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administrateur théâtres

12272775258?profile=originalTo the ones I love

Sept notes? Noires, blanches?  Voilà tout ce qu’il faut pour fabriquer l’harmonie la plus pure, la plus austère et la plus éblouissante , cette musique  de Jean-Sébastien Bach, maître du recueillement. Premier cadeau de la soirée, on écoutera les yeux grands ouverts, un merveilleux florilège de ses plus beaux morceaux.

Les yeux grands ouverts, car voici une constellation de neuf notes noires en torse nus et pantalon gris perle qui voltigeront sur portées blanches, ces caissons aux arêtes vives dont la blancheur glisse sans aucun  bruit, sur un plateau éblouissant. Une page blanche, illimitée.

Au début, un premier danseur déploie un premier solo sur caisson. Surprise des figures félines effectuées dans une lenteur coulée et harmonieuse. A travers le décor sonore, Bach paraît, éteignant les bruits du monde.  La proposition est belle comme une cantate jouée dans la jungle. Salutations au soleil, esquisses guerrières, rêves de chasseurs, révoltes d’esclaves ?  Les autres danseurs réarrangent les longues banquettes et s’asseyent un à un dans une invitation à la sérénité, leurs dos magnifiques tournés vers le public, eux faisant  face à l’immensité bleue de l’écran. Cela a la beauté d’une prière. Le métissage des carnations est un appel d’émotion.   Rien que ce premier tableau est saisissant.

Magiques, trois T-Shirts rouges apparaissent sur les dos musclés, brillants d’humanité,  sculptés par des heures de danse et d’hymne à la beauté. Cependant que les autres danseurs, catapultés des quatre coins du monde,  semblent se reposer nonchalamment sur les bancs improvisés, en quête d’inspiration, de rebondissement. C’est ainsi que s’enchaînent toutes ces propositions chorégraphiques : avec spontanéité apparente et vérité profonde. Chaque danseur semble suivre une trajectoire propre et nous offrir ses rencontres éphémères et éblouissantes. Bruits du monde dans les interstices musicaux. Miroitements de couleurs de peau et de couleurs d’arc-en-ciel.

Loin de s’essayer à l’assaut du ciel,  - on a Jean-Sébastien Bach pour cela - on assiste à une communion joyeuse avec le socle de la  terre, le monde qui les entoure. Ils enlacent tour à tour la nature et leur être profond. Tout cela dans une fluidité aérienne ou liquide, un dynamisme et une précision extrêmes. Les regards intérieurs sont étincelants.  Pour le spectateur-auditeur c’est se laisser entraîner dans une authentique aventure. C’est  labourer le sol, remuer la glaise de la création, vibrer dans le plaisir du jeu des collisions souples, des  esquives, des passes esthétiques et du sourire généreux. Beauté des trios.

On se souviendra de  cette longue chaîne de bras incrustés les uns aux autres, qui évoque la solidarité. Miracle, voilà les danseurs subitement vêtus de jaune d’or, déclinés en nuances toutes différentes. Les hommes sont-ils de nouveaux insectes aux élytres d’or crépitant à la vie ? Frottements, glissements, rassemblements, la lumière blanche décroît et deux danseurs s’élancent dans une nouvelle proposition. Ces improvisations de passion, de tendresse et de charme sont méticuleusement préparées et ordonnées comme autant de fugues glissant autour des  socles de blancheur.

Et voilà les mêmes hommes soudain en T-SHIRT verts, out of the Blue, de l’olive profond au sapin,  tilleul ou menthe. L’écran lui-même devient vert. Le dernier danseur a rangé les lignes de sucre en digue continue. A perfect catwalk.  La pesanteur se fait légèreté extrême. Icare a perdu son  orgueil démesuré.  Le danseur virtuose labourera cet espace de son corps parfait comme s’il voletait à la surface de l’eau. Nul ne sait d’où vient l’esprit, si présent. La finale est un mouvement d’ensemble  parfait des neuf danseurs, un avènement, une harmonie nouvelle qui occupe tout le plateau.

Des noces terrestres ou célestes ? Nul ne sait. Les noces de la beauté musicale et de l’esthétique du corps humain en mouvement.  Hommes et femmes spectateurs sont emportés par la beauté et la vitalité du spectacle « To the ones I love ».

 

extraits:

http://www.thor.be/fr/parcours/to-the-ones-i-love-dp1

 

 Jusqu'au 22/12, 20h30 (sauf me. 19h30). Théâtre Varia, rue du Sceptre 78, 1040 Bruxelles. www.varia.be

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Commentaires

  • administrateur théâtres

    Le jeudi 22 décembre à 22h30 : faites 3 fois la fête !!!

    • Avec la Cie THOR, pour fêter la dernière représentation de TO THE ONES I LOVE
    • Avec l’association HornAfrica, pour clôturer l’action contre la famine dans la corne d’Afrique
    • Avec l’équipe du Théâtre Varia, qui fermera ses portes pour les rouvrir le 31 janvier avec INVASION ! de Jonas Hassen Khemiri.

    A 22h30
    Hassan Foursched nous vient tout droit de Londres pour soutenir HornAfrica.
    Ce chanteur populaire, – de son vrai nom Kile Mohamed Ali – est né à Djibouti. Fils du légendaire chanteur Mohamed Ali Guelle connu à la fois pour ses chansons d’amour et ses paroles critiques envers le pouvoir, Hassan Fourshed connaît un énorme succès. Il a également été le premier artiste à organiser à Londres, les nuits de l’indépendance de Djibouti, de la Somalie et du Somaliland.
    A partir de 23h30
    Daudet Grazaï, l’un des danseurs de To The Ones I love, se transforme en un musicien hors pair qui va rendre la fin de la nuit torride …
    A découvrir également, avant et après la représentation, la danse et les chants traditionnels afars grâce au soutien de l’association RAMID

    http://ramid.skynetblogs.be/afar-culture/

  • administrateur théâtres

    C'était mon 200 ième billet culturel

     pour Arts et Lettres!  Bonnes fêtes à tous les amis!2965923990?profile=original

  • Formidable évocation d'un spectacle qui vous a vraiment fait vibrer ! On a vraiment envie d'aller le voir à notre tour.

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