Aux portes du sommeil quand se ferment les paupières,
Voici l’invitation que dessine la fée des chaumières
A entrer pour un court moment au pays de son rêve,
Abandonnant tout tourment pour cette fugue si brève.

A celle ou à celui revient par cette entremise
Le souvenir d’une histoire de promis ou de promise,
Enfoui secrètement sous les longues pages de son temps,
Illuminer la voûte craquelée de son firmament.

Voilà qu’une étoile filante traversant le bleu azur
Un millième de seconde nous fige et nous rassure.
Rien n’a changé, le rêve en témoigne assurément,
Ni les couleurs, ni de chers visages restés vivants.

Des bras ouverts se tendent, des sourires attendent
Au sublime théâtre qui maintenant nous demande.
Et nous voilà devenus rois et reines, enfin premiers,
D’une grande cour recevant aussi les petits valets !

Ainsi de bonds en bonds, nous sautons bien furibonds,
Légers comme le vent d’été, tels des vagabonds
Portés par l’indicible fuite de notre vie
Sur les marches toujours blanches des rêves de la nuit.