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Une canne Art Nouveau "cultivée" - ca 1900

A cette époque, - restons en Belgique - l’architecte Victor Horta prône un renouvellement des motifs décoratifs inspiré de la nature. L'emploi de lignes sinueuses, de courbes et de formes organiques représentera l'une des caractéristiques majeures de l’Art Nouveau. Les artistes de ce nouveau courant désirent implanter l’harmonie dans la vie quotidienne. L’Art sera dans tout, il sera offert à tous et s'attachera à tous les domaines ... la canne en fera partie et c’est son pommeau qui portera classiquement le décor comme sur cette canne en argent niellé.

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12272798477?profile=original Cette canne n'est pas unique mais assez rare.

C'est exactement ce modèle qui fut offert par Victor Horta au pianiste Arthur de Greef.

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Celle dont il est question  aujourd’hui est peu fréquente car c’est la canne elle-même qui forme le motif en s’inspirant de la fameuse « ligne en coup de fouet ».

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Les exemples sont rares puisqu’il fallait « cultiver » ce type de cannes. Après ensemencement, durant trois ou quatre ans de croissance, voire plus, l’arbrisseau, maintenu bien droit en permanence, était ébourgeonné très régulièrement afin de lui conserver un aspect lisse et uniforme après l’écorçage. Les dimensions requises obtenues (+ou- 2 mètres), on le coupait et dans ce cas bien précis, on fendait l’extrémité la plus large en deux brins identiques. Encore vert et relativement souple, on l’étuvait pour l’assouplir plus encore et permettre de courber plus facilement la partie qui servira à la confection du pommeau. Les deux brins sont cintrés, entremêlés et maintenus pour qu’ils puissent former un entrelacs qui s’inscrit parfaitement dans le nouveau langage ornemental. 

Remarquez la chute en spirale qui fini sa course en s’enroulant autour du fût ... elle nous rappelle, on ne peut mieux, de nombreux éléments décoratifs Art Nouveau.

La culture de la canne s’est développée à partir du XVIIIème siècle et plus particulièrement durant le XIXème. Faire pousser les cannes était devenu une véritable industrie. En France, pour ne donner que cet exemple, une entreprise installée en Seine et Oise au XIXème siècle, possédait plusieurs centaines d’hectares sur lesquels poussaient plus de 4.000.000 de cannes. Les champs de cannes de ce cultivateur étaient répartis dans toute la France car à chaque espèce, il fallait un terrain et un climat particulier.

Cet artisanat exigeait beaucoup de minutie et une connaissance approfondie des essences cultivées. Durant la vie des jeunes plans, leurs tiges ligneuses étaient tressées, scarifiées, entrelacées, cintrées, mises en volute, ....

Cela m’amuse de penser que le «planteur de cannes» devait interroger le ciel et comme l’agriculteur, supputer les chances de temps favorable ou comme le viticulteur qui espère «une année à vin», attendre avec espoir «une excellente année de cannes».

D.T.


12272799070?profile=originalCulture d'arbustes à cannes - Seine et Oise 

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Commentaires

  • Merci d'avoir partagé ces deux merveilles sur Arts et Lettres !

     J'ai une véritable passion pour l' Art Nouveau, liée bien certainement à ma première passion : la Nature et un de ses corollaires... l'harmonie !

    Belle journée à vous ! Cordialement, Nicole V.Duvivier

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