas productif, que ses mots, en admettant qu'ils fussent beaux, ne sont pas générateurs de succès, de reconnaissance, si ils ne figurent pas en bonne place dans une bibliothèque, alors, son talent, son art ne sont que des amusements comme certaines faisaient du point de croix pour tuer les heures creuses…Voilà le mot, je ne m'autorise parfois qu'à tuer les heures creuses.
    Combler mon temps de mon écriture est une activité coupable.

    Il eu fallut sans doute que mon talent passe par le chemin de licences, que je gagne le droit de dire à travers la connaissance reconnue par des diplômes.

    Pouvoir ajouter " journaliste", "prof de lettre", j'en passe et d'autres plus louables encore.
    Ces étiquettes m'auraient officialisée dans l'écriture. Face à moi-même dans un premier temps et face au monde dans un second.
    Autodidacte me donne bien du mal dans ma structure personnelle et sociale.

    Etre femme, c'est souvent un combat contre soi, il faut vomir les inhibitions, les poisons que notre statut nous fait porter, il faut s'alléger du poids de notre condition ancestrale.

    Curieusement, le rôle de mère est tout aussi anachronique. Elever ses enfants, pourtant un rôle essentiel, n'est pas reconnu.
    Alors que dire de celle qui oublie de fonctionner pour rêver et faire chanter les mots ?

    Mais je suis peut-être d'un autre âge .....
  • Faut-il attendre quand on est une femme artiste d'avoir l'âge de Louise Bourgeois, pour être enfin reconnue et celà pour cause de spéculation intensive ? Je pense que dans ce milieu, le règne du mythe de l'artiste homme maniant "son pinceau" objet de création,mythe alimenté par les frasques de quelques peintres sexuellement voraces (modiglianni, picasso) laisse peu de place aux femmes. Pour exister ou se faire remarquer, il faut tomber dans la surenchère du trash ! Devant leur chevalet, les artistes sont comme les anges : ils n'ont pas de sexe !
  • La place de la femme dans la société ? Il faut contextualiser : le lieu, l'époque, les autres paramètres : social, économique, religieux, philosophique...
    Bien sûr que, dans la majorité des pays, la lutte est seulement en route (quand elle y est).
    Quant à nos pays développés, allez jeter un oeil sur les amphithéâtres de nos universités. Allez lire aux valves les résultats de fin d'année.
    Pas de doute, nous sommes bien des pays avancés. Qu'il reste des progrès à réaliser, bien sûr, personne n'en doute. Mais la reconnaissance intellectuelle et artistique des femmes est acquise. Comme pour la plupart des autres "métiers".
    Hommes et femmes, nous devons promouvoir l'émancipation féminine globale. L'art, reflet de la vie, suivra. Le combat à mener est d'abord politique.
  • Dominique Dumont a dit :
    Sabine Delahaut a dit :
    Bonjour Marie-Françoise,
    je fréquente aussi un atelier, de gravure, la population féminine doit y avoisiner les 80% en moyenne......!

    Marie-Françoise Vandenberghe a dit :
    Je prendrai deux simples exemples, puisque j'ai fréquenté trois types d'ateliers d'art différents: en académie, la population féminine est haute et les hommes sont rares. Ils ne sont pas inexistants, mais ils sont rares. J'ignore dans quelle mesure la fréquentation d'une académie accélère le processus vers des lieux d'exposition (hormis l'expo de fin d'année des travaux d'élèves), cela existe, mais est-ce si fréquent ?

    Quant aux stages et ateliers, c'est assez variable: on y voit 100% de fréquentation féminine ou plus de mixité (ex. Pour les ateliers d'art contemporain qui se déroulent aux Beaux-Arts chaque été). Mais cela dépend aussi du type d'atelier !

    Enfin, je fréquente un atelier privé (qui n'est pas un cours) où se réunissent des artistes qui font du modèle vivant, chaque jeudi, et j'ai souvent posé cette question au responsable: pourquoi tant de femmes dans les écoles - qui ne conduisent pas forcément à la galerie? Et pourquoi une raisonnable mixité dans ce groupe où l'on organise de temps en temps une expo collective (en 2007 et en 2009) - Il estimait que les hommes fréquentaient plus volontiers les lieux où il y avait un "résultat" immédiat. Et pourtant, le désir, la volonté de résultat n'est pas proprement masculin(e) ou féminin(e).

    A première vue, je ressens aussi cette difficulté à me faire entendre en tant que femme - je l'ai ressentie davantage, plus jeune, et plus réellement à ce moment-là, mais peut-être que la donne serait la même si j'étais un homme? Avec une certaine ambition mais pas toujours le courage et le dynamisme de se donner les moyens de satisfaire cette ambition ?

    En conclusion, je ne sais pas si le fait d'être femme joue dans la création artistique ou non, à l'heure actuelle, j'imagine que cela se vaut; je pense que le problème réside dans le travail qu'il faut fournir pour promouvoir son oeuvre, se faire connaître et reconnaître, et là, il faut un peu de chance, beaucoup de volonté, un suivi dans les idées et les initiatives, le reste est affaire de goût. Je ne trouve pas qu'il y ait une peinture ou une sculpture de femme ou d'homme.... En tout cas, aimant passionnément les arts plastiques, je ne me suis jamais arrêtée à cet aspect-là des choses, mais plutôt à mes coups de coeur.
  • Dominique Dumont a dit :
    Sabine Delahaut a dit :
    Bonjour Marie-Françoise,
    je fréquente aussi un atelier, de gravure, la population féminine doit y avoisiner les 80% en moyenne......!

    Marie-Françoise Vandenberghe a dit :
    Je prendrai deux simples exemples, puisque j'ai fréquenté trois types d'ateliers d'art différents: en académie, la population féminine est haute et les hommes sont rares. Ils ne sont pas inexistants, mais ils sont rares. J'ignore dans quelle mesure la fréquentation d'une académie accélère le processus vers des lieux d'exposition (hormis l'expo de fin d'année des travaux d'élèves), cela existe, mais est-ce si fréquent ?

    Quant aux stages et ateliers, c'est assez variable: on y voit 100% de fréquentation féminine ou plus de mixité (ex. Pour les ateliers d'art contemporain qui se déroulent aux Beaux-Arts chaque été). Mais cela dépend aussi du type d'atelier !

    Enfin, je fréquente un atelier privé (qui n'est pas un cours) où se réunissent des artistes qui font du modèle vivant, chaque jeudi, et j'ai souvent posé cette question au responsable: pourquoi tant de femmes dans les écoles - qui ne conduisent pas forcément à la galerie? Et pourquoi une raisonnable mixité dans ce groupe où l'on organise de temps en temps une expo collective (en 2007 et en 2009) - Il estimait que les hommes fréquentaient plus volontiers les lieux où il y avait un "résultat" immédiat. Et pourtant, le désir, la volonté de résultat n'est pas proprement masculin(e) ou féminin(e).

    A première vue, je ressens aussi cette difficulté à me faire entendre en tant que femme - je l'ai ressentie davantage, plus jeune, et plus réellement à ce moment-là, mais peut-être que la donne serait la même si j'étais un homme? Avec une certaine ambition mais pas toujours le courage et le dynamisme de se donner les moyens de satisfaire cette ambition ?

    En conclusion, je ne sais pas si le fait d'être femme joue dans la création artistique ou non, à l'heure actuelle, j'imagine que cela se vaut; je pense que le problème réside dans le travail qu'il faut fournir pour promouvoir son oeuvre, se faire connaître et reconnaître, et là, il faut un peu de chance, beaucoup de volonté, un suivi dans les idées et les initiatives, le reste est affaire de goût. Je ne trouve pas qu'il y ait une peinture ou une sculpture de femme ou d'homme.... En tout cas, aimant passionnément les arts plastiques, je ne me suis jamais arrêtée à cet aspect-là des choses, mais plutôt à mes coups de coeur.
  • Dominique Dumont a dit :
    Sabine Delahaut a dit :
    Bonjour Marie-Françoise,
    je fréquente aussi un atelier, de gravure, la population féminine doit y avoisiner les 80% en moyenne......!

    Marie-Françoise Vandenberghe a dit :
    Je prendrai deux simples exemples, puisque j'ai fréquenté trois types d'ateliers d'art différents: en académie, la population féminine est haute et les hommes sont rares. Ils ne sont pas inexistants, mais ils sont rares. J'ignore dans quelle mesure la fréquentation d'une académie accélère le processus vers des lieux d'exposition (hormis l'expo de fin d'année des travaux d'élèves), cela existe, mais est-ce si fréquent ?

    Quant aux stages et ateliers, c'est assez variable: on y voit 100% de fréquentation féminine ou plus de mixité (ex. Pour les ateliers d'art contemporain qui se déroulent aux Beaux-Arts chaque été). Mais cela dépend aussi du type d'atelier !

    Enfin, je fréquente un atelier privé (qui n'est pas un cours) où se réunissent des artistes qui font du modèle vivant, chaque jeudi, et j'ai souvent posé cette question au responsable: pourquoi tant de femmes dans les écoles - qui ne conduisent pas forcément à la galerie? Et pourquoi une raisonnable mixité dans ce groupe où l'on organise de temps en temps une expo collective (en 2007 et en 2009) - Il estimait que les hommes fréquentaient plus volontiers les lieux où il y avait un "résultat" immédiat. Et pourtant, le désir, la volonté de résultat n'est pas proprement masculin(e) ou féminin(e).

    A première vue, je ressens aussi cette difficulté à me faire entendre en tant que femme - je l'ai ressentie davantage, plus jeune, et plus réellement à ce moment-là, mais peut-être que la donne serait la même si j'étais un homme? Avec une certaine ambition mais pas toujours le courage et le dynamisme de se donner les moyens de satisfaire cette ambition ?

    En conclusion, je ne sais pas si le fait d'être femme joue dans la création artistique ou non, à l'heure actuelle, j'imagine que cela se vaut; je pense que le problème réside dans le travail qu'il faut fournir pour promouvoir son oeuvre, se faire connaître et reconnaître, et là, il faut un peu de chance, beaucoup de volonté, un suivi dans les idées et les initiatives, le reste est affaire de goût. Je ne trouve pas qu'il y ait une peinture ou une sculpture de femme ou d'homme.... En tout cas, aimant passionnément les arts plastiques, je ne me suis jamais arrêtée à cet aspect-là des choses, mais plutôt à mes coups de coeur.
  • Sabine Delahaut a dit :
    Bonjour Marie-Françoise,
    je fréquente aussi un atelier, de gravure, la population féminine doit y avoisiner les 80% en moyenne......!

    Marie-Françoise Vandenberghe a dit :
    Je prendrai deux simples exemples, puisque j'ai fréquenté trois types d'ateliers d'art différents: en académie, la population féminine est haute et les hommes sont rares. Ils ne sont pas inexistants, mais ils sont rares. J'ignore dans quelle mesure la fréquentation d'une académie accélère le processus vers des lieux d'exposition (hormis l'expo de fin d'année des travaux d'élèves), cela existe, mais est-ce si fréquent ?

    Quant aux stages et ateliers, c'est assez variable: on y voit 100% de fréquentation féminine ou plus de mixité (ex. Pour les ateliers d'art contemporain qui se déroulent aux Beaux-Arts chaque été). Mais cela dépend aussi du type d'atelier !

    Enfin, je fréquente un atelier privé (qui n'est pas un cours) où se réunissent des artistes qui font du modèle vivant, chaque jeudi, et j'ai souvent posé cette question au responsable: pourquoi tant de femmes dans les écoles - qui ne conduisent pas forcément à la galerie? Et pourquoi une raisonnable mixité dans ce groupe où l'on organise de temps en temps une expo collective (en 2007 et en 2009) - Il estimait que les hommes fréquentaient plus volontiers les lieux où il y avait un "résultat" immédiat. Et pourtant, le désir, la volonté de résultat n'est pas proprement masculin(e) ou féminin(e).

    A première vue, je ressens aussi cette difficulté à me faire entendre en tant que femme - je l'ai ressentie davantage, plus jeune, et plus réellement à ce moment-là, mais peut-être que la donne serait la même si j'étais un homme? Avec une certaine ambition mais pas toujours le courage et le dynamisme de se donner les moyens de satisfaire cette ambition ?

    En conclusion, je ne sais pas si le fait d'être femme joue dans la création artistique ou non, à l'heure actuelle, j'imagine que cela se vaut; je pense que le problème réside dans le travail qu'il faut fournir pour promouvoir son oeuvre, se faire connaître et reconnaître, et là, il faut un peu de chance, beaucoup de volonté, un suivi dans les idées et les initiatives, le reste est affaire de goût. Je ne trouve pas qu'il y ait une peinture ou une sculpture de femme ou d'homme.... En tout cas, aimant passionnément les arts plastiques, je ne me suis jamais arrêtée à cet aspect-là des choses, mais plutôt à mes coups de coeur.
  • >« j'aimerai attirer l'attention du lecteur sur la bavure qu'a vecue Rodin et Camille Claudel,c'est un bon exemple qui met fin a la speculation gratuite de ceux ou celles qui font la différence entre la créativité chez l'homme et chez la femme, ».

    Faire la différence entre la créativité chez l’homme et celle chez la femme est très loin de toute spéculation gratuite, sauf si quelqu’un veut empêcher les gens de donner leurs avis. Le respect des avis est une valeur humaine que nous respectons tous.

    « pour rappel:Rodin a bien utilisé les croquis de Cammille Claudel pour en faire des sculptures en son nom !!!
    imaginons le contraire !!! »


    Les croquis sont les vraies expressions de la personnalité. Et le fait de Faire des sculptures par un homme (Rodin), ça ne change rien !
  • j'aimerai attirer l'attention du lecteur sur la bavure qu'a vecue Rodin et Camille Claudel,c'est un bon exemple qui met fin a la speculation gratuite de ceux ou celles qui font la différence entre la créativité chez l'homme et chez la femme,
    pour rappel:Rodin a bien utilisé les croquis de Cammille Claudel pour en faire des sculptures en son nom !!!
    imaginons le contraire !!!
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