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Le silence JGobert

Et si, à force de renier les actes du passé, il avait trafiqué son existence et était passé à côté de son essentiel : son bonheur. Ce bonheur simple, élémentaire que beaucoup cherche et trouve. Ce bonheur tendre qu’il n’arrive toujours pas à percevoir, à discerner dans cette forêt de sentiments bafoués. Poussé trop tôt dans des songes, il s’est réfugié dans une histoire qui n’est pas la sienne.

Les personnes qui l’entourent ne saisissent pas toujours sa façon de réagir, de répondre. Ils le regardent vivre sans déchiffrer le sens de ses actes, de ses gestes. Lui seul connait, décode la trame qu’il a conçu lentement et qu’il vit étrangement.

Ses rêves sont sa réalité. Ils remplissent son esprit, son âme et le gardent hors de porter de son passé, d’un hier sali. Il s’est enfermé, retiré dans un silence lourd, sombre, solitaire pour pleurer doucement sur cette plaie immense.

Ces faits qu’il n’accepte pas, trop douloureux, trop blessant, ont bouleversé sa vie d’enfant et en ont fait une victime innocente. Cet instant cruel où il est entré dans ce cauchemar auquel personne ne l’avait préparé, ni gardé. Ces minutes accablantes devenues dégoûtantes comme un crime sur sa peau d’enfant. Instants interminables qui sont restés à jamais sans condamnation, sans châtiment. Un délit malveillant son innocence, son enfance.

Il n’est responsable de rien mais depuis ce jour, ses épaules de petit homme portent ce poids trop lourd, volumineux. Toujours le même sentiment qu’hier et qu’aujourd’hui, humilié, sans défense et abandonné de tous. Il est le petit garçon, délaissé, déçu par ceux qu’il aimait et qui n’ont rien fait pour le protéger, le laver de cette salissure qui lui pèse.

Alors, ce bonheur qu’il ne cherche pas réellement de peur le perdre, d’être désenchanté et qui l’angoisse terriblement reste pour lui hors de portée. Donner une confiance incomplète, une tendresse affectée n’est pas facile, voire impossible. Il sait que son bonheur sera insuffisant avec cette impureté qui a mutilé la transparence de son enfance.

 Et ce silence qu’il a apprivoisé pour en faire un complice, pour que personne ne sache. Ce silence qu’il garde prisonnier en lui comme un asile, comme dans une fable de sa réalité.

Ce bonheur toujours approché, parfois dépassé mais jamais conquis. Le temps fait son œuvre. L’oubli n’existe pas. La colère a fait place à une certaine acceptation. Ce n’est pas sa vie.  Le bonheur en demi-teinte n’est pas acceptable, satisfaisant. Il reste la marque indélébile d’un acte assassin.

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Commentaires

  • Merci Adyne.

    Excellente soirée.

    Amitiés.

    Josette.

  • Quelle tristesse!!!

    Belle soirée Josette.

    Amitiés

    Adyne

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