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Un jour sur la terre JGobert.

L’histoire débute un soir d’été. Les rues de la ville sont illuminées et les passants bruyants déambulent sur les trottoirs. Aux terrasses festoient des groupes d’amis, des couples, des amoureux. Des parfums agréables se faufilent partout et la gaité est de mise. La nuit est belle, le ciel parsemé d’étoiles et Marie savoure cet instant unique.

Marie vient de la campagne. Elle y est née et sans son inscription dans cet établissement célèbre, elle serait restée loin d’ici. Sa vie est simple. Elle aime sa famille. Dans sa campagne, elle parcourt les sentiers, les jolis bourgs fleuris, et se laisse guider par le petit ruisseau scintillant. Ses jeux sont souvent les mêmes, découvrir, regarder, admirer la beauté de ce qui l’entoure. S’en imprégner et en apprécier la moindre parcelle de couleur, le moindre fragment de vie, la moindre odeur. Toutes ses beautés qu’elle ne peut oublier.

Depuis peu, elle habite un petit meublé, au deuxième étage, dans une rue un peu triste. L’escalier est vieillot et craque sous ses pieds. L’intérieur lui plait. Avec quelques décorations, il est acceptable. Depuis son installation dans cette ville tentaculaire, elle est un peu perdue et cherche de nouveaux repères. Ses nouveaux amis sont gentils, déjà intégrés à cette cité et laissent Marie à ses découvertes, à ses beaux songes. Sur son joli visage se lit la douceur, la candeur d’une jeune fille innocente.

Marie a laissé sa famille là-bas et reste connectée à eux grâce à ce petit Gsm offert par sa mère. Il est bien pratique. Marie s’en sert et relate les détails de sa nouvelle vie, son établissement, ses cours, ses professeurs. Elle en profite pour raconter ses visites aux musées de la Capitale et s’enflamme dans ses récits. Elle voit à chaque sortie des merveilles. Des kilomètres de galerie à explorer, à découvrir, à savourer. Elle se sent l’âme d’une artiste.

A l’entrée d’un musée, son attention est attirée par un artiste de rue. Lui aussi se sent l’âme bohème et pour gagner quelques sous, dessine sur un vieux chevalet des visages au fusain. Ses portraits sont justes, précis et gracieux. Ses rares clients sont en général ravis de ce qu’ils voient. Viendra un temps où il sera célèbre. Marie le regarde chaque jour avec presqu’envie. Transcrire, calligraphier ainsi la vie lui plait.

Ses études sont sérieuses. Elle s’y prépare depuis un moment. Sa réussite à l’examen d’entrée l’a renforcée dans le déroulement de son avenir. Elle est tenace et va y arriver. A la sortie des cours, Marie se hâte et inconsciemment se dirige vers cette entrée de métro qui va la transporter vers ce musée. Aujourd’hui son emploi du temps la laisse libre. Elle y va donc le cœur léger.

Le jeune peintre est là. Il s’active avec un client. Quelques instants encore et il sera libre. Marie l’observe sans se faire remarquer et reprend sa route de découverte vers cette galerie qu’elle affectionne tant, devenue pour elle un lieu de promenade.  Quelques pas feutrés se font entendre et arrivé à son hauteur, le jeune peintre se met à développer la magie des œuvres exposées.

Une belle complicité s’installe, des rires, des sourires et l’après-midi défile. Le peintre s’appelle Thomas et le plus simplement du monde donne rendez-vous à Marie un soir. Ce sera un soir exceptionnel. Le temps est de la partie, les terrasses sont bondées, des touristes un peu partout et l’ambiance est à la fête. C’est son premier rendez-vous avec un inconnu.

Thomas est étudiant aux beaux-arts et se destine à une carrière artistique. Il attend Marie à l’angle d’une rue piétonne. La nuit est tombée. Elle a pris possession des lieux. Elle dissimule les alentours et les rend mystérieux. Un soir d’été sur la ville. Marie est là, silencieuse, depuis quelques secondes. Thomas est ravi et l’emmène vers un petit bar entrouvert sur une terrasse.

Une belle histoire commence. Les deux jeunes gens s’émerveillent, s’étonnent, se découvrent et un petit baiser les lie pour un instant. Le soir d’été a rempli son rôle. Il savoure ce rendez-vous, heureux de percevoir l’amour, le bonheur naissant entre deux jeunes êtres.

Soudain, un bruit inaccoutumé venu d’outre-tombe se fait entendre. Autos, motos, pétarades, déflagrations, détonations, bruits sourds, cris horribles, hurlements déchirants, gémissements, lamentations, silence.

La fin funeste d’un beau soir d’été.  

 

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Commentaires

  • Toujours très marquée par ces évènements que la triste réalité nous fait vivre. Un petit hommage discret à toutes ces personnes tombées, frappées en pleine face par l'obscurantisme de certains fanatiques.

    Merci pour votre commentaire. 

  • Triste réalité que ces moments que vous décrivez et auxquels nous pouvons tous être confrontés, malheureusement, un jour ou l'autre. "Au mauvais endroit, au mauvais moment", triste fatalité, c'est ce que la vie nous réserve désormais..

    Une pensée émue pour tous ceux qui ont subi ces douloureux instants avec son cortège de malheurs.

    Restons optimiste malgré tout.

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