Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

administrateur théâtres

12273056291?profile=originalBravo, Eliza !

10543615_10152768029289859_6009616005393038285_n.jpg?oh=0a12390fd5498e833041e7836953f79b&oe=5518648F&width=450My Fair Lady (Audrey Hepburn et Rex Harrison, 1964), l'un des  films phares de l'âge d'or de Broadway basé sur Pygmalion la pièce de GB Shaw,  renaît cette saison sur les planches du Centre Culturel d’Auderghem. Précipitez-vous, il ne reste plus que quelques places.

L’intrigue, tout le monde la connait. A la suite d'un pari avec son ami Colonel Hugh Pickering (un magnifique Richard Wells),  Henry  Higgins (l’excellent Philipp Deeks),  professeur de phonétique  a décidé de faire passer Miss Eliza Doolittle, une marchande de violettes, pour une « Lady » grâce à son enseignement.  La jeune impertinente, dotée d’un  épouvantable accent cockney, est  incarnée par l’incomparable Sarah-Jane King qui a bien vite fait de rentrer dans les grâces de l’attachante gouvernante Mrs. Pearce (JoAne Wagner « at her best »). La suite de l’histoire de cette jeune femme de caractère, devenue la coqueluche de l’élite londonienne est loin de toute mièvrerie.  Au-delà de l'anecdote, GB Shaw, l’auteur de Pygmalion,  critiquait la société anglaise élégante et jetait un regard bienveillant sur l’émergence d’un  féminisme naissant, d’une  lutte de classe réclamant plus de justice sociale, le tout  arrosé de  misogynie bon teint, très high class. Et si l’éminent Higgins  croyait remodeler Eliza, c'est lui qui sort de la pièce métamorphosé. L’action se situait en 1912. Année du naufrage du Titanic. Année aussi  de l’invention des pralines  Neuhaus, …indispensables au déroulement de la pièce et année de la fondation des Girl Scouts aux USA. On est évidemment à deux pas  du bouleversement du monde  par la Grande Guerre et de ses millions de morts.

12273057060?profile=original Le  Brussels Light Opera Company,  peut s’enorgueillir d’être, avec ses 200 membres issus de 22 nationalités,  le plus grand groupe d’anglophones passionnés par le théâtre et la musique  dans le paysage culturel belge.  Il  présente  chaque année deux spectacles.  L’un en novembre dans un lieu qui peut accueillir un large public comme au CCA cette fois. Et l’autre, dans un lieu plus petit,  mais sans orchestre.  En juin  2015, on attend la production « The Pajama Game » au centre culturel De Bosuil à Jesus Eik.  Le BLOC, comme ils l’appellent, a commencé à Bruxelles dans les années 70.  Leur objectif et de produire des « musicals » classiques  ou modernes mettant en scène des musiciens et comédiens amateurs  - puisque chacun fait autre chose à la ville -  mais  leur talent n’a absolument  rien à envier aux professionnels. 

My Fair Lady, le film inoubliable adapté  de Pygmalion par le librettiste Alan Jey Lerner et le compositeur Frederick Loewe, livrait un spectacle tourbillonnant, ménageait des dialogues incisifs et pleins de verve et inaugurait une riche partition musicale qui enchaînait des tubes faisant maintenant  partie intégrante du patrimoine musical anglo-saxon. Eliza et les gens du marché: Wouldn't it be lovely? Doolittle père: With a bit of luck! Eliza et les domestiques: I could have danced all night. L’impertinent You did it!  des deux compères satisfaits n’ayant pas un regard pour l’héroïne du jour ! L’émouvant  Without you après  Why can’t a woman … be like US ?  

 L’excellente  mise en scène du BLOC (Diane Morton-Hooper) est d’une fidélité rare à celle du film, mis à part les splendides close-ups propres au 7e art. On retrouve sur scène une animation extraordinaire de près de 80 personnages du plus haut pittoresque.   Le décor  a été créé avec génie par le couple Liam & Mairead O’Reilly et leur large équipe. Un double  escalier  central donne accès à une terrasse à colonnades. Cela donne un air néoclassique dépouillé et  très class qui surplombe  la  rue grouillante de vie. En alternance, la majestueuse bibliothèque du professeur Higgins apparait en quelques  tours de magie pendant les interludes musicaux. Pour l’équilibre,  quelques scènes plus intimistes se déroulent  devant  un  immense rideau noir. C’est là que Freddy (John Baldwin), l’amoureux transi chante The street where you live, devant magnifique porte bleu azur  du 27 A de la  Wimpole Street.

 1525650_735134969869332_7183082540355394503_n.jpg?oh=3853d864073439f7a7513f657cebbb91&oe=5510825C&width=960Les tableaux vivants et les chorégraphies dansées réglées avec soin  par Beverly Lewis ne cessent de se renouveler  et convoquent tour à tour la  vérité graphique  du  marché de Covent Garden, les courses de chevaux  à Ascot,    la somptueuse scène du Bal ,  ou  la serre du jardin romantique  de madame  Higgins, Mère (une toute craquante Margaret Lysak). Enfin, les magnifiques costumes d’époque de  Tonia Jolly et son équipe, apportent le fini pictural à chaque scène et illustrent fort bien le contraste entre les riches et les pauvres. Un public envoûté par la magie musicale, la vivacité, l’esprit, l’humour décapant de la production et surtout par  la performance  hilarante et talentueuse de Sarah-Jane et de Colin Black (Doolittle père), quitte la salle après des applaudissements et des ovations  qui n’en finissent pas de recommencer. Un spectacle brillant, de très haut niveau artistique qui aurait pu utiliser l’appui d’une boucle de sous-titrage pour pouvoir  percevoir tout le sel du texte, au-delàs des accents indigènes!  Cockney, bien sûr !

 Cover Photo

 http://www.bloc-brussels.com/index.php?option=com_content&task=view&id=94&Itemid=479

Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Commentaires

This reply was deleted.

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles