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administrateur théâtres

12272725475?profile=originalOrchestre National de Belgique « L'essence du romantisme allemand »

Vendredi 18.03.2011 20:00 Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

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Walter Weller direction - Daniel Hope violon - Orchestre National de Belgique

Johannes Brahms, Akademische Festouvertüre, op. 80
Max Bruch, Concerto pour violon et orchestre n° 1, op. 26
Ludwig van Beethoven, Symphonie n° 7, op. 92

Pour célébrer l’arrivée du printemps, Walter Weller a déniché une ouverture festive, un classique du violon virtuose sous l’archet fameux de Daniel Hope, ainsi qu’une profusion de rythmes de danses signées Beethoven. Autant de sonorités symphoniques qui l’une après l’autre exhortent, mettent au défi et marquent les esprits.

 

 Après l’installation de l’Orchestre National de Belgique sur la scène de la salle Henry Le Bœuf, voici que pénètre une figure emblématique, Walter Weller qui vient saluer un public déjà à sa dévotion. Ce septuagénaire, patriarche souriant, mènera le programme avec sûreté et nuances infinies.

De l’humour d’abord avec l'Ouverture du Festival académique en do mineur (1880), composée par Johannes Brahms en remerciement pour le titre de docteur honoris causa qui lui fut décerné par l’université de Breslau. Elle comporte des bribes de joyeuses chansons estudiantines  allemandes, très riches en thèmes, sorte de pot pourri  qui se mute ça et là en hymnes victorieux…pour rebondir sur une fin à rallonges – de l’humour encore  –   à tel point que le public  trompé,  a déjà commencé d’applaudir !

 

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Ensuite, le régal : où  le violoniste Daniel Hope déploie la finesse de son expression et sa sensibilité intense dans le très connu Concerto pour violon et orchestre N°1 en sol mineur de Max Bruch. Il est porté avec respect par l’orchestre qui l’accompagne dans un dialogue tout en douceur et en nuances. Chacune de ses prises d’archet est articulée et épanouie, les silences alternés de l’accompagnement et du soliste plongent la salle dans une écoute concentrée. Tantôt on est séduit par les jeux d’écho et l' éclat d'une  musique majestueuse, tantôt on s’émeut d’accents de berceuse, et enfin on a le souffle coupé par une sorte de long aria instrumental d’un  rossignol à toute une forêt en émoi. Beauté et délicatesse sont au rendez-vous. Le soliste semble écouter le bois précieux de son violon, tant son oreille y est couchée tendrement. L’allegro energico fait bondir de joie, on dirait un enfant de la musique qui conduit l’archet, accords brillants, émerveillement,  triomphe.  L’essence du romantisme allemand.

Le bis choisi par Daniel Hope sera « Kaddish » de Maurice Ravel, en l’honneur des victimes de la tragédie au Japon. Intériorité profonde,tristesse, espoir, on peut croire que la salle entièrement recueillie se joignait à la prière, un summum d’humanité.

 

                                                                  silence

 

 

Place maintenant à la toute belle symphonie N° 7 en la majeur opus 92, de Ludwig van Beethoven. Le premier mouvement démarre sur des vocalises ascendantes et des murmures pour initier le chant de la flûte traversière, à nouveau dans une exquise douceur. Violons et bois semblent se disputer le « la » avec humour quand éclate toute la fougue des violons. Comme si le compositeur ménageait une sorte de suspense avant de s’élancer dans une sorte de combat entre le mystère profond et la lumière étincelante. Reprise de thèmes dansants, place aux puissants instruments à vent, beaucoup de relief et de précision. Multiples cavalcades joyeuses, rythmes soutenus de chevauchées typiques du compositeur, gammes ascendantes, les cors et timbales termineront avec brio… et le public lâchera des applaudissements difficilement réfrénés.

 Le deuxième mouvement, la page la plus célèbre,  met le mystère et l’émotion au premier plan, beauté d’un chant lugubre : « les chants désespérés sont les plus beaux ! » On a l’impression d’être dans une valse lente, aux gammes descendantes. Après la reprise des notes initiales, c’est une pause de bonheur romantique et les accents marqués des violons, puis des flûtes et hautbois, puis des cors. On est surpris par l’agencement précis, ordonné, classique qui évoque presque des jardins à la française alors qu’on est au plus profond du siècle allemand. La suite de la symphonie sera remplie d’allégresse, de tendresse et de majesté, les archets glissent, enchantés, les flûtes s’amusent en poursuite échevelées, les puissantes timbales soulignent  les bassons. Le tout se termine par un tourbillon de scintillements musicaux.

 Fascinants, le langage corporel et le regard brillant du très subtil chef d'orchestre Walter Weller font leur effet. Walter Weller  déroule et extrait mille nuances de  chacun de ses musiciens, - tout juste s’il ne sifflote pas mentalement  à chacun, sa note et sa modulation-  une sorte de substantifique moelle, faite d’émotion pure. Le patriarche souriant et son orchestre seront ovationnés car le bonheur du public subjugué est général.  

 

 

 

 

 

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