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Le prix de l'amour (Extrait)

Ce qui dérange l’opinion publique dans l’homosexualité, c’est uniquement la pensée et les images qui y sont associées défilant dans notre tête quand on en parle.
Si je vous dis lesbienne que voyez-vous, que pensez-vous ?
Pouvez-vous imaginer deux femmes se regardant tendrement, riant et vivant de façon normale leur sentiment d’amour sans vulgarité ?

Non ! Et si vous me dites oui, soit vous mentez, soit votre matière grise domine votre cerveau reptilien dans tous les domaines, autrement dit vous faites partie des exceptionnelles et rarissimes personnes qui réfléchissent avant de réagir.

De même messieurs, pouvez-vous imaginer deux hommes vivant et régissant les difficultés de la vie de la même façon que vous et votre épouse ? Disputes et pardons, tendresse et dialogue devant la télévision, etc.…
J’en doute fort, pour la simple raison que lorsque l’on dit les mots lesbienne, pédéraste, homosexuel, gay, ce qui fait l’objet de la répulsion est l’image de deux corps au sexe identique ayant un rapport sexuel. Nous employons alors des mots dont la vulgarité et l’obscénité n’ont d’égal que le dégoût que nous éprouvons juste à l’idée d’imaginer ou de nous imaginer dans cette situation.
Pour beaucoup le sentiment d’Amour ne peut pas exister dans la vie des homosexuels.
Seule l’idée du désir de luxure, de perversion et de dérive sexuelle, doit ou peut motiver ces gens. L’existence d’un sentiment d’Amour pour cette catégorie de personnes n’est pas légitime puisque certaines souhaitent éradiquer cette possibilité qu’ils nomment tare, dégradant l’être humain.
Nous entrons là dans l’homo phobie, (sait-on jamais, c’est peut-être contagieux…)
Un homme ne peut pas aimer un autre homme, de même une femme ne peut éprouver un sentiment d’Amour pour une congénère, ce n’est pas « normal », ni « légal », là nous assimilons l’Amour sentiment tel que la société le perçoit, à la légalité les lois écrites ou promulguées par l’homme.
Les homosexuels sont de ce fait relégués au rang des pervers et des satyres (malades victimes de déviance d’instinct et sexuelles), presque des hors- la- loi.

« Ils ont un défaut de conception, ils sont l’erreur, le grain de sable dans la mécanique bien huilée du conformisme, dans la mécanique humaine ! » disent les plus outrés.
Cela doit donc être corrigé, si la correction est impossible, ils doivent être éliminés car assimilés à des animaux forniquant à la moindre occasion.
Pensées homos phobiques bien entendues, qui n’ont aucun crédit à mes yeux.
C’est ici que je me pose une question : Va-t-on aller aussi loin que le kukuxklan dans la ségrégation la violence et la haine ?
L’homme a peur de l’inconnu. L‘incompréhension amène la terreur, c’est alors qu’il peut décimer un peuple entier.

Extrait de l'essai : "Le prix de l'amour" auteur Marie-Ange Gonzales

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Commentaires

  • Bonsoir Marie-Ange,

    Cela fait longtemps mais en flanant, me voici confrontée à ce texte courageux. Félicitations.

    Tous les adolescents et adolescentes n'ont-ils pas connu de ces élans amoureux que jadis nous appelions  d'un si joli nom "des flammes". Parcours normal vers une sexualité dite "adulte". Nous n'en faisions pas un drame ni tout un fromage.

    Flammes en effet qui s'éteignaient au moindre souffle mais qui donnaient de bien tendres pensées. Aptes à la rêverie.

    Le plus souvent tournées vers un professeur du même sexe lorsque nous étions en pension par exemple. Mais, sur les cours de récréation, l'interdit était formel : pas question de se promener en duo ! La surveillante, le plus souvent une brave soeur, nous séparait en nous disant d'un air outré " A deux, le diable est au mileu".

    Nous ne comprenions pas très bien évidemment, encore innocentes malgré les mises en garde. Et bien oui, les "oies blanches" existaient ... Aussi bien d'un côté que de l'autre.

    Dans les villages, les gens dits "différents" étaient connus. C'était un fait acquis. Là non plus nous n'en faisions pas un fromage. Nommés "Mademoiselles"  mais sans moquerie méchante. Pas d'agressivité marquée ni de violence allant jusqu'au meurtre comme actuellement. Une tolérance bon enfant, sans plus.

    Plus tard, j'ai lu le livre de Françoise Mallet Joris "Le rempart des béguines" dont un film fut tiré avec Nicole Courcel si mes souvenirs sont exacts. Je me souviens des réactions scandalisées de l'une de mes copines qui ne comprenait pas comment je pouvais apprécier ce livre. Eh bien oui, j'aime les livres de cette auteure. Na na. Bien entendu, elle m'a rejetée et, sans doute répandu des rumeurs ! j'avais de mauvaises fréquentations. Mieux valait rester bouche cousue .... Cela m'était difficile. L'accumulation a fait jaillir des flots de poésie. Ecrire c'était possible, même si "les mots s'envolent et les écrits restent".

    Bien plus tard, un autre livre "Le Christ recrucifié" d'un auteur Grec majeur : Nikos Kazantzali qui relate une relation homosexuelle entre un Grec et un Musulman.  Un auteur a redécouvrir, surtout dans le contexte de notre monde tourmenté actuel. Merci Internet : il y est.

    Merci à toi aussi Dominique pour ce témoignage du "Tu n'es qu'un voleur" pas du tout anodin à mes yeux. Le "Tu n'es que ceci ou cela" engendre toujours la révolte. C''est condamner sans possibilité de rédemption. Tout à fait contraire à l'enseignement du Christ. J'ai aussi du entendre ce "Tu n'es qu'une fille d'ouvrière" entaché d'un immense mépris, la fille d'une moins que rien de rien évidemment. Même entendu dans ma propre famille.

    Jalousie évidemment : impossible d'écrire des poèmes, de peindre, d'être bonne élève en classe. le canard boiteux ... Différente ... voir Annie Ernaux que j'apprécie tout spécialement. Sa chance ? d'être d'une autre génération. Encore actuellement la souffrance et la révolte m'habitent toujours car les clivages subsistent.

    Marie-Ange ... quel beau prénom. Justement ce matin, une belle émission à propos d'une autre Marie, scandaleuse aux yeux de beaucoup : Marie-Madeleine ! ... La patronne des "filles de mauvaise vie" J'ai écrit un poème pour elles, intitulé "Fille de feu" Il m'a traversé comme les autres. En flamme. Une Religieuse des Soeurs de Béthanie, un ordre qui s'occupe de la réinsertion des prostituées m'a dit " C'est exactement çà".

    et Ange ... Ah les anges ! Un vieux rêve des tous débuts de l'humanité : ces êtres purs, asexués, rien que du spirituel ... Qui ne vole pas avec eux rien qu'en les imaginant? Qui ne rêve pas d'être enlevé par l'un d'eux à l'heure ultime ? Mais .... que diable, les voilà orgueilleux.  Décidément, il faut toujours brouiller les cartes, même quand tous les atouts sont présents.

    Bon succès à votre livre  Chère Marie-Ange. Nous sommes avec vous.

    Bonne soirée sur les ailes d'un ange.

     

      

  • Bonjour et merci Rebecca, j'ai senti vos paroles, j'ai ressenti vos mots, comme ceux de Dominique que je salue respectueusement aussi d'ailleurs. Je vous remercie à tous les deux, pour cette compréhension, cette sensibilité qui est vôtre, la tolérance (mais je pense que dans vos propos ce n'en est pas) qui est ici amalgamé à votre nature Humaine. Ici l'interprétation de nature Humaine prend tout son sens positif bien entendu, car l'humain en globalité, n'a plus sa nature réelle, elle s'est ajoutée à "intérêt" et à "superficialité". La globalité des humains, rejettent les personnes différentes, car les côtoyer n'amène rien et ne correspond pas à l'image que l'on doit donner de soi pour être admis en société. Alors merci d'avoir lu si sensiblement, commenté si sincèrement, j'espère simplement qu'un éditeur saura comme vous regarder derrière les différences.

    Bonne journée à vous deux

    Sincèrement

    Marie-Ange

  • (Référence au texte qui précède). J'aurais peut-être dû écrire l.9 "..."que vous n'êtes qu'une homosexuelle". Si je ne l'ai pas fait, c'est en préparation de "tu es un voleur" ("tu n'es qu'un voleur"). J'ai peut-être anticipé un peu trop mais c'était voulu !

  • Cent pour cent d'accord avec Dominique. Je l'ai exprimé à ma façon pudique.

    Les gens biens sont les gens biens et les étiquettes ne peuvent les atteindre.

    Tant d'humains ont des spécificités diverses à assumer.

    Ne soyez pas triste ou malheureuse, vous qui rayonnez tant de talents

    et êtes des nôtres.


    .

  • J'ai d'autres soucis pour l'instant mais je ne peux laisser passer la lecture de ce texte sans réaction. Votre souffrance me touche, j'ose dire qu'elle me fait souffrir. Je connais bien le problème de la différence. Tout ce qui est étranger (tout ce que l'on n'est pas commer soi) est étrange. C'est une réaction primitive sans doute mais normale. Il ne faut pas lui donner une importance qui ne fait que la nourrir et la faire grandir. Bien sûr, il y aura toujours des gens incapables d'ouverture d'esprit sur trente-six mille sujets ! Ce sont eux qui "ont un problème", comme on dit. Pour les autres, qui constituent la grosse majorité (si, si !), c'est votre rayonnement qui fera qu'ils vous apprécieront dans votre globalité. Evidemment, pour vous, comme pour tout le monde, il existe des affinités électives : le courant passe mieux avec certains qu'avec d'autres. C'est comme ça. Mais, s'il vous plaît, arrêtez de penser que vous êtes une homosexuelle ! Vous êtes une personne avec toute une série de caractéristiques qui font que vous êtes vous et que vous vous y trouvez bien. Les autres vous apprécieront comme telle, sauf à être eux-mêmes des obsédés sexuels !

    Je sais que c'est plus facile à écrire qu' à vivre et que le mots peuvent faire très mal. Sartre écrivait dans un livre au titre provocateur "Saint Genet" (Genet était un écrivain en révolte totale contre la société, ses "valeurs", sa notion de "normalité") qu'enfant, Genet avait volé une pomme à la devanture d'un marchand et celui-ci l'avait attrapé et lui avait répété en criant : "Tu es un voleur !" Genet a raconté plusieurs fois à Sartre cet épisode à première vue sans intérêt. Sartre l'a interprété comme ceci : en français, le verbe "être" équivaut au signe = (égal).  Tu es un voleur signifiait donc pour l'enfant tu = voleur, c'est-à-dire "Tu n'es qu'un voleur et rien d'autre". Sartre estime, dans son livre, que ce moment de jugement de réduction globalisante mis en avant par le maraîcher avait été déterminant pour la suite de la vie totalement anarchiste de Genet.

    Vous n'êtes pas plus une homosexuelle que Genet n'était un voleur. Vous êtes Marie-ange que je salue affectueusement.

  • Bonsoir Marie Ange,

    Ce que nous retenons de nos amis homosexuels, c'est leur personnalité spécifique avant tout : j'évoque plusieurs artistes ,

    - l'un ami de Cocteau qui lorsque j'avais 20 ans à Paris me prenait chez lui comme secrétaire pour taper sa pièce de théâtre Orphée à la machine à écrire. Il était la bonté et la sensibilité même et aimait tendrement son plus jeune conjoint. Il voulait me protéger de la passion destructrice de son cousin. Trop gentil.

    - plus récemment ces dernière 20 années, un autre ami connu dans le monde du théâtre, drôle brillant, doué en astrologie, fut si chagrin par la mort de son ami, qu'il en a donné le nom à son petit théâtre de l'Ile Saint Louis. Comédien d'immense talent, il joue seul des pièces de portée spirituelle qui éveille admiration et reconnaissance. Son regard est percutant et il m'a guidée des années par ses conseils avisés.

    - la meilleure amie de mon adolescence a eu un amour féminin avec une animatrice de la radio avant de retrouver le chemin classique de l'amour et de la famille. Et je l'ai accompagné dans ses troubles comme j'ai pu.

    - Tant de gens de valeurs autour de nous. je vais arrêter ma liste car je voyais les êtres pour leurs personnalités avant tout.

  • Bonsoir Kari, merci pour ce commentaire sincère, et ouvert. Je sais qu'il n'y a pas que sur ce terrain là que l'inconnu fait peur, alors j'espère que tu oseras lire une autre partie de ce que j'ai écris dans cet essai.

    A bientôt j'espère et bonne soirée

    Marie-Ange

  • Bonsoir Anne j'aime beaucoup la remarque que tu fais sur l'évolution de la reconnaissance des droits concernant les homosexuels (le)s, mais je pense que cette "évolution" est minime par rapport aux droits des homosexuel(les) célèbres ! Oui j'enfonce le clou car je refuse cette homophobie, qui restreint l'humanité, et l'amène à régresser. Je te remercie beaucoup pour ce commentaire qui réveille encore en moi des possibilités d'écriture.

    Je te souhaite une très bonne soirée.

    Amitiés

    Marie-Ange

  • J'aime beaucoup ton texte, mais je le trouve pessimiste. Que l'homme ait peur de l'inconnu, de la différence, certes, mais la reconnaissance de l'amour entre gens du même sexe et la reconnaissance de leurs droits a, me semble-t-il, beaucoup progressé ces dernières années. Pour notre plus grand bien à tous, homos et hétéros confondus. Ceci dit, il y a eu et il y a sans doute encore une telle souffrance des homosexuel(le)s - et aussi un racisme qui subsiste sous beaucoup de couvertures "politiquement correctes - , un tel ostracisme qu'il est bon d'enfoncer le clou pour manifester son refus de l'homophobie.
    Amitiés

    Anne

  • Bonjour et merci Daweis pour votre lecture, je ne pensais pas que vous iriez lire ce texte, mais j'en suis ravie, de même que votre commentaire me montre que l'homme est aussi sensible à ce texte. Merci beaucoup à vous et je vous laisse en vous souhaitant une très bonne après-midi

    Marie-Ange

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