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12272874880?profile=originalUn Chapeau de paille d’Italie  De Eugène Labiche

Mise en scène Gilles Bouillon par la compagnie du  Centre Dramatique Régional de Tours, À l’Aula Magna, un accueil de L’ATJV (Atelier Théâtral Jean Vilar)

 

...Où le mot noces rime avec atroce!

Tout commence par le cauchemar d’un quidam réveillé en sursaut tandis que le temps s’écoule à l’envers. Le temps de rentrer de plein fouet dans un magnifique spectacle parodique du temps passé ! Ou du futur, qui sait ? Chapeau, les Français !

Une double poursuite s’organise, ridicule et surréaliste. Futuriste aussi pour le dynamisme, le mouvement et la vitesse. Il y a ceux qui courent derrière leur marié, qui lui poursuit un chapeau. Comique de situation. Les comédiens sont en habits de noces fin de siècle - les superbes costumes sont de Marc Anselmi - et animent une débandade de polichinelles jamais rêvée sur les planches. Explication : une femme élégante prise au piège de l’adultère se présente avec son amant à la porte du futur marié dont le cheval a malencontreusement avalé le chapeau de paille d’Italie. Plainte musclée de l’amant, un « petit criquet » africain : Il faut d’urgence réparer l’injure (retrouver un chapeau identique) ou le mari de la friponne risque fort d’étrangler sa femme si elle revient nu-tête de son équipée. Les ferrets de la Reine revisités à la mode bourgeoise.

Rien de plus au programme si ce n’est la course effrénée derrière des chimères, le mobilier qui vole et les vols planés des comédiens, une visite chez la modiste de nos grand-mères et au pire, un 80 Chasseurs saugrenu. Et des salves de rires parmi les spectateurs tant le spectacle est une chorégraphie endiablée réussie. C’est burlesque et beau. La scénographe Nathalie Holt, par son art de l’ellipse, la dimension poétique de ses agencements, collages, couleurs, matières, donne aux cinq décors des cinq actes toute la fluidité que nécessite l’aventure de cette dramaturgie du mouvement, étonnamment explosive, aux harmoniques contemporaines. Les tableaux qui fusent derrière le rideau sont autant de scènes bouffonnes que l’on croirait peintes à la main. Le texte a peu d’importance. C’est la gestuelle et la plasticité du spectacle qui plaisent. Unité de tons : il y a une succession de décors gris à fleurs, chevaux et hypocrites rayures assorties aux costumes de noce qui mettent les personnages en scène avec humour, à la manière de James Ensor. Unité de sons : cela gesticule chante et crie à s’en déjanter les mandibules! On retrouve l’ironie, la dérision et le sarcasme. Un personnage semble tout droit sorti de Watteau : c’est le cousin amoureux de la cousine, thème récurrent dans la pièce. Il a des allures de Gilles ou de Pierrot Lunaire avec ses pantalons bouffants trop larges et trop courts. Cela donne le dernier coup de pinceau à la pantomime. Une pantomime du spectacle de la bourgeoisie, il va sans dire. « Vous me rappelez les orgies de la Régence » fulmine le beau-père ! Et le pianiste d'égrener ses notes d'un air énigmatique.

Comique de genre : la scène érotico-musicale dans les riches salons de la baronne de Champigny. « Allons berger, sors ton pipeau et y jouons un air en commun ! » Comique de posture : le futur beau-père (pépiniériste) est un « porc épic » affublé d’un pot de myrte qu’il arbore comme un bâton de maréchal. Et Georges Brassens saute aussitôt à l’oreille : « Avec son p’tit pot, l’avait l’air d’un c… ma mère! » Comique de répétition « Mon gendre, tout est rompu ! » une phrase de la plus belle essence de comportement bourgeois. Comique douloureux : « Père, vous m’avez sacrifiée » se lamente la future épouse déjà délaissée. « Que veux-tu, il était rentier» s’excuse le père! Comique de cabrioles, d’un bout à l’autre, ce n’est décidément pas avec cette pièce, que l’on mourra pour des idées! Mais qu’importe!

http://www.atjv.be/fr/saison/detail/index.php?spectacleID=498

Tout le dossier du spectacle et les photos :

http://www.cdrtours.fr/un-chapeau-de-paille-ditalie/

Dramaturgie: Bernard Pico Scénographie: Nathalie Holt Costumes: Marc Anselmi Lumières: Michel Theuil Musique: Alain Bruel Assistante mise en scène: Albane Aubry Maquillages et coiffures: Eva Gorszczyk Régie Générale: Laurent Choquet Construction du décor réalisée par l’équipe technique du CDR de Tours sous la direction de Pierre Alexandre SiméonAvec Frédéric Cherboeuf Jean-Luc Guitton Marc Siemiatycki Denis Léger- Milhau Léon Napias Xavier Guittet Stéphane Comby Cécile Bouillot Charlotte Barbier Camille Blouet Juliette Chaigneau Laure Coignard Julie Roux Clément Bertani Mikaël Teyssié Musicien Alain Bruel
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