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administrateur théâtres

                     

12272941281?profile=originalEt si… au loin on voyait surgir un château ?

Reconnaissez-vous cette drève ?

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Stambruges, drève de la "Mer de sable" ou du Grippet – (aquarelle par Paul Mayeur)

Nous y sommes :

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Beloeil (aquarelle par Paul Mayeur)

Vous l’aurez deviné : nos pas nous ont menés au CHÂTEAU DE BELOEIL pour les 25e rencontres musicales, année 2013. Les portes s’ouvrent dès midi. L’école du cirque de Bruxelles vole presque la vedette à la musique  en attirant les enfants curieux à la Petite école de Cirque et de Musique  sur la scène du Vivier aux Poissons Rouges. Il y a aussi  pour les jeunes festivaliers,  la production phare du festival de Wallonie : « Petit poucet, la belle, la Bête et Cie » (Marie Hallynck et compagnie.. ), un voyage musical autour de Ma Mère l’Oye de Ravel présenté au festival Musiq 3, à Flagey, en juin dernier. Atmosphère : les badauds photographient six funambules traversant le grand canal, entraînés par des flûtes qui roucoulent dans une barque paresseuse.  

 Cette année le festival est placé sous le signe de l’amour, thème développé par le festival de Wallonie. Il a été honorée par la présence princière de Son altesse royale, la Princesse Astrid et le Prince Lorenz. La couleur du bouquet offert à la princesse est dans les tons du festival: entièrement paré de rose.12272943052?profile=original

Caché dans la verdure, voici notre Quatuor préféré (mais il y en a d’autres), Alfama et Camille Thomas (violoncelle). Nous avons encore été ravis d’écouter  la même œuvre que nous avines entendue au festival des Minimes cet été à Bruxelles, l’une des plus belles œuvres de musique de chambre, le quintette en Ut majeur de Schubert.

12272942690?profile=original Le romantisme est communicatif dans ce cadre bucolique. Une corde se casse mais la pétulante violoniste Elsa de Lacerda  n’est pas en reste, souriante, elle répare en un éclair et reprend le mouvement, sans lever un sourcil. Pourtant le cadre a de quoi distraire… la présence de la princesse royale, des cris joyeux d’enfants, quelques passages d’avion, une sirène,  des échos lointains de contes de fées, quelques trémolos puissants de chanteuse enivrée de musique. Rien ne les trouble et ils nous offrent la sérénité profonde de la musique.

Cette année la programmation est étincelante, quoique plus aérée. Il n’y a que 10 groupes d’artistes contre 14 l’année dernière et ils ne se produisent qu’au maximum deux fois sur la journée, ce qui fruste quand même les plus mélomanes qui auraient aimé jouer les hirondelles et se gaver de vagabondage musical.

 Mais une vigoureuse lumière de 15 août inonde ce rendez-vous champêtre et musical exceptionnel, baigné de l’ivresse de l’amour. Couples enlacés, familles adeptes du déjeuner sur l’herbe, enfants modèles… tout a un air désuet et actuel à la fois. Intemporel ?

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 A 16h 30 on a (tous) un rendez-vous de taille. Avec l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, basé à Mons. On découvre dans la bonne humeur un jeune talent  belge du Conservatoire Royal de Mons (ARTS2), c’est la jeune accordéoniste Laetitia Herreman qui inaugure le concert. « L'amour, c'est quand l'envie vous prend qu'on ait envie de vous. » (Henri de Toulouse-Lautrec).  Elle est prête à tout donner d’elle-même. En double, car la musique double (sa) la vie. 12272943490?profile=original

Fraîcheur, bonne humeur teintée parfois de nostalgie et de la virtuosité à revendre. La deuxième partie du concert consacre encore de jeunes talents belges à qui le projet de la province du Hainaut  (« les  premières scènes d’été ») permet de se produire devant un très large  public. C’est ensuite au tour de très belles voix juvéniles mais très matures  de démontrer leur talent face à un  public, à l’écoute sur les chaises de concert et  celui, plus bavard, qui a étendu son plaid jusqu’au bord du bassin. Ambiance d’été: les senteurs de gazon coupé se mutent en odeurs de blés fraîchement rentrés.

   On découvre ainsi  les  Chants d'Amour par Julie Mossay, soprano, Marc Laho, ténor et Sébastien Parotte, baryton dans des œuvres de Lehar, Offenbach, Lopez, Strauss, Simons et Messager. Des voix fluides, pétillantes  et câlines.   Rossignol de mes amours… repris en chœur par un  public 2013 : étonnant!12272943669?profile=original

 

Ce qui plait  tant dans cette manifestation annuelle bienheureuse et décontractée, c’est la proximité avec les artistes, que l’on découvrira sous un berceau de feuillages, à la croisée de sentiers fraîchement taillés qui conduisent à une pièce d’eau. Et là, vous découvrez la musique moelleuse et caressante du pianiste Abdel Rhaman El Bacha qui interprète Schubert - encore - décidément, et Chopin. Il émane de son jeu une tendre douceur de vivre, une sorte de parfum musical entêtant. Le rythme, ce sont les battements de cœur que l’on peur imaginer à l’unisson dans cet endroit magique où coule, silencieuse et enchanteresse, la sève des arbres et de l’amour. Abdel Rhaman El Bacha se passe d’effets spectaculaires. Tout est dans la légèreté et l’impression d’improvisation. Un couple de canards survole la croisée des énergies à la recherche des derniers rayons du jour. La vitalité musicale est intense chez le pianiste et  celui qui l’écoute est bercé dans le velours. Nous n’avons malheureusement pas pu écouter l’autre pianiste, François Dumont dans ce lieu superbe qu’est le Bassin des dames. Ni non plus écouter en live Steve Houben 4tet ou  Robby Lakatos et ses compagnons … dont on garde le souvenir sur le CD d’accompagnement du programme.

 

Mais le plaisir intense nous attend  assurément  au concert de 20 heures  où sont conviés tous les spectateurs et où l’Orchestre national de Lille va jouer pour fêter les 25 ans d’existence des musicales de Beloeil. Jean-Claude Casadesus tient brillamment les rênes de  cet orchestre imposant pour interpréter, face au château des Princes de Ligne, un programme prestigieux. D’abord  une ouverture de Weber, ensuite  Tchaikowski -  le Concerto pour violon -  avec notre toute jeune soliste d’origine coréenne (Esther Yoo, 17 ans), 4e lauréate du concours Reine Elisabeth 2012. Elle livre de façon ingénue une musique qui caracole avec humour et générosité. Son jeu est impérial, maîtrisé, ondulé, frémissant, sans cesse renouvelé. La musique pétille entre ciel et terre, libre. Devient geyser ou Stromboli, au comble de la joie ou de l’amour.  eP4U57qkvj7W5E_9hsKdITl72eJkfbmt4t8yenImKBVaiQDB_Rd1H6kmuBWtceBJ?width=455

Pour conclure : Le Sacre du printemps  de Stravinski. Un sacre comme jamais on n’a pu l’entendre. Modulé, expressif, passionnant, au découpage millimétré. Hululements, trilles, murmures, voiles, danses orgiaques ou lascives, feu d’artifice sur le néant, grand silence blanc, force tellurique, marche pharaonique et ricanements, tout le mystère de l’œuvre est dévoilé en éclosions successives et jamais on n’a vu des percussions se lâcher ainsi  au cœur de la nuit. Une femme était aux maillets.   Les mains se joignent pour applaudir, mais rien en comparaison de la puissance de l’œuvre qui nous a été offerte par l’artiste hors pairs qu’est Jean-Claude Casadesus. On commence à être engourdis par la fraîcheur nocturne de septembre, et on reste, une bière bienfaisante à la main,  car voici le feu d’artifice qui dessine des cœurs et des bouquets étoilés dans le ciel wallon. Une très belle tradition.

 

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Commentaires

  • administrateur théâtres

    Et cette année 2014 ce sera le 6 septembre! Les Musicales de Beloeil http://www.belgique-tourisme.fr/informations/evenements-beloeil-les...

  • administrateur théâtres

    ...Paroles de musicien,

    Les Musicales de Beloeil

    Le 11 septembre 2013par Ayrton Desimpelaere

    Beloeil

    La 25e édition des Musicales de Beloeil a eu lieu ce samedi 7 septembre, une semaine après le magnifique weekend des Rencontres Inattendues de Tournai. Au programme, un répertoire varié du classique à l’improvisation en passant par les métiers du cirque. Les musiciens ont également bénéficié de bonnes conditions climatiques offrant ainsi des concerts dans un cadre magnifique. Le parc du château de Beloeil convient justement très bien à ce type de festivités, d’autant que la volonté des organisateurs semblait être l’idée du flâneur baudelairien. Circulant d’une scène à une autre sans devoir passer par des contrôles de billets ou de sécurité, l’auditeur est vraiment libre d’écouter ce qui lui plaît et peut même s’allonger sur une pelouse pour savourer une version champêtre de la musique. Nous avons suivi trois représentations différentes. La première, celle d’Abdel Rahman el Bacha qui offrit au public une lecture des Klavierstücke de Schubert et des première et quatrième Ballades de Chopin. Installé sur une scène qui se prolongeait au milieu d’un bassin, c’est un pianiste concentré et raffiné que l’on entendit. Quelques libellules et vibrations d’un autre concert n’ont pas réussi à le perturber. Tout est contrôlé, tant la structure de l’œuvre que le langage harmonique. C’est l’Orchestre de Chambre de Wallonie qui prolonge notre promenade. Sur une grande scène couverte aménagée pour l’occasion, c’est un répertoire plus comique. Le concert débute avec l’Opale concerto de Galliano interprété avec professionnalisme par Laetitia Herreman, jeune étudiante du Conservatoire Royal de Mons. Gênée par le vent, elle a pu compter sur le soutien des archets des seconds violons de l’orchestre qui n’hésitent pas à arrêter de jouer pour contrer les conditions de plein air parfois difficiles. Quelques soucis de prise en charge du son se sont fait sentir. La seconde partie faisait place à des extraits d’Offenbach, Lehar, Strauss… chantés par trois artistes accomplis : Julie Mossay (soprano), Marc Laho (ténor) et Sébastien Parotte (baryton). Beaucoup d’humour, de fraîcheur, de comédie en phase avec le temps. L’assistance a même eu l’occasion de reprendre en chœur le Rossignol, œuvre tant interprétée par Luis Mariano. Enfin, l’Orchestre National de Lille, invité exceptionnel pour l’occasion, s’est lancé dans l’exécution d’Obéron (ouverture) de Weber, le Concerto pour violon de Tchaïkovski et le Sacre du printemps de Stravinsky. Un concert tourné aux couleurs slaves qui a parfaitement débuté avec une interprétation solide d’Obéron dirigée par un Jean-Claude Casadesus en forme. Le Concerto est du même niveau même si quelques soucis de balance apparaissent clairement (toujours en raison des conditions du plein air). La violoniste, Esther Yoo maitrise l’œuvre avec enthousiasme et passion malgré le froid environnant. Enfin, le Sacre est abouti, malgré un petit arrêt des cordes dans le premier tableau dû à un décalage avec les vents. Casadesus et son orchestre ont su maîtriser cet incident et ont terminé la soirée en beauté. Un beau feu d’artifices concluait cette folle journée pour laquelle le public s’est déplacé nombreux.

    Ayrton Desimpelaere Château de Beloeil, le 7 septembre 2013

  • administrateur théâtres

    encore elle!

  • administrateur théâtres

    Et si vous cliquiez sur le livre d'or?

    2965973950?profile=RESIZE_480x480 (...et les surprises de l'amour)

  • Merci Deashelle, pour ce compte rendu et félicitations à Paul Mayeur pour ses aquarelles qui illustrent très bien ce billet.

    Adyne

  • C'est un rendez-vous que nous ne manquons que rarement, toujours un moment de beauté et de bonheur

    dans un cadre exceptionnel !

  • Merci infiniment.... le manque de temps est souvent frustrant et grâce à ces merveilleux billets on se console...de n'avoir pu être là.

    Très belle journée à toi

  • Merci Deashelle pour ces bons moments musicaux si bien décrits. Et pleins de regrets de n'avoir pas pu y aller.

    Amitiés

  • Merci Deashelle pour ce florilège musique-peinture, un vrai feu d'artifices!

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