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administrateur théâtres

"Le malade imaginaire" (théâtre Argan 42)

"Les anciens, monsieur, sont les anciens, et nous sommes les gens de maintenant" Toinette

Rêver d’Avignon , être à Bruxellons

Festival de théâtre populaireavec Le Malade Imaginaire

On se prend à rêver qu’on est à Avignon, non c’est la première de Bruxellons. Le Château du Karreveld a revêtu des habits de fête, des lampions de 14 juillet illuminent le cadre grandiose, le public attend avec bonheur dans la sérénité d’un pur soir d’été… cependant que s’élancent au- dessus de nos têtes, des vols de perruches en liesse.

Un trône majestueux grandeur géant annonce en grand la dictature familiale du grand malade, celle des puissants et surtout celle des médecins honnis par Molière. Mais aussi celle de la maladie et de la mort. Daniel Hanssens qui interprète Argan le plus bel hypocondriaque de tous les temps, règne avec noblesse sur ses proches presque tous prosternés. Pas de chandelles, pourtant il en faudrait des brassées pour le jeu magnifique de la troupe Argan 42 qui nous ravit ce soir. Argan? Ce nom nous dit quelque chose,… le personnage favori de Molière et de l’illustre Daniel. Les éclairages sont magnifiques et la scène d’ouverture où se réveille notre personnage est exquise de mise en scène, au bord de la féerie. On ne vous en dira rien de plus pour laisser le charme agir et vous promener à travers les multiples trouvailles scéniques de cette production.

L’acoustique est excellente… les voix grandissent sur fond de murailles patinées, les costumes rivalisent de fantaisie, les rires fusent, le verbe s’amuse. Les gestes et accessoires anachroniques virevoltent se moquant des uns et des autres laissant la partie libre aux mélanges de musiques et tintamarres de tout poil. Les tirades résonnent et rappellent avec bonheur nos souvenirs scolaires enfouis par le temps. Et les correspondances éveillent en nous des battements de cœur selon l’histoire de chacun. Il s’agit donc d’une certaine magie…

Toinette exquise et déterminée, Marie-Hélène Remacle est d’une vivacité débordante, elle se joue avec virtuosité de son bougon de maître tout occupé que de lui-même, lui servant certaines leçons avec finesse et humour. Valérie Marchant, plus vile et monstrueuse que Cruella élève l’amour de l’argent à l’idolâtrie et nous donne une image de sorcière de Saint Trop tout à fait réussie. Quant à Angélique, elle est si tendre, si aimable, si aimante dans sa robe tilleul de chez Courrèges, plantée sur les planches du même camaïeu vert. De tous ses cheveux, elle fait face à la vie et à son père adoré, à chaque instant, épouvantée, elle tape du pied et éparpille ses moues boudeuses comme Alice au pays des merveilles. Et Louison, aussi farceuse que son père ! Les autres comédiens, tous plus artistes, polichinelles, facétieux, les uns que les autres nous gratifient de tranches de rire dorées sur tranche. Le public -tout public- bourdonne d’aise: ce Molière revisité nous offre sagesse, beauté de la langue, et rêves aboutis.

http://www.bruxellons.net/index.html Une distribution éblouissante : Daniel Hanssens, Marie-Hélène Remacle, Michel Hinderyckx, Alexandre Von Sivers,Jean-Paul Dermont, Valérie Marchant, Pierre Geranio, Simon Wauters, Alice Moons, Julien De Visscher, Maud Hanssens

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