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administrateur théâtres

Au théâtre 140

« Les Fragments d’un discours amoureux » sont un essai paru en 1977 de l’écrivain et sémiologue français ROLAND BARTHES. La structure formelle très particulière et la typographie spécifique de l’édition Tel Quel épousent le propos qui se veut foisonnant et inter-relié, comme en (é?)toile d'araignée. Roland Barthes s’appuie ainsi sur ses lectures d’œuvres littéraires, qu’il s’agisse de romans comme Werther, de Goethe, qui tient notamment un rôle important ou d'autres oeuvres poétiques, théâtrales et artistiques. Il les combine à sa propre réflexion, à ses propres expériences pour former UN discours sur la sphère amoureuse. Une nouvelle Carte du Tendre?

Cet essai ne se veut donc pas une étude positive, mais la proposition de cheminements et d’explorations qui peuvent expliquer ou du moins éclairer toute expérience de l’amour en relation avec le langage. »

Je viens de comprendre aujourd’hui, avec cette recherche sur Wikipédia, le sens des « fils » que la danseuse silencieuse, souple et graphique tissait entre les deux voix masculines. Donc certains détails de mise en scène fort recherchée ne sont pas toujours directement perceptibles par le public. Qu’importe, place à un certain mystère. A des interrogations. La représentation théâtrale de ce texte à voix multiples est prodigieusement inventive.

Le discours amoureux, ou « discursus », c'est courir ça et là (ce que font les comédiens), chercher l’essence des démarches, trouver des « bouffées de langage », « au gré de circonstances aléatoires ».

Deux statues ou figures rugueuses en fin papier doré accueillent les spectateurs pour se dévoiler progressivement et nous permettre d’entrer dans le jeu amoureux. Ces figures figent des postures, ces instants magiques de la rencontre. Pour constituer les figures, c’est le sentiment amoureux qui est le guide. Chorégraphie savante des mots, du langage corporel, des signes. De quoi être ébloui: le papier est d’or.

Des bribes de fragments flottent jusqu’aux lendemains, tâchons d’en saisir quelques unes..: « L’amour, cette folie que je veux ! Cette chose qui vient s’ajuster à mon désir dont j’ignore tout ! Le moment fugitif d’une posture d’un corps en mouvement…Le tableau que je me fais consacre l’objet que je vais aimer… »

Lorsque Werther découvre Charlotte, elle est en train de couper du pain. Image innocente. Elle ne sait pas qu’il la regarde. Elle se croit seule, elle est sans barrières, sans masques, authentique. Et on peut la surprendre. C’est le rapt!

«Le coup de foudre est un immédiat antérieur. Dans mon cœur, je ne cesse de revoir la scène première. Je garde l’éblouissement et je n’ai de cesse qu’il revienne! A chaque instant je retrouve une parcelle de moi-même, … que j’adore ou que je hais…Dans la rencontre amoureuse, je rebondis sans cesse, je suis léger ! »

Les deux comédiens montent toute la scénographie de l’attente, celle des souffrances, de la jalousie, de l'abandon, celle des masques possibles du sentiment. Et leur raison d’être. Ils plongent tous deux, la tête dans le seau pour boire le système, la structure bienfaisante…. Ils parlent de cette pensée amoureuse. « Je pense à toi…. Je te fais revenir dans mon esprit à proportion même que je t’oublie… » Res ad finem venit. The End. Fin. Déjà ?

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http://www.theatre140.be/fr/index-action-spectacle-ficheSpectacleId-145.html

Mise en scène d'Arnauld Churin avec Arnaud Churin lui-même et Scali Delpeyrat, la danseuse, Luciana Botelho Le mardi 9 et mercredi 10 novembre 2010 à 20h30

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