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Rêve phantasmagorique

La foule était là, devant ma porte fermée. Elle murmurait entre deux cris d'appel. Elle voulait m'emmener ou, peut-être simplement me voir.J'avais pu me réfugier de justesse dans la maison que je croyais sûre, protectionniste et confortable. Je n'avais jamais supporté la popularité, qu'elle me fut ou pas positive. Je n'avais jamais apprécié que la tranquillité de ma vie que je voulais intime, avec mes proches et, pourquoi pas, avec les rencontres fortuites qui ne faisaient qu'effleurer son existence.Mon succès avait été fortuit. Je ne pouvais toutefois pas m'y adapter. Jusqu'hier, j'avais pu jouir d'un anonymat que je n'avais pas apprécié à sa juste valeur. L'intégrité de ma personne était sur le point de fondre dans une prise en charge par la société standardisée que je m'étais toujours refusé d'accepter, de reconnaître. De toute manière, j'avais toujours refusé d'être pris en charge par qui que ce fut. J'avais conscience de n'appartenir qu'à moi-même, sans artifice d'aliénation, sans volonté de paraître. Je voulais simplement être et non avoir.Jusqu'il y a peu, je n'avais d'ailleurs été que moi, dans toute ma splendeur.Cette splendeur, je ne l'avais voulue que pour moi, intime comme toute splendeur égoïste!M'eut-il été possible, si j'avais pu prévoir les désagréments du regard des gens, de certaines gens, d'éviter de m'exprimer ? Simplement et sincèrement. Sans penser allumer le désir des assoiffés de culture, du moins ceux dont l'expression est plate pour la plupart, qui ne peuvent qu'apporter une vue critique sur l'émanation de leurs contemporains, la jugeant bonne ou mauvaise ou, dans le pire des cas, nulle. Ne m'eut-il pas été possible d'éviter le regard de ces frustrés qui font la pluie et le bon temps dans un monde qu'ils disent culturel mais qui croise et côtoie le chemin de l'argent de l'esclavage spirituel des nantis de la pensée.J'étais effrayé par le manque de perspective et de liberté que m'offrait cette situation que je n'avais jamais pensé vivre ou, du moins que je n'avais jamais imaginé en être la victime.Le murmure de la foule se faisait de plus en plus intriguant, oppressant. Je subissais la tempête du succès qui passait par tous les interstices possibles et imaginables. Là, sous la porte, ici, par la fenêtre peut-être, partout sans doute?La poussée de la foule en mal de gourou intellectuel m'effrayait. Elle m'empêchait depuis longtemps déjà de retrouver l'équilibre dont j'avais besoin pour poursuivre l'oeuvre que je ne considérais cependant pas comme telle.Depuis longtemps, j'assemblais des mots, pour créer des symphonies littéraires, des hymnes à la joie qui me sortaient de mon quotidien, des quotidiens, dussé-je dire, qui auraient du se succéder jusqu'à mon expiration finale que je n'attendais pas encore avec impatience! Jamais je n'avais pensé que ces assemblages littéraires eussent accroché à ce point, jamais non plus je n'avais craint qu'ils eussent pu briser ma solitude qui me seyait si bien! La faute de ce désagrément majeur était à imputer à ma soeur.Quelle erreur de lui avoir autorisé la lecture des «Trois Tomes de l'Infini»!
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