Arts et Lettres

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À vin nouveau outres neuves ! Questions et propos sur la peinture, la littérature et la modernité


Suite à un échange de mails avec Robert PAUL, je me suis décidé aujourd’hui à ouvrir ce forum sur la modernité en art, particulièrement en peinture et en littérature. J’aimerais y penser avec vous les permanences et les transformations de la modernité, à partir de ce couple peinture-modernité né de l’histoire, en France, au XIXème siècle. 

 

En décembre dernier, nous avons pu voir dans la série des grands peintres une vidéo sur la peinture d’Henri Gervex. Cela m’a amené à repréciser ma pensée sur ce contemporain des impressionnistes, sur sa position dans le conflit fondamental qui divise la peinture depuis près de 150 ans et dont il est une figure exemplaire par son aller-retour constant entre la modernité naissante et l’académisme néo-classique.

 

Né en 1852, copain de Manet et contemporain de Van Gogh, Gervex m’apparaît en effet comme le type même du peintre qui a académisé la modernité des impressionnistes en l’utilisant comme simple éclaircissement de sa palette. La peinture de Gervex enthousiasmait Zola, parce que, à l’opposé de celle de son ancien ami Cézanne traité de « grand peintre avorté », elle conservait l’exacte facture illusionniste sous les couleurs de l’impressionnisme. Après s’être fait refusé au Salon de 1878 suite au conseil pervers de Degas de peindre les vêtements abandonnés par la belle Marion au pied de son lit, Gervex remporte en 1882 le concours ouvert pour la décoration de la Mairie du 19ème arrondissement de Paris et met au service de la culture républicaine tout un académisme de bons sentiments sociaux qu’on va retrouver tel quel dans l’art fasciste ou nazi du 20ème siècle. Or, c’est précisément cette 3ème République qui fera preuve d’un ostracisme sans faille contre les peintres indociles et posera les bases de la répression des artistes entrés en dissidence.

 

La peinture de Gervex est donc loin d’être neutre ou inoffensive. Elle témoigne d’un choix qui trahit les artistes de la modernité passés dans leur quasi totalité de la rupture avec les institutions d’art à la dissidence sociale. Artiste reconnu promu officier de la Légion d’honneur en 1889, se faisant ainsi le héraut de la bonne conscience de son temps, Gervex pose dès lors dans sa réussite même un problème esthétique, éthique et politique autant qu’économique qui fait contraste avec la « misère qui ne finira jamais » de Van Gogh et de Pissarro, l’emprisonnement de Courbet ou l’exil de Gauguin.

 

Ce qui est en jeu à travers ce cas exemplaire, c’est tout simplement l’intelligibilité du présent et l’accès difficile à une logique de l’altérité. Depuis Manet, en effet, la question de l’art ne me semble plus être la question du beau mais celle de sa propre historicité. L’art est devenu une notion paradoxale, faite de deux parts radicalement inégales et contradictoires : l’une étant tout ce qui a été accompli jusqu’à ce jour, l’autre celle qui n’est pas encore et reste à faire. Et pour dire les choses banalement, la première part a pour effet d’écraser la deuxième. Le peintre n’est donc « artiste » que s’il a devant lui une peinture qui n’existe pas encore. Debout devant sa toile vierge comme au pied d’un mur, isolé et démuni, il est de facto le seul qui n’a pas d’art. En ce sens précis, il me semble que le talentueux Henri Gervex ne peut être considéré comme un « grand artiste » au même titre que Manet, Van Gogh et Cézanne, pour ne citer que les plus « grands ».

 

Il y a dans l’art une nécessité dont il est toujours difficile de rendre compte a priori. Matisse parle du peintre qui sait tout mais oublie ce qu’il sait au moment de peindre. Le peintre et le poète ne peuvent que laisser leur exploration faire son chemin en eux, sans savoir ce vers quoi ils vont. Ils n’ont pas l’outillage mental qui leur permettrait de penser ou de mesurer ce qu’ils font vraiment, et les prises de conscience sont presque toujours ultérieures à l’action elle-même. Peintures et poèmes seront nécessairement le fruit de longs et incertains combats dont personne, à commencer par l’artiste, ne connaît ni le sens ni l’issue. J’insiste sur cet aspect inaccompli des œuvres. Depuis Manet, la peinture est arrachement et égarement dans un monde en mutation. Depuis Baudelaire, le poème est une aventure de la pensée. A vin nouveau outres neuves ! Sauf qu’il n’y a ici aucune différence entre le vin et les outres. Rien n’est jamais gagné d’avance, et plus que jamais l’art reste le lieu des conflits fondamentaux qui secouent le monde depuis 150 ans.

 

Daniel Moline

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Réponses à cette discussion

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Extraits des notes du journal de l’atelier

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Spa, 15 décembre 2014 (lundi)

recherches sur papier quadrillé
à partir d’un motif
il est possible de trouver plusieurs ordonnances ornementales
veiller à ce que les formes s’accordent

Spa, 16 décembre 2014 (mardi) 

question de l’espace
comment exprimer par la seule couleur la situation relative des choses
et leur éloignement respectif ?
se servir d’un hexaèdre de carton pour clarifier les idées

Spa,17 décembre 2014 (mercredi) 

rencontre avec Charles Van Lith
au resto L'Atelier de Theux (qui est en fait un ancien atelier de peinture)
il me montre ses lithogrammes exposés actuellement au rond-point du Sart-Tilman
nous discutons de 14 à 16h

Spa, 18 décembre 2014 (jeudi) 

le soir, je suis invité à l'ouverture du nouvel espace ART ABC&DESIGN de la rue du Viaduc à Verviers
cinq artistes ont accroché leurs œuvres aux cimaises
qu’il est quasi impossible de voir tant il y a du monde
et que donc personne ne regarde

assis seul avec les anges à l’étage de la galerie,
j’ai l’impression d’être un de ces vieux figurants en costume des années 40
dans "Les ailes du désir" de Wim Wenders,
" des figurants, des extras ", ces accessoires d’humanité devant lesquels s’agitent les acteurs principaux,
et qui restent assis là, tellement patients, voués à l’inexistence pure,
et qui " fument et s’ennuyent " en attendant vainement leur prochaine entrée en scène

avant de partir, small talk de 5 minutes avec Benoît Deliège,
l'artiste-peintre des voitures, venu de Polleur, le village voisin de Nivezé 

Spa, 19 décembre 2014 (vendredi) 

exprimer le caractère mystérieux de l’intérieur de la forêt
la tristesse d’un jour de pluie
c’est le jeu et la recherche qui doivent suggérer des solutions nouvelles
le résultat final n’est jamais connu à l’avance
veiller à la clarté
se laisser guider par la seule perception sensible des agents plastiques utilisés
peindre avec le seul désir et l’unique volonté de regarder, de voir, de revoir, de comparer
pour assembler et faire de bons montages
jusqu’à ce que tout soit attirant

Spa, 20 décembre 2014 (samedi) 

problème d’ordonner plusieurs motifs sur une surface finie
revoir les fresques égyptiennes
les "fruits en un certain ordre assemblés"
rechercher l’équilibre des taches en fonction de la forme et de la couleur
les plans comme attouchements d’espace
prendre la couleur telle qu’elle sort du tube
recommencer autant de fois qu’il le faudra les accords de couleur 

Daniel Moline

*

– Daniel Moline : " j’étais en haillons, moi, et toi, terrible, toute nue, l’air encore toute jeune ! " –

– huile et ambre sur toile – 100 x100 cm – décembre 2014 –

*

Il nous est né, depuis peu d’années, une machine qui chaque jour étonne notre pensée et effraie nos yeux. Cette machine, avant un siècle, sera le pinceau, la palette, les couleurs, l’adresse, l’habitude, la patience, le coup d’œil, la touche, la pâte, le glacis, la ficelle, le modelé, le fini, le rendu… Qu’on ne pense pas que le daguerréotype va tuer l’art. Quand cet enfant géant aura atteint l’âge de maturité, quand toute sa force, toute sa puissance se seront développées, alors le génie de l’art lui mettra la main sur le collet et s’écriera : "A moi ! Tu es à moi maintenant ! Nous allons travailler ensemble. " (Antoine Wiertz, La photographie, 1855)

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Impossible en art de s’interdire les ombres de la subjectivité portées sur les images créées par le peintre, même quand celui-ci s’efforce de montrer objectivement les choses, telles qu’elles sont, dans leur essence et leur vérité.

La modernité le sait qui met en scène les astuces par lesquelles on essaie de faire croire que c’est vrai comme si, pareil à la "rétine" de la caméra dont "l’objectif ne ment pas", l’artiste n’y était pour rien ou n’avait pas été là pour voir.

En ce sens, le problème aujourd’hui ne serait plus le dilemme de l’objectivité (hyperréalisme) ou de la subjectivité (surréalisme, lyrisme, symbolisme…), de la peinture ou de la photo, mais l’usage heuristique, audacieux, inventif, des mille possibilités ouvertes et offertes à l’artiste par les manipulations numériques de l’optique et les nouvelles technologies pour expérimenter indéfiniment de nouvelles voies.

Daniel Moline

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"Tout ça parce que ce soir,
c’est comme une nuit qui entre dans une autre nuit… "

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"Marcel Proust est mort de la même inexpérience qui lui a permis d’écrire son œuvre. Il est mort d’être étranger au monde et de n’avoir pas su changer des conditions de vie qui pour lui étaient destructrices. Il est mort de ne pas savoir comment on allume un feu, comment on ouvre une fenêtre." (Jacques Rivière, Hommage à Marcel Proust, NRF, n°112, 1923, p.183)

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"Petit ou grand, parfois, il suffit de ne pas être du village, mais du village d’à côté, pour être un étranger. Après, c’est une question d’échelle, mais c’est toujours le village…

…On peut aussi être étranger au temps. A son temps. Qui est toujours le temps d’un lieu, d’un réseau. Ce qu’on appelle l’époque. Pour le lieu, il y a des métèques. Mais il n’y a pas de métèques du temps. Des métèques de l’époque. Etre un étranger au temps est pire qu’être un étranger au lieu. Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé, Proust sont des exemples immédiats d’étrangers à leur temps, temps de la société, temps de la poésie…prise pour la poésie." (Henri Meschonnic, pour sortir du postmoderne, Hourvari, 2009, pp.89-90)

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Dans le récit qui donne son titre au recueil Le poète assassiné, Apollinaire rapporte un article-bidon qui aurait paru le 26 janvier 1914 dans un journal australien: "La vraie gloire a abandonné la poésie pour la science, la philosophie, l’acrobatie, la philantropie, la sociologie, etc. Les poètes ne sont plus bons aujourd’hui qu’à toucher de l’argent qu’ils ne gagnent point puisqu’ils ne travaillent guère et que la plupart d’entre eux (sauf les chansonniers et quelques autres) n’ont aucun talent et par conséquent aucune excuse. Pour ceux qui ont quelque don, ils sont encore plus nuisibles, car s’ils ne touchent rien, ni à rien, ils font chacun plus de bruit qu’un régiment et nous rabattent les oreilles de ce qu’ils sont maudits. Tous ces gens-là n’ont plus de raison d’être…Il faut que les poètes disparaissent, il faut les bannir de la terre…Dès demain commencera l’ère nouvelle. La poésie n’existera plus, on brisera les lyres trop lourdes pour les vieilles inspirations. On massacrera les poètes." A lire les mots de cette sombre prophétie, on ne se rend pas compte qu’ils ont été écrits il y a 100 ans. Non qu’un siècle soit passé sur eux sans laisser de traces. Mais il a précisément pour effet de dégager la vérité contenue dans ce qui n’était d’abord qu’une improvisation débridée. Le paysage – alors encore lointain – que ces mots illuminaient comme un éclair, nous avons entretemps appris à le reconnaître comme le nôtre. La sélection à laquelle nous sommes tous soumis par nos dirigeants a pris des formes qui, par leur inexorabilité, ne le cèdent guère au processus décrit par Apollinaire. Je vous invite ici à relire sa célèbre description du pogrom des poètes : les maisons d’éditions sont prises d’assaut, les livres de poésie brûlés, les poètes massacrés. Et ces mêmes scènes se déroulent au même moment sur toute la terre…

Alors, dois-je donc moi aussi célébrer l’an nouveau, 2015, les temps à venir après les dernières poésies enfouies sous la cendre des pixels ? Moi, insecte avec vous du présent, dire adieu à 2014 ans de vieilleries ? "C’est plus qu’on ne peut gober, dirait Meschonnic. On ne part pas avant la fin. La fin de quoi ? Le calendrier, c’est le cadre. Moi, c’est la peinture qui est dedans qui m’intéresse." Car si j’ai un agenda, comme tout le monde, j’ai rendez-vous, là, avec quoi ? Je ne sais même pas encore de quoi je me retire. Pas du passé. L’avenir du passé, c’est nous, étrangers au temps des soldes et présents au présent. Adieu à 2014 ? Vous n’êtes pas sérieux. On ne dit adieu ni à Dieu ni à rien ! Inutile même de vous souhaiter une bonne année. Comme s’il y en avait eu de mauvaises. J’ai déjà beaucoup à faire au milieu de nos ruines, tout occupé que je suis par ma propre survie au jour le jour et l’organisation nécessaire pour trouver malgré tout les ressources d’un petit bricolage quotidien : s’occuper à partir de presque rien, besogner avec des mots et des couleurs ; récupérer pour faire de peu de choses beaucoup ; détourner sans laisser de traces le flot des images du web ; brosser la réalité à rebours de la neige électronique ; montrer ses rouages dentés dans leur simplicité ; trimer pour survivre malgré tout comme artiste ; agir à distance pour bidouiller quand même quelque chose du monde et faire danser le temps qui nous détruit ; et m’écrier enfin comme Rimbaud dans les Illuminations, : "Oh ! le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n’existent pas.) Douceurs !"

Aussi resterai-je sans doute pour toujours un isolé (je m’y suis fait) qui, n’étant conseillé par personne, est incapable de conseiller qui que ce soit. Pas un chef, mais un chiffonnier de l’art voué à l’inexistence pure et simple des Namenlosen. Pas un supporting actor ni même un people, mais un simple figurant dans la nuit du numérique. Pas le fondateur de la dynastie au chapeau rouge, mais l’avant-dernier fossoyeur anonyme de Willy Kemp dans la solitude de son métier et de ses visées. "Un chiffonnier au petit matin, qui soulève au bout de son bâton les débris de discours et les haillons de langage pour les charger en riant dans sa carriole, non sans de temps en temps faire flotter au vent du matin l’un ou l’autre de ces oripeaux baptisés "humanité", "intériorité", "approfondissement" (Walter Benjamin, Œuvres II, Gallimard, 2000, p.188). Un joyeux chiffonnier, quoi ! un peu trouble-fête – mais si peu ! - par sa vie singulière immanente au premier matin de janvier, à l’aube grise du troisième millénaire…

Daniel Moline

Mes meilleurs voeux (à l'ancienne;-) pour 2015, cher Daniel,chiffonnier de l'art, insecte avec vous du présent (mais pourquoi avec moi?)

A vous lire, vous êtes plutôt morose au seuil de cette nouvelle année, de manière non justifiée à mon humble avis, connaissant vos talents multiples!

Il est vrai que les albatros planent dans leur solitude et évitent les hommes d'équipage moqueurs,incapables de prendre de la hauteur...

Le Poète est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempête et se rit de l'archer;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. 

                     l'Albatros (Charles Baudelaire) 

Quant aux flonflons du 31 décembre,on peut les reporter au 19 février comme les chinois ou au 1er septembre ...comme moi ! Depuis ma retraite, j'ai en effet décidé en accord avec moi-même que ce jour est le premier de mon année ... et donc je ne suis pas en 2014 AJC mais en l'an 6 AMR (après ma retraite ou après ma rédemption?!) Il n'est toutefois pas interdit de s'amuser le 31 décembre si l'occasion s'en présente! 

Bien amicalement,

Jean-Marie 

S'il faut ouvrir des fenêtres pour vivre c'est sur que vous n'êtes pas si morose que ce qu'une première lecture pourrait induire. Mais le difficile me semble aussi de ne pas trop ouvrir ces vasistas qui effectivement brouillent tellement nos perceptions qu'ils anéantissent notre "poésie pure!"  Quand à allumer le feu!! franchement il fait trop froid! Le pompier retraité que je suis vous rappelle le triangle du feu comburant carburant température. De la matière à brûler (ça ne manque pas), de l'oxygène énergique( ça faiblit mais ça se trouve, ici le Mistral nous offre un ciel cobalt pour ce jour de l'an), et de la chaleur. C'est bien un peu de chaleur humaine qu'il me faut avoir envie de maintenir malgré mon envie de tout lâcher! 

Morose ? Non, Jean-Marie, détrompez-vous ! Diernat a raison. Le joyeux chiffonnier de l’art n’est ni morose, ni désabusé, et encore moins désespéré. Ces dernières années m’ont donné chaque fois un peu plus de couleurs. Ma vie continue d’être bien remplie, et je n’ai aucune raison de m’en plaindre. Je vis en paix avec ma compagne et en bonne santé dans un environnement de rêve. Grâce à Dieu qui n’existe peut-être pas, mes enfants ont bien grandi et fait leur chemin dans la vie. Par mon travail d’accordeur d’oreilles, je viens moi-même en aide chaque jour aux enfants des autres en difficulté scolaire et cela donne du sens à ma vie. Enfin, je n’ai jamais peint ni écrit avec autant de plaisir qu’aujourd’hui.

Simplement, si la religion a partie liée avec la névrose obsessionnelle, l’art quant à lui évolue à proximité de l’hystérie et d’autres pathologies délirantes. Invités à l’incurable optimisme du Pangloss de Voltaire fondé sur un usage abusif du principe de la raison suffisante, nous voulons tous d’une manière ou d’une autre appartenir à quelque chose, être de ceux qui ont une vision claire de ce que devrait être la vie, échanger nos hésitations pour une confiance stable en ce qui est, ce qui était ou ce qui doit encore venir. Puis on constate l’inutilité même de ces tentatives, et que ce ne sera jamais tout à fait comme on l’aurait voulu…

Restent donc ces questions discrètes qui reviennent se poser de temps à autre, telles que, par exemple: Devons-nous ou voulons-nous remplir notre vie jusqu’à la fin comme si nous avions peur de découvrir qu’elle est finalement vide ? Ou au contraire opérer un détachement de tout, nous émanciper des illusions pour retrouver une proximité essentielle avec les choses et retourner en quelque sorte dès maintenant à la terre ? S’il s’agit bien finalement d’assumer la vie en faisant l’économie de toute transcendance, dois-je pour cela ne jamais m’arrêter de créer, comme un rossignol qui continuerait à chanter la nuit, et poursuivre jusqu’à mon dernier jour une œuvre jubilatoire de travail, d’utopies et de souvenirs mêlés pour m’y reconstruire inlassablement par-devant moi ?

Ces questions ont pour moi une fonction prophylactique. Ne comptez donc pas sur moi pour y répondre. Au risque de paraître ingénu ou ingénieux, je ne tiens ni à avoir ni à savoir le dernier mot.

Daniel Moline

  • Pour vous répondre... simplement Daniel, je puise un échange de la salle de causette A et L 

  • NINA

    Continuons à créer.

  • Liliane Magotte

    Oui, belle phrase

  • NINA

    et même de plus en plus. BISES Liliane.

  • Liliane Magotte

    Continuons, l'art nous permet de nous évader

  • Bises Nina

  • Tout est dit, n'est ce pas Daniel?
  • Jean-Marie

L'art ne me semble pas se situer du côté  des illusions, des rêves, il ne peut pas non plus se fondre dans la terre, dans la chose. Je me retrouve avec l'âge bien sur plus prêt de la terre que de mes anciennes convictions mais la nature de mon besoin de poésie n'a pas changé depuis mes émois adolescents, peut être même depuis mon enfance. Cette intimité qui me tenaille et que je n'arrive pas à faire briller comme tous les" artistes" de ce site peuvent le faire.Cette fine fissure que je sais avoir en moi, ma part d'art! (pas de style!) Je ne lui demande pas de m'aider à m'évader mais au contraire à m'obliger à être.

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- Daniel Moline, "Dois-je te croire ? "-
- huile et ambre sur toile  –  100 x 100 cm  –  2013 -

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"Qui est-ce qui parle, ce n’est pas moi qui parle, où est-ce que je suis, où est-ce que c’est, où sont les autres, ce sont les autres qui parlent, c’est à moi qu’ils parlent, c’est de moi qu’ils parlent, je les entends, je suis muet, qu’est-ce qu’ils veulent, qu’est-ce que je leur ai fait, qu’est-ce que j’ai fait à Dieu, qu’est-ce qu’ils ont fait à Dieu, qu’est-ce que Dieu nous a fait, il ne nous a rien fait, nous ne lui avons rien fait, nous ne pouvons rien lui faire, il ne peut rien nous faire, nous sommes innocents, il est innocent, ce n’est la faute à personne, qu’est-ce qui n’est la faute à personne, cet état de choses, quel état de choses, c’est ainsi, ainsi soit-il, sois tranquille, il sera ainsi, qu’est-ce qui sera ainsi, comment ainsi, parlant toujours, dans la soif, perdant la boule, cherchant toujours, ne cherchant plus, cherchant encore, qu’est-ce qu’ils veulent, que je sois ceci, que je sois cela, que je crie, que je bouge, que je sorte d’ici, que je sorte d’ici, que je naisse, que je meure…" (Samuel Beckett, L’innommable, Éditions de Minuit, 1953, p.165)

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J’ai revu lundi dernier le film relatant le procès intenté à Charlie Hebdo par l’UOIF et le Grande Mosquée de Paris pour 2 caricatures de Mahomet, dont celle de Cabu faisant déclarer au Prophète que "c’est dur d’être aimé par des cons".

Con ? Brassens a écrit la-dessus plusieurs chansons dont son fameux Blason "imitant de Marot l’élégant badinage", le Roi des Cons et Le temps ne fait rien à l’affaire. Rien à redire sur la première chanson qui continue à sa manière le recueil des poèmes de Clément Marot (1536)et évoque avec une tendresse certaine le sexe féminin. Les autres remettent si bien en place "les vieux" avec les "jeunes cons" qu’il n’y a rien à ajouter. Tout est dit et bien dit, comme l’écrivait Jean-Marie.

Quant au Petit ou Grand Robert, après avoir lui aussi évoqué le sexe de la femme, il donne de ce mot vulgaire un certain nombre de synonymes tels que "imbécile", "bête", "idiot", "crétin"…Et là, je me permettrai de réagir à ce que je considère comme une équivalence molle puisqu’elle induit un usage relâché de notre belle langue française. De fait, l’idiotie doit être distinguée de la bêtise au même titre que la naïveté et la stupidité. Elle peut même être considérée comme une des armes les plus subversives de l’art contemporain. Je pense à L’innommable de Samuel Beckett (1953) et aux merveilleux idiolectes inventés par tous les poètes. Hélas, la paresse a souvent raison des pulsions langagières, et, sans le savoir, les discours poético-amoureux glissent facilement de l’idiotie dans "cette bébêtise qui, depuis que la bonne vieille lettre d’amour a fait place à l’e-mail et aux SMS, a du moins le mérite d’être concise".

Revenant aux cons de Cabu, je me retrouve devant un autre problème : les "cons" terroristes sont-ils simplement idiots comme vous et moi qui sommes de vrais artistes, ou sont-ils réellement (bêtement) bêtes par accident ? Celui-ci ayant disparu, je ne peux plus lui soumettre ma question. Pour y voir plus clair, j’aurai donc recours à ce que notre oreille nous apprend sur les comportements humains. En effet, l’allure des courbes d’un test d’écoute traduit les caractéristiques de la personnalité de celui qui s’y soumet et le situe dans un registre particulier correspondant à son tempérament. Et il y a de fait un filtrage du matériau informationnel typique du fanatique (de droite ou de gauche) qui manifeste son caractère paranoïaque, avec tout ce que cela suppose de vanité narcissique, d’arrogance et de volonté d’imposer à tous sa vision du monde. Pour affirmer sa supériorité tonitruante, celui-ci va évidemment brandir le bon vieux principe d’identité propre à tout ce qui est bête et dont se revendiquait jadis le Dieu jaloux et belliqueux de l’Ancien Testament : "Je suis celui qui suis" !

Or, il existe aussi un profil tout à fait opposé qui est celui de la courbe d’écoute inverse de l’idiot révolutionnaire, celui qui, renonçant à tout savoir, fait tellement corps avec ses émotions pour adhérer au monde phénoménal qu’il est impossible de l’en distinguer. Humble et idiot comme une peinture minimaliste sur un mur gris, ce caméléon victime de toutes les persécutions et prêt à mourir pour la bonne cause, s’efface volontiers dans son environnement social et prône le reniement de soi. Il ne serait pas loin de souscrire à la parole énigmatique de Jésus dans les Béatitudes qui oppose l’idiotie des pauvres en esprit à la science des savants et des stratèges, à l’inverse donc du fanatisme monopolisant de Saint Paul qui opposera la folie de la foi à la sagesse des sages.

A suivre les tenants et les aboutissants des récents assassinats à Paris, j’ai l’impression que nos terroristes étaient d’abord de simples et singuliers idiots comme vous et moi, "hommes du peuple ignorant et sans éducation", bordéliques ou borderlines, un peu artistes même, et qui, par accident, avaient basculé un jour dans la bêtise paranoïaque. Chose qui peut arriver à n’importe qui le jour où il sera mis dans une situation de détresse telle qu’une action de maître, contrôlée, très méthodique, où chaque chose vient dans son temps et dans son ordre par induction délirante avec comme aboutissement la mort, lui apparaîtrait enfin comme ce qui fera sûrement de lui un homme privilégié, élu, puissant, remarquable et hors du commun, digne ni plus ni moins de Dieu lui-même.

Daniel Moline


J'ai fait une mauvaise manipulation!!!   Je disais que nous étions en plein Thomisme. La raison et la révélation sont deux chemins qui permettent l'approche d'une vérité. Et je suis en accord avec vous quand vous expliquez que Manet est moderne à son insu. On est bien dans le registre de la révélation renforcé par une "pensée" artistique, une raison, un travail. Les artistes qui font délibérément de la provocation pour choquer le bourgeois réactionnaire n'est qu'un mauvais épicier, un artiste réac. Le petit épicier qui a gonflé son sextoy sur une place de PARIS fait parti de cette bande.

l'Imagination, oui, voilà un paramètre essentiel de la création - à mettre en premier lieu dans l'outre de Daniel - dans tous les domaines qui se nourrissent de tous les domaines ; une imagination que je qualifierais de débridée pour qu'elle soit encore plus efficace,en cela qu'elle virevolte dans tous les sens, libérée du carcan des "cela ne se fait pas" de la pensée "moyenne" inculquée par l'école, par l'église,par la famille, par le voisin, par son supérieur hiérarchique, par le médecin...par son conjoint...par... par... et qui se résume à la phrase lapidaire: t'es pas fou, non? 

J'aime appeler pensée comptine, ce grésillement de cette petite flamme intérieure au sein de ma nef... qui remplace sans regrets ,dans mon histoire d'homme qui se veut créatif, celle qui pendait à la croisée de l'autre sous un petit globe et qui nous rappelait que Le Créateur était Ailleurs, vous vous souvenez?)

Marabout, bout de ficelle, selle de cheval,cheval de course....

Pensée comptine... disons plutôt association d'idées,car la comptine suggère une imagination linéaire gardant encore ses attaches cartésienne alors que je la vois plutôt spatiale et complexe,Morinienne (cela ne se dit pas encore? tant pis!) 

Maintenant, je reviens à mon dada chéri, l'huile pour alimenter cette petite flamme, c'est la Connaissance.En tous les domaines, pour moi l'imagination est d'autant plus féconde, d'autant plus fourmillante,plus riche en connexions  que l'on a rempli son réservoir de tout ce qu'il était capable d'absorber quitte à oublier son contenu.

Donc, attribuant à la diversité , à la richesse de la pensée, sa faculté de se développer au plus profond d'elle-même jusqu'à se regarder dans son propre miroir , je me méfie de tout propos mettant en avant l'inconscient,l'inconnu, l'art inspiré de l'Esprit qui serait en dehors de notre esprit, propos dont fait souvent son miel l'autodidacte "pur".

Je regarde ma petite fille évoluer de jour en jour sous le regard attentif de ces parents et je constate que malgré tout ce que l'on sait de l'inné (y compris un don éventuel pour l'art ) qu'elle apprend tout,tout ...à regarder, à sourire, à aimer.

Prenez l'enfant sauvage de François Truffaut, prenez  Mowgli, prenez Tarzan,arrachez-le aux loups ou aux singes dès leur premier mois et au lieu de le rendre aux hommes, conduisez-le au plus profond d'une caverne, laissez-le seul en supposant qu'il sache se nourrir et vous en ferez un parfait autodidacte.

Quand je disais... ils ne sont pas aveugles à Daniel en parlant des artistes plus ou moins impressionnés par l'impressionisme dans ma première intervention, c'est à cela que je faisais allusion mais il m'aura compris vu la qualité de sa Connaissance! 

Reprenons le raisonnement que je tiens ci-dessus mais dans un registre moins sévère, en l'occurence la capacité d'écrire dont j'use ici de manière qui me paraît normale; que serait cette capacité au Japon ?( c'est ma toute nouvelle relation avec Daniel sur ce forum qui m'en donne l'idée par son expérience de vie et sa connaissance de l'écriture et de la langue de ce pays).Un poème crépite dans ma tête comment exprimer cette "magie" si j'ignore l'écriture ... oui... je peux le transmettre de manière orale à des personnes qui ne me comprendrons pas mais qui seront sans doute charmé par la musicalité de ce que je dis de la même manière que je suis charmé visuellement par l'écriture japonaise sans la comprendre.

Kirié.... éééé.... ééééé...éleison... tiens qu'est ce que cela veut encore dire?

Et si nous ne sommes pas des enfants sauvages dans notre milieu,dans notre environnement ,nous sommes encore l'adulte sauvage de quelqu'un ou de quelque chose!

...Quand je lis les travaux d'Einstein et la théorie de la relativité,

...je suis un adulte sauvage!  

e=mc2, me dis-je comme tout le monde mais ma pensée rame encore lorsque elle s'essaye à la dilatation du temps et s'interroge toujours sur ce qu'il en est sur le mécanisme des horloges. 

Quand j'écoute Mozart, 

je suis un adulte sauvage

...dont le coeur peut se ravir d'être au coeur de la batterie qui fait danser les gilles   

Quand, je lis Rimbaud  

je suis un adulte sauvage

...dont le coeur peut se pénétrer des mantras monocordes.

Et lorsque j'étale du bleu au rouleau sur ma porte de devant, je pense à Malévitch,Klein,Kelly,Ryman,Soulages et à leur histoire ...je ne me dis pas que je pourrais être finalement comme eux un autodidacte en peinture minimaliste. je ne suis qu'autodidacte en peinture en bâtiment et ma foi... cela ne me réussit pas si mal!

Lorsque je reprends mes pinceaux d'artiste, que j'en sois conscient ou non à ce moment, la petite flamme dans ma nef me dit plus ou moins ce que les autres ont fait avant moi dans le domaine que j'affectionne, me guide plus ou moins  vers mon but en se satisfaisant plus ou moins de mes capacités manuelles et essaie plus ou moins d'aller de l'avant, enfin ce qu'elle pense être de l'avant!  

 Et j'essaye à tout moment de ne pas oublier que l'huile de tête s'accompagne d'huile de coude quoique une idée indiquée sur un bout de papier, c'est aussi de l' art contemporain! Tiens , c'est vrai,vous auriez peut-être intérêt à ce que je pratique l'écriture minimaliste! 

Bien cordialement à tous,

Jean-Marie Cambier         



 

 

 

*

*

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure…
(Guillaume Apollinaire, Le Pont Mirabeau)
*

Heureuse "mauvaise manipulation" de Diernat qui, sans le vouloir, nous ramène 4 ans en arrière avec cette intervention de Jean-Marie Cambier datée du 14 janvier 02 AMR, à la première page de ce forum. Son texte originaire (quasi-fondateur) n’a rien perdu de sa fraîcheur ni de sa pertinence. Et je me prends à rêver de ce "bon vieux temps" où nos discussions allaient bon train avec ce gaillard de Gil qui a complètement disparu de la circulation. Ces échanges m’ont tout au moins confirmé certaines choses, et d’abord de constater que, faute d’arguments, nos débats s’essoufflent très vite. En ce temps de remises en question radicales et de reconstructions culturelles, il est difficile de poursuivre un questionnement rigoureux qui permettrait de reconnaître aux images, à leurs modalités de présentation et de montage, un rôle constitutif dans la production des savoirs. Notre pratique des images ignore royalement les conflits véritables qui les traversent et il suffit de consulter Google-images pour prendre la mesure de l’aporie fondamentale que constitue cet inventaire visuel exhaustif mais sans aucun modèle d’intelligibilité pour appréhender les liens intimes et permanents entre visibilité et lisibilité.

Reste donc la question de savoir comment s’orienter, comment maintenir un horizon de pensée dès que le monde se décompose à tous les niveaux de la pensée et de l’expérience. Le cours de cette dernière ayant chuté avec le raz-de-marée du virtuel, la tâche est évidemment difficile de reprendre l’aventure au début et d’utiliser la mémoire pour qu’un désir de penser soit encore possible. Comment discerner la raison des pouvoirs de l’imagination ? Comment mener à bien la critique radicale du substantialisme attaché aux images, aux savoirs et aux temps ?

Je pense ici à René Girard dont Robert Paul vient juste de présenter l’ouvrage de 1972 sur la violence et le sacré. Il y a là matière à débat quand on se rend compte que la brillante théorie déductive imaginée par ce savant n’a rien de scientifique et est fondamentalement dogmatique. Qu’elle soit pertinente dans les relations socio-culturelles et la psychanalyse, soit, mais la base axiomatique de cette construction prolepse n’est que et reste une simple hypothèse dont il faut apprécier les présupposés et les sous-entendus. (Je vous rappelle le débat qui a eu lieu sur ce même forum tout au long du mois d’août 2012, pp.14 et 15).

Nous nous retrouvons donc un peu comme le joyeux chiffonnier du premier janvier 2015 obligé de se débrouiller avec peu (un porte-plume Pilot) et d’explorer son quotidien avec presque rien (des crocris) face à un déchaînement irrationnel d’images et d’idées qui dressent l’homme contre l’homme et dont les événements récents de Charlie Hebdo sont à leur manière le dernier avatar.

Daniel Moline

Merci, Daniel, pour vos commentaires élogieux sur mes propos, vieux de 4 ans, déterrés accidentellement. Cette exhumation sans tambour ni trompette ne m’a évidemment pas  encouragé à commenter ma surprise.

Au fil du temps s’est ainsi émoussé le désir d’échanger des idées et je crois qu’il n’y a que vous, sur Arts et Lettres, pour continuer ses réflexions de semaine en semaine en rebondissant, en quelque sorte, sur vous-même.

Certes, de mon côté, je ne cesse pas d’écrire dans mes carnets de crocrits . Toutefois des réflexions ayant trait, par exemple, à la sempiternelle relation esprit -matière qui n’intéressent pratiquement que moi-même me servent, pour le moment, à l’équilibre des compositions de mes banderoles à l’instar de certains artistes (Jean le Gac) .

Evidemment, je suis agréablement surpris de voir l’un ou l’autre visiteur d’une de mes expositions se tordre le cou pour essayer de déchiffrer ce que j’ai voulu dire mais cette curiosité très limitée ne me motive pas pour consacrer beaucoup (trop) de temps à la mise en forme de ces textes pour les proposer à la lecture - par exemple-sur A et L.

Un carnet, une plume , de l’aquarelle sont mes instruments de base pour explorer  le quotidien ;ce qui ne m’empêche pas de fréquenter assidûment Google , cette immense bibliothèque  prolongeant efficacement et instantanément notre mémoire.

Dans mes réflexions sur l’art, je trouve immédiatement sur Google-images les …images qui complètent immédiatement ma pensée.

Ainsi en est-il de mes idées sur les « têtes métaphoriques » qui me semblent être un thème récurrent dans l’histoire de l’art depuis les masques africains et  la mythologie jusqu’au minoporc d’un Hubert Saint-Eve.

Ci-dessous l'une de mes pages de carnet où je combine texte et images trouvées sur Google qui illustrent ma pensée.

Bien cordialement,

Jean-Marie 

 

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