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MNEMOSYNE





une des facettes de la mémoire ?


l'oeil cave et la mine terreuse

ressassant inlassablement

c'est l'ancestrale radoteuse

qui régurgite obstinément

en des hoquets nauséabonds

la vie qui nous a fait faux bond


beurkkkkkk


2001



A MNEMOSYNE



derrière le front clos, dans un recoin obscur,

se terre en permanence une forme sans âge aux pouvoirs infinis

elle parcourt l’espace à petits pas furtifs,

glanant de ci de là les mots intempestifs

qu’elle fait mijoter dans son chaudron maudit


ô sournoise mémoire !

qu’as-tu donc concocté pour ce nouveau voyage ?


tu m’as sortie du temps,

transplantée dans l’avant,

fait revivre pour moi des fragments d’autrefois


ce passé révolu qu’on ne refera plus

pourquoi donc t’acharner à le ressusciter ?


ancestrale conteuse,

limonaire barbare ,

hypocrite gardienne !

en hideux jacquemart tu scandes sans répit

l’inutile refrain de ce temps qui n’est plus


bon ou mauvais ? qu’importe !

un souvenir est mort

mais tel un nécrophage

tu suçotes sans fin ses bribes faisandés


rien à faire de toi et de tes bavardages

la route que je prends va d’un autre côté


laisse-moi m’en aller vers un autre voyage

dans ce présent où tu n’as pas droit de cité


2001




LE REVEIL DE MNEMOSYNE



derrière le front clos de sinistre mémoire

le vieil implant dormant s'est soudain réveillé


siffle siffle serpent ranime la mémoire

mnémonique poison jadis entreposé



l'enfant nu hurle en vain


nul ne pourrait entendre

ce fantôme oublié

que le temps dévora

écheveau emmêlé sur lequel il s'acharne


siffle siffle serpent ranime la mémoire

distille les poisons jadis entreposés


ô belles bandelettes

cachant la pourriture

si savamment tressées pour la postérité


l'enfant nu hurle en vain

fantôme dévoré


il n'y a pas d'enfant dans ces ruines moussues

nul serpent n'a crissé
le temps est révolu

de ses yeux révulsés il sonde sa mémoire



par-delà le front clos

tout dépressurisé
le temps coule en sanglots
empuanti d'oubli

et glissent des serpents dans les orbites vides

2001


à chaque tour de terre

un de ses soleils meurt


les doigts

comme les dents

s'écoulent de leurs châsses

les sourires fissurent

puis deviennent grimaces

puis deviennent morsures

et les paupières closes

pèsent de plus en plus


il n'y aura pas d'aube

chaque soleil est autre

et le sien est noyé


c'est entre chien et loup que son coeur s'est joué

dans un gris monotone

brisé d'éclairs sanglants

et plein de la menace

de ces mots dérisoires

qui happaient par lambeaux de grands pans de mémoire

encore évermeillés de ce soleil couchant


et le trésor-soleil enfoui dans le coeur

fera s'évaporer les derniers souvenirs


voilà pourquoi cet être est devenu gaga

.

1973



.

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