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"Lysis ou sur l' amitié" est un dialogue de Platon (428-347 av. JC), tendant à définir ce sentiment particulier que constituait l' amitié chez les Grecs. Dans un style vivant et alerte, l'introduction nous présente les interlocuteurs de Socrate, quatre jeunes gens: Lysis, Ménexène, Hippothalès et Ctésippe. Des quatre, c'est Lysis le plus remarquable: il se distingue par sa grâce et sa vivacité d'esprit. Socrate, qui tient l' amitié pour le bien le plus cher et qui connaît les liens unissant Lysis et Ménexène, entend leur faire définir le sentiment qu'ils éprouvent et que partant ils doivent bien connaître. Lequel, de l'amant ou de l'aimé, est l'ami de l'autre? demande Sorate à Ménexène, qui lui répond que cette question est sans importance. Toutefois, pressé par les objections de Socrate, il en arrive à se contredire, admettant d'abord que seul l'aimé peut être l'ami de l'amant, pour reconnaître ensuite que seul l'amant peut être l'ami de l'aimé. Socrate s'adresse alors à Lysis, qui voit dans la similitude des natures et des caractères le fondement de l' amitié. Dans ce cas, les méchants seraient donc entre eux des amis, alors qu'en fait aucune amitié véritable ne les lie; d'autre part, les bons se suffisent à eux-mêmes et n'attendent rien d'autrui: quelle serait donc cette amitié qui ne donne, ni ne reçoit? Le fondement de l'amitié ne résiderait-il pas en revanche dans le contraste? Ménexène est sur le point d'acquiescer, mais Socrate lui démontre aussitôt qu'en adoptant semblable solution, on finirait par dire que le bien est ami du mal, ce qui constitue proprement une absurdité. Ni la similitude, ni la différence ne peuvent donc expliquer pleinement l'essence de l'amitié. Cependant, en admettant le bien et le mal comme deux pôles opposés, on pourrait envisager des éléments intermédiaires qui, assaillis par le mal, se feraient, pour lui échapper, les amis du bien: toutefois ces éléments ne devraient pas être entièrement corrompus par le mal, car ils seraient alors incapables d'aspirer au bien. Lysis et Ménexène manifestent leur approbation: mais Socrate, poussant son analyse, révèle qu'on aime dans un certain but ultime auquel nous tendons tous est le bien; toutefois, s'il est vrai que nous aimons le bien pour échapper au mal, faudrait-il admettre que si le mal disparaissait, nous n'aimerions plus le bien? Il serait donc plus juste de voir dans le désir le fondement de l'amitié: et puisque nous désirons ce dont nous sentons le manque, comme si nous étions privés de quelque chose qui nous est propre, l' amitié est donc le désir de ce qui, en quelque sorte, nous appartient, et l'ami est quelque chose appartenant en propre à l'ami. Néanmoins, Socrate éprouve quelques doutes au sujet de cette dernière définition le "propre" équivaut-il au "semblable"? Dans l'affirmative, la définition est fausse et a déjà été réfutée au début du dialogue; dans la négative, on est amené à dire que le mal convient au mal et, partant, que le méchant est ami du méchant, ce qui a également été démontré comme absurde. L'arrivée des précepteurs invitant les jeunes gens à rentrer chez eux met un terme au débat. Le sujet de ce brillant dialogue, qui se rattache à la série des dialogues de jeunesse, sera repris et approfondi dans le "Banquet", dont "Lysis" peut être considéré comme le prélude.

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