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administrateur théâtres

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Qui est Monsieur Schmitt ?

 

représentations du lundi 22/11 au samedi 27/11 à 20h30

le dimanche 28/11 à15h30

Centre Culturel d'Auderghem

Bld du Souverain 183 - 1160 Bruxelles

Que nous promet M. Schmitt ?

Une soirée pleine de comique sérieux, de promenade avec Kafka et Raymond Devos à la fois. Délectable ! La famille Machin, pardon, Bélier, déguste silencieusement son dîner du soir dans un appartement bien rangé. Pas un pli: « passe-moi le sel » en gestes, réponse en haussement d’épaules de Madame. La circulation de la communication va bon train! « Qui es-tu » n’importe plus dans l’enlisement du quotidien. Résonne un téléphone surréaliste. Voilà que le quotidien et les identités sautent d’orbite soudainement. La logique craque, tout devient fou autour des Schmitt. D’abord une saine connivence ressoude le couple assoupi, les fait se parler … puis tout d’un coup la femme hantée par les exigences de la société, le conformisme, la peur de faire à l’envers, déserte son mari et prépare consciencieusement de la choucroute. « On n’est pas des saumons. » Il faut se laisser porter par la rivière… Elle prend parti pour un fils sorti de nulle part. Elle a endossé le rôle donné à la perfection. Le mari complètement déstabilisé, Richard Berry en vrai, devient fou. On le serait à moins, avec les photos de familles transformées en chien-loup, les habits qui se sont fait la malle, et les livres qui ont changé de propriétaire et ce pays qui n’est pas la France! Le psychiatre, l’auteur de la pièce, Sébastien Thierry, s’en mêle et achève méthodiquement le patient. Le spectateur va-t-il douter à son tour ? « Ceci n’et pas un papillon, c’est une brosse à dent ! » L’autorité de la médecine, de la flicaille font froid dans le dos. Que ne fait-on pas sous la pression ? Que deviennent nos convictions devant la force de l’autorité ?

Richard Berry est sublime et nous prend par l’émotion : « Je préfère notre actualité à l’actualité des autres ! » Il dessine avec finesse toute la détresse dans laquelle l’ont plongé le flic et le psy. Il et prisonnier, de sa femme, ensuite. A lui de prouver qu’il n’est pas coupable… tiens ! Kafka ! A lui de recomposer point par point son identité imposée… dans un carnet de notes surréalistes. A lui d’accepter qu’il a tout rêvé ! « Une bouffée psychiatrique ! » La mise en scène est brillante. Le spectateur est tantôt compatissant, tantôt mort de rire devant les absurdités, tantôt plonge dans l’interrogation existentielle. Ce cocktail est capiteux ; la densité du jeu laisse pantois, la subtilité des phrases anodines creuse les questions… tiens, Devos! Qui décide qui nous sommes?

La salle est comble, et craquante d’applaudissements car le bouche à oreille a dit toute la portée de cette pièce riche et si légère à la fois! Les talents parisiens étincellent à Bruxelles.

 

 

Abonnement Paris-Théâtre / 7 spectacles

 

Le concept de Paris-Théâtre est de vous offrir un échantillon du meilleur théâtre français en général et parisien en particulier. Une saison basée sur le divertissement, la découverte, les coups de coeurs et la diversité !! Le Centre Culturel souhaite entourer les "têtes d'affiches" par des spectacles de qualité à la distribution probablement moins connue, mais où le talent ne fait pas défaut. Au CCA, la curiosité un excellent défaut.

http://www.cc-auderghem.be/

 

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Commentaires

  • administrateur théâtres

    2965936928?profile=original

  • administrateur théâtres

    voici la même pièce jouée en 2012 par des comédiens de chez nous au théâtre des Galeries:

    Du 15 février au 11 mars 2012 au théâtre royal des Galeries

    Qui est Monsieur Schmitt ? va encore plus loin dans le décalage humoristique...

    -          La pièce est-elle une comédie ou une tragédie ?

    Sébastien Thiéry : Quand je raconte l'histoire de la pièce, je me rends compte qu'il s'agit d'une histoire épouvantable et tragique : c'est finalement l'histoire d'un homme qui ne sait plus qui il est, tellement il ne se supporte pas. Il n'y a que le traitement de cette histoire qui puisse la rendre drôle. La plupart des pièces comiques ne sont d'ailleurs que des drames vus sous un angle particulier.

    -    Vous partez une nouvelle fois ici d'une situation d'enfermement.

    S. T. : C'est vrai que l'idée de départ est assez proche. L'enfermement est un thème suffisamment fort pour permettre à une action de se développer : à l'inverse, si quelqu'un n'est pas enfermé, il s'en va, car il n'a aucune raison de s'attarder. Dans pareille situation d'enfermement, le réflexe de chacun est de sortir ; quand cela devient impossible, on compose avec ce qui se présente, et on accepte vite l'inacceptable... L'enfermement est donc avant tout une commodité de construction dramatique, surtout quand les personnages ne sont pas absurdes mais réalistes. Le motif de l’enfermement a donc pris ici les traits d'un type coincé chez quelqu'un d'autre sans savoir pourquoi et qui passe une partie de la pièce à se justifier d'être celui qu'il n'est pas. Mais j'ai introduit ici une sorte de tour de passe-passe inédit chez moi : tout à coup, l'on se rend compte que cet homme est bien chez lui, et que c'est dans sa tête qu'il est enfermé. Et, à cet instant, tout ce qui paraissait loufoque devient logique. Cela change complètement le registre du spectacle. La femme de ce type, prise dans la même folie que lui, reconnaît à la vue de son fils sa véritable vie et sa véritable identité et, dès lors, regarde son mari comme un malade... C'est le seul défaut de Qui est Monsieur Schmitt ? « Qui est Monsieur Schmitt ? »

    M. et Mme Bélier dînent dans leur salle à manger quand ils sont interrompus par la sonnerie du téléphone. Or, ils n’ont pas d’abonnement téléphonique. Le mystérieux interlocuteur, insistant, demande à parler à un certain M. Schmitt… Plus étrange encore, M. et Mme Bélier découvrent que l’intérieur de leur appartement a changé : les cadres accrochés aux murs ont été remplacés par d’autres, les livres et les vêtements ne sont pas les leurs… Sont-ils, sans le savoir, M. et Mme Schmitt ? L'écriture de Sébastien Thiéry occupe un territoire original : répliques de pur boulevard et monde absurde kafkaïen. Un ovni en forme de point d’interrogation. Un véritable régal ! Une pièce pendant laquelle on rit, on s'inquiète, on se remet en question ! Qui est fou finalement ? Une soirée cocasse, désopilante et ébouriffante. Kafka aurait adoré, mais Feydeau aussi.

    Avec Alain Leempoel, Marie-Paule Kumps, Thierry Janssen, Thierry De Coster, Térence Rion.><Mise en scène : Bernard Cogniaux><Décor et costumes : Lionel Lesire

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